Programme de rétablissement du chardon de Hill (Cirsium hillii) au Canada [finale] 2011

Loi sur les espèces en péril Collection de Programmes de rétablissement Programme de rétablissement du chardon de Hill (Cirsium hillii) au Canada Novembre 2010
ÉNONCÉ DE RECOMMANDATION ET D'APPROBATION
DÉCLARATION
REMERCIEMENTS
DÉCLARATION SUR L'ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE STRATÉGIQUE
PRÉFACE
RÉSIDENCE
FAISABILITÉ DU RÉTABLISSEMENT - SOMMAIRE
SOMMAIRE
TABLE DES MATIÈRES
1. CONTEXTE
1.1. Évaluation de l'espèce par le COSEPAC
1.2. Information sur le statut de l'espèce
1.3. Description de l'espèce et de ses besoins
1.3.1. Description de l'espèce
1.3.2. Besoins de l'espèce
1.4. Détermination de la menace
1.4.1. Description des menaces
1.4.2. Facteurs limitatifs
1.5. Mesures déjà prises ou actuellement en cours
1.6. Lacunes dans les connaissances
2. RÉTABLISSEMENT
2.1. Contexte lié à la population et à sa répartition
2.2. Objectifs associés à la population et à sa répartition
2.3. Stratégies et méthodes générales de rétablissement
2.3.1. Protection et maintien des populations existantes
2.3.2. Atténuation des menaces pesant sur l'habitat
2.3.3. Promotion de l'intendance des sites
2.3.4. Utilisation des renseignements obtenus à la suite des activités de recherche et de surveillance pour orienter le rétablissement
2.4. Habitat essentiel
2.4.1. Renseignements utilisés pour déterminer l'habitat essentiel
2.4.2. Détermination de l'habitat essentiel
2.4.3. Activités susceptibles de détruire l'habitat essentiel
2.4.4. Calendrier des études visant à définir l'habitat essentiel
2.5. Conservation de l'habitat
2.6. Mesure des progrès
2.7. Énoncé sur les plans d'action
3. RÉFÉRENCES
4. MEMBRES DE L'ÉQUIPE DE RÉTABLISSEMENT
ANNEXE A: Répercussions sur les autres espèces et sur l'environnement
ANNEXE B: Liste des sites abritant le chardon de Hill
ANNEXE C: Sites D'où l'on considère que le chardon de Hill a disparu
ANNEXE D: Cartes illustrant l'habitat essentiel


La LEP est une contribution majeure du gouvernement fédéral à l'effort national de protection et de conservation des espèces en péril au Canada. Cette loi entrée en vigueur en 2003 a notamment pour objet de « permettre le rétablissement [des espèces sauvages] qui, par suite de l'activité humaine, sont devenues des espèces disparues du pays, en voie de disparition ou menacées ».

Dans le contexte de la conservation des espèces en péril, le terme « rétablissement » désigne l'ensemble des mesures visant à arrêter ou à inverser le déclin d'une espèce en voie de disparition, menacée ou disparue du pays et à atténuer ou à supprimer les menaces pesant sur elle, de manière à améliorer ses chances de survie dans la nature. L'espèce est considérée comme rétablie lorsque son maintien à long terme dans la nature a été assuré.

Le programme de rétablissement d'une espèce est un document de planification énonçant ce qui doit être fait pour arrêter ou inverser son déclin. Il définit les buts et objectifs du rétablissement et précise les grands types de mesures à prendre. La planification détaillée se fait à l'étape du plan d'action.

Dans le cadre de l'Accord pour la protection des espèces en péril, les provinces et territoires du Canada ainsi que les trois organismes fédéraux qui doivent appliquer la LEP (Environnement Canada, l'Agence Parcs Canada et Pêches et Océans Canada) se sont engagés à élaborer des programmes de rétablissement. Les articles 37 à 46 de la LEP énumèrent les éléments que doivent contenir les programmes de rétablissement publiés dans la présente collection et définissent le processus d'élaboration de ces programmes.

Le programme de rétablissement doit être élaboré dans un délai de un ou deux ans après l'inscription de l'espèce sur la liste des espèces sauvages en péril, selon le statut qui lui est attribué et la date de l'évaluation. Un délai de trois ou quatre ans est autorisé pour les espèces inscrites au moment de l'entrée en vigueur de la LEP.

Dans la plupart des cas, on procédera à l'élaboration d'un ou de plusieurs plans d'action visant à préciser et à orienter la mise en œuvre du programme de rétablissement. Cependant, les orientations données dans le programme de rétablissement sont suffisantes pour qu'on puisse commencer à obtenir la participation des collectivités, des écologistes soucieux de conservation ainsi que des utilisateurs des terres aux activités de rétablissement. En outre, l'absence de certitude scientifique absolue ne saurait justifier le report de mesures efficientes visant à prévenir la disparition ou le déclin de l'espèce.

La présente collection réunit les programmes de rétablissement préparés ou adoptés par le gouvernement fédéral conformément à la LEP. La collection s'accroîtra régulièrement avec l'inscription de nouvelles espèces et la mise à jour des programmes déjà publiés.

Pour en savoir plus sur la Loi sur les espèces en péril et les programmes de rétablissement, veuillez consulter le Registre public de la LEP.



Agence Parcs Canada. 2011. Programme de rétablissement du chardon de Hill ( Cirsium hillii ) au Canada. Collection des Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril . Agence Parcs Canada. Ottawa. 88 + X p.

Il est possible de télécharger des exemplaires de la présente publication à partir du Registre public de la Loi sur les espèces en péril.

Chardon de Hill à l'île Lyal, par Jarmo Jalava

Also available in English under the title:
« Recovery Strategy for the Hill's Thistle (Cirsium hillii) in Canada »

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l'Environnement, 2008. Tous droits réservés.
No ISBN: 978-1-100-96093-7
No de catalogue: En3-4/87-2011F-PDF

Le contenu du présent document (sauf les illustrations) peut être utilisé sans permission, sous réserve d'une mention pertinente de la source.

L’Agence Parcs Canada a dirigé l’élaboration du présent programme de rétablissement du gouvernement fédéral, en collaboration avec l’autre ministre compétent (ou les autres ministres compétents) dont l’espèce relève en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Le directeur général, suivant la recommandation du directeur ou des directeurs de parc et du directeur ou des directeurs d’unité de gestion (Parcs Canada), approuve par les présentes le document en indiquant que les exigences relatives à la Loi sur les espèces en péril liées à l’élaboration d’un programme de rétablissement (articles 37 à 42) ont été satisfaites conformément à la Loi.

signatures

Tous les ministres compétents ont approuvé l’affichage du présent programme de rétablissement dans le Registre public des espèces en péril.

En vertu de l'Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont convenu de collaborer pour ce qui est des lois, des règlements, des programmes et des politiques visant à protéger les espèces sauvages en péril partout au Canada. Selon la Loi sur les espèces en péril (LEP), L.C. 2002, ch. 29, les ministres fédéraux compétents doivent élaborer des programmes de rétablissement des espèces inscrites au Registre qui sont disparues du pays, en voie de disparition et menacées.

Le ministre de l'Environnement soumet le présent document qui décrit le programme de rétablissement du chardon de Hill, conformément aux exigences de la LEP. Le document a été rédigé en collaboration avec les instances responsables de l'espèce, comme il est indiqué dans la préface. Le ministre invite les autres instances et organismes qui peuvent intervenir dans le rétablissement de l'espèce à s'inspirer du présent programme pour orienter leurs actions.

Les buts, les objectifs et les approches de rétablissement proposés dans le programme sont fondés sur les meilleures connaissances actuelles et peuvent être modifiés à la suite de nouveaux résultats ou d'une révision des objectifs.

Le présent programme de rétablissement servira de fondement à un ou à plusieurs plans d'action détaillés sur les mesures à prendre pour appuyer la protection et le rétablissement de l'espèce. La réussite du rétablissement de cette espèce dépend de l'engagement et de la collaboration de nombreuses instances différentes qui participeront à la mise en œuvre des mesures prévues dans le programme. Conformément à l'Accord pour la protection des espèces en péril, toute la population canadienne est invitée à appuyer et à mettre en œuvre le programme, pour le bien de l'espèce et de la société canadienne dans son ensemble. Le ministre de l'Environnement soumettra un rapport sur les progrès réalisés d'ici cinq ans.

L'Agence Parcs Canada a dirigé l'élaboration du présent programme de rétablissement, rédigé par J.A. Jones au nom de l'équipe de rétablissement des alvars1 de la péninsule Bruce et de l'île Manitoulin. Merci à tous les membres de l’équipe pour leur collaboration au présent rapport, et sincères remerciements à Jarmo Jalava (écologiste consultant, Paisley, Ontario), qui a fourni des données dans la péninsule Bruce et a grandement contribué à la préparation du document. Les consultations avec les Premières Nations au sujet de l’ébauche du programme de rétablissement ont été menées par Kim Borg et Aimee Johnson (Parcs Canada), et la participation de la Première Nation de Walpole Island est grandement appréciée. Clint Jacobs et Jared Macbeth, de la PN de Walpole Island, ont formulé des commentaires très utiles sur l’ébauche du programme de rétablissement; notons aussi qu’ils ont fourni les références textuelles sur les connaissances écologiques traditionnelles. Merci à Brian Hutchinson et à Hilary Gignac, coprésidents de l'équipe de rétablissement de 2001 à 2005, ainsi qu'à Kirsten Querbach, présidente de l'équipe de 2005 à 2009. Merci aussi à ceux qui ont participé à la réalisation des cartes sur l'habitat essentiel de la péninsule Bruce, du parc provincial de Wasaga Beach et de la région de Manitoulin pendant les ateliers d'octobre 2009 et d'avril 2010 : Mark Carabetta (Ontario Nature), John Gerrath (Conservation de la nature Canada), Bob Barnett (Escarpment Biosphere Conservancy), Anthony Chegahno (Première nation des Chippewas de Nawash [Neyaashiinigmiig]), Will Kershaw (Parcs Ontario), Eric Cobb (ministère des Richesses naturelles de l'Ontario), Jarmo Jalava et Judith Jones. La représentation sur carte de l'habitat essentiel de Wasaga Beach a été rendue possible grâce aux données gentiment fournies par Keith Johnston et Marilyn Beecroft (Parcs Ontario) ainsi que par Burke Korol et Paul Jurjans (ministère des Richesses naturelles de l'Ontario). L'accès aux données du Centre d'information sur le patrimoine naturel, qui ont aussi servi à la cartographie de l'habitat essentiel, a été facilité par Mike Oldham, Simon Dodsworth et Martina Furrer.

1 « Alvar » est un mot suédois qui, à l'origine, servait à décrire les prairies des îles Öland et Göteland, dans la mer Baltique. Dans le bassin des Grands Lacs, le terme « alvar » est utilisé pour décrire des habitats naturels dégagés constitués de sols peu profonds et de substrats rocheux de calcaire relativement plats, caractérisés par l'absence d'arbre ou, à tout le moins, de couvert forestier (Reschke et coll. 1999, Brownell et Riley, 2000). Il existe différents types d'alvars (comme il existe différents types de forêts) et chacun d'entre eux abrite des groupes d'espèces distincts.

Conformément à la Directive du Cabinet sur l'évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes (2004), tous les programmes de rétablissement d'une espèce en péril font l'objet d'une évaluation environnementale stratégique (EES). Le but de cette évaluation est de faire en sorte que l'on tienne compte des conséquences sur l'environnement des politiques, des plans et des programmes publics proposés, et ce, dès l'élaboration, afin de permettre une prise de décision éclairée.

Les programmes de rétablissement visent à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général, mais peuvent aussi avoir des effets imprévus sur l'environnement. Ces effets, y compris les répercussions sur des espèces non ciblées et sur l'environnement, ont fait l'objet d'une évaluation à l'étape de la planification du rétablissement; les résultats de cette évaluation sont abordés plus en détail à l'annexe A (Répercussions sur les autres espèces et sur l'environnement).

La mise en œuvre du présent programme de rétablissement ne devrait avoir aucun effet néfaste sur l'environnement ou sur des espèces non ciblées; elle devrait, au contraire, profiter à de nombreuses autres espèces du même habitat. Cependant, il faut sensibiliser les chercheurs qui effectuent des études sur le terrain et qui surveillent les alvars au problème potentiel de piétinement découlant de leur circulation pédestre, et les informer des façons de le prévenir. Il faut aussi déterminer si le brûlage dirigé est essentiel au maintien et à l'amélioration de l'habitat; lorsque le brûlage est nécessaire au rétablissement d'une espèce, il faut effectuer une EES additionnelle. Ces questions sont abordées à la section 1.6 (Lacunes dans les connaissances).

Le présent programme porte sur le rétablissement du chardon de Hill. Au Canada, on trouve cette espèce uniquement en Ontario, plus précisément sur l'île Manitoulin et les îles avoisinantes, dans la péninsule Bruce et dans le parc provincial de Wasaga Beach (comté de Simcoe).

Aux fins de l'élaboration du présent programme de rétablissement, l'Agence Parcs Canada, le ministère des Richesses naturelles de l'Ontario et le Service canadien de la faune, Région de l'Ontario, ont travaillé en collaboration avec les membres de l'équipe de rétablissement de l'alvar de l'île Manitoulin et de la péninsule Bruce, ainsi qu'en collaboration et en consultation avec des intervenants et des propriétaires de terres privées. Toutes les autorités responsables ont examiné le programme et en ont appuyé la publication. Le programme de rétablissement proposé est conforme aux exigences de la LEP, tant sur le plan du contenu que du processus (articles 39 à 41), et cadre avec les engagements en matière de planification du rétablissement qu'ont pris toutes les autorités responsables en vertu de l'Accord pour la protection des espèces en péril au Canada.

Le paragraphe 2(1) de la LEP définit comme suit la résidence : « Gîte - terrier, nid ou autre aire ou lieu semblable - occupé ou habituellement occupé par un ou plusieurs individus pendant tout ou partie de leur vie, notamment pendant la reproduction, l'élevage, les haltes migratoires, l'hivernage, l'alimentation ou l'hibernation ». Le concept de résidence établi dans la Loi sur les espèces en péril (LEP) ne s'applique pas à la présente espèce. Les descriptions de la résidence ou la raison pour laquelle le concept de résidence ne s'applique pas à une espèce donnée sont publiées dans le registre public de la LEP (http://www.sararegistry.gc.ca/plans/residence_f.cfm).

Selon les critères énoncés par le gouvernement du Canada (2009), le rétablissement du chardon de Hill au Canada est jugé réalisable.

  1. Des individus de l'espèce sauvage qui peuvent se reproduire sont présents maintenant ou le seront dans un avenir rapproché pour maintenir la population ou augmenter son abondance.
    La présence de plusieurs grandes populations naturelles de chardon de Hill qui se reproduisent activement dans des endroits où l'habitat propice occupe de grandes superficies donne à penser que les individus sont capables de se reproduire à un rythme suffisant pour maintenir et augmenter la taille des populations.

  2. Une superficie suffisante d'habitat convenable est à la disposition de l'espèce, ou pourrait l'être par des activités de gestion ou de restauration de l'habitat.
    L'une des principales menaces pour le chardon de Hill est l'envahissement de l'habitat, principalement dû à la suppression des feux. Les brûlages les plus récents (du moins dans l'habitat des régions de la péninsule Bruce et de l'île Manitoulin) ont eu lieu il y a 100 ans ou plus; l'empiètement est donc un processus très lent. En outre, même si la taille des parcelles d'habitat diminue, les sites sont encore nombreux. Par conséquent, il y a suffisamment de parcelles d'habitat à restaurer et suffisamment de temps pour planifier et mettre en oeuvre des mesures de gestion et de restauration.

    Il serait très difficile de restituer des feux de friche catastrophiques et intenses dans le paysage humain pour rétablir le chardon de Hill; d'autres méthodes pourraient toutefois s'avérer efficaces pour maintenir l'habitat existant (p. ex. brûlage, coupe et éclaircie de faible intensité). Des recherches additionnelles s'imposent à cet égard.

  3. Les menaces importantes auxquelles fait face l'espèce ou son habitat (y compris les menaces à l'extérieur du Canada) peuvent être évitées ou atténuées.
    De nombreuses menaces peuvent être évitées ou atténuées grâce à des mesures de communication afin d'accroître la sensibilisation à l'espèce, notamment la liaison avec d'autres groupes et organismes, l'installation de panneaux, la collaboration avec la direction des aires protégées et bien d'autres mesures.

  4. Des techniques de rétablissement existent pour atteindre les objectifs relatifs à la population et à la répartition ou elles peuvent raisonnablement être élaborées dans un délai raisonnable.
    Grâce à l'International Alvar Conservation Initiative (IACI), The Nature Conservancy (Reschke et coll., 1999) a entamé le rétablissement des écosystèmes des alvars et des espèces rares qui y vivent à l'aide de plusieurs mesures maintenant proposées pour le chardon de Hill dans le présent document; l'expérience montre que ces techniques peuvent s'avérer très efficaces.

Le chardon de Hill (Cirsium hillii) figure parmi les espèces menacées de l'annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril. Il figure également parmi les espèces menacées de la liste des espèces en péril de l'Ontario, établie en vertu de la Loi sur les espèces en voie de disparition (2007). Le chardon de Hill est considéré comme une espèce vulnérable, et son aire de répartition se limite à la région des Grands Lacs, qui représenterait 50 % ou plus de la répartition mondiale.

Le chardon de Hill est une plante vivace qui possède une racine pivotante ou des racines fasciculées creuses et tubéreuses qui s'enfoncent profondément dans le sol. La marge du limbe et les inflorescences sont épineuses. La plante n'est constituée que de rosettes stériles pendant les deux premières années ou plus, puis elle produit une tige droite avec une seule grande inflorescence. Après la floraison et la montée en graines, la plante meurt. Au Canada, on ne trouve le chardon de Hill que dans la région de Manitoulin, dans la péninsule Bruce et au parc provincial de Wasaga Beach (comté de Simcoe). On compte 93 sites connus et plus de 13 000 individus.

L'espèce a besoin d'un sol sec, dégagé et herbeux, et de peu de couvert. On trouve cet habitat dans plusieurs types différents de végétation, dont les prairies, les landes sablonneuses, les savanes à chêne ou à pin gris, les alvars, les boisés clairs, et derrière des dunes.

Le feu est probablement à l'origine d'une partie de l'habitat du chardon de Hill, mais peu d'éléments permettent de conclure que des brûlages répétés ont eu lieu sur les divers sites après le feu initial. Le chardon de Hill pousse souvent dans des régions où les perturbations datent de l'époque historique; au Canada, on ne trouve pas de chardons de Hill dans les régions récemment perturbées. Dans un endroit peu propice, un sentier peut servir d'habitat lorsqu'il n'y a aucun autre espace dégagé, tandis que dans un habitat de grande qualité, les perturbations anthropiques peuvent nuire à l'espèce et ne sont pas recommandées comme outil de gestion pour le moment. On n'a pas encore déterminé les limites à partir desquelles les perturbations deviennent nuisibles.

L'habitat limité est la principale menace qui pèse sur le chardon de Hill. La limitation peut être due à l'envahissement de l'habitat découlant de la suppression des feux ou encore au développement (construction d'édifices et de routes). Parmi les menaces, on trouve aussi l'utilisation de machinerie lourde pour l'enlèvement de pierres ornementales et l'exploitation forestière, le piétinement des marcheurs ou des vélos de montagne et l'utilisation sans discernement des véhicules tout terrain.

Le rétablissement du chardon de Hill est jugé faisable. Le but est de maintenir les populations autonomes à long terme dans leur aire de répartition actuelle au Canada et d'atteindre les objectifs de population et de répartition fixés afin que l'espèce soit classée dans la catégorie des espèces préoccupantes ou dans une catégorie de risque moins élevé. Les objectifs de population et de répartition relatifs au chardon de Hill sont les suivants : 1) Freiner le déclin continu du nombre total d'individus à maturité et, 2) maintenir les populations dans les quatre principales régions où l'on trouve l'espèce.

La désignation et la représentation sur carte de l'habitat essentiel dans 90 polygones, répartis dans 17 secteurs de la péninsule Bruce, de Wasaga Beach et de la région de Manitoulin, contribueront de façon importante à l'atteinte des objectifs de rétablissement. D'autres outils de rétablissement seront également utilisés dans la poursuite de ces objectifs, qui se réaliseront grâce à la mise en œuvre d'une série de stratégies et d'approches générales.

Un ou plusieurs plans d'action seront élaborés d'ici décembre 2015.


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