Examen de la LEP Étude de cas de la Physe des fontaines de Banff

La Physe des fontaines de Banff a traversé toutes les étapes du cycle de gestion (évaluation, inscription et protection, planification du rétablissement, mise en œuvre et surveillance et évaluation) de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Pour ce qui est de l’application et de la mise en œuvre de la LEP, la Physe des fontaines de Banff présente un des cas les plus simples, puisqu’on ne la trouve que sur le territoire domanial relevant de Parcs Canada.

La Physe des fontaines de Banff (Physella johnsoni) est un petit escargot de forme arrondie, endémique au Canada, qui n’a été observé que dans neuf sources thermales.

On ne trouve la Physe des fontaines de Banff que dans le parc national du Canada Banff géré par Parcs Canada et protégé en vertu de la Loi sur les parcs nationaux du Canada. La plupart des populations existantes d’escargots vivent dans le lieu historique national du Canada Cave and Basin.

Dans les 70 années qui ont suivi la découverte de cette espèce par des scientifiques, elle a disparu de la moitié des lieux connus où elle avait été observée, et dès 1996, on ne pouvait plus la trouver que dans cinq sources thermales. La Physe des fontaines de Banff est confrontée à de multiples menaces. Dans le parc national de Banff, certaines sources thermales sont très modifiées et régularisées. L’arrêt, la réorientation et la réduction des débits d’eau thermale peuvent avoir une incidence importante sur les populations d’escargots. Les activités des visiteurs peuvent également perturber les escargots et leur habitat; des activités comme la baignade, la nage, le piétinement et l’immersion de parties du corps (trempage des pieds ou des mains) ont été observées dans tous les sites. Compte tenu de la petite taille de leur population, les escargots sont très vulnérables aux perturbations naturelles graves imprévisibles, aux fortes fluctuations des populations et à la reproduction consanguine.

En avril 1997, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a évalué la Physe des fontaines de Banff comme étant une espèce menacée. En mai 2000, l’espèce a fait l’objet d’une réévaluation qui lui a valu la désignation d’espèce en voie de disparition. En avril 2008, le COSEPAC a mené un autre examen au terme duquel il a de nouveau confirmé ce statut.

La Physe des fontaines de Banff a été inscrite à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril en décembre 2002. De ce fait, les interdictions générales des articles 32 et 33 de la LEP s’appliquent automatiquement pour protéger chaque individu de l’espèce.

Parcs Canada a dirigé l’élaboration d’un programme de rétablissement et d’un plan d’action, de concert avec l’équipe de rétablissement de la Physe des fontaines de Banff. Le programme de rétablissement et le plan d’action ont été affichés dans le Registre public de la LEP le 14 février 2007.

Le programme de rétablissement et le plan d’action conjoints ont permis de déterminer les habitats essentiels de la Physe des fontaines de Banff. En août 2008, conformément aux exigences de la LEP, une description des habitats essentiels de l’espèce a été publiée dans la Gazette du Canada; 90 jours plus tard, les interdictions de la LEP de détruire les habitats essentiels désignés de la Physe des fontaines de Banff entraient en vigueur.

Le parc national du Canada Banff a amorcé des mesures de rétablissement et de protection de la Physe des fontaines de Banff bien avant que l’espèce ne soit portée à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril. En 1996, Parcs Canada a lancé un programme de recherche et de rétablissement, puis en 2002, l’Agence a approuvé la mise en œuvre d’un plan de gestion des ressources pour le rétablissement de la Physe des fontaines de Banff. C’est sur ces bases que reposent le programme de rétablissement de la Physe des fontaines de Banff et le plan d’action connexe élaborés en 2007 et conformes à la LEP; on y retrouve la plupart des mesures de rétablissement et de protection déjà mises en œuvre dans le but de se conformer à la LEP.

Étant donné que l’habitat de la Physe des fontaines de Banff se situe exclusivement dans le parc national du Canada Banff, l’espèce et son habitat essentiel sont protégés à la fois au titre de la Loi sur les parcs nationaux du Canada (LPNC) et au titre de la LEP.

Un certain nombre de projets ont été mis en œuvre en vue de protéger l’habitat de l’espèce, y compris des campagnes de sensibilisation, la pose de panneaux de signalisation et de clôtures, ainsi que des mesures de surveillance et d’exécution de la loi. Les démarches menées en vue de sensibiliser le public et de réduire les incursions dans les sources thermales qui servent d’habitats aux physes ont porté des fruits. Ces mesures ont permis de réduire le nombre de poursuites judiciaires intentées en application de la LPNC; par ailleurs, aucune poursuite n’a été intentée en vertu de la LEP.

Les projets de rétablissement incluent la réintroduction réussie de l’espèce dans deux habitats qu’elle avait précédemment occupés, la protection de son habitat en posant des panneaux de signalisation et des clôtures, de plus grands efforts pour éduquer et sensibiliser le public et une meilleure compréhension scientifique de cet escargot et des sources thermales qu’il habite. Ces projets de rétablissement ont également permis de mieux comprendre les microbes, la flore et la faune dépendant des sources thermales.

Le public peut aisément observer la Physe des fontaines de Banff et les sources thermales qu’elle habite en se rendant sur le lieu historique national du Canada Cave and Basin et dans le complexe des sources thermales Upper Hot Springs de Banff. Plus de 400 000 personnes visitent ces deux endroits chaque année, ce qui donne une excellente occasion de souligner les mesures de rétablissement entreprises pour la Physe des fontaines de Banff et les espèces en péril en général. Les campagnes d’éducation et de sensibilisation renseignent le public et ont contribué à réduire les perturbations causées à la Physe des fontaines de Banff et à son habitat. D’autres projets de communication, y compris des brochures et des affiches, des présentations publiques et scientifiques, des communiqués de presse, des feuillets de documentation, des articles de magazines et d’information dans les médias locaux, régionaux, nationaux et internationaux, continuent à sensibiliser le public au sujet de cette espèce.

Depuis que le programme de recherche et de rétablissement a été mis en œuvre en 1996, des activités de surveillance des populations et d’évaluation des conditions de l’habitat de l’espèce ont régulièrement été menées et ont toujours cours. Les données recueillies sont acheminées à la direction du parc à titre d’information et sont transmises au COSEPAC au moment de la réévaluation de l’espèce.

L’efficacité de l’ensemble des approches de rétablissement préconisées dans le programme et le plan d’action sera essentiellement évaluée par le truchement d’une surveillance régulière de la situation des populations d’escargots, des régimes hydrologiques et des tendances observées de l’habitat de l’espèce. Comme le stipule la LEP, le programme de rétablissement et le plan d’action qui s’y rapporte seront examinés d’ici 2012 afin d’évaluer les progrès accomplis par rapport aux objectifs et aux mesures établis et de déterminer les approches additionnelles ou les modifications à adopter au besoin.

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