Plan de gestion du Grand Héron de la sous espèce fannini (Ardea herodias fannini) au Canada - 2016 (Proposition)

Photo : frêne bleu

Table des matières

Liste des figures

Liste des tableaux

Liste des annexes

Environnement Canada. 2016. Plan de gestion du Grand Héron de la sous-espèce fannini (Ardea herodias fannini) au Canada [Proposition]. Série de Plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril. Environnement Canada, Ottawa. iii + 30 p.

Pour télécharger le présent plan de gestion ou pour obtenir un complément d'information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les descriptions de la résidence, les plans d'action et d'autres documents connexes sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

Photo de la couverture : © Ross Vennesland
Cette photographie ne doit pas être reproduite séparément du présent document, à moins de permission du photographe.

Also available in English under the title
"Management Plan for the Great Blue Heron fannini subspecies (Ardea herodias fannini) in Canada [Proposed]”"

Le contenu du présent document (à l'exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d'indiquer la source.


En vertu de l'Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d'établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l'élaboration des plans de gestion pour les espèces inscrites comme étant préoccupantes et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés dans les cinq ans suivant la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril

La ministre de l'Environnement et ministre responsable de l’Agence Parcs Canada est la ministre compétente en vertu de la LEP du Grand Héron de la sous-espèce fannini et a élaboré ce plan de gestion conformément à l’article 65 de la LEP. Dans la mesure du possible, le plan de gestion a été préparé en collaboration avec la province de la Colombie-Britannique, en vertu du paragraphe 66(1) de la LEP.

La réussite de la conservation de l'espèce dépendra de l'engagement et de la collaboration d'un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des directives formulées dans le présent plan. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement Canada, l'Agence Parcs Canada, ou toute autre compétence. Tous les Canadiens et les Canadiennes sont invités à appuyer et à mettre en œuvre ce plan pour le bien du Grand Héron de la sous-espèce fannini et de l'ensemble de la société canadienne.

La mise en œuvre du présent plan de gestion est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des compétences et organisations participantes.

Le présent plan de gestion a été rédigé par Ross Vennesland de l'Agence Parcs Canada, et Dan Shervill et Holly Middleton d'Environnement Canada. Des commentaires ont été formulés par la section britanno-colombienne du groupe de travail canado-américain sur le Grand Héron (www.heronworkinggroup.org), y compris Kym Welstead (BC MFLNRO), Trudy Chatwin (BC MFLNRO), Berry Wijdeven (BC MFLNRO) et Rob Butler (Pacific WildLife Foundation).

Le Grand Héron de la sous-espèce fannini (Ardea herodias fannini) (ci-après appelé Grand Héron du Pacifique) est un grand échassier principalement de couleur bleu-gris, avec des touches chamois et bleues ainsi que des rayures blanches, et son plumage comprend de longues plumes minces et effilées. Le Grand Héron du Pacifique a été désigné espèce préoccupante en 1997 et encore en 2008 par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) en raison de la petite taille de la population, de la baisse de sa productivité, et des menaces liées à la prédation par le Pygargue à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus), à la perte d'habitat et aux perturbations par les humains. L'espèce a été inscrite à l'annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en 2010.

Le Grand Héron du Pacifique est présent dans la zone côtière de la Colombie-Britannique et depuis l'État de Washington jusque dans le sud-est de l'Alaska. Selon la plus récente estimation de la population, le nombre d'adultes nicheurs serait de 4 000 à 5 000 et, selon certaines indications, la productivité des nids aurait diminué parallèlement à la réduction de la taille de la population durant l'hiver et peut-être également durant la période de reproduction. Le Grand Héron du Pacifique s'alimente le long de la côte, dans les vasières littorales, dans les milieux humides d'eau douce et d'eau salée, le long des cours d'eau, dans les lacs, et dans les champs herbeux. Il niche habituellement dans de petits ou de grands bois situés non loin des aires d'alimentation. Les localités des colonies de reproduction sont dynamiques, en particulier dans les secteurs très perturbés.

Les principales menaces pour le Grand Héron du Pacifique sont la prédation et le harcèlement par le Pygargue à tête blanche, qui peuvent mener à un abandon des colonies et à une baisse de la productivité des colonies, ainsi que la perte d'habitat de nidification et d'habitat d'alimentation en raison du développement commercial et résidentiel. Les autres menaces sont notamment la perte d'habitat causée par l'exploitation forestière et par la construction et l'entretien de lignes de services publics, les perturbations liées à l'activité humaine (qui mènent à une baisse de la productivité), la mortalité routière et les installations aquacoles.

L'objectif de gestion du Grand Héron du Pacifique est le suivant :

Faire en sorte que les quatre régions de conservation du Grand Héron du Pacifique reconnues dans la zone côtière de la Colombie-Britannique comportent des effectifs de Grands Hérons du Pacifique stables ou en croissance à l'échelle locale.

Les stratégies générales visant à atteindre cet objectif de gestion sont décrites aux sections 6.2 et 6.3 du présent document.

Sommaire d'évaluation

Le Grand Héron de la sous-espèce fannini (Ardea herodias fannini) (ci-après appelé Grand Héron du Pacifique) a été désigné espèce préoccupante au Canada (COSEWIC, 2008) et figure à l'annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) depuis 2010. Environ la moitié de la population mondiale de Grands Hérons du Pacifique se trouve au Canada.

Tableau 1. Liste et description des diverses cotes de conservation pour le Grand Héron du Pacifique (Natureserve, 2013)
Cote mondiale (G) Table Footnoteb Cote nationale (N) Table Footnoteb Cote infranationale (S) Table Footnoteb Statut selon le COSEPAC Liste de la C.-B. Conservation Framework de la C.-B. Table Footnotec
T4 (apparemment non en péril) En période de reproduction, N3 (vulnérable); en dehors de la période de reproduction, N4 (apparemment non en péril) Cote infranationale (Province de la Colombie-Britannique) : en période de reproduction, S2S3 (en péril à vulnérable); en dehors de la période de reproduction, S4 (apparemment non en péril) P (préoccupante) BLEUE Priorité 1, aux fins du but 3

Le Grand Héron du Pacifique est un grand échassier, qui mesure plus de un mètre de hauteur. Les ailes sont longues et arrondies, le cou est long, et la queue est courte; les pattes ressemblent à des échasses. Le plumage est principalement de teinte bleu-gris, avec des touches chamois et bleues ainsi que des rayures blanches, et comprend de longues plumes minces et effilées. En vol, le Grand Héron effectue d'amples battements d'ailes à un rythme lent, le cou courbé en forme de « S ».

Le Grand Héron du Pacifique s'alimente sur la côte, principalement dans les milieux humides d'eau douce et d'eau salée, les cours d'eau et les lacs, et aussi dans les zones herbeuses comme les champs agricoles, les fossés d'irrigation et les emprises de route. Il niche habituellement dans des bois situés à proximité des aires d'alimentation. Il niche habituellement en colonie (formée de 2 à 400 couples) dans de grands nids de branchage qu'il construit dans des arbres matures, à une hauteur de 20 à 30 m au-dessus du sol, et situés dans un rayon de moins de 10 km des aires d'alimentation en eau salée et en eau douce qui sont convenables. Les localités des colonies de reproduction sont dynamiques, en particulier dans les secteurs fortement perturbés. Les colonies de grande taille demeurent parfois à une même localité durant des décennies, et les colonies de plus petite taille peuvent changer de localité après quelques années (COSEWIC, 2008; Vennesland et Butler, 2011). Le nid contient de 3 à 5 œufs (Butler, 1997; Vennesland et Butler, 2011), ce qui est inférieur au nombre d'œufs de la couvée du A. herodias de la sous-espèce herodias (COSEWIC, 2008). Les œufs sont de forme semi-ovale et de couleur bleu pâle terne (Vennesland et Butler, 2011). Les oisillons sont semi-nidicoles et prennent leur envol environ 60 jours après l'éclosion (Butler, 1989).

Pour obtenir des précisions sur le Grand Héron du Pacifique, veuillez consulter COSEWIC (2008), Butler (1997), et Vennesland et Butler (2011).

On trouve environ 4 000 à 5 000 Grands Hérons du Pacifique au Canada (tous en Colombie-Britannique), et 9 500 à 11 000 Grands Hérons du Pacifique dans le monde entier (COSEWIC, 2008). Au Canada, le Grand Héron du Pacifique vit à l'année dans la zone côtière de la Colombie-Britannique, y compris l'île de Vancouver, Haida Gwaii, et d'autres îles du large (figure 1). Toutes les occurrences connues de nidification du Grand Héron du Pacifique se trouvent dans la zone biogéoclimatique côtière à pruche de l'Ouest et dans la zone biogéoclimatique côtière à douglas (COSEWIC, 2008). Les quatre régions de conservation suivantes sont reconnues, d'après le degré d'isolement, la taille des populations et les différences en matière de tendances et de menaces : Haida Gwaii, île de Vancouver, vallée du bas Fraser et côte continentale (figure 1).

Il est difficile d'estimer la taille de la population de Grands Hérons du Pacifique parce que les colonies ne sont pas des entités stables et que les individus sont difficiles à identifier (COSEWIC, 2008). La plupart des zones côtières situées en dehors du détroit de Georgia, qui comprend une portion de la région de conservation de la vallée du bas Fraser et une portion de la région de conservation de l'île de Vancouver (figure 1), n'ont pas fait l'objet de relevés systématiques (Butler, 1997; COSEWIC, 2008). L'adoption future d'une méthode de suivi normalisée (Vennesland et Norman, 2006) permettra d'effectuer un suivi uniforme dans l'ensemble de l'aire de répartition canadienne de la sous-espèce.

Figure 1. Carte de l'aire de répartition canadienne du Grand Héron du Pacifique, montrant la zone d'occupation potentielle et les quatre régions de conservation. Pour l'ensemble de l'aire de répartition, la zone d'occupation potentielle est définie comme étant les superficies terrestres de la zone biogéoclimatique côtière à pruche de l'Ouest et de la zone biogéoclimatique côtière à douglas qui se trouvent à moins de 10 km d'une aire d'alimentation potentielle. Les aires d'alimentation potentielles sont définies comme correspondant à l'ensemble de la zone côtière et aux principaux réseaux hydrographiques.
Carte de l'aire de répartition canadienne du Grand Héron du Pacifique
Map: © Environment Canada
Longue description pour la figure 1

La figure 1 est une carte de l’aire de répartition canadienne du Grand Héron du Pacifique, sur laquelle sont indiquées les zones d’occupation potentielles ainsi que les quatre régions de conservation suivantes : côte continentale, Haida Gwaii, île de Vancouver et vallée du bas Fraser. La zone d’occupation potentielle est définie comme étant les superficies terrestres de la zone biogéoclimatique côtière à douglas et de la zone biogéoclimatique côtière à pruche de l’Ouest qui se trouvent à moins de 10 km d’une aire d’alimentation potentielle. Les aires d’alimentation potentielles sont définies comme correspondant à l’ensemble de la zone côtière et aux principaux réseaux hydrographiques. Presque tout l’archipel de Haida Gwaii est considéré comme une zone d’occupation potentielle. La majeure partie de l’île de Vancouver est considérée comme une zone d’occupation potentielle, à l’exception de quelques zones éparses au centre de l’île. La région de conservation de la côte continentale couvre la plus grande partie de la côte continentale de la Colombie-Britannique, à l’exception d’une très petite portion dans l’extrême-nord de la province et de la région de la vallée du fleuve Fraser dans le sud de la province. Dans la moitié sud de la région de conservation de la côte continentale, la zone côtière et les principaux réseaux hydrographiques sont considérés comme des zones d’occupation potentielle. Dans la moitié nord de la région de conservation de la côte continentale, quelques bassins hydrographiques sont considérés comme des zones d’occupation potentielles. La vallée du bas Fraser représente la plus petite des quatre régions de conservation; la zone d’occupation potentielle s’étend dans la vallée sur jusqu’à 100 kilomètres environ.

La situation et les tendances des populations ont été évaluées au moyen de diverses sources d'information, principalement à l'aide de mesures de la productivité des nids, des changements annuels dans l'occupation des colonies (dénombrements des nids actifs), et de divers indices de population. Les informations suivantes sont tirées de COSEWIC (2008) et ont fait l'objet d'analyses à jour, le cas échéant.

Tendances en matière de productivité

La productivité des nids (nombre d'oisillons ayant pris leur envol par nid actif) a diminué considérablement depuis les années 1970, peut-être de jusqu'à 50 % (COSEWIC, 2008). Vennesland (données inédites) a récemment mis à jour les analyses utilisées dans COSEWIC (2008) en se servant de données de 1987 à 2009 et a constaté que la baisse de la productivité des nids s'était intensifiée (les baisses de la productivité ont été plus marquées au fil du temps, et la signification statistique de ces baisses est devenue plus élevée). De plus, les baisses de la productivité semblent importantes dans les grandes colonies produisant la plupart des jeunes à l'envol de la sous-espèce. Ces colonies sont concentrées dans la vallée du bas Fraser où l'on trouve une population humaine importante et en croissance. Cette croissance de la population humaine à côté des colonies de hérons a eu comme conséquence de réduire la quantité d'habitat convenable et d'augmenter les perturbations causées par les humains et les prédateurs des milieux urbains (COSEWIC, 2008).

Selon l'analyse démographique présentée dans COSEWIC (2008), seule la région de conservation de la vallée du bas Fraser produit un nombre suffisant de jeunes pour soutenir sa population de Grands Hérons du Pacifique. Il a été avancé que les jeunes à l'envol provenant de cette région se dispersent jusqu'à l'île de Vancouver en y faisant augmenter les populations, la productivité de ces dernières étant faible; néanmoins, les dénombrements de la population globale de la vallée du bas Fraser demeurent stables (COSEWIC, 2008; Chatwin et al., 2009). Si cette hypothèse est fondée, la population de la vallée du bas Fraser serait essentielle à la sous-espèce dans son ensemble; il est donc particulièrement préoccupant que cette région importante soit la plus menacée par les perturbations causées par les humains et le Pygargue à tête blanche, et qu'on y trouve le plus haut degré de destruction d'habitat dans la zone côtière de la Colombie-Britannique (COSEWIC, 2008).

Changements touchant l'aire de répartition et l'occupation des colonies (dénombrements des nids actifs)

Une portion de la région de la côte continentale, appelée Sunshine Coast, a connu une diminution marquée de la taille de la population nicheuse, et une portion de la région de l'île de Vancouver, à savoir le nord-est de l'île, a affiché ces dernières années une productivité nulle (Chatwin, comm. pers., 2014; COSEWIC, 2008). Selon ces données, il y aurait un rétrécissement de la répartition à la limite nord de la partie sud de l'aire de répartition.

En se fondant sur des relevés de nidification, le COSEPAC (COSEWIC, 2008) a analysé la variation du nombre de nids actifs dans les colonies afin de déterminer les changements de la taille des colonies. L'analyse a consisté à calculer la somme des changements annuels de la taille des colonies pour lesquelles des données étaient disponibles (c.-à-d. à estimer le changement net du nombre de nids actifs d'une année à l'autre). Le COSEPAC (COSEWIC, 2008) a fait mention de nombres de nids stables en ce qui concerne les colonies de Grands Hérons du Pacifique dans le détroit de Georgia jusqu'en 2005 (c.-à-d. qu'il n'existait aucune indication d'un changement net durant la période). Cependant, une deuxième analyse de données allant jusqu'en 2009 (R. Vennesland, données inédites) a montré une diminution globale du nombre de nids actifs, soit une tendance à la baisse équivalant à une perte cumulative de 357 nids sur l'ensemble de la période (figure 2). Il est à souligner que cette analyse s'est limitée aux colonies pour lesquelles des observations avaient été effectuées durant des années consécutives et qu'elle ne brosse donc peut-être pas un tableau complet des tendances de la population. Néanmoins, l'analyse devrait permettre de détecter les changements importants du nombre de nids.

Figure 2. Sommes des augmentations et des diminutions annuelles (c. à d. le changement net d'une année à l'autre) du nombre de nids actifs aux colonies de Grands Hérons du Pacifique dans le sud de la zone côtière de la Colombie-Britannique, de 1986 à 2009. La taille de l'échantillon de colonies prises en compte dans les sommes annuelles est indiquée entre parenthèses.
Répartition de du Grand Héron en Colombie Britannique
Map: © Environment Canada
Longue description pour la figure 2

La figure 2 est un graphique qui montre les sommes des augmentations et des diminutions annuelles (c. à d. le changement net d’une année à l’autre) du nombre de nids actifs aux colonies de Grands Hérons du Pacifique dans le sud de la zone côtière de la Colombie-Britannique, de 1986 à 2009. Pour chaque point de donnée, la taille de l’échantillon de colonies figure entre parenthèses. Le graphique montre une tendance à la baisse, représentée par une droite ajustée, équivalant à une perte cumulative de 357 nids sur l’ensemble de la période.

Dénombrements d'hiver

Une récente analyse des données du Relevé des oiseaux aquatiques côtiers d'Études d'Oiseaux Canada allant de l'hiver 1999 à l'hiver 2009 a montré une baisse importante du nombre de Grands Hérons du Pacifique dans le détroit de Georgia, s'établissant en moyenne à -2,3 % par année (Crewe et al., 2011). En supposant un âge moyen de 5,6 ans dans la population de Grands Hérons du Pacifique (COSEWIC, 2008), une telle baisse correspondrait à une diminution de la population de 39 % dans 3 générations (la période pertinente aux fins des évaluations de la situation d'une espèce par le COSEPAC). La méthode du Relevé des oiseaux aquatiques côtiers étant robuste, ces données représentent sans doute une réduction réelle de la population durant l'hiver dans le détroit de Georgia.

Le Grand Héron du Pacifique a besoin d'aires d'alimentation productives, et ce, tant durant la période de reproduction qu'en dehors de cette période. En période de reproduction, il a besoin de localités de nidification convenables situées dans un rayon de 2,9 à 10 km des aires d'alimentation (Butler et al., 1995). L'espèce ayant tendance à déplacer ses colonies de reproduction de temps à autre (COSEWIC, 2008), elle a aussi besoin d'un habitat de nidification de remplacement suffisant situé à proximité des aires d'alimentation afin de faciliter la reproduction future.

La section suivante comporte une brève description des besoins en matière d'habitat du Grand Héron du Pacifique. Pour obtenir de plus amples renseignements sur les exigences en matière d'habitat de l'oiseau, veuillez consulter Butler (1995, 1997), Gebauer et Moul (2001), COSEWIC (2008) et Vennesland et Butler (2011).

Le Grand Héron du Pacifique se nourrit dans les eaux salées, les eaux saumâtres et les eaux douces, ainsi que dans certains milieux terrestres comme les zones herbeuses, y compris les champs agricoles (Vennesland et Butler, 2011). Les habitats d'alimentation importants pour l'espèce sont notamment les zones aquatiques comme les vasières littorales (en particulier celles dans lesquelles on trouve des herbiers de zostère marine [Zostera marina]), les berges des cours d'eau, les rives de lacs et les milieux humides (Butler, 1997; Gebauer et Moul, 2001). Durant l'hiver, lorsqu'il est plus difficile pour les hérons de chasser les proies aquatiques en raison de l'absence de marée basse durant le jour, les champs agricoles en jachère et les fossés adjacents deviennent d'importants habitats d'alimentation, tant pour les adultes que les jeunes (Butler, 1995; 1997). Le Grand Héron du Pacifique est généraliste pour ce qui est de ses proies; il se nourrit de divers animaux, y compris des poissons (la perche-méné [Cymatogaster aggregate], des gonelles [Apodichthys spp. et Pholis spp.], des harengs du Pacifique juvéniles [Clupea pallasii], le syngnathe à lignes grises [Syngnathus griseolineatus] et des chabots [Cottus spp.]), des petits mammifères, des insectes, des amphibiens et des crustacés (Butler, 1995; 1997; Vennesland et Butler, 2011).

Étant donné que certaines étendues d'habitat d'alimentation potentiel semblent vacantes durant l'année, on estime que l'habitat d'alimentation n'est pas un facteur limitatif de la population globale de Grands Hérons du Pacifique au Canada (COSEWIC, 2008). Il est possible que l'utilisation de l'habitat d'alimentation convenable dans certaines zones urbaines circonscrites soit limitée par un manque d'habitat de nidification convenable en milieu naturel (p. ex. dans le secteur fortement développé de l'inlet Burrard).

Le Grand Héron du Pacifique niche principalement dans les arbres; ses colonies sont généralement situées dans des forêts se trouvant près (habituellement à moins de 2,9 km, et parfois jusqu'à 10 km) d'aires d'alimentation convenables (Azerrad, 2012; Butler, 1995; Vennesland et Butler, 2011). Les sites de nidification choisis se trouvent souvent dans des zones où le risque de perturbation par l'activité humaine est réduit au minimum, et il arrive fréquemment aussi que l'oiseau niche dans de petites parcelles reliques entourées de secteurs développés, y compris des petits bois et, dans de rares cas, des arbres isolés (Butler, 1997; Vennesland et Butler, 2011). Bien que le Grand Héron du Pacifique niche habituellement en colonies formées de 2 à 400 nids (Vennesland et Butler, 2004), il arrive parfois qu'il niche isolément. Les principaux arbres utilisés aux fins de la nidification sont notamment l'aulne rouge (Alnus rubra), le peuplier baumier (Populus balsamifera), l'érable à grandes feuilles (Acer macrophyllum), l'épinette de Sitka (Picea sitchensis) et le douglas (Pseudotsuga menziesii) (Gebauer et Moul, 2001).

Dans la vallée du bas Fraser, où vit environ 60 % de la population canadienne de Grands Hérons du Pacifique, il semble que l'habitat de nidification soit limité. Ainsi, aux environs de la baie Boundary, où il reste peu d'habitat forestier convenable dans un rayon de 10 km des aires d'alimentation, le Grand Héron du Pacifique a niché dans des endroits inhabituels, comme des haies (B. Smith, données inédites; GBHE Working Group, comm. pers., 2013). Cependant, il est probable que l'habitat de nidification ne constitue pas un facteur limitatif du nombre de Grands Hérons du Pacifique dans la plupart des portions de l'aire de répartition canadienne (p. ex. les secteurs moins développés de la zone côtière, comme la côte continentale et Haida Gwaii).

En outre, dans la vallée du bas Fraser, le Grand Héron du Pacifique a choisi des localités de nidification situées à moins de 200 m d'un nid actif de Pygargues à tête blanche (Jones, 2010). La relation entre les pygargues et les hérons est abordée de manière détaillée à la section 4 (Menaces) du présent document.

Les colonies de Grands Hérons du Pacifique ont tendance à se déplacer lorsqu'il y a des cas de prédation ou des perturbations causées par les humains; les hérons exposés à un degré de perturbation de plus en plus grand peuvent se déplacer plus souvent à la recherche de sites moins perturbés. Les grandes colonies (celles qui sont formées de plus de 50 nids) ont tendance à demeurer à une même localité durant une longue période (parfois des décennies), et les plus petites colonies peuvent se déplacer à quelques années d'intervalle (Butler, 1997; Vennesland, 2000; Vennesland et Butler, 2011). Il est donc important que les Grands Hérons du Pacifique, en particulier les individus des petites colonies, disposent de suffisamment d'habitat pour leurs besoins en matière de nidification, tant actuels que futurs. Dans les zones caractérisées par un fort degré de perturbation associé aux humains et au Pygargue à tête blanche, le besoin d'un habitat de nidification de remplacement est plus grand. Il arrive que le Grand Héron du Pacifique retourne à une localité de nidification qu'il a abandonnée depuis une ou deux années, mais ce comportement est plutôt inhabituel (Moul et al., 2001; Chatwin et al., 2006).

La classification des menaces présentée ci-dessous est fondée sur le système unifié de classification des menaces proposé par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Partenariat pour les mesures de conservation (Conservation Measures Partnership, ou CMP) (IUCN-CMP) (site Web du CMP [en anglais seulement]; IUCN et CMP, 2006). Dans ce système, les menaces peuvent être observées, inférées ou prévisibles dans un avenir rapproché, et elles sont caractérisées en fonction de leur portée, de leur gravité et de leur immédiateté. Le calcul de l'impact des menaces est fondé sur leur portée et leur gravité. Pour de plus amples informations sur les modalités d'assignation des valeurs, voir Master et al. (2009) et les notes de bas de tableau. L'impact global des menaces pesant sur le Grand Héron du Pacifique est moyen et correspond à l'impact cumulatif d'un grand nombre de menaces à impact faible et d'une menace à impact moyen.

Tableau 2. Tableau de classification des menaces
No de la menace Description de la menace Impact Table Footnoted Portée Table Footnotee Gravité Table Footnotef Immédiateté Table Footnoteg
1 Développement résidentiel et commercial (en anglais seulement) Faible Petite Élevée - modérée Élevée
1.1 Zones résidentielles et urbaines Faible Petite Modérée - légère Élevée
1.2 Zones commerciales et industrielles Faible Petite Élevée - modérée Élevée
1.3 Zones touristiques et récréatives Négligeable Négligeable Modérée - légère Élevée
2 Agriculture et aquaculture (en anglais seulement) Faible Petite Extrême- élevée Élevée
2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois Négligeable Négligeable Extrême - élevée Élevée
2.2 Plantations pour la production de bois et de pâte Négligeable Négligeable Extrême - élevée Élevée
2.4 Aquaculture en mer et en eau douce Faible Petite Modérée - légère Élevée
3 Production d'énergie et exploitation minière (en anglais seulement) Négligeable Négligeable Extrême - élevée Modérée
3.2 Exploitation de mines et de carrières Négligeable Négligeable Extrême - élevée Modérée
4 Corridors de transport et de service (en anglais seulement) Faible Grande Légère Élevée
4.1 Routes et voies ferrées Faible Grande Légère Élevée
4.2 Lignes de services publics Faible Grande Légère Élevée
4.4 Corridors aériens Négligeable Négligeable Légère Élevée
5 Utilisation des ressources biologiques (en anglais seulement) Faible Petite Légère Élevée
5.1 Chasse et capture d'animaux terrestres Négligeable Petite Négligeable Élevée
5.3 Exploitation forestière et récolte du bois Faible Petite Légère Élevée
6 Intrusions et perturbations humaines (en anglais seulement) Faible Grande Légère Élevée
6.1 Activités récréatives Faible Grande Légère Élevée
6.3 Travail et autres activités Négligeable Négligeable Légère Élevée
7 Modification du système naturel (en anglais seulement) Négligeable Petite Négligeable Élevée
7.2 Gestion et utilisation de l'eau et exploitation de barrages Négligeable Petite Négligeable Élevée
7.3 Autres modifications de l'écosystème Négligeable Négligeable Inconnue Élevée
8 Espèces et gènes envahissants ou problématiques (en anglais seulement) Moyen Généralisée Modérée Élevée
8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes Négligeable Négligeable Inconnue Élevée
8.2 Espèces indigènes problématiques Moyen Généralisée Modérée Élevée
9 Pollution (en anglais seulement) Inconnu Généralisée Inconnue Élevée
9.2 Effluents industriels et militaires Inconnu Généralisée Inconnue Élevée

L'impact global des menaces pesant sur le Grand Héron du Pacifique est moyen en raison de l'impact cumulatif d'un grand nombre de menaces à impact faible et d'une menace à impact moyen. La seule menace dont l'impact est moyen est la prédation accrue par le Pygargue à tête blanche dans les colonies de hérons. La perte d'habitat causée par le développement résidentiel et commercial devrait avoir un faible impact global sur la population de Grands Hérons du Pacifique au Canada sur une période de 10 ans. Bien que la gravité de cette dernière menace devrait être modérée ou élevée, sa portée est petite parce que, au cours d'une aussi courte période, seul un faible nombre de hérons seront directement touchés.

Menace 1.1 - Zones résidentielles et urbaines; menace 1.2 - Zones commerciales et industrielles

Le développement résidentiel et commercial peut menacer l'emplacement des colonies et le succès de la nidification du Grand Héron du Pacifique en raison de la perte directe d'habitat de nidification convenable associée au développement, et de la perturbation des colonies résultant du bruit et de l'activité humaine. Des travaux de construction ont forcé des Grands Hérons du Pacifique à abandonner leurs nids (Simpson, 1984; Simpson et Kelsall, 1978). C'est dans la vallée du bas Fraser et des parties du sud de l'île de Vancouver que la pression exercée par le développement devrait être la plus grande. Il est prévu que, d'ici les prochaines 17,8 années (trois générations), un petit nombre de colonies existantes seront touchées par l'urbanisation ou le développement industriel dans des paysages terrestres. Des aménagements commerciaux dans des zones marines adjacentes (p. ex. des terminaux d'expédition) et dans des milieux secs où le Grand Héron du Pacifique se nourrit (p. ex. le développement résidentiel et commercial dans les terres agricoles) devraient avoir un faible impact négatif sur la colonie de Tsawwassen, la plus grande au Canada, ainsi que sur d'autres petites colonies avoisinantes.

Perte d'habitat de nidification

La perte d'habitat de nidification convenable a été répandue et continue dans le détroit de Georgia, en particulier près des zones urbaines comme celles de Victoria et de Vancouver (Moore, 1990; Butler, 1997; Gebauer et Moul, 2001; COSEWIC, 2008). Environ 80 % de la population canadienne de Grands Hérons du Pacifique niche dans les deux régions de conservation de la zone côtière de la Colombie-Britannique qui sont les plus développées, à savoir la région de la vallée du bas Fraser et la région de l'île de Vancouver (COSEWIC, 2008). Les activités intensives de suivi des colonies de Grands Hérons du Pacifique menées de 1972 à 1985 et de 1998 à 1999 ont permis de recenser la perte d'au moins 12 anciennes localités de colonies causée principalement par la destruction de l'habitat dans le détroit de Georgia (Forbes et al., 1985; Vennesland, 2000).

Perte d'habitat d'alimentation

Il existe peu de données sur la perte d'habitat d'alimentation mais, comme c'est le cas pour l'habitat de nidification, les habitats d'alimentation les plus importants pour le Grand Héron du Pacifique au Canada se trouvent dans les environs des secteurs les plus développés, en particulier à la limite ouest de la vallée du bas Fraser. Au cours d'une étude menée en 2009 depuis la levée de BC Ferries située non loin de Tsawwassen, près de 700 Grands Hérons du Pacifique ont été dénombrés à moins de 500 m au nord et au sud de la levée (R. Vennesland, données inédites). Ce nombre établi sur une superficie estimée à 1 km2 représente environ 14 % de l'ensemble de la population canadienne de Grands Hérons du Pacifique (COSEWIC, 2008). Dans le bassin du bas Fraser de Vancouver à Hope, 85 % des tourbières, marais et marécages ont été endigués et convertis à des fins d'urbanisation et d'agriculture entre 1827 et 1990 (Boyle et al., 1997). Sur l'île de Vancouver, la perte d'habitat d'alimentation en milieu estuarien due à la construction de scieries et d'usines de pâte à papier et à l'asphaltage est continue (T. Chatwin, comm. pers., 2014).

Interaction entre l'habitat de nidification et l'habitat d'alimentation

Le Grand Héron du Pacifique a besoin d'aires de nidification situées dans un rayon de 10 km de son habitat d'alimentation (Butler et al., 1995). Knight (2010) a étudié la localisation et la productivité de colonies dans la zone côtière du sud de la Colombie-Britannique et a constaté que le Grand Héron du Pacifique subissait la pression exercée par l'activité humaine parce que l'oiseau essayait de nicher dans des secteurs lui permettant d'éviter l'activité humaine tout en demeurant à proximité d'aires d'alimentation convenables.

La perte d'habitat attribuable au développement résidentiel et commercial devrait entraîner un faible impact global sur la population de Grands Hérons du Pacifique au Canada au cours d'une période de 17,8 ans. Bien que la gravité de la menace devrait être modérée ou élevée, sa portée est petite parce que, durant cette période, seul un petit nombre de hérons sera touché directement.

Menace 2.4 Aquaculture en mer et en eau douce

Les filets et autres structures entourant les installations d'aquaculture de mollusques et de crustacés, les installations salmonicoles et les stations d'alevinage du saumon peuvent avoir un impact négatif sur le Grand Héron du Pacifique; les hérons peuvent s'empêtrer dans les filets, s'y blesser, voire mourir. L'impact global de la menace est faible, parce qu'elle ne touche qu'une petite proportion de la population.

Le développement commercial sur les terres agricoles, comme les terres consacrées à la serriculture, est abordé sous Menace 1.

Menace 4.1 Routes et voies ferrées

Les oiseaux volant au-dessus d'une route sont susceptibles d'entrer en collision avec des véhicules, et les oiseaux qui s'alimentent dans les fossés en bordure des routes peuvent être dérangés ou tués par les véhicules. Une grande proportion de la population canadienne de Grands Hérons du Pacifique rencontre au moins une route par jour (GBHE working group, comm. pers., 2014). Les hérons qui vivent dans la plus grande des colonies de la zone côtière du sud de la Colombie-Britannique (colonie de Tsawwassen; environ 700 individus nicheurs) doivent voler à de nombreuses occasions chaque jour au-dessus de la jetée de BC Ferries pour atteindre leurs aires d'alimentation intertidales. Des routes associées au développement commercial de la côte sud de la Colombie-Britannique devraient être construites dans un avenir rapproché, ce qui fera augmenter le danger pour les oiseaux. Une grande proportion de la population de hérons rencontre des routes; cependant, l'impact global de la menace devrait être faible, parce que le nombre d'oiseaux qui sont frappés par des véhicules est à vrai dire faible.

Menace 4.2 - Lignes de services publics

Une grande proportion de la population de Grands Hérons du Pacifique croise régulièrement des lignes électriques ou peut être dérangée par les activités d'entretien des lignes électriques adjacentes aux colonies (K. Welstead, comm. pers., 2015). Les Grands Hérons du Pacifique peuvent être blessés par la force physique à laquelle ils sont soumis lorsqu'ils touchent les fils des lignes de services publics et de lignes électriques, mais ils peuvent aussi être électrocutés lorsqu'ils touchent une ligne électrique en créant un contact entre les conducteurs sous tension. Ils sont particulièrement susceptibles de toucher physiquement les lignes parce qu'ils sont peu agiles en vol en raison de la grandeur et de la lourdeur de leur corps, de leur grande envergure, et donc de la manière dont ils volent (Next Environmental Inc., 2005). En raison de leur grande taille, ils peuvent aussi créer un contact électrique lorsqu'ils sont perchés sur des poteaux ou à des postes extérieurs et s'électrocuter (BC Hydro, comm. pers., 2015).

Étant donné la présence de milliers de km de lignes de services publics et de lignes électriques dans la zone d'occupation potentielle de l'espèce, il est présumé que ces lignes constituent une menace largement répandue, mais il existe peu de données sur leur impact sur les populations de hérons. Des recherches propres au site portant sur les collisions d'oiseaux avec la ligne électrique de la levée de Robert's Bank, menées depuis 1984, ont montré que le Grand Héron du Pacifique entre en collision avec les lignes électriques moins souvent que d'autres espèces d'oiseaux (Hemmera, 2014). Hemmera (2014) a trouvé 3 carcasses de héron à moins de 20 m de la ligne électrique durant 15 mois de relevés. Il a extrapolé cette valeur à 7 hérons par année après avoir pris en compte le biais lié aux responsables des relevés, la présence de charognards, ainsi que la zone d'étude disponible. Cependant, comme il n'a pas été possible de faire la distinction entre les collisions avec les lignes électriques et les collisions avec les camions ou la prédation, cette estimation correspond au taux de mortalité dû à toutes les sources. Selon les observations du comportement de vol à la levée de Robert's Bank, certains individus auraient modifié leur comportement de vol à l'approche de lignes électriques, peut-être en réponse aux amortisseurs de vibrations en spirale installés sur la ligne, qui sont très visibles (Next Environmental Inc., 2005).

Il existe au moins deux cas récents où des travaux de déboisement et d'entretien des emprises de services publics ont été réalisés à proximité de colonies actives de Grands Hérons du Pacifique; cependant, bien que les oiseaux aient été dérangés, aucune des colonies n'a été abandonnée à la suite de ces travaux (GBHE working group, comm. pers., 2013). Les activités de construction et d'entretien des lignes électriques étant réalisées principalement dans des secteurs très développés, où se trouvent aussi les plus grandes colonies de hérons, il est prévu qu'une grande proportion de la population sera touchée. Cependant, l'impact global de la menace devrait être faible, parce qu'il existe peu d'indications montrant que ces travaux ont mené à l'abandon de colonies.

Menace 5.3 - Exploitation forestière et récolte du bois

L'abattage d'arbres de nidification convenables et les activités d'exploitation forestière menées dans l'habitat adjacent aux colonies peuvent entraîner une perte d'habitat directe et une perturbation de l'habitat (Forbes, 1985b; Vennesland, 2000). Il existe au moins un cas récent d'exploitation forestière à quelques centaines de mètres d'arbres de nidification, qui pourrait avoir causé l'abandon de la colonie par les hérons (GBHE working group, comm. pers., 2013). Les individus touchés se sont probablement déplacés vers une autre colonie, d'où une baisse de productivité à court terme. L'impact global de la perte d'arbres de nidification et de la perturbation qui y est associée devrait être faible, parce que la proportion de la population touchée est petite et que les effets sur les individus déplacés sont peu graves et non permanents.

Menace 6.1 - Activités récréatives

Dans le présent contexte, les activités récréatives sont principalement définies comme étant toute activité de loisir susceptible de perturber le Grand Héron du Pacifique (l'utilisation de la forêt-parc, les chiens courant sans laisse, la pêche dans les zones intertidales peu profondes, la pratique de la planche à bras, du canotage, du kayakisme, etc.). Les activités récréatives peuvent perturber la nidification du Grand Héron du Pacifique (Vos et al., 1985; question examinée par Parnell et al. [1988]; Vennesland et Butler, 2011). L'abandon de colonies a été associé à des intrusions répétitives de piétons (Mark, 1976; Rodgers et Smith, 1995; Vennesland et Butler, 2004; Eissinger, 2007). Même une activité pédestre de faible intensité à proximité de colonies a entraîné une baisse de la productivité des nids (Vennesland et Butler, 2004).

Les Grands Hérons du Pacifique qui nichent dans les secteurs très développés de la Colombie-Britannique ont affiché une capacité d'accoutumance à l'activité humaine (p. ex. au parc Stanley, à Vancouver, et au parc Beacon Hill, à Victoria; Butler [1997]; Vennesland [2000]). Cependant, les colonies en milieu rural réagissent à des perturbations survenant à de grandes distances. À une colonie de l'île de Vancouver (lac Quamichan, à Duncan), les hérons adultes se sont éloignés de leurs nids lorsqu'un humain s'est approché à moins de 200 m des nids (avant la ponte), à moins de 100 m des nids (après ponte), et à moins de 10 m des nids (après éclosion; Butler [1991]).

Bien que le Grand Héron du Pacifique à certains sites urbains (p. ex. au parc Stanley) peut ne pas réagir notablement à l'activité humaine, la productivité à ces localités a été corrélée négativement avec le degré d'activité humaine dans les environs (Vennesland, 2000; Vennesland et Butler, 2004).

Dans l'ensemble, l'impact des perturbations humaines devrait être faible, parce que bien qu'une grande proportion de la population canadienne de Grands Hérons du Pacifique soit touchée, les effets de la menace sont peu graves et non permanents.

Menace 8.2 - Espèces indigènes problématiques

Le Pygargue à tête blanche est le principal prédateur du Grand Héron du Pacifique et représente une importante menace pour la population canadienne (COSEWIC, 2008). Après les fortes diminutions des populations d'oiseaux de proie au milieu du XXe siècle, qui ont été causées par l'utilisation de contaminants comme le dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT) (Bednarz et al., 1990; Kjellen et Roos, 2000; Butler et Vennesland, 2000; Elliott et Harris, 2001; Jones, 2010), il y a eu rétablissement des populations. Les populations de Pygargues à tête blanche dans la zone côtière du sud de la Colombie-Britannique se sont rétablies considérablement depuis le milieu des années 1980 (Elliott et Harris, 2001; Jones, 2010). Jones (2010) a signalé que le nombre de nids de Pygargue à tête blanche dans la vallée du bas Fraser a augmenté de 1987 à 2006. Étant donné l'augmentation du nombre de Pygargues à tête blanche, les attaques des Grands Hérons du Pacifique par ces oiseaux de proie semblent avoir augmenté aussi : Norman et al. (1989) ont enregistré une attaque/10,3 heures en 1988, alors que Vennesland et Butler (2004) ont dénombré une attaque/4,3 heures en 1999. Les attaques par les Pygargues à tête blanche sont considérées comme l'une des principales causes de la baisse de la productivité des nids et de l'augmentation du taux d'abandon des colonies au cours des dernières années (Butler et al., 1995; Vennesland et Butler, 2004). Il arrive aussi à l'occasion que les Pygargues à tête blanche attaquent et tuent des hérons, adultes et jeunes, dans les aires d'alimentation (Butler, 1997; Vennesland et Butler, 2011).

Le Grand Héron du Pacifique semble avoir réagi à la prédation accrue du Pygargue à tête blanche en allant nicher dans de petites colonies ou à proximité d'un nid actif de pygargues plutôt que de nicher dans quelques grandes colonies (Jones, 2009). En nichant à proximité d'un nid actif de Pygargues à tête blanche, la colonie peut perdre certains œufs, oisillons et adultes, mais elle peut en retour profiter d'un taux de prédation global moindre, parce que le comportement de défense du territoire par les pygargues nicheurs réduit l'incidence de la déprédation par des pygargues juvéniles ou non territoriaux venus d'ailleurs (Jones et al., 2013). Cependant, si le couple de pygargues nicheurs rate sa nidification ou abandonne son territoire, les Grands Hérons du Pacifique redeviennent vulnérables aux incursions de prédateurs de l'extérieur (Jones, 2010).

Les effets de la prédation exercée par le Pygargue à tête blanche sur la productivité des nids de hérons et la mortalité des adultes sont généralisés dans l'ensemble de l'aire de répartition canadienne du Grand Héron du Pacifique, et la gravité de la menace pour la population touchée devrait être modérée. De toutes les menaces considérées pour le Grand Héron du Pacifique, elle est donc celle qui montre le niveau d'impact global le plus élevé, estimé à moyen.

Menace 9.2 - Effluents industriels et militaires

Le Grand Héron du Pacifique dépend toute l'année des milieux côtiers et intertidaux pour s'alimenter (Butler, 1997; COSEWIC, 2008). Les aires d'alimentation sont concentrées dans une bande étroite le long des côtes, et, dans les localités où la nourriture est abondante (comme la baie Boundary, dans le delta du fleuve Fraser), des centaines de hérons peuvent se rassembler pour s'alimenter. En raison du grand nombre de navires commerciaux et de navires de plaisance qui sillonnent le secteur, ces habitats sont menacés par des déversements d'hydrocarbures catastrophiques et des rejets d'hydrocarbures chroniques, de plus petit volume (p. ex. les rejets de petites quantités d'hydrocarbures par les égouts ou les embarcations de plaisance).

La pollution de l'environnement causée par les contaminants industriels (pesticides organochlorés, biphényles polychlorés, dioxines, furanes, etc.) a été considérée par le passé comme une menace importante pour les populations de Grands Hérons du Pacifique (question examinée par Butler [1992]); cependant, des recherches récentes ont indiqué que la prévalence de certains de ces contaminants avait baissé et qu'ils ne présentaient plus une menace importante pour l'espèce (question examinée par Vennesland et Butler [2011]). Néanmoins, l'émergence de nouveaux produits chimiques pourrait constituer dans l'avenir une menace pour le Grand Héron du Pacifique. En particulier, on a signalé une augmentation exponentielle des concentrations de polybromodiphényléthers (PBDE) dans les tissus du Grand Héron du Pacifique en Colombie-Britannique, lesquelles pourraient s'approcher des concentrations présentant des effets toxiques significatifs (Elliott et al., 2005).

Bien que l'impact global de la menace ne soit pas connu, il pourrait néanmoins être important, en particulier dans le détroit de Georgia (Elliott et al., 2005).

Faire en sorte que toutes les régions de conservation dans la zone côtière de la Colombie-Britannique comportent des effectifs de Grands Hérons du Pacifique stables ou en croissance à l'échelle locale.

Il est difficile de confirmer la taille de la population historique en raison du nombre insuffisant de données de suivi datant d'avant les années 1980, mais cette population a probablement été plus importante que la population actuelle en raison de l'impact des diverses menaces qui pèsent sur cette dernière; par conséquent, il est donc approprié d'avoir comme objectif la stabilité de la population ou son augmentation à l'échelle locale. D'ici à ce qu'il soit possible d'établir de manière plus rigoureuse la taille de la population pour chaque région de conservation (par des améliorations prévues au programme de suivi), la taille de la population en 2008, qui s'élevait à 4 715 adultes nicheurs (COSEWIC, 2008), devrait être considérée comme la référence pour mesurer la dynamique de la population.

La stabilité pour chaque région de conservation du Grand Héron du Pacifique est définie comme correspondant à un succès de la nidification suffisant ou à une productivité des nids suffisante pour qu'une population stable persiste à long terme sans dépendre de l'immigration d'individus en provenance de régions de conservation plus productives (sachant que les populations peuvent être limitées naturellement dans certaines régions de conservation). Bien que des données sur les populations de Haida Gwaii et de la côte continentale (y compris les îles qui y sont associées) soient manquantes, il semble que dans le sud, seule la vallée du bas Fraser produise actuellement un nombre suffisant de jeunes pour maintenir une population stable (COSEWIC, 2008).

À court terme (d'ici cinq ans), il faudrait déterminer et gérer les effectifs de chaque région de conservation afin qu'ils demeurent stables (ou qu'ils augmentent). À long terme (d'ici dix ans), les données de suivi améliorées devraient permettre l'établissement de cibles numériques pour chaque région de conservation de manière à ce que les populations demeurent viables (voir plus bas la section Stratégies générales et mesures de conservation).

Protection de l'habitat et atténuation des menaces

Cartographie de l'habitat et recherches visant à combler les lacunes dans les connaissances

Les stratégies générales suivantes orienteront les mesures de conservation du Grand Héron du Pacifique au Canada.

1. Cartographie de l'habitat - Les localités de l'habitat de nidification (bois) et de l'habitat d'alimentation (herbiers de zostère, marais d'eau douce et estuariens, habitats herbeux, fossés et berges de cours d'eau) doivent être cartographiées pour soutenir la conservation du Grand Héron du Pacifique par les autorités responsables et les propriétaires fonciers. La cartographie doit être réalisée aussi pour désigner l'habitat qui devra être conservé aux fins de la nidification future (un habitat de remplacement est requis, parce que les colonies de Grands Hérons du Pacifique se déplacent vers d'autres localités de temps à autre).

2. Conservation de l'habitat - Les habitats qui sont considérés comme nécessaires à la conservation de l'espèce, y compris l'habitat existant et l'habitat de remplacement, doivent être conservés. Comme un grand nombre de colonies de Grands Hérons du Pacifique se trouvent sur des terres privées, un programme de mesures incitatives (comme le Natural Areas Protection Tax Exemption Program et le Programme des dons écologiques ) pourrait donner aux propriétaires fonciers l'élan nécessaire à la protection des arbres de nidification et des zones tampons. Des ententes d'intendance des terres ainsi que des ententes visant la protection des aires de nidification et des aires d'alimentation devraient être conclues tant par le gouvernement fédéral que le gouvernement provincial (grâce à des mécanismes comme les zones d'habitat faunique, les aires de gestion de la faune, etc.).

3. Intendance de l'habitat et sensibilisation - Il est nécessaire de mener des activités de vulgarisation auprès des propriétaires fonciers (pour les informer des besoins de l'espèce et les encourager à adapter en conséquence leur aménagement paysager et leurs autres activités) afin de réduire les perturbations et la perte d'habitat pour les oiseaux qui nichent dans les terres privées ou dans des secteurs adjacents à ces terres. L'installation de panneaux d'interprétation et la tenue de réunions avec les communautés permettront de mieux faire connaître les effets négatifs des activités récréatives sur l'alimentation du Grand Héron du Pacifique.

4. Recherche et suivi pour combler les lacunes dans les connaissances - La mise en œuvre du programme de suivi actuel doit continuer, et le programme doit être amélioré afin d'obtenir des estimations fiables des populations et d'établir des cibles de gestion appropriées pour l'ensemble des régions de conservation. Des recherches plus poussées s'imposent pour évaluer les méthodes possibles d'atténuation des menaces associées aux perturbations par les humains et à la prédation par le Pygargue à tête blanche (CDC, 2014), ainsi que l'importance des nouveaux contaminants industriels (comme les PBDE; COSEWIC [2008]). La menace que présente la prédation par le Pygargue à tête blanche n'est pas encore bien comprise et, d'ici à ce que des recherches supplémentaires soient menées, il est difficile de mettre en place des mesures d'atténuation appropriées (le cas échéant). La modélisation des populations de Grands Hérons du Pacifique permettra de mieux comprendre la dynamique de la métapopulation entre Haida Gwaii, la côte continentale, l'île de Vancouver et la vallée du bas Fraser, et de connaître les effectifs requis pour assurer la viabilité du Grand Héron du Pacifique dans chacune de ces régions de conservation. Les jeunes hérons issus d'activités de réhabilitation de la faune pourraient contribuer à augmenter le recrutement dans certaines populations; cependant, des recherches supplémentaires sur cette technique s'imposent. Le suivi au moyen de radioémetteurs ou d'émetteurs satellitaires de jeunes hérons réhabilités pourrait produire des renseignements précieux sur les déplacements des Grands Hérons du Pacifique.

5. Remise en état de l'habitat - La remise en état de l'habitat d'alimentation en milieu marin (p. ex. par l'amélioration des herbiers de zostère et l'enlèvement de la spartine) et dans les milieux secs où le Grand Héron du Pacifique se nourrit (p. ex. par l'établissement de couverts qui favorisent les populations de petits mammifères, comme des couverts herbeux ou typiques des champs laissés à l'abandon) dans les secteurs très développés de la zone côtière (en particulier dans la vallée du bas Fraser), ainsi que la remise en état de certains habitats par la plantation d'aulnes ou d'autres végétaux bénéfiques, feront en sorte que les localités prioritaires de nidification et d'alimentation demeurent les plus fonctionnelles possible. Cette remise en état pourrait faire diminuer le risque de déplacement fréquent des colonies et fournir des arbres matures aux fins d'une nidification future.

Stratégie générale no 1 : Cartographie de l'habitat
Mesure de conservation Priorité TableFootnoteh Menaces Échéancier
Cartographier la localisation de toutes les localités de nidification existantes, y compris les zones tampons nécessaires à leur gestion.
Faire en sorte que les propriétaires fonciers et les gestionnaires aient accès aux cartes.
Moyenne
  • 1.1 Zones résidentielles urbaines
  • 1.2 Zones commerciales et industrielles
  • 4.1 Routes et voies ferrées
  • 4.2 Lignes de services publics
  • 6.1 Activités récréatives
Cinq ans après la publication du plan de gestion final
Cartographier la localisation et l'étendue de l'ensemble des localités d'alimentation prioritaires (toutes les localités situées à moins de 10 km des localités de nidification importantes), et vérifier les données sur le terrain. Moyenne
  • 1.2 Zones commerciales et industrielles
  • 2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois
  • 6.1 Activités récréatives
Cinq ans après la publication du plan de gestion final
Dans les régions où l'habitat de nidification pourrait constituer un facteur limitatif, cartographier les bois convenables en vue de leur désignation en tant que possibles localités de nidification de remplacement (pour utilisation future). Faible
  • 1.1 Zones résidentielles et urbaines
  • 1.2 Zones commerciales et industrielles
  • 4.1 Routes et voies ferrées
  • 4.2 Lignes de services publics
  • 6.1 Activités récréatives
Cinq ans après la publication du plan de gestion final
Terminer les travaux de l'atlas en ligne du Heron Working Group (hébergé sur le site Web du Community Mapping Network [réseau communautaire de cartographie]), lequel sert à l'entreposage centralisé des cartes d'habitat pour les autorités responsables et les propriétaires fonciers. Faible
  • 1.1 Zones résidentielles et urbaines
  • 1.2 Zones commerciales et industrielles
  • 2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois
  • 4.1 Routes et voies ferrées
  • 4.2 Lignes de services publics
  • 6.1 Activités récréatives
Cinq ans après la publication du plan de gestion final
Stratégie générale no 2 : Conservation de l'habitat
Mesure de conservation Priorité TablehFootnoteh Menaces Échéancier

Travailler de concert avec les autorités responsables et les propriétaires fonciers en vue de bien conserver l'ensemble des localités de nidification et des localités d'alimentation ainsi que l'habitat de remplacement :

  • Aménager des zones d'habitat faunique et des aires de gestion de la faune, si possible et au besoin;
  • Établir un programme de mesures incitatives aux fins de la protection d'aires naturelles afin d'obtenir l'appui des propriétaires de terrains privés et l'adoption de règlements dans les plans communautaires officiels pour protéger les sites de nidification du Grand Héron, comme ceux du district régional de Comox Valley et du district régional de Cowichan Valley;
  • Protéger les oiseaux nicheurs contre les prédateurs de nids.
Moyenne
  • 1.1 Zones résidentielles et urbaines
  • 1.2 Zones commerciales et industrielles
  • 2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois
  • 4.1 Routes et voies ferrées
  • 4.2 Lignes de services publics
  • 6.1 Activités récréatives
Cinq ans après la publication du plan de gestion final
Stratégie générale no 3 : Intendance de l'habitat et sensibilisation
Mesure de conservation Priorité TablehFootnoteh Menaces Échéancier
Informer les personnes qui travaillent non loin des habitats des hérons et les personnes responsables de la gestion de ces habitats sur la manière d'éviter de déranger les hérons. Moyenne
  • 1.1 Zones résidentielles et urbaines
  • 1.2 Zones commerciales et industrielles
  • 2.4 Aquaculture en mer et en eau douce
  • 4.1 Routes et voies ferrées
  • 4.2 Lignes de services publics
  • 6.1 Activités récréatives
Cinq ans après la publication du plan de gestion final
Informer le grand public sur la manière d'éviter de déranger les hérons. Faible
  • 1.1 Zones résidentielles et urbaines
  • 6.1 Activités récréatives
Cinq ans après la publication du plan de gestion final
Stratégie générale no 4 : Recherche et suivi pour combler les lacunes dans les connaissances
Mesure de conservation Priorité TablehFootnoteh Menaces Échéancier
Mener le programme de suivi des colonies en cours (et l'améliorer pour combler les lacunes concernant certaines régions de conservation) afin de suivre les populations et d'évaluer l'efficacité des activités de gestion. Moyenne
  • Toutes
En cours
Trouver des méthodes efficaces pour atténuer l'impact du Pygargue à tête blanche. Élevée
  • 8.2 Espèces indigènes problématiques
Cinq ans après la publication du plan de gestion final
Modéliser les populations pour comprendre la dynamique de la métapopulation, définir la viabilité des populations et fixer des cibles en matière de population. Moyenne
  • Toutes
2021
Dans le cadre de travaux de sauvetage, prendre soin d'oisillons et les remettre en liberté, puis suivre les jeunes âgés d'un an après leur remise en liberté pour étudier la dynamique de la métapopulation. Moyenne
  • Toutes
En cours
Collaborer avec des toxicologues afin de mieux comprendre et de mieux suivre les contaminants. Moyenne
  • Pollution
En cours
Stratégie générale no 5 : Remise en état de l'habitat
Mesure de conservation Priorité TablehFootnoteh Menaces Échéancier
Lorsque cela est possible, remettre en état l'habitat de nidification boisé dans les secteurs où le manque d'habitat convenable constitue actuellement un facteur limitatif, ou le constituera dans l'avenir. Faible
  • 1.1 Zones résidentielles et urbaines
  • 1.2 Zones commerciales et industrielles
  • 4.1 Routes et voies ferrées
  • 4.2 Lignes de services publics
  • 5.3 Exploitation forestière et récolte du bois
En cours
Lorsque cela est possible, remettre en état l'habitat marin et les milieux terrestres où le Grand Héron du Pacifique s'alimente dans les secteurs où le manque d'habitat convenable constituera sans doute un facteur limitatif dans l'avenir, et cartographier l'habitat susceptible d'être remis en état. Faible
  • 1.1 Zones résidentielles et urbaines
  • 1.2 Zones commerciales et industrielles
  • 2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois
  • 4.1 Routes et voies ferrées
En cours

Les indicateurs de rendement présentés ci-dessous proposent un moyen de définir et de mesurer les progrès vers l'atteinte des objectifs de gestion. Tous les cinq ans, le succès de la mise en œuvre du plan de gestion sera évalué au moyen des indicateurs de rendement suivants :

Azzerad, J. M. 2012. Management recommendations for Washington's priority species: Great Blue Heron. Washington Department of Fish and Wildlife, Olympia, Washington.

B.C. Conservation Data Centre. 2014. BC Species and Ecosystems Explorer. BC Min. Environ. Victoria, BC. [consulté le 21 octobre 2014]

Bednarz, J. C., D. Klem, Jr., L. J. Goodrich et S. E. Senner. 1990. Migration counts of raptors at Hawk Mountain, Pennsylvania, as indicators of population trends, 1934-1986. Auk 107:96-109.

Boyle, C. A., L. Lavkulich, H. Schreier, E. Kiss. 1997. Changes in Land Cover and Subsequent Effects on Lower Fraser Basin Ecosystems from 1827 to 1990. Environmental Management 21:185-196.

Butler, R. W. 1989. Breeding ecology and population trends of the Great Blue Heron (Ardea herodias fannini) in the Strait of Georgia. In: The ecology and status of marine and shoreline birds in the Strait of Georgia, British Columbia. Canadian Wildlife Service Spec. Publ. Ottawa, ON: pp. 112-117.

Butler, R. W. 1991. Habitat selection and time of breeding in the Great Blue Heron(Ardea herodias). Thèse de doctorat, University of British Columbia.

Butler, R.W. 1995. The patient predator: foraging and population ecology of the Great Blue Heron in British Columbia. Can. Wildl. Serv. Occas. Pap. No. 86, Ottawa, ON.

Butler, R. W., P. E. Whitehead, A. M. Breault et I. E. Moul. 1995. Colony Effects of Fledging Success of Great Blue Herons (Ardea herodias) in British Columbia. Colonial Waterbirds 18:159-165.

Butler, R.W. 1997. The Great Blue Heron. Univ. Brit. Col. Press, Vancouver, B. C. 167 pp.

Butler R.W. et R.G. Vennesland 2000. Integrating climate change and predation risk with wading bird conservation research in North America. Waterbirds 23:535 540.

Chatwin, T., S. Bonar et M. Kissinger. 2006. Pacific Great Blue Heron population and monitoring Vancouver Island and the Gulf Islands 2005. Rapport inédit présenté au B.C. Ministry of Environment, Nanaimo.

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Great Blue Heron Working Group, composé de Ross Vennesland (PCA), Trudy Chatwin (BC MFLNRO), Myke Chutter (BC MFLNRO) et Berry Wijdeven (BC MFLNRO). Communication par téléphone à D. Shervill, 2013.

Great Blue Heron Working Group, composé de Ross Vennesland (PCA), Trudy Chatwin (BC MFLNRO), Myke Chutter (BC MFLNRO) et Berry Wijdeven (BC MFLNRO). Communication par téléphone à D. Shervill, 2014.

Welstead, Kym. Biologiste des espèces en péril. British Columbia Ministry of Forests, Lands and Natural Resource Operations. Communication par courriel à Holly Middleton, 2015.

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à la Directive du Cabinet sur l'évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L'objet de l'EES est d'incorporer les considérations environnementales à l'élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l'environnement et d'évaluer si les résultats d'un document de planification du rétablissement peuvent affecter un élément de l'environnement ou tout objectif ou cible de la Stratégie fédérale de développement durable (SFDD).

La planification de la conservation vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que la mise en œuvre de plans de gestion peut, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l'EES sont directement inclus dans le plan lui-même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci-dessous.

La conservation et la gestion de l'habitat d'alimentation du Grand Héron du Pacifique pourraient avoir des avantages indirects pour les écosystèmes intertidaux et les espèces qui y sont associées, y compris le saumon, les herbiers de zostère et les oiseaux de rivage migrateurs. La conservation et la gestion de l'habitat de nidification dans la zone biogéoclimatique côtière à douglas pourraient avoir des avantages indirects pour plus de 100 espèces, y compris les passereaux nicheurs. Si l'on conserve l'habitat du Grand Héron du Pacifique, une multitude d'espèces qui dépendent des mêmes habitats en profiteront aussi. On pense qu'il n'existe aucun impact négatif associé à la mise en œuvre des mesures de gestion visant le Grand Héron du Pacifique pour d'autres espèces en péril.


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