Verge d'or voyante (Solidago speciosa) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 3010

  • Population des plaines des Grands Lacs
  • Population boréale

Photo de l’inflorescence de la verge d’or voyante (Solidago speciosa) dans la réserve indienne Walpole Island.

Population des plaines des Grands Lacs – En voie de disparition
Population boréale – Menacée
2010

Table des matières

Table des matières

Liste des figures

Liste des tableaux

Information sur le document

COSEPAC – Comité sur la situation des espèces en péril au Canada

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2010. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la verge d'or voyante (Solidago speciosa) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xv + 25 p.

Rapport(s) précédent(s) :

COSEPAC. 2000. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la verge d’or voyante (Solidago speciosa var. rigidiuscula) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vi + 16 p.

ZHANG, J.J., D.E. STEPHENSON et J.C. SEMPLE. 1999. Rapport de situation du COSEPAC sur la verge d’or voyante (Solidago speciosa var. rigidiuscula) au Canada, in Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la verge d’or voyante (Solidago speciosa var. rigidiuscula) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. Pages 1-16.

Note de production :
Le COSEPAC souhaite remercier Jane M. Bowles et Clinton R. Jacobs, qui ont rédigé le rapport de situation sur la verge d’or voyante (Solidago speciosa)au Canada, dans le cadre d’un contrat avec Environnement Canada. Erich Haber, coprésident du Sous-comité de spécialistes des plantes vasculaires du COSEPAC, a supervisé la préparation du présent rapport et en a fait la révision.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-953-3215
Téléc. : 819-994-3684
Courriel
Site Web

Illustration/photo de la couverture :
Verge d'or voyante -- Photo prise par Jane M. Bowles dans la réserve indienne Walpole Island.

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2011.
No de catalogue CW69-14/201-2011F-PDF
ISBN 978-1-100-97283-1

COSEPAC
Sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – novembre 2010

Nom commun
Verge d'or voyante - Population des plaines des Grands Lacs

Nom scientifique
Solidago speciosa

Statut
En voie de disparition

Justification de la désignation
Deux petites populations de cette plante vivace remarquable se trouvent dans des habitats reliques de prairies à graminées hautes, dans le sud-ouest de l'Ontario. Des déclins substantiels du nombre d'individus matures et de la qualité de l'habitat ont été enregistrés et devraient se poursuivre. Les facteurs limitatifs comprennent l'empiètement de plantes ligneuses, attribuable à l'absence de feux réguliers dans les habitats de prairie, et à d'autres facteurs, comme la propagation de plantes exotiques envahissantes, ainsi que la prédation des graines qui réduit la capacité de l'espèce de se reproduire.

Répartition
Ontario

Historique du statut
L'espèce a été considérée comme une unité et a été désignée « en voie de disparition » en avril 1999. Réexamen et confirmation du statut en May 2000. Division en populations en novembre 2010. La population des plaines des Grands Lacs a été désignée « en voie de disparition » en novembre 2010.

Sommaire de l’évaluation – novembre 2010

Nom commun
Verge d'or voyante - Population boréale

Nom scientifique
Solidago speciosa

Statut
Menacée

Justification de la désignation
Une population morphologiquement et écologiquement distincte a récemment été trouvée dans une seule localité dans le nord-ouest de l'Ontario. Elle est géographiquement distincte de la population des plaines des Grands Lacs. Cette petite population pourrait seulement comprendre environ 1000 individus. Les petites populations ainsi restreintes géographiquement sont potentiellement vulnérables à des événements fortuits défavorables.

Répartition
Ontario

Historique du statut
L'espèce a été considérée comme une unité et a été désignée « en voie de disparition » en avril 1999. Réexamen et confirmation du statut en May 2000. Division en populations en novembre 2010. La population boréale a été désignée « menacée » en novembre 2010.

COSEPAC
Résumé

Verge d'or voyante
Solidago speciosa

Population des plaines des Grands Lacs
Population boréale

Description et importance de l’espèce sauvage

La verge d’or voyante(Solidago speciosa) est une plante vivace de la famille des Astéracées. Chaque plante possède jusqu’à 30 tiges, qui peuvent atteindre 1,5 m de hauteur. Les tiges sont normalement non ramifiées, lisses et de couleur rougeâtre et possèdent des feuilles alternes et lancéolées. L’inflorescence est une panicule grande et voyante mesurant jusqu’à 30 cm de longueur, composée de nombreux petits capitules jaune vif. Les branches de la panicule sont dressées, alors qu’elles sont courbées vers le bas chez les autres grandes espèces de la verge d’or. En Ontario, la floraison débute à la fin août ou au début septembre et se poursuit jusqu’à la mi-octobre.

Il existe deux sous-espèces reconnues de S. speciosa, mais seule la sous-espèce speciosa est observée au Canada. On reconnaît actuellement deux variétés de cette sous-espèce (variété speciosa et variété rigidiuscula), mais celles-ci sont difficiles à distinguer et possèdent des aires de répartition qui se chevauchent aux États-Unis. Au Canada, seul le S. speciosa var. rigidiuscula a été signalé. Cependant, le présent rapport fait état d’une population du S. speciosa située dans le nord-ouest de l’Ontario, près de Kenora, dont les individus possèdent des caractères morphologiques différents de ceux de l’île Walpole. Par conséquent, le statut taxinomique du Solidago speciosa doit faire l’objet de plus amples recherches.

La verge d’or voyante est une plante ornementale qui connaît une grande popularité dans le commerce horticole aux États-Unis, comme en font foi les annonces en ligne de fournisseurs de cinq États. On se sert de diverses parties de la plante pour fabriquer des décoctions utilisées à des fins médicinales. La verge d’or voyante, lorsqu’infectée par un champignon de la rouille (Coleosporium sp.), peut causer des troubles de santé, voire la mort, chez les bovins et les chevaux.

Répartition

On rencontre le Solidago speciosa dans la majeure partie de l’est des États-Unis ainsi que dans certaines régions du Montana, du Wyoming et du Colorado. Au Canada, le S. speciosa est présent uniquement dans la réserve indienne Walpole Island (RIWI), située dans le sud-ouest de l’Ontario, et dans un site situé au nord-ouest de Kenora. Cette dernière population, qui n’a été découverte que récemment, vient étendre considérablement l’aire de répartition totale de l’espèce vers le nord. Un pourcentage bien inférieur à 1 % de l’aire de répartition totale de l’espèce se trouve au Canada.

Habitat

Dans la réserve indienne Walpole Island, les populations de verges d’or voyantes ont été observées dans des savanes humides de chênes et des prairies de grandes graminées, où les sols sont des loams sableux et des loams sablo-argileux. Le feu est important pour le maintien des prairies de grandes graminées et des savanes qui constituent l’habitat de la verge d’or voyante.

La population du nord-ouest de l’Ontario pousse sur une pente dégagée exposée au sud, où la végétation est dominée par le stipe à balai et le barbon de Gérard ainsi que par le pin gris, le pin rouge et le pin blanc dans la partie supérieure de la pente.

Biologie

La verge d’or voyante est une plante vivace qui se reproduit principalement par voie sexuée. Sa longévité à l’état sauvage est inconnue, mais on sait que les plantes cultivées en jardin vivent plusieurs années. Les individus, dont la taille varie, peuvent produire de 1 à 30 tiges florifères, voire plus.

La verge d’or voyante, dont le pollen est lourd et collant, est pollinisée par une grande variété d’insectes, dont les abeilles, les guêpes, les diptères, les coléoptères et les papillons. Les chenilles de nombreuses espèces de papillons nocturnes se nourrissent de diverses parties de la plante. Parmi les autres insectes qui se nourrissent de la plante, on compte des cicadelles, des punaises de la famille des Tingidés et de celle des Miridés ainsi que des coléoptères. La prédation des graines par la chenille d’un papillon nocturne non identifié de la famille des Coléophoridés est fréquente chez la verge d’or voyante dans la réserve indienne Walpole Island.

Taille et tendances des populations

Les deux populations de l’unité désignable (UD) des plaines des Grands Lacs comptaient en tout environ 800 individus en 2008, comparativement à environ 1 300 en 2003.

Une partie d’une population a été détruite lors de la construction d’une maison en 2003. La fréquence des brûlages a été réduite dans la savane entourant la maison, ce qui a entraîné la disparition de certains individus et une dégradation de la qualité de l’habitat. Un brûlage effectué à la fin du printemps 2008 pourrait avoir contribué à la diminution de l’effectif dans un autre site. On a également noté la disparition des individus poussant dans un petit bosquet d’arbres qui n’a pas subi de brûlage entre 2003 et 2008 et dont le couvert croît de façon constante. Une partie d’une autre population a été détruite avant le relevé de 2003, au cours de l’agrandissement d’un cimetière.

L’unité désignable boréale a été découverte en 2005. En 2007, on n’avait recensé que 30 individus lors d’un relevé superficiel, mais environ 1 100 individus ont été recensés lors d’un relevé plus détaillé réalisé en 2009.

Menaces et facteurs limitatifs

Le principal facteur limitatif pour l’UD des plaines des Grands Lacs est le déclin des prairies de grandes graminées et des savanes dans les secteurs où pousse l’espèce. La densification du couvert forestier et l’empiétement d’espèces arbustives, tel le sumac vinaigrier, pourraient être à l’origine de la perte de vigueur de certains individus.

La conversion de terres à des fins agricoles, domiciliaires ou autres a détruit certains sites, en plus de réduire la superficie d’habitat disponible. La diminution de la fréquence des brûlages réduit également la superficie d’habitat disponible. L’extraction de sable, le piétinement, le dépôt d’ordures et la propagation d’espèces exotiques sont autant de menaces qui pèsent actuellement sur la verge d’or voyante. Le fauchage a probablement causé la disparition d’une partie d’une population.

Aucune menace manifeste ne pèse sur l’UD boréale.

Protection, statuts et classements

NatureServe considère que l’ensemble de l’espèce Solidago speciosa n’est pas en péril à l’échelle mondiale, surtout en raison de sa situation aux États-Unis, où se trouve la plus grande partie de son aire de répartition. Au Canada, l’espèce figure sur la liste des espèces en voie de disparition de l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril fédérale, qui s’applique aux populations situées sur des terres de juridiction fédérale, y compris la réserve indienne Walpole Island. La désignation de l’habitat essentiel de l’espèce fait toujours l’objet d’un examen. Le S. speciosa est également désigné aux termes de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario. Puisque l’habitat essentiel de l’espèce n’a pas encore été désigné dans cette province, il n’est pas protégé.

Selon NatureServe, la variété rigidiusculaest classée « espèce apparemment non en péril » à l’échelle mondiale et est non classée aux États-Unis. La variété est classée « gravement en péril » au Canada, tout comme en Géorgie, et a reçu les cotes « non classée » ou « non classable » dans les 16 autres États où elle a été observée.

Résumé technique  – Population des plaines des Grands Lacs

Solidago speciosa

Verge d’or voyante   Showy Goldenrod
Population des plaines des Grands Lacs Great Lakes Plains Population
Répartition au Canada (province/territoire/océan) : Ontario    

Données démographiques

Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population; indiquer si une autre méthode d’estimation de la durée d’une génération autre que celle qui est présentée dans les lignes directrices de l’UICN [2008] est utilisée). Plusieurs années
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures? Oui
Pourcentage estimé du déclin continu du nombre total d’individus matures pendant [cinq années ou deux générations]. Déclin d’environ 38 % au cours des 5 dernières années
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations]. Inconnu
Pourcentage [prévu ou présumé] de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations]. Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] couvrant une période antérieure et ultérieure. Inconnu
Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles et comprises et ont effectivement cessé? Causes comprises, mais toujours présentes et probablement non réversibles
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? Non

Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence
Fondée sur la trajectoire terrestre (largeur de 1 km) la plus courte reliant les populations au Canada. Cette zone comprend une grande portion de milieu inadéquat.
8 km²
Indice de la zone d’occupation (IZO)
La zone réellement occupée est d’environ 26 ha.
8 km² (carrés de 2 km x 2 km)
La population totale est-elle très fragmentée?
Les deux populations existantes de la RIWI sont viables et font l’objet d’un suivi. La plus grande des deux populations comprend plus de 80 % des individus matures de la RIWI. La superficie de prairie occupée est relativement faible, mais la dispersion par le vent devait être possible dans les conditions naturelles qui régnaient avant la colonisation. Ce type de dispersion est aujourd’hui peu probable.
Non
Nombre de « localités » (définies en termes de menaces) 2
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice de la zone d’occupation? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de populations? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat? Déclin de la qualité et de la superficie de l’habitat
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de populations? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités (définies en termes de menace)? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de la zone d’occupation? Non

Nombre d’individus matures (dans chaque population)

Population Nbre d’individus matures
Population 1 - RIWI
Population 2 – RIWI
669 124
Total 793

Analyse quantitative

La probabilité de disparition de l’espèce de la nature est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans]. Aucune n’est disponible.

Menaces (réelles ou imminentes, pour les populations ou leur habitat)

Conversion de l’habitat en terres agricoles, construction domiciliaire, empiètement d’espèces ligneuses faute de feu, agrandissement d’un cimetière, extraction de sable, fauchage, piétinement, dépôt d’ordures, espèces envahissantes, prédation des graines.

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Situation des populations de l’extérieur
É.-U. : S2 (MD et WY)
S3 (PA)
S4 (IA, VA et WV)
S4? (KY)
S5 (GA, NC et NE)
Non classée ou non classable (AL, AR, CO, CT, DC, IL, IN, KS, LA, MA, MI, MN, MO, MS, ND, NH, NJ, NM, NY, OH, OK, RI, SC, SD, TN, TX, VT et WI)
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? On ne sait pas
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? Oui
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? Habitat très limité et en déclin
La possibilité d’une immigration de source externe existe-t-elle? Non

Statuts existants

COSEPAC : Espèce en voie de disparition (novembre 2010)

Statut recommandé et justification de la désignation

Statut :
Espèce en voie de disparition
Code alphanumérique :
B1ab(iii,v)+2ab(iii,v); C1
Justification de la désignation :
Deux petites populations de cette plante vivace remarquable se trouvent dans des habitats reliques de prairies à graminées hautes, dans le sud-ouest de l’Ontario. Des déclins substantiels du nombre d’individus matures et de la qualité de l’habitat ont été enregistrés et devraient se poursuivre. Les facteurs limitatifs comprennent l’empiètement de plantes ligneuses, attribuable à l’absence de feux réguliers dans les habitats de prairie, et à d’autres facteurs, comme la propagation de plantes exotiques envahissantes, ainsi que la prédation des graines qui réduit la capacité de l’espèce de se reproduire.

Applicabilité des critères

Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) :
Correspond au critère de la catégorie « menacée », A2ac+4ac, car un déclin de 38 % a été constaté par observation directe.
Critère B (petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) :
Correspond au critère de la catégorie « en voie de disparition », B1ab(iii,v)+2ab(iii,v), car la zone d’occurrence et l’IZO sont de superficie inférieure au seuil critique, et l’espèce n’est présente que dans deux localités, où son effectif est faible et où la qualité de l’habitat ainsi que le nombre d’individus matures sont en déclin.
Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) :
Correspond au critère de la catégorie « en voie de disparition », C1, car la population totale comprend moins de 800 individus matures, et un déclin de 38 % a été observé au cours des 5 dernières années.
Critère D (très petite population ou répartition restreinte) :
Correspond au critère de la catégorie « menacée », D1, car le nombre total d’individus matures est supérieur à 250 mais inférieur à 1 000.
Critère E (analyse quantitative) : Aucune n’a été faite.

Résumé technique – Population boréale

Solidago speciosa

Verge d’or voyante Showy Goldenrod
Population boréale  Boreal Population
Répartition au Canada (province/territoire/océan) : Ontario

Données démographiques

Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population; indiquer si une méthode d’estimation de la durée d’une génération autre que celle qui est présentée dans les lignes directrices de l’UICN [2008] est utilisée). Plusieurs années
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures? Non
Pourcentage estimé du déclin continu du nombre total d’individus matures pendant [cinq ans ou deux générations]. Aucun déclin observé
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations]. Inconnu
Pourcentage [prévu ou présumé] de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations]. Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] couvrant une période antérieure et ultérieure. Inconnu
Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles et comprises et ont effectivement cessé? Sans objet
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? Non

Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence La valeur est considérée égale à l’IZO calculé sur une grille à carrés de 2 km x 2 km Comme la découverte de cette population est récente, sa zone d’occurrence réelle est incertaine, même si d’importants travaux de terrain ont été réalisés dans la région (lac à la Pluie et lac des Bois) au cours des 10 dernières années. 4 km²
Indice de la zone d’occupation (IZO) La zone réellement occupée est inférieure à 1 ha. Comme la découverte de cette population est récente, la zone d’occupation réelle est incertaine. 4 km² (carrés de 2 km x 2 km)
La population totale est-elle très fragmentée? Une seule population Sans objet
Nombre de « localités » (définies en termes de menaces) 1
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence? On ne sait pas
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice de la zone d’occupation? On ne sait pas
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de populations? On ne sait pas
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités? On ne sait pas
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat? On ne sait pas
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de populations? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités (définies en termes de menace)? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de la zone d’occupation? Non

Nombre d’individus matures (dans chaque population)

Population Nbre d’individus matures
Population 3 – Île Dufresne Étant donné que les individus (touffes) poussent parfois très près les uns des autres et qu’il est alors difficile de les distinguer, le nombre d’individus matures a été estimé en pareil cas, et le nombre total pourrait être plus élevé que le nombre d’individus réellement présents. Environ 1 110
Total Environ 1 110

Analyse quantitative

La probabilité de disparition de l’espèce de la nature est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans]. Aucune n’est disponible

Menaces (réelles ou imminentes, pour les populations ou leur habitat)

Aucune menace imminente n’a été signalée, mais le site faisait l’objet de projets de construction domiciliaire, qui ont été suspendus quand la population de la verge d’or voyante a été découverte.

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Situation des populations de l’extérieur É.-U. :
S2 (MD et WY)  
S3 (PA)  
S4 (IA, VA et WV)  
S4? (KY)   S5 (GA, NC et NE)
Non classée ou non classable (AL, AR, CO, CT, DC, IL, IN, KS, LA, MA, MI, MN, MO, MS, ND, NH, NJ, NM, NY, OH, OK, RI, SC, SD, TN, TX, VT et WI)
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? On ne sait pas
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? Oui
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? Habitat très limité et en déclin
La possibilité d’une immigration de source externe existe-t-elle? Non

Statuts existants

COSEPAC : Espèce en voie de disparition (novembre 2010)

Statut recommandé et justification de la désignation

Statut : Espèce menacée Code alphanumérique : D1
Justification de la désignation : Une population morphologiquement et écologiquement distincte a récemment été trouvée dans une seule localité dans le nord-ouest de l’Ontario. Elle est géographiquement distincte de la population des plaines des Grands Lacs. Cette petite population pourrait seulement comprendre environ 1000 individus. Les petites populations ainsi restreintes géographiquement sont potentiellement vulnérables à des événements fortuits défavorables.

Applicabilité des critères

Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) :
Sans objet, car aucun déclin n’est connu.
Critère B (petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) :
Sans objet, car la zone d’occurrence et l’IZO sont de superficie inférieure au seuil critique, mais aucun déclin n’est connu ou prévu, et on n’a pas constaté que la population subisse des fluctuations extrêmes.
Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) :
Sans objet, car aucun déclin n’est connu.
Critère D (très petite population ou répartition restreinte) :
Correspond au critère de la catégorie « menacée », D1, car l’effectif estimatif de 1 100 individus matures est sujet à plusieurs erreurs, dont le biais des observateurs et la difficulté de distinguer les individus poussant en étroite proximité. Par conséquent, il se peut que l’effectif total se situe entre les limites prescrites de 250 et 1 000 individus matures.
Critère E (analyse quantitative) : Aucune analyse effectuée.

Préface

Depuis la préparation du premier rapport de situation sur la verge d’or voyante en 1999, les deux populations qui se trouvent sur les terres de la réserve indienne Walpole Island (RIWI) ont décliné d’environ 38 %. Une population morphologiquement distincte a été découverte dans le nord-ouest de l’Ontario en 2005 et a fait l’objet d’un relevé approfondi en 2009. Par conséquent, deux unités désignables sont aujourd’hui reconnues : l’unité désignable des plaines des Grands Lacs et l’unité désignable boréale. On ne connaît pas la tendance de l’effectif de l’UD boréale. En présumant que la population du nord-ouest de l’Ontario existait au moment de l’évaluation réalisée en 2000, on peut estimer que les populations de verges d’or voyantes du Canada ont subi un déclin d’environ 20 % de 2000 à 2008. Cela suppose qu’il n’y a eu aucun déclin de l’effectif de l’UD boréale.

Mandat du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) détermine la situation, à l'échelle nationale, des espèces, sous-espèces, variétés et populations (importantes à l'échelle nationale) sauvages jugées en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes des groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles, poissons, mollusques, lépidoptères, plantes vasculaires, lichens et mousses.

Composition du COSEPAC
Le COSEPAC est formé de représentants des organismes provinciaux et territoriaux responsables des espèces sauvages, de quatre organismes fédéraux (Service canadien de la faune, Agence Parcs Canada, ministère des Pêches et des Océans et Partenariat fédéral en biosystématique) et de trois organismes non gouvernementaux, ainsi que des coprésidents des groupes de spécialistes des espèces. Le Comité se réunit pour examiner les rapports sur la situation des espèces candidates.

Définitions

Espèce
Toute espèce, sous-espèce, variété ou population indigène de faune ou de flore sauvage géographiquement définie.

Espèce disparue (D)
Toute espèce qui n'existe plus.

Espèce disparue du Canada (DC)
Toute espèce qui n'est plus présente au Canada à l'état sauvage, mais qui est présente ailleurs.

Espèce en voie de disparition (VD)
Toute espèce exposée à une disparition ou à une extinction imminente.

Espèce menacée (M)
Toute espèce susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants auxquels elle est exposée ne sont pas inversés.

Espèce préoccupante (P)*
Toute espèce qui est préoccupante à cause de caractéristiques qui la rendent particulièrement sensible aux activités humaines ou à certains phénomènes naturels.

Espèce non en péril (NEP)**
Toute espèce qui, après évaluation, est jugée non en péril.

Données insuffisantes (DI)***
Toute espèce dont le statut ne peut être précisé à cause d'un manque de données scientifiques.

* Appelée « espèce rare » jusqu'en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire »
*** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu'en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999.

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d'une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité avait pour mandat de réunir les espèces sauvages en péril sur une seule liste nationale officielle, selon des critères scientifiques. En 1978, le COSEPAC (alors appelé CSEMDC) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. Les espèces qui se voient attribuer une désignation au cours des réunions du comité plénier sont ajoutées à la liste.

Le Service canadien de la faune d'Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la Verge d'or voyante Solidago speciosa au Canada – 2010

  • Population des plaines des Grands Lacs
  • Population boréale

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

Nom scientifique : Solidago speciosa Nuttall, Gen. N. Amer. Pl. 2: 160. 1818.
Synonyme : Aster speciosus (Nuttall) Kuntze  
Noms communs : verge d’or voyante, Showy Goldenrod, Noble Goldenrod, ozaawaabigwan
Famille : Astéracées (Composées)
Grand groupe végétal : Dicotylédones

Deux sous-espèces sont reconnues en Amérique du Nord, soit le S. speciosa subsp. pallida, dont l’aire de répartition se situe dans l’ouest du continent, et le S. speciosa subsp. speciosa, qui est beaucoup plus répandu et qu’on retrouve dans tout l’est et le centre de l’Amérique du Nord. Au Canada, on n’observe que la sous-espèce speciosa. Celle-ci a été divisée en plusieurs variétés, mais seules les deux suivantes sont reconnues par Semple et Cook (2006) :

Solidago speciosa Nuttall var. speciosa
Synonymes :
Solidago harperi Mackenzie ex Small
S. jejunifolia E.S. Steele
S. speciosa var. angustata Torrey et A. Gray
S. speciosa var. jejunifolia (E.S. Steele) Cronquist
S. uliginosa Nuttall var. jejunifolia (E.S. Steele) B. Boivin

Solidago speciosa Nuttall var. rigidiuscula Torr. et Gray
Synonymes :
Solidago chandonnettii E.S. Steele
S. rigidiuscula (Torrey et A. Gray) Porter
S. venulosa Greene

Description morphologique

Le Solidago speciosa est une plante vivace qui possède à la fois des racines fasciculées et de courts rhizomes. Chez les spécimens âgés, on observe une robuste souche ligneuse (caudex). Chaque plante possède de 1 à 30 tiges rougeâtres généralement non ramifiées qui peuvent atteindre 1,5 m de hauteur (figure 1). L’inflorescence est une panicule grande et voyante mesurant jusqu’à 30 cm de longueur, composée de nombreux petits capitules jaune vif (figure 2). Les branches de la panicule sont dressées, alors qu’elles sont courbées vers le bas chez les autres grandes espèces de verges d’or. Chaque capitule, composé de 7 à 10 fleurs tubulées entourées de 4 à 10 fleurs ligulées, a une hauteur de 4 à 6 mm et un diamètre de 3 à 4 mm (Hilty, 2008). Les fleurs ligulées, dont l’espacement est souvent irrégulier ou dont l’ouverture ne se produit pas simultanément, confèrent au capitule un aspect désordonné. Dans le sud de l’Ontario, la floraison débute à la fin août ou au début septembre et se poursuit jusqu’à la mi-octobre. Les graines sont en fait des akènes brun jaunâtre longs d’environ 1,5 à 2 mm, coiffés d’une aigrette de poils divergents mesurant de 2 à 3 mm.

Figure 1. Port de la verge d’or voyante (Solidago speciosa var.rigidiuscula). Photo prise par Jane M. Bowles dans la réserve indienne Walpole Island.

Photo de l’aspect de la verge d’or voyante dans la réserve indienne Walpole Island.

Figure 2. Inflorescence de la verge d’or voyante (Solidago speciosa var. rigidiuscula). Photo prise par Jane M. Bowles dans la réserve indienne Walpole Island.

Photo de l’inflorescence de la verge d’or voyante (Solidago speciosa var. rigidiuscula) dans la réserve indienne Walpole Island.

On distingue les deux variétés de la sous-espèce speciosa par la longévité et le degré de dentelure de leurs feuilles basilaires, ainsi que par la largeur et la rigidité de leurs feuilles caulinaires. Chez le S. speciosa var. rigidiuscula, les feuilles caulinaires sont lancéolées ou étroitement ovées, plus ou moins glabres, à marge entière ou légèrement dentée. Elles font jusqu’à 15 cm de longueur sur 2 cm de largeur, sont plutôt rigides, et leur taille décroît légèrement à mesure qu’on s’approche du haut de la tige. Les feuilles inférieures et les feuilles basilaires sont presque entières et flétrissent avant la floraison. Ces caractères distinguent la variété rigidiuscula de la variété speciosa, dont les feuilles caulinaires sont plus larges (jusqu’à 5 cm) et plus souples et dont les feuilles inférieures sont grossièrement dentées et durent toute la saison (Semple, 1992; Semple et Cook, 2006). Aux États-Unis, les aires de répartition des deux variétés se chevauchent sur un important territoire, et il peut donc être très difficile de les distinguer (Semple et Cook, 2006). Sauf mention contraire, la verge d’or voyante inclut toute l’espèce S. speciosa dans le présent rapport.

En 2005, on a découvert une population de S. speciosa dont les caractères ne correspondaient pas exactement à ceux de la variété rigidiuscula (Bakowsky, comm. pers., 2008), dans une forêt clairsemée de chênes et de pins, à l’île Dufresne, sur la rivière Winnipeg, tout juste au nord-ouest de Kenora, en Ontario. Les individus de ce site se distinguent par leur fruit, qui possède une pubescence clairsemée, tandis que celui des deux variétés décrites ci-dessus est glabre (Semple, comm. pers. à Oldham, 2006). Bien que la pubescence soit un caractère variable chez les plantes, il semble que les fruits de la population de l’île Dufresne soient uniques chez l’espèce. Cette population se trouve dans un milieu naturel dépourvu de mauvaises herbes, loin de toute route. Compte tenu de sa taille, on peut inférer qu’elle est établie depuis un certain temps, malgré le fait qu’elle ait été découverte récemment.

Structure spatiale et variabilité de la population

Selon Semple (1992), les spécimens du sud de l’Ontario sont diploïdes (2n = 18), mais on trouve des individus tétraploïdes et diploïdes dans d’autres parties de l’aire de répartition de l’espèce.

Unités désignables

Au Canada,le Solidago speciosa compte deux unités désignables (UD). L’UD des plaines des Grands Lacs est constituée des deux populations existantes des prairies de grandes graminées et des savanes du sud-ouest de l’Ontario. La population la plus au nord, située près de Kenora, constitue l’UD boréale. Les deux UD se trouvent dans des aires écologiques du COSEPAC différentes et présentent une importante séparation géographique (en distance et en latitude). De plus, l’UD boréale se situe à environ 180 km au nord des populations les plus septentrionales des États-Unis. Les deux UD possèdent une morphologie différente et, bien que cela n’ait pas encore été démontré, pourraient bien être génétiquement distinctes, étant donné l’important écart de latitude.

Importance

La verge d’or voyante est une plante ornementale qui connaît une grande popularité dans le commerce horticole en Europe et en Amérique du Nord. Des graines et des plants de l’espèce sont offerts par plusieurs semenciers et pépiniéristes. On se sert parfois de ses racines pour fabriquer des décoctions utilisées à diverses fins médicinales (Meeker et al., 1993; Moerman, 1998). Selon Hilty (2008), la verge d’or voyante, lorsqu’infectée par un champignon de la rouille (Coleosporium sp.), peut causer des troubles de santé, voire la mort, chez les bovins et les chevaux. De plus, comme les autres verges d’or, elle peut contenir un agent hémolytique légèrement toxique pour certains herbivores.

Répartition

Aire de répartition mondiale

On rencontre le Solidago speciosa dans une bonne partie de l’est de l’Amérique du Nord, depuis le sud du New Hampshire jusqu’à la Géorgie et depuis le Dakota du Nord jusqu’au Texas. Il faut ajouter l’aire de répartition isolée du S. speciosa ssp. pallida, qui se rencontre dans l’ouest du Montana, au Wyoming et au Colorado. Deux variétés de la sous-espèce principale se divisent presque toute l’aire de répartition : le S. speciosa var. rigidiuscula se rencontre principalement à l’ouest d’une ligne joignant approximativement le sud-ouest de l’Ontario et le Michigan à la Louisiane et au Texas; le S. speciosa var. speciosa est surtout observé dans l’est et atteint vers l’ouest la Louisiane, l’Arkansas et le Missouri. Les aires de répartition des deux variétés se chevauchent dans l’ouest du Mississippi, en Louisiane, en Arkansas, au Missouri, dans le sud-ouest de l’Iowa, en Illinois, en Indiana, dans l’ouest de l’Ohio et dans l’ouest du Kentucky (figure 3). La nouvelle population découverte dans le nord-ouest de l’Ontario, près de Kenora, vient étendre considérablement l’aire de répartition totale de l’espèce vers le nord.

Figure 3. Répartition nord-américaine des variétés du Solidago speciosa, selon Zhang et al. (1999).

Carte de la répartition des variétés de la verge d’or voyante en Amérique du Nord.

Aire de répartition canadienne

Au Canada, la population de l’UD des plaines des Grands Lacs est entièrement située dans la réserve indienne Walpole Island (RIWI), dans le sud-ouest de l’Ontario (figure 4). Cette localité se trouve à environ 65 km de la population la plus proche, située au Michigan.

Figure 4. Répartition du Solidago speciosa au Canada. Le point le plus au sud (UD des plaines des Grands Lacs) représente deux populations du S. speciosa var. rigidiuscula, situées à proximité l’une de l’autre dans la réserve indienne Walpole Island. Le point le plus au nord (UD boréale) représente une seule population.

Carte de la répartition de la verge d’or voyante au Canada.

Cette UD possède unindice de la zone d’occupation (IZO) de 4 km² (selon un quadrillage UTM composé de carrés de 1 km x 1 km) ou de 8 km² (carrés de 2 km x 2 km). La superficie réellement occupée est d’environ 0,0026 km². La zone d’occurrence, mesurée sur un polygone convexe tracé autour des populations existantes, est de 2,2 km². Selon les règles du COSEPAC, lorsque la zone d’occurrence est inférieure à l’IZO, elle est considérée comme égale à l’IZO le plus élevé (dans ce cas 8 km²). L’espèce est disparue d’un site historique qui se trouvait dans la RIWI.

L’UD boréale (figure 4) se situe à environ 180 km au nord des populations connues de S. speciosa du Minnesota. Elle possède un IZO de 1 km² (selon un quadrillage UTM composé de carrés de 1 km x 1 km) ou de 4 km² (carrés de 2 km x 2 km). La zone d’occurrence, mesurée sur un polygone convexe tracé autour des populations existantes, est inférieure à 1 km². Ainsi, selon la règle mentionnée précédemment, la zone d’occurrence est de 4 km².

Une des deux autres populations répertoriées par Zhang et al. (1999) dans l’UD des plaines des Grands Lacs est probablement disparue. Ce site, à l’est de Stratford, accueille maintenant des installations d’industrie lourde. J.C. Semple, spécialiste de ce groupe de plantes, a découvert que l’autre mention de l’espèce, à Port Franks, était fondée sur une erreur d’identification; il s’agissait en fait du Solidago nemoralis.

Un pourcentage bien inférieur à 1 % de l’aire de répartition totale de l’espèce se trouve au Canada.

Activités de recherche

Woodliffe et Allen (1996) ont réalisé des recensements exhaustifs dans la réserve indienne Walpole Island. Les prairies et les savanes de cette réserve et d’autres prairies du sud de l’Ontario ont fait l’objet de relevés rigoureux. On connaît l’emplacement de toutes les populations historiques et actuelles de verges d’or voyantes de la réserve (Woodliffe, 2002), et il est peu probable qu’une plante aussi voyante soit passée inaperçue ailleurs dans le sud de l’Ontario. Les populations ont été recensées par le Walpole Island Heritage Centre (WIHC) en 2003 et en 2008; J.M. Bowles, C.R. Jacobs, le personnel du WIHC et des bénévoles ont effectué les relevés. Aucun registre du nombre exact d’heures consacrées à ces relevés par le personnel du WIHC et par les bénévoles n’a été tenu. Cependant, on sait qu’en 2008 les relevés ont été répartis sur deux jours : J.M. Bowles y a consacré 2 heures le 16 septembre, et J.M. Bowles et C.R. Jacobs y ont consacré environ 5 heures le 10 octobre, pour un total de 12 heures-personnes. En 2005, 3 sites représentant en tout 2 populations ont fait l’objet d’une étude sur le taux de prédation des graines (Mammoliti, 2006).

La population de l’UD boréale de l’île Dufresne a été découverte en 2005 par M.J. Oldham et W. Bakowsky (Centre d’information sur le patrimoine naturel) et Bruce Ranta (biologiste, District de Kenora, ministère des Richesses naturelles de l’Ontario). Oldham et Bakowsky ont réalisé, sur une période de 10 ans, d’importants travaux de terrain (> 100 sites visités) dans les environs du lac à la Pluie et du lac des Bois. Selon eux, il est peu probable que l’espèce soit passée inaperçue dans cette région (Oldham, comm. pers., 2009). Le site de l’île Dufresne n’avait pas fait l’objet de relevés avant 2005. Bowles et Oldham ont effectué un recensement détaillé des individus végétatifs et des individus florifères de cette population en septembre 2009.

Habitat

Besoins en matière d’habitat

Dans l’ensemble de son aire de répartition, le Solidago speciosa a été observé dans une variété de milieux, dont des prairies à sol noir mésiques à légèrement sèches, des prairies sableuses, des terrains sableux dégagés, des éclaircies de forêts établies en terrain rocheux élevé, des savanes de chênes et de pin gris, des fourrés, des lisières de terrains boisés ainsi que des prairies, champs abandonnés et bords de routes associés à ces milieux.

Dans la réserve indienne Walpole Island, les populations de verges d’or voyantes ont été observées dans des savanes de chênes mésiques et des prairies de grandes graminées dégagées, où les sols sont des loams sableux et des loams sablo-argileux. Lors d’une étude réalisée dans trois sites, certains taxons ont toujours été retrouvés avec la verge d’or voyante, notamment le barbon de Gérard (Andropogon gerardii), la verge d’or jonciforme (Solidago juncea), la monarde fistuleuse (Monarda fistulosa), le panic fasciculé (Panicum implicatum) et l’aster éricoïde (Symphyotrichum ericoides) (Walpole Island Heritage Centre, données inédites).

Le feu est important pour le maintien des prairies de grandes graminées et des savanes qui constituent l’habitat de la verge d’or voyante dans la réserve indienne Walpole Island. Les individus poussant dans des brûlis récents semblaient plus grands et plus vigoureux et possédaient davantage de tiges florifères que ceux poussant dans un site n’ayant pas subi de feu récemment (depuis 5 ans), à l’ombre d’espèces arbustives telles que le sumac vinaigrier (Rhus typhina) (Bowles, obs. pers.).

À l’île Dufresne, dans le nord de l’Ontario, la verge d’or voyante pousse sur une pente exposée au sud dans une forêt clairsemée de chêne à gros fruits (Quercus macrocarpa) et de pin gris (Pinus banksiana). Elle y forme le sous-étage en compagnie du stipe à balai (Hesperostipa spartea)et du barbon de Gérard (Andropogon gerardii).

Les deux unités désignables n’occupent actuellement qu’une petite partie des milieux qui semblent convenir à l’espèce.

Tendances en matière d’habitat

Dans la réserve indienne Walpole Island, l’habitat de la verge d’or voyante a diminué au cours des 100 dernières années. Les spécimens récoltés par Dodge à l’île Squirrel en 1910 (herbier MICH) portent à croire que l’espèce y a déjà été abondante, mais aujourd’hui la majeure partie des milieux favorables de l’île ont été convertis en terres agricoles, et l’espèce en est disparue. Ailleurs dans la réserve, la superficie de prairies et de savanes diminue constamment, surtout en raison de l’empiètement d’espèces ligneuses, faute de feu, et de la transformation du milieu à diverses fins (agriculture, activités récréatives, construction domiciliaire, etc.).

Un site où un seul individu de la verge d’or voyante a été observé en 1999 (Zhang et al., 1999) a régulièrement été fauché, et l’espèce n’y a pas été revue depuis 2003. Dans deux autres localités, des portions de l’habitat ont été détruites respectivement par la construction domiciliaire et l’agrandissement d’un cimetière. Des véhicules ont laissé des sillons dans le sol d’un site existant, ce qui a compacté des portions du sol, écrasé la végétation et ainsi réduit l’habitat viable.

On ne possède aucun renseignement précis sur les tendances en matière d’habitat de la population de l’île Dufresne.

Biologie

Cycle vital et reproduction

Le Solidago speciosa est une plante vivace qui se reproduit principalement par voie sexuée. Sa longévité à l’état sauvage est inconnue, mais on sait que les plantes cultivées en jardin fleurissent à leur première saison et vivent plusieurs années. Les individus sont généralement distincts et constitués d’une tige simple ou d’une touffe de tiges, mais des pousses isolées prennent parfois naissance sur de courts rhizomes. Selon Crowley et al. (sans date), le S. speciosa consacre peu d’énergie à la croissance clonale. Bien que la taille des individus soit variable, le lien entre leur âge et leur taille, si un tel lien existe, est inconnu. Étant donné que l’espèce produit rarement des rhizomes et que ces rhizomes sont courts, chaque touffe comportant une ou plusieurs tiges est considérée comme un seul individu mature, qui grandit et devient plus vigoureux avec l’âge.

Au Canada, la floraison de la verge d’or voyante commence du milieu à la fin du mois d’août et se poursuit jusqu’à la mi-octobre dans le sud. Les fruits ne mettent que quelques semaines à mûrir après la floraison. Généralement, la pollinisation de la verge d’or voyante et des autres espèces de verges d’or est assurée par des insectes. Le pollen, lourd et collant, est transporté par une grande variété d’insectes, dont les abeilles, les guêpes, les diptères, les coléoptères et les papillons (Hilty, 2008).

Des graines récoltées à l’automne 2005 ont facilement germé en serre au printemps 2006, après avoir été conservées à une température de 5 °C pendant environ 100 jours. À l’été 2006, les plants ainsi obtenus ont été repiqués dans une plate-bande du Walpole Island Heritage Centre et ont fleuri la même année (Bowles et Jacobs, obs. pers.). Jolls et Werner (1989) ont établi que l’embryon constitue 65 % de la masse d’un akène de S. speciosa et que les graines de cette espèce sont plus grosses que celles de la majorité des verges d’or. Les auteures ont également avancé que le fait de produire de grosses graines renfermant un embryon proportionnellement gros pourrait aider l’espèce à s’établir dans des milieux où la compétition est vive, comme les prairies.

Chaque individu peut produire de 1 à 30 tiges florifères (Walpole Island Heritage Centre, données inédites). Dans la réserve indienne Walpole Island, le nombre moyen de tiges florifères par individu diffère d’une population à l’autre (de 2 ou 3 tiges dans la population 2 et de 5 à 8 tiges dans la population 1). Les observations donnent à croire que les individus vivant à l’ombre produisent moins de tiges florifères que ceux vivant dans les prairies dégagées.

Herbivores

Selon Hilty (2008), les chenilles de nombreuses espèces de papillons nocturnes se nourrissent de diverses parties des verges d’or, dont la verge d’or voyante. Parmi les autres insectes qui se nourrissent de ces plantes, on compte des cicadelles, des punaises de la famille des Tingidés et de celle des Miridés ainsi que des coléoptères.

La prédation des graines par la chenille d’un papillon nocturne non identifié du genre Coleophora, de la famille des Coléophoridés, est fréquente chez la verge d’or voyante dans la réserve indienne Walpole Island. Mammoliti (2006) a observé que le taux d’infestation des tiges florifères se situait entre 70 % et 100 %, suivant le site. Environ 15 % à 60 % des graines n’étaient pas consommées, selon le taux d’infestation des sites. L’importance de la prédation pour l’espèce n’est pas clairement établie.

La présence du Coleophora se remarque notamment par des capitules desséchés, flétris, grignotés ou réunis par des fils soyeux (Mammoliti, 2006). Certains capitules affichent des dommages tôt dans leur développement, même avant l’anthèse, alors que d’autres montrent peu de signes extérieurs d’infestation, mais renferment une chenille. Les chenilles de la famille des Coléophoridés sont facilement reconnaissables, puisqu’elles construisent des cases à partir d’éléments de leur plante hôte. Vers la fin de la saison, les cases observées sur la verge d’or voyante sont couvertes de poils blancs des aigrettes, que la chenille prélève sur les akènes (J.M. Bowles, obs. pers., 2004; figure 5).

Figure 5. Chenille d’une espèce de Coleophora qui se nourrit des graines de la verge d’or voyante (Solidago speciosa var. rigidiuscula) dans la réserve indienne Walpole Island, avec case construite avec des aigrettes. Photo de Jane M. Bowles.

Photo d’une espèce de Coleophora prédatrice de la graine de la verge d’or voyante dans la réserve indienne Walpole Island et montrant la case construite avec des aigrettes.

Les graines peuvent également être consommées, dans une certaine mesure, par le Chardonneret jaune (Spinus tristis) ou d’autres oiseaux granivores.

Les mammifères herbivores comme le cerf de Virginie, le lapin à queue blanche et la marmotte commune mangent à l’occasion les feuilles, les tiges et les fleurs de la verge d’or voyante (Hilty, 2008), mais aucune consommation appréciable de la plante n’a été observée sur les parties aériennes de l’espèce dans la réserve indienne Walpole Island.

Dispersion

Comme la graine (l’akène) de la verge d’or voyante est coiffée d’une aigrette de taille moyenne, il semble que le vent joue au moins en partie un rôle dans sa dispersion. La répartition limitée et éparse de l’espèce dans la réserve indienne Walpole Island et à l’île Dufresne, même en présence d’autres milieux apparemment propices, laisse penser que la dispersion des graines et l’établissement de semis à de grandes distances sont rares. Chez les individus infestés par la chenille du Coleophora, la dispersion est probablement d’autant plus limitée, vu la toile dense qui entoure l’ensemble des capitules.

Relations interspécifiques

L’inflorescence de la verge d’or voyante est visitée par une large gamme d’insectes faisant partie de divers ordres. Le nectar et le pollen présentent sans doute un grand attrait pour les abeilles et les guêpes, mais celles-ci ont également été observées en train de se reposer parmi les capitules par des nuits fraîches. La verge d’or voyante pourrait constituer une importante source de nourriture de fin de saison pour les pollinisateurs comme le bourdon, en raison de sa floraison tardive qui peut se poursuivre jusqu’aux dernières semaines d’octobre.

Les papillons du genre Coleophora sont souvent associés à une espèce hôte bien spécifique (Arnot, 1985). Environ 1 400 espèces de Coléophoridés sont connues dans le monde, dont la majorité appartient au genre Coleophora (Arnett, 2000). L’espèce de Coleophora qui s’en prend à la verge d’or voyante dans la réserve indienne Walpole Island n’a pas encore été identifiée, mais, s’il s’agit d’une espèce spécialiste, elle doit se rencontrer au Canada uniquement dans les populations de verges d’or voyantes.

Adaptabilité

Le port de la verge d’or voyante (Solidago speciosa) ne semble pas très différent de celui des autres grandes espèces du genre Solidago, comme la verge d’or très élevée (S. altissima), avec laquelle elle cohabite souvent. Le S. speciosa possède par contre des besoins en matière d’habitat beaucoup plus restreints que le S. altissima, qui est très répandu et abondant, ce qui porte à croire que le S. speciosa a une plus faible adaptabilité. Selon Hartnet (1993), la croissance clonale jouerait généralement un rôle important dans l’établissement des espèces vivaces dans les prairies, mais Crowley et al. (sans date) ont constaté que, comparativement au S. altissima, le S. speciosa consacre peu de son énergie à la croissance clonale. Ce mode de propagation est certainement limité chez l’espèce, et la plupart des individus forment une touffe distincte et compacte.

Selon Jolls et Werner (1989), l’akène de la verge d’or voyante est plus gros que celui des autres verges d’or et renferme un embryon proportionnellement plus gros. Barker (1972) a observé que les espèces herbacées exposées à la sécheresse ou à une forte compétition ont tendance à produire de plus grosses graines. Ainsi, la grande taille des graines de la verge d’or voyante pourrait être une adaptation lui permettant de s’établir dans les prairies, où elle est exposée à la sécheresse et à une forte compétition (Zhang et al. 1999).

La verge d’or voyante est souvent cultivée comme plante de jardin et peut croître vigoureusement si l’apport en eau est abondant et s’il n’y a pas de compétition. Par contre, au Canada, rien n’indique qu’à l’état sauvage la verge d’or voyante ait tendance à se comporter en mauvaise herbe ou à devenir envahissante.

Taille et tendances des populations

Activités et méthodes d’échantillonnage

Les relevés ont consisté à parcourir les sites où pousse la verge d’or voyante et à noter la position GPS de chaque point de cheminement, le nombre d’individus présents et le nombre de tiges florifères. Comme chaque individu est généralement distinct (situé à une certaine distance de tout autre individu), le nombre de tiges florifères sert à indiquer la vigueur des individus, et non leur nombre.

Abondance

On estime qu’il y avait 1 900 individus de Solidago speciosa au Canada en 2009.

Il y a 2 populations existantes de S. speciosa dans la réserve indienne Walpole Island (tableau 1). En 2008, une de ces populations (population 1) comprenait 3 sous-populations principales, en plus de quelques individus isolés situés jusqu’à 450 m de distance. Les sous-populations occupaient respectivement environ 0,5 ha, 2,4 ha et 2,2 ha et comptaient respectivement 180 individus (843 tiges florifères), 124 individus (909 tiges florifères) et 365 individus (1 886 tiges florifères).

Tableau 1. Effectif estimatif des populations de verges d’or voyantes du Canada (UD des plaines des Grands Lacs).
Site 1999
(Zhang et al., 1999)
2003
(Base de données de la RIWI)*
Individus (tiges florifères)
2008
(Base de données de la RIWI)
Individus (tiges florifères)
Réserve indienne Walpole Island :
Population 1
1) Non signalée
2 et 3) 50 à 75 individus

= total de 75 individus sur 40 m2
1) 448 (2 725)
2) 380 (2 253)
3) 411 (2 873)
= 1 239 (7 851)
1) 180 (843)
2) 124 (909)
3) 365 (1 886)
= 669 (3 638)
Réserve indienne Walpole Island :
Population 2
53 individus

= total de 53 individus sur 50 m2
1) 46 (90)
2) 22 (90)
= 70 (180)
1) 68 (110)
2) 56 (152)
= 124 (262)
Réserve indienne Walpole Island :
Population 3
1 individu Aucun individu Population probablement disparue
Réserve indienne Walpole Island :
Population 4
(île Squirrel)
Population probablement disparue. Dodge, qui a récolté un spécimen sur l’île en 1910 (herbier de MICH), mentionne que l’espèce y était abondante. Population probablement disparue Population probablement disparue
Port Franks Population probablement disparue Sans objet. Le spécimen (herbier de l’UWO) récolté par Cook en 1960, sur lequel cette mention était fondée, était en fait de l’espèce S. nemoralis. L’erreur a été corrigée par Semple.
Comté de Perth Population disparue. Région subissant un important développement industriel. Sans objet Population disparue

*Walpole Island Heritage Centre (2003)

En 2008, on estimait que la population 2, qui se trouve à environ 4,3 km de la population 1, était formée de deux sous-populations, d’environ 0,4 ha et 0,2 ha, et comportait un total de 124 individus et 262 tiges florifères.

En 2007, environ 30 individus formant deux groupes légèrement séparés ont été recensés à l’île Dufresne (Bakowsky, comm. pers., 2008). En septembre 2009, Bowles et Oldham ont réalisé un relevé plus détaillé et ont dénombré (parfois au moyen d’estimations, dans le cas de grandes colonies) 830 individus végétatifs et 280 individus florifères, pour un total d’environ 1 110 individus matures. L’écart entre les deux relevés ne signifie pas que le nombre d’individus a soudainement fortement augmenté. Étant donné que les individus (touffes) poussent parfois très près les uns des autres et qu’il est alors difficile de les distinguer, le nombre d’individus matures a été estimé en pareil cas, et le nombre total pourrait être plus élevé que le nombre d’individus réellement présents.

Fluctuations et tendances

L’unité désignable des plaines des Grands Lacs, située dans la RIWI, semble en déclin. Des spécimens d’herbier récoltés en septembre 1910 laissent croire que la verge d’or voyante « abondait » à l’île Squirrel, qui fait partie de la RIWI, mais l’espèce est aujourd’hui disparue de l’île. Une population constituée d’un seul individu, relevée par Zhang et al. (1999), n’a pas été revue et est présumée disparue puisqu’elle se trouvait dans un site qui est régulièrement fauché.

L’apparente croissance de la taille des populations entre le rapport de situation précédent (Zhang et al., 1999; COSEPAC, 2000) et 2003 (tableau 1) est entièrement attribuable aux activités de recherche. Les auteurs du rapport de 1999 n’ont pas communiqué avec le Walpole Island Heritage Centre quand ils ont réalisé les travaux de terrain et se sont surtout fondés sur des informations consignées dans les herbiers, et non sur les connaissances locales, pour trouver les populations.

La population 1 est passée d’environ 1 240 individus en 2003 à 670 individus en 2008 (baisse de 46 %). Une partie de cette population, recensée par Zhang et al. (1999), a été détruite lors de la construction d’une maison, avant que le WIHC ne réalise son relevé en 2003. La taille des 3 sous-populations de la population 1 a diminué entre les relevés de 2003 et de 2008 (tableau 1). L’effectif de la sous-population 1 (passé de 448 en 2003 à 180 en 2008) a diminué après un brûlage pratiqué au printemps 2007 (Bowles, obs. pers.). Un autre brûlage, effectué à la fin du printemps 2008, pourrait également avoir contribué à la diminution de la population (Jacobs, obs. pers.). La réduction de l’effectif de la sous-population 2 pourrait être en partie attribuable à l’omission de certains individus au moment du relevé de 2008, qui a été moins complet. Par contre, cette omission n’expliquerait qu’une baisse d’environ 40 individus, alors que la population est passée de 380 à 124 individus. De plus, la fréquence des brûlages a été réduite depuis la construction de la maison. La végétation du site est donc plus dense et comporte une plus grande proportion de graminées (Jacobs, obs. pers.). Le nombre de tiges florifères, indicateur de la vigueur des plantes, s’élevait à 2 725 en 2003 (moyenne de 6 tiges florifères par individu) et à 909 en 2008 (7,3 par individu) dans la sous-population 2. Les individus de la sous-population 3, dont le nombre a légèrement diminué (passant de 411 à 365), semblent avoir perdu en vigueur puisqu’ils ont produit 2 873 tiges florifères en 2003 (moyenne de 7 par individu) et 1 886 tiges florifères en 2008 (5 par individu).

L’effectif de la population 2 semble avoir augmenté, passant d’environ 70 individus (180 tiges florifères) en 2003 à environ 123 individus (262 tiges florifères) en 2008 (hausse de 75 %), mais sa superficie a diminué. Les plantes de cette population étaient légèrement moins vigoureuses en 2008, avec une moyenne de 2,2 tiges florifères par individu comparativement à 2,6 en 2003. Des individus observés en 2003 dans un petit bosquet d’arbres dont le couvert a continué de croître n’ont pas été retrouvés en 2008. Cette portion du site n’a pas été brûlée entre 2003 et 2008. De plus, une partie de la population 2 a été détruite avant le relevé de 2003, au cours de l’agrandissement d’un cimetière (Jacobs, obs. pers.).

De 2003 à 2008, le nombre d’individus recensés dans la RIWI a décliné d’environ 38 % (d’environ 1 300 individus en 2003 à environ 800 en 2008). On ne connaît pas la tendance de l’effectif de l’UD boréale, située à l’île Dufresne, puisque la population n’a été découverte qu’en 2005.

En supposant que la population de l’île Dufresne était déjà établie en 2003 mais n’avait simplement pas été découverte, on peut estimer que les deux UD comportaient un total d’environ 2 400 individus en 2003 (1 309 + 1 110). Ainsi, en présumant que l’effectif de la population de l’île Dufresne n’a pas diminué entre 2003 et 2009 et en tenant compte des quelque 500 individus disparus dans la RIWI avant 2008, on peut estimer que les populations de verges d’or voyantes du Canada ont subi un déclin global d’environ 20 % au cours des 5 dernières années.

Immigration de source externe

Il est peu probable que la population de la RIWI puisse éventuellement être sauvée par une réintroduction naturelle (immigration de source externe), puisqu’elle se situe à environ 65 km de la population la plus proche, au Michigan, et en est séparée par l’eau. Il n’existe aucune population connue de Solidago speciosa dans la région du Michigan, qui est adjacente à la RIWI (Reznicek, comm. pers., 2008). On suppose que des individus introduits au Canada pourraient y survivre. La répartition éparse de l’espèce dans la RIWI et sa répartition restreinte dans l’île Dufresne donnent à penser que le S. speciosa a de la difficulté à se disperser sur de grandes distances, du moins sur une courte période de temps. De toute évidence, l’espèce a étendu son aire de répartition jusqu’à l’Ontario à l’époque postglaciaire, quand les milieux favorables étaient plus vastes qu’aujourd’hui dans cette région. D’autres localités ontariennes pourraient offrir un milieu propice à l’espèce, mais il n’existe aucune population de S. speciosa connue dans des régions autres que celles mentionnées.

Menaces et facteurs limitatifs

Dans la RIWI, le principal facteur limitatif pour la verge d’or voyante a été le déclin des prairies de grandes graminées et des savanes dans les secteurs où pousse l’espèce. Les prairies de grandes graminées sont gravement en péril en Ontario (Bakowsky, 1996). Le feu est extrêmement important pour le maintien de ce type de formation végétale, dont dépend la survie de l’espèce. L’absence de brûlages réguliers dans la RIWI, qui entraîne l’empiètement d’arbustes comme le sumac vinaigrier sur les savanes, constitue probablement la plus importante menace pour la verge d’or voyante et pourrait être à l’origine de la perte de vigueur de certains individus.

Les facteurs anthropiques, notamment la conversion de terres à des fins agricoles et domiciliaires ainsi que la diminution de la fréquence des feux, contribuent de façon importante à réduire la superficie de prairie naturelle dans la réserve indienne Walpole Island. Les populations de l’île Squirrel sont disparues par suite de l’aménagement de terres agricoles. Une campagne active de baux de conservation menée par le Walpole Island Heritage Centre a permis de ralentir la transformation de la prairie en terres agricoles dans la RIWI, mais la menace demeure. Le Walpole Island Heritage Centre a d’ailleurs conclu un accord de location pour protéger une des sous-populations de verges d’or voyantes.

On ne cesse de construire des maisons dans les prairies de grandes graminées et les savanes de la RIWI. Une partie de la sous-population 2 de la population 1 a été détruite lors de la construction d’une maison en 2003, et aucun brûlage n’a été pratiqué par la suite. Avant que la maison ne soit construite, le site était brûlé presque chaque année, comme celui de la sous-population 1. Le site de la sous-population 3 n’a été brûlé que 2 fois depuis 2003.

La population 2 a été menacée par l’agrandissement d’un cimetière, juste avant le recensement de 2003, et par l’extraction de sable, qui a maintenant cessé. De plus, une partie de cette population se trouve à proximité d’une piste très utilisée par les véhicules et subit à l’occasion un piétinement et des dépôts d’ordures. Le fauchage a probablement causé la disparition d’une partie de la population.

On s’inquiète de la présence d’espèces envahissantes dans la RIWI, notamment le mélilot blanc (Melilotus alba) et le roseau commun (Phragmites australis), puisque ces plantes affectent la qualité de l’habitat dans les prairies et les savanes. On trouve ces deux espèces à l’intérieur ou à proximité de certaines colonies de la verge d’or voyante. Le couvert forestier, qui n’est plus régulièrement brûlé, semble également causer un déclin de la qualité de l’habitat de la population 2.

La chenille d’une espèce non identifiée de Coleophora détruit plus de 85 % des graines dans certaines populations de verges d’or voyantes.

Aucune menace n’est connue pour l’unité désignable boréale, qui se trouve sur des terres provinciales de la Couronne. Les démarches du canton en vue de se faire céder le terrain à des fins de construction ont été suspendues lorsque le S. speciosa a été découvert (Bakowsky et Oldham, comm. pers., 2010).

L’absence de feux réguliers et la propagation de végétaux ligneux constituent les principales menaces pour les deux populations de la RIWI. Toutefois, il faut distinguer 2 localités plutôt qu’une seule, puisque le taux d’envahissement par les espèces ligneuses varie selon la fréquence des feux, qui n’est pas la même dans les 2 localités. La première localité se compose de la petite population 2 et des sous-populations 2 et 3 de la population 1, qui sont en étroite proximité, tandis que la seconde localité comprend uniquement la sous-population 1 de la population 1, qui est davantage dégagée et isolée.

Protection, statuts et classifications

Protection et statuts légaux

La verge d’or voyante figure sur la liste des espèces en voie de disparition de l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril fédérale. Les interdictions générales prévues par cette loi s’appliquent aux populations de l’espèce situées sur des terres de juridiction fédérale, y compris la réserve indienne Walpole Island. La désignation de l’habitat essentiel de l’espèce fait toujours l’objet d’un examen. La verge d’or voyante est également désignée aux termes de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario.

Statuts et classifications non prévus par la loi

NatureServe (2009) a attribué au Solidago speciosa la cote G5 (non en péril) à l’échelle mondiale et la cote N5 (non en péril) à l’échelle des États-Unis. L’espèce a reçu la cote N1 (gravement en péril) à l’échelle du Canada et la cote S1 (gravement en péril) à l’échelle de l’Ontario. Elle est classée S2 (en péril) au Maryland et au Wyoming et S3 (vulnérable) en Pennsylvanie. Elle a reçu les cotes S4 (apparemment non en péril) ou S5 (non en péril) dans 7 États et la cote SNR (espèce non classée) dans les 28 autres États où elle a été observée (tableau 2).

Tableau 2. Sommaire des classements infranationaux du Solidago speciosa et du Solidago speciosa var. rigidiuscula aux États­Unis et au Canada (NatureServe, 2009).
Taxon Cote S État ou province
  S1 Ontario
S. speciosa S2 Wyoming, Maryland
S3 Pennsylvanie
S4 Iowa, Kentucky (S4?), Virginie, Virginie-Occidentale
S5 Caroline du Nord, Géorgie, Nebraska
SNR
ou
SU
Alabama, Arkansas, Caroline du Sud, Colorado, Connecticut, Dakota du Nord, Dakota du Sud, district de Columbia, Illinois, Indiana, Iowa, Kansas, Louisiane, Maryland, Massachusetts, Michigan, Minnesota, Mississippi, Missouri, New Hampshire, New Jersey, New York, Nouveau-Mexique, Ohio, Oklahoma, Rhode Island, Tennessee, Texas, Vermont, Wisconsin
S. speciosa var. rigidiuscula S1 Ontario, Géorgie
SNR
ou
SU
Arkansas, Dakota du Sud, Illinois, Indiana, Iowa, Kansas, Kentucky, Michigan, Minnesota, Missouri, Nebraska, Ohio, Oklahoma, Tennessee, Texas, Wisconsin

On a attribué au S. speciosa var. rigidiuscula la cote G5T4 (apparemment non en péril) à l’échelle mondiale et la cote NNR (non classée) à l’échelle des États-Unis (NatureServe, 2009). À l’échelle du Canada, la variété est classée N1 (gravement en péril). Elle a reçu la cote S1 (gravement en péril) en Géorgie et les cotes SNR ou SU (non classée ou non classable) dans les 16 autres États où elle a été observée.

Protection et propriété de l’habitat

Dans la RIWI, les populations de verges d’or voyantes sont situées sur des terres de la bande (population 2) et sur des terrains privés pour lesquels un certificat de possession a été émis sous le régime de la Loi sur les Indiens (population 1). Une partie de l’habitat de la population 1 fait l’objet d’un bail de conservation. Les deux populations de verges d’or voyantes de la RIWI se situent à l’intérieur ou à proximité de zones reconnues par le conseil de bande comme sites importants du patrimoine naturel (Significant Natural Heritage Sites). Cette reconnaissance ne leur confère cependant aucune protection officielle. Le Walpole Island Heritage Centre entretient des relations suivies avec les propriétaires fonciers, qui connaissent tous la présence de la verge d’or voyante sur leur terrain. La version préliminaire du programme de rétablissement des écosystèmes de l’île Walpole (Bowles, 2005a) décrit les facteurs menaçant les milieux naturels de la RIWI ainsi que les mesures à prendre pour contrer ces facteurs. Le programme de rétablissement de la verge d’or voyante (Bowles 2005b), également préliminaire, précise les menaces qui pèsent sur l’espèce.

La population de l’île Dufresne se trouve sur des terres provinciales de la Couronne.

Remerciements et experts contactés

Le présent rapport a été financé par Environnement Canada, par l’entremise du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). Les rédacteurs tiennent à remercier Dean Jacobs, Sam Brinker, Wasyl Bakowsky et Michael Oldham pour l’information et l’aide fournies. Ils remercient également les nombreuses autres personnes qui ont participé aux travaux de terrain dans la réserve indienne Walpole Island, en particulier les propriétaires fonciers qui ont bien voulu permettre l’accès à leur propriété ainsi que Naomi Williams et Chris Crow, qui ont collaboré au relevé de 2003.

Les experts suivants ont été consultés dans le cadre de la préparation du présent rapport

Dean Jacobs, directeur, Walpole Island Heritage Centre, Première nation de Walpole Island.

Sources d’information

Arnett, R.H. 2000. American Insects: A Handbook of the Insects of America North of Mexico. CRC Press, Boca Raton, ÉTATS-UNIS. 671 p.

Bakowsky, W. 1996. Community type S-ranks. Centre d'information sur le patrimoine naturel. Ministère des Richesses naturelles. 11 p.

Bakowsky, W., comm. pers. 2008. Écologiste des communautés, Centre d'information sur le patrimoine naturel, Peterborough (Ontario). Courriel envoyé à JMB, mars 2008.

Bakowsky, W., et M.J. Oldham, comm. pers. 2010. Courriel envoyé à E. Haber ayant pour objet l’état des terres à l’île Dufresne, avril 2010.

Bowles, J.M. 2005a. Draft Walpole Island Ecosystem Recovery Strategy. Document préparé pour le Walpole Island Heritage Centre et Environnement Canada. 50 p.

Bowles, J.M. 2005b. Programme de rétablissement de la verge d’or voyante (Solidago speciosa) au Canada [Proposé]. Loi sur les espèces en péril. 14 p.

COSEPAC. 2000. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la verge d’or voyante (Solidago speciosa var. rigidiuscula) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa. vi + 14 p.

Crowley, C.A., S.M. Ford et L.M. Hagy. Non daté. Allocation of clonal growth in goldenrod varies across species and environments (PDF; 30.3 Ko) (en anglais seulement). (consulté le 1er septembre 2010).

Hartnett, D.C. 1993. Regulation of clonal growth and dynamics of Panicum virgatum (Poaceae) in tallgrass prairie: effects of neighbor removal and nutrient addition. American Journal of Botany 80:1114-1120.

Hilty, J. 2008. Prairie Wildflowers of Illinois (en anglais seulement). (consulté en 2008).

Jolls, C.L., et C.A. Werner. 1989. Achene biomass and within-achene allocation patterns of five co-occurring Goldenrod species (Solidago: Compositae). American Midland Naturalist 121:256– 264.

Mammoliti, P. 2006. Studies in seed predation of Endangered Showy Goldenrod (Solidago speciosa) on Walpole Island First Nation. Thèse inédite de programme spécialisé, Département de biologie, Université Western Ontario. 34 p.

Meeker, J.E., J.E. Elias et J.A. Him. 1993. Plants used by the Great Lakes Ojibwa. Great Lakes Indian Fish and Wildlife Commission.

Moerman, D.E. 1998. Native American ethnobotany. Timber Press, Inc., Portland (Oregon). 927 p.

NatureServe, 2009 (en anglais seulement). An Online Encylopedia of Life. Solidago speciosa var. rigidiuscula.(consulté en 2009).

Oldham, M.J. 2008. Botaniste, Centre d'information sur le patrimoine naturel, Peterborough (Ontario). Divers courriels et conversations avec JMB.

Reznicek, A.A., comm. pers. 2008. Conservateur des plantes vasculaires, herbier de l’Université, Université de Michigan, Ann Arbor (Michigan). Courriels envoyés à E. Haber, décembre 2008.

Semple, J.C. 1992. Goldenrods of Ontario: Solidago and Euthamia. Édition révisée. University of Waterloo Biology Series #36. Université de Waterloo, Ontario. 83 p.

Semple, J.C., comm. pers. 2006. Département de biologie, Université de Waterloo, courriel envoyé à M.J. Oldham, Centre d'information sur le patrimoine naturel.

Semple, J.C., et R.E. Cook 2006. Solidago, in Flora of North America Editorial Committee, éd. 1993+. Flora of North America North of Mexico. 12+ vol. New York et Oxford. Vol. 20, p. 107-156.

Walpole Island Heritage Centre. 2003. Base de données sur des plantes rares. Base de données interne.

Woodliffe, A. 2002. A re-evaluation of the 17 Top Ranked Sites (primarily prairie, savannah and oak woods) of the Walpole island First Nation. Rapport inédit. 15 p + tableaux et figures.

Woodliffe, P.A., et G.M. Allen. 1996. Ébauche. A life Science Inventory of the prairie, savannah and woodlands of the Walpole Island First Nation. Ministère des Richesses naturelles de l'Ontario, district de Chatham.

Zhang, J.J., D.E. Stephenson et J.C. Semple. 1999. Rapport de situation du COSEPAC sur la verge d’or voyante (Solidago speciosa var. rigidiuscula) au Canada, in Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la verge d’or voyante (Solidago speciosa var. rigidiuscula) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa. vi + 14 p.

Sommaire biographique des rédacteurs du rapport

Jane M. Bowles a obtenu un doctorat de l’Université Western Ontario en 1980.

Elle possède plus de 25 ans d’expérience comme écologiste, travaillant à la pige dans le sud de l’Ontario, où elle a réalisé des inventaires biologiques, mené des recherches en écologie de la conservation et étudié des espèces en péril. Depuis 2003, elle collabore avec le Walpole Island Heritage Centre (WIHC) dans le cadre de ses programmes d’intendance des espèces en péril et de leur habitat. Elle est membre du Sous-comité de spécialistes des plantes vasculaires du COSEPAC depuis 2002 et membre du Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO) depuis 2006. Elle fait également partie des équipes chargées du rétablissement du stylophore à deux feuilles, du chardon de Pitcher et de la prairie des dunes du lac Huron, de la prairie à grandes graminées, des forêts caroliniennes ainsi que des écosystèmes de la RIWI. Elle est professeure adjointe à l’Université Western Ontario, où elle est également conservatrice de l’herbier et directrice de l’arboretum Sherwood Fox depuis 2005.

Clinton R. Jacobs appartient à la bande Anishnaabe de la Première nation de Walpole Island (territoire Bkejwanong). Il est coordonnateur du patrimoine naturel au Walpole Island Heritage Centre (WIHC) depuis 1998. Il fait partie de l’équipe du programme sur le patrimoine naturel du WIHC, qui englobe l’intendance des espèces en péril et de leur habitat. Il gère le suivi et la gestion des espèces en péril dans la RIWI, les activités d’information et de sensibilisation à leur égard et le programme de protection des terres. Il oriente et supervise des activités de recherche sur le territoire de la RIWI menées en collaboration avec diverses universités. Il connaît bien toutes les populations de plantes en péril du territoire de la RIWI, et il supervise les équipes chargées des relevés et du suivi. Il est reconnu au sein de la communauté et entretient des relations suivies avec les propriétaires fonciers. On lui a présenté pour avis de nombreux programmes de rétablissement visant une espèce en particulier. Il fait partie de l’équipe de rétablissement des écosystèmes du territoire de la Première nation de Walpole Island.

Collections examinées

Aucun spécimen d’herbier n’a été examiné pour la préparation du présent rapport.

Détails de la page

Date de modification :