Plan de gestion du castor de montagne (Aplodontia rufa) au Canada [Proposition] - 2014
2014
En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont convenu de travailler ensemble pour établir des mesures législatives, des programmes et des politiques visant à assurer la protection des espèces sauvages en péril partout au Canada.
Dans l’esprit de collaboration de l’Accord, le gouvernement de la Colombie-Britannique a donné au gouvernement du Canada la permission d’adopter le « Plan de gestion du castor de montagne (Aplodontia rufa) en Colombie-Britannique » (partie 2) en vertu de l’article 69 de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Environnement Canada a inclus une addition à ce plan de gestion afin qu'il de répondre aux exigences de la LEP.
Le Plan de gestion du gouvernement fédéral du castor de montagne au Canada (Aplodontia rufa) comprend deux parties :
Référence recommandée :
Environnement Canada. 2014. Plan de gestion du castor de montagne (Aplodontia rufa) au Canada [Proposition], Série de Plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril, Environnement Canada, Ottawa (Ontario), III pages + annexe.
Pour télécharger le présent plan de gestion ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les descriptions de la résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril Registre public des espèces en péril.
Illustration de la couverture : Jarred Hobbs
Also available in English under the title:
“Management Plan for the Mountain Beaver (Aplodontia rufa) in Canada [Proposed]”
©Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Environnement, 2014. Tous droits réservés.
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Le contenu du présent document (à l'exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.
En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des plans de gestion pour les espèces inscrites comme espèces préoccupantes et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés d’ici cinq ans.
En vertu de l’article 65 de la LEP, le ministre compétent, en l’occurrence le ministre fédéral de l’Environnement, doit élaborer un plan de gestion pour toutes les espèces inscrites comme espèces préoccupantes. L’article 69 de la LEP autorise le ministre à adopter un plan existant pour une espèce, en partie ou en totalité, s’il estime que ce plan comporte les mesures voulues pour la conservation de l’espèce.
Le plan de gestion provincial du castor de montagne ci-joint (partie 2 du présent document) a été remis, à titre d’avis scientifique, aux compétences responsables de la gestion de l’espèce en Colombie-Britannique. Environnement Canada a préparé la présente addition du gouvernement fédéral afin de respecter les exigences de la LEP.
La réussite de la conservation de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent plan de gestion. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement Canada, ou sur toute autre compétence. Tous les Canadiens et toutes les Canadiennes sont invités à appuyer ce plan et à contribuer à sa mise en œuvre pour le bien du castor de montagne et de l’ensemble de la société canadienne.
La mise en œuvre du présent plan de gestion est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des compétences et organisations participantes.
La section suivante a été ajoutée pour satisfaire à une exigence particulière des documents de rétablissement fédéraux qui n’est pas prise en considération dans le Plan de gestion du castor de montagne (Aplodontia rufa) en Colombie-Britannique.
Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à La directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l’environnement.
La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des plans peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le plan lui-même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci-dessous.
On ne prévoit aucune répercussion négative sur l’environnement ni sur d’autres espèces. Les mesures de conservation et de gestion de l’habitat du castor de montagne (par exemple (p. ex.) inventaire, suivi, analyse de la viabilité des populations, atténuation des menaces, conservation de l’habitat, éducation) favoriseront la conservation des autres espèces qui utilisent cet habitat, y compris d’autres espèces inscrites en vertu de la LEP (p. ex. grande salamandre [Dicamptodon tenebrosus], grenouille-à-queue côtière [Ascaphus truei], cimicaire élevée [Actaea elata]).
Plan de gestion du castor de montagne (Aplodontia rufa) en Colombie-Britannique
Préparé par le ministère de l'Environnement
Février 2013
Information sur le document – Partie 2
- Remerciements
- Sommaire
- 1 Évaluation de l'espèce par le COSEPAC
- 2 Information sur la situation de l'espèce
- 3 Information sur l'espèce
- 4 Menaces
- 5 But et objectifs de gestion
- 6 Approches pour l'atteinte des objectifs
- 7 Mesure des progrès
- 8 Effets sur les espèces non ciblées
- 9 Références
Liste des tableaux
Tableau 2. Classification des menaces pesant sur le castor de montagne.
Tableau 3. Tableau des mesures de gestion pour le castor de montagne.
List of Figures
La présente série présente les plans de gestion qui sont préparés en tant qu’avis à l’intention de la province de la Colombie-Britannique. Ils sont élaborés conformément aux priorités et aux mesures de gestion établies dans le Conservation Framework (cadre de conservation) de la Colombie-Britannique. La province prépare des plans de gestion pour les espèces susceptibles de devenir menacées ou en voie de disparition en raison de leur sensibilité aux activités humaines ou à certains phénomènes naturels, ou pour les espèces pour lesquelles une gestion est requise afin d’atteindre des objectifs en matière de populations dans la perspective de la gestion des écosystèmes, de l’utilisation de ces espèces par l’homme, ou des services écologiques.
Un plan de gestion établit un ensemble coordonné de mesures relatives à la conservation et à l’affectation des terres qui doit à tout le moins garantir que l’espèce ciblée ne deviendra pas menacée ou en voie de disparition, ou qu’elle sera gérée dans une perspective d’utilisation, de buts écosystémiques ou de services écologiques. Un plan de gestion résume la meilleure information scientifique connue sur la biologie et les menaces pour guider l’élaboration d’un cadre de gestion. Enfin, le plan doit fixer des buts et des objectifs, et recommander des approches pour la conservation de l’espèce ou de l’écosystème.
Les recommandations contenues dans le plan de gestion offrent des renseignements importants sur les menaces qui pèsent sur l’espèce et sur les mesures de conservation qui peuvent servir aux particuliers, aux collectivités, aux utilisateurs des terres, aux conservationnistes, aux universitaires et aux s’intéressant à la conservation des espèces et des écosystèmes.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur la planification du rétablissement des espèces en péril en Colombie-Britannique, veuillez consulter la page Web du ministère de l’Environnement portant sur la planification du rétablissement (Ministry of Environment Recovery Planning) (en anglais seulement).
Référence recommandée
Ministry of Environment. 2013. Plan de gestion du castor de montagne (Apolodontia rufa) en Colombie-Britannique. Ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique, Victoria (Colombie-Britannique). 32p.
Illustration/photographie de la couverture
Jared Hobbs
Exemplaires supplémentaires
Il est possible de télécharger la version anglaise du présent document à partir de la page Web du ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique portant sur la planification du rétablissement (en anglais seulement).
Données de publication anglaise
Données de catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Management plan for the mountain beaver (Aplodontia rufa) in British Columbia [electronic resource] / prepared by Ministry of Environment.
(British Columbia management plan series)
Includes bibliographical references.
Electronic monograph in PDF format.
ISBN978-0-7726-6656-7
1. Aplodontia--British Columbia. 2. Aplodontia--Conservation--British Columbia. I. British Columbia. Ministry of Environment II. Series: British Columbia management plan series
QL737.R626 M36 2013 333.95'935 C2013-980006-9
Avis
Le présent plan de gestion a été préparé par le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique en tant qu’avis à l’intention des compétences et des organismes responsables susceptibles de participer à la gestion de l’espèce.
Le présent document détermine les mesures de gestion qui sont jugées nécessaires, en se fondant sur les meilleurs renseignements scientifiques et les meilleures connaissances traditionnelles disponibles, pour empêcher que les populations de castors de montagne de Colombie-Britannique ne deviennent en voie de disparition ou menacées. Les mesures de gestion visant à réaliser les buts et les objectifs énoncés dans le présent document sont asujetties aux priorités et aux contraintes budgétaires des organismes et organisations participantes. Ces buts, ces objectifs et ces approches de gestion peuvent être modifiés dans le futur afin de répondre aux nouveaux objectifs et aux nouveaux résultats de recherche.
Les compétences responsables ont eu l’occasion d’examiner le présent document. Cependant, le document ne représente pas nécessairement les positions officielles de ces organismes, ni les opinions personnelles des individus.
La réussite de la conservation de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées susceptibles de participer à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent plan de gestion. Le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique encourage tous les gens de la Colombie-Britannique à participer à la conservation du castor de montagne.
Les Gyug (Okanagan Wildlife Consulting) a rédigé le présent document en vertu d’un marché conclu avec la British Columbia (B.C.) Conservation Foundation, le financement ayant été assuré par le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique. Leah Westereng (ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique) a formaté le document aux fins de publication et en a effectué une révision technique. Doug Ransome (BC Institute of Technology) a gracieusement donné accès à ses données inédites et à ses observations sur le castor de montagne. Le présent document respecte le guide de la Colombie-Britannique pour la planification du rétablissement (Ministry of Environment, 2010a).
Une version précédente du présent document, également rédigée par Les Gyug, a été financée par l’Okanagan College (OC) en 2005. Howie Richardson (OC) et Bryn White (OC) avaient coordonné l’administration du financement. Orville Dyer (Ministry of Forests, Lands and Natural Resource Operations de la Colombie-Britannique) avait révisé et enrichi cette version.
Le castor de montagne (Aplodontia rufa) est un rongeur semi-fouisseur dont l’aire de répartition se limite aux États américains du Pacific Northwest et à la Colombie-Britannique. Il a été désigné comme espèce préoccupante par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), principalement en raison de la réduction de son aire de répartition, laquelle découle de la perte d’habitat provoquée par l’exploitation forestière et l’urbanisation. Le castor de montagne est une espèce inscrite à titre d’espèce préoccupante au Canada à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Sur la base de récentes analyses génétiques, deux sous-espèces reconnues, A. rufa rufaet A. rupa rainieri, ont été regroupées en une sous-espèce nordique, A. rufa olympica. Le Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique a attribué la cote S3 (espèce préoccupante) au castor de montagne; l’espèce figure également sur la liste bleue provinciale. Le castor de montagne s’est vu attribuer la priorité 1 ou 2[1] au regard du but 2 (empêcher que les espèces et les écosystèmes deviennent en péril) du Conservation Framework (cadre de conservation) de la Colombie-Britannique.
Au Canada, on ne trouve l’espèce qu’en Colombie-Britannique, dans l’extrême sud-ouest de la province, où son aire de répartition correspond à environ 5 % de son aire de répartition mondiale. On estime que la zone d’occurrence de l’espèce (plus petit polygone convexe englobant les emplacements connus) actuelle (2012) en Colombie-Britannique est de 12 990 kilomètres carrés (km²), et sa zone d’occupation, de 8 123 km². La population actuelle se divise en cinq sous-populations. La principale sous-population est répartie sur 7 881 km², de la vallée du Fraser jusque dans l’intérieur. Les quatre autres sous-populations sont isolées de la sous-population principale par de l’habitat non convenable à l’espèce : deux sous-populations dans la vallée du bas Fraser, soit celles des monts Sumas (65 km²) et Chilliwack (5 km²), ainsi que deux sous-populations dans l’est de l’aire de répartition, soit celles des monts Pike (129 km²) et Missezula (43 km²).
Parmi les menaces pesant sur l’espèce, on compte la destruction de son habitat par le compactage et la perturbation du sol par la machinerie lourde au cours des activités forestières et par l’urbanisation (y compris la construction routière) pour les emplacements situés dans la vallée du bas Fraser.
Le but de la gestion est de maintenir l’aire de répartition actuelle de toutes les sous-populations de l’espèce en Colombie-Britannique, et de maintenir ou d'accroître les effectifs de chaque sous-population de castors de montagne en Colombie-Britannique.
Les objectifs de gestion sont les suivants :
- Protéger[2] et/ou maintenir l’habitat du castor de montagne dans la zone d’occupation de l’espèce.
- Évaluer et atténuer les impacts des menaces courantes, particulièrement la récolte de bois et les activités sylvicoles, le développement résidentiel et urbain, et la construction de routes.
- Combler les principales lacunes dans les connaissances relatives au castor de montagne, notamment en ce qui a trait aux effectifs, à l’emplacement de l’habitat convenable et à la viabilité des sous-populations.
Date d'évaluation : mai 2012
Nom commun (population) : castor de montagne
Nom scientifique : Aplodontia rufa
Statut selon le COSEPAC : préoccupante
Justification de la désignation : L’aire de répartition de cette espèce au Canada a rétréci de 29 % dans les 50 dernières années, et l’expansion dans de nouveaux habitats est limitée par de grandes rivières. Dans l’aire de répartition, la perte d’habitat découlant du développement urbain se poursuit, et le compactage du sol causé par la machinerie lourde limite l’utilisation d’un habitat tout à fait convenable. Les changements climatiques pourraient toucher l’espèce davantage car cette dernière nécessite des microclimats humides et de basses températures ambiantes. Le potentiel d’une immigration de source externe est limité par les courtes distances de dispersion de l’espèce et par les zones ne renfermant aucun habitat convenable le long de la frontière avec les États-Unis.
Présence au Canada : Colombie-Britannique
Historique du statut : Espèce désignée « non en péril » en avril 1984. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « préoccupante » en avril 1999. Réexamen et confirmation du statut en novembre 2001 et en mai 2012.
- Espèce sauvage désignéeb : Non
- Wildlife Act de la C. B. : annexe Ac
- Annexe de la LEP : annexe 1- espèce préoccupante (2003)
- Liste de la C.-B. : bleue
- Cote infranationale en C.-B. : S3 (2006)e
- Cote nationale : N3 (2011)e Cote mondiale : G5T4 (1996)e
- Sous-espèces g: rufa / rainieri
- But 1 : Participer aux programmes mondiaux de conservation des espèces et des écosystèmes.
Priorité :h4 / 5 (2010) - But 2 : Empêcher que les espèces et les écosystèmes deviennent en péril.
Priorité : 1 / 2 (2010) - But 3 : Maintenir la diversité des espèces et des écosystèmes indigènes.
Priorité : 2 / 3 (2010)
a Source des données : Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique (2012), sauf indication contraire.
b Espèce sauvage désignée (Identified Wildlife) en vertu de la Forest and Range Practices Act de la Colombie-Britannique, qui vise les catégories d’espèces en péril, les ongulés et les espèces sauvages importantes à l'échelle régionale (Province of British Columbia, 2002).
c Annexe A = désignée comme étant une espèce sauvage aux termes de la Wildlife Act de la Colombie-Britannique, qui offre une protection contre la persécution directe et la mortalité (Province of British Columbia, 1982).
d S = infranational; N = national; G = mondial; T = sous-espèce; X = vraisemblablement disparu du territoire; H = possiblement disparu du territoire; 1 = gravement en péril; 2 = en péril; 3 = préoccupante, susceptible de disparaître du territoire ou de la planète; 4 = apparemment non en péril; 5 = manifestement répandue, abondante et non en péril; NA = non applicable; NR = non classé; U = non classable.
e Source des données : NatureServe (2011).
f Source des données : Ministry of Environment (2010b).
g Selon des informations récentes, il n'existerait qu'une seule sous-espèce en Colombie-Britannique. Voir la section 3.1.
h Échelle à six niveaux : de la priorité 1 (la plus élevée) à la priorité 6 (la plus faible). Noter que le cadre de conservation n’a pas été mis à jour pour prendre en compte le fait qu’il n’existe probablement qu’une seule sous-espèce en Colombie-Britannique.
Le castor de montagne (Aplodontia rufa) est un rongeur sylvicole de taille petite à moyenne. Ce rongeur semi-fouisseur est le seul membre vivant de sa famille (Aplodontidés) et est aussi le rongeur vivant le plus primitif (Hall, 1981). Il y a déjà eu sept sous-espèces reconnues (Hall, 1981), dont deux en Colombie-Britannique : A. rupa rufa au sud du fleuve Fraser, de Hope à Langley, et A. rupa rainieri à l’est de Hope, avec un chevauchement dans les contreforts des monts Cascade (Nagorsen, 2005). Toutefois, les différences utilisées pour caractériser les deux sous-espèces étaient « faiblement marquées » et fondées principalement sur la taille (Taylor, 1918; Dalquest et Scheffer, 1945). De récentes analyses génétiques de membres du genre Aplodontia ont été effectuées, y compris sur des spécimens de la Colombie-Britannique, indiquent qu’il n’existe qu’une seule sous-espèce en Colombie-Britannique[3] (nom proposé : A. rufa olympica), et qu’il s’agit de la seule sous-espèce au nord du fleuve Columbia (Piaggio et collaborateurs (et coll.), 2009;Piaggio et coll., 2012).
3.2.1 Répartition
Aire de répartition mondiale
Actuellement, on ne trouve les castors de montagne que dans l’ouest de l’Amérique du Nord, dans les monts Cascade et la Sierra Nevada et à l’ouest de ces chaînes de montagnes, du centre de la Californie jusqu’aux environs de Merritt, en Colombie-Britannique (Hall, 1981; Gyug, 2000). La superficie totale estimée de l’aire de répartition du castor de montagne est d’environ 200 000 km² (IUCN, 2010).
Aire de répartition en Colombie-Britannique (Canada)
Au Canada, le castor de montagne n’est présent qu’en Colombie-Britannique, la partie continentale du sud-ouest de la Colombie-Britannique constituant la limite septentrionale de son aire de répartition (Cowan et Guiguet, 1965). On le trouve d’Abbotsford, dans la vallée du bas Fraser au sud du fleuve, vers l’est jusque dans les régions de Princeton et de Hedley, et vers le nord jusque dans les régions de Lytton et de Merritt (Gyug, 2000, 2001; Ransome, 2003). La zone d’occurrence actuelle au Canada a été estimée à 12 120 km² en 2012 (figure 1) (COSEPAC, 2012). Environ 1 600 sites de terriers récemment occupés sont connus, avec leurs coordonnées GPS (figure 1).
La population actuelle se divise en cinq sous-populations qu’on présume isolées génétiquement par de l’habitat non convenable à l’espèce. Il existe une sous-population principale, qui occupe un territoire de 7 881 km², depuis la vallée du Fraser jusque dans l’intérieur des terres, deux sous-populations dans la vallée du bas Fraser, isolées par de l’habitat non convenable à l’espèce en raison de sa conversion à des fins de développement agricole et urbain ou suburbain, soit les sous-populations des monts Sumas (65 km²) et Chilliwack (5 km²), et deux sous-populations situées dans l’est de l’aire de répartition de l’espèce et isolées par des vallées chaudes et sèches non convenables, celles des monts Pike (129 km²) et Missezula (43 km²).
Description longue pour la figure 1
La zone d’occupation du castor de montagne (figure 1) a été séparée en deux aires de densité relative distincte : la zone d’occupation principale et la zone d’occupation périphérique. L’espèce a été observée relativement souvent à l’intérieur de la zone d’occupation principale, et relativement peu souvent à l’intérieur des aires périphériques. Dans la zone d’occupation principale, on pourrait généralement trouver de multiples terriers occupés (habituellement > 5) au cours d’une seule journée de recherche couvrant de 1 km² à 2 km² d’habitat apparemment convenable. Dans la zone d’occupation périphérique, avec le même effort de recherche, on ne trouverait aucun terrier occupé, que 1 ou 2 terriers occupés, ou qu’un petit groupe de moins de 5 terriers occupés à un seul site de faible étendue.
Puisque les effectifs de l’espèce n’étaient pas connus et qu’il était impossible de les répartir selon les différents types de tenure, les superficies occupées ont été utilisées comme indicateurs des effectifs après prise en compte de la densité relative (zone d’occupation principale ou périphérique) (tableau 1). La plus grande partie de la zone d’occupation (80 %) se trouve dans les forêts publiques provinciales, suivie des aires protégées provinciales (17 %), qui incluent les parcs provinciaux et les réserves écologiques. En revanche, seulement 2,3 % de la zone d’occupation se trouve sur des terres privées, et 0,2 % dans les réserves des Premières Nations.
Tenure | Zone d’occupation principale Superficie (km²) |
Zone d’occupation principale % de l’ensemble de la zone d’occupation |
Zone d’occupation périphérique Superficie (km²) |
Zone d'occupation périphérique % de l’ensemble de la zone d’occupation |
---|---|---|---|---|
Basses terres continentalesa (totalb) | 3 926 | 48 | ||
Basses terres continentales (sous-totaux) | 3 813 | 47 | 112 | 1 |
Forêts publiques provinciales | 2 488 | 31 | 64 | < 1 |
Aires protégées provincialesc | 1 145 | 14 | 47 | < 1 |
Terres privées | 148 | 2 | 0.5 | < 0,1 |
Réserves des Premières Nations | 12 | < 1 | 1,0 | < 0,1 |
Terres publiques fédérales | 20 | < 1 | 0 | 0 |
Permis d’occupation des terres publiques provinciales | 0,9 | < 0,1 | 0,1 | < 0,1 |
Thompson-Nicolaa (total) | 1 476 | 18 | ||
Thompson-Nicola (sous-totaux) | 118 | 1 | 1 359 | 17 |
Forêts publiques provinciales | 117 | 1 | 1 355 | 17 |
Aires protégées provincialesc | 0,3 | < 0,1 | 1 | < 0,1 |
Terres privées | 0,1 | < 0,1 | 1 | < 0,1 |
Réserves des Premières Nations | 0 | 0 | 1 | < 0,1 |
Terres publiques fédérales | 0 | 0 | 0 | 0 |
Permis d’occupation des terres publiques provinciale | 1 | < 0,1 | 1 | < 0,1 |
Okanagana (total) | 2 718 | 34 | ||
Okanagan (sous-totaux) | 1 257 | 11 | 1 461 | 18 |
Forêts publiques provinciales | 1 115 | 9 | 1 336 | 16 |
Aires protégées provincialesc | 130 | 1 | 93 | 1 |
Terres privées | 12 | < 1 | 23 | < 1 |
Réserves des Premières Nations | 0 | 0 | 3 | < 0,1 |
Terres publiques fédérales | 0 | 0 | 0 | 0 |
Permis d’occupation des terres publiques provinciales | 0,2 | < 0,1 | 6 | < 0,1 |
Superficie occupée (sous-totaux) | 5 188 | 57 | 2 932 | 43 |
Superficie occupée (total global) | 8 120 | 100 |
a Régions du ministère de l'Environnement.
b Les totaux sont la somme des superficies des zones d’occupation principale et périphérique.
c Comprend les parcs provinciaux et les réserves écologiques.
Pourcentage de l'aire de répartition mondiale en Colombie-Britannique (Canada)
On estime qu’environ 6 % de l’aire de répartition mondiale (c.-à-d. 12 990 km² sur 200 600 km²) se trouve en Colombie-Britannique.
3.2.2 Tendances en matière de distribution
D’après les observations, l’aire de répartition du castor de montagne ne serait en expansion nulle part. Le Fraser constitue la frontière nord de l’aire de répartition de l’espèce à l’est des monts Cascade malgré une abondance d’habitat apparemment convenable au nord du fleuve. Vers l’est, l’aire de répartition se trouve limitée par des milieux secs non convenables à l’espèce. En Californie, les aires de répartition de deux des sept sous-espèces semblent régresser, la sous-espèce isolée de la pointe Reyes ayant perdu 60 % de ses populations restantes dans un incendie en 1995 (Collins, 1995), et la sous-espèce isolée de la pointe Arena étant désignée en voie de disparition (United States (U.S.) Fish and Wildlife Service, 1991).
L’aire de répartition du castor de montagne dans la vallée du bas Fraser diminue. La zone d’occurrence en Colombie-Britannique était de 17 149 km² dans les années 1960 avant des pertes d’habitat (COSEPAC, 2012), et était estimée à 12 990 km² en 2012 (figure 1). Cette perte d’habitat, attribuable d’abord à l’agriculture puis au développement urbain et à l’aménagement connexe de grandes routes, a complètement séparé de la sous-population principale, par une distance de 6 km ou 7 km, les sous-populations des monts Chilliwack et Sumas (figure 2). Par contre, il n’y a aucune tendance connue pour les deux autres sous-populations isolées de l’est de l’aire de répartition, aux monts Pike et Missezula (figure 1).
Description longue pour la figure 2
Il existe un spécimen de musée provenant de Langley, mais l’emplacement de Langley est inoccupé depuis au moins 10 ans (A. Harestad, communication personnelle (comm. pers.) à D. Ransome, 2003). En 2010 (COSEPAC, 2012), le site le plus à l’ouest où l’espèce était trouvée couramment était situé à Abbotsford, à 32 km à l’est de Langley (Gyug, 2000; Ransome, 2003). Ransome (2003) a tout de même trouvé un animal dans une zone normalement inoccupée près d’Aldergrove, à 26 km à l’ouest d’Abbotsford, mais il avait été capturé dans un piège non létal à moins de 250 mètres (m) au nord de la frontière américaine et s’est dirigé vers la frontière une fois libéré. Aucun signe d’une population résidente n’a été trouvé à cet endroit, de sorte qu’on a présumé que l’animal appartenait à une population américaine et non à une population canadienne.
Deux des mentions les plus éloignées du côté est de l’aire de répartition britanno-colombienne de l’espèce sont des spécimens de musée recueillis dans des secteurs qui semblent actuellement inoccupés (sites isolés au nord de Merritt et près de Hedley dans la figure 1) (Gyug, 2000; Gyug, observation personnelle (obs. pers.), 2000, 2001 et 2003). Toutefois, des observations récentes (A. Rupp, comm. pers., juillet 2012) indiquent qu’un site est occupé depuis seulement les deux dernières années (et était inoccupé dans les 40 à 50 années précédentes, selon l’expérience personnelle de l’informateur) dans le fond de la vallée de la Similkameen, près du ruisseau Bradshaw; cet emplacement n’avait pas été considéré comme étant occupé dans la dernière évaluation du COSEPAC (COSEPAC, 2012). Cet emplacement, situé à 7,5 km au sud-est de Hedley, se trouve à agrandir la zone d’occurrence de l’espèce (figure 1).
3.2.3 Effectifs
Effectifs mondiaux
Il n’y a pas d’estimation publiée concernant les effectifs mondiaux totaux du castor de montagne. Toutefois, NatureServe (2011) attribue à l’espèce la cote de conservation G5, indiquant qu’elle est répandue, abondante et non en péril dans son aire mondiale, et aux deux sous-espèces de Colombie-Britannique, la cote G4 (apparemment non en péril).
Effectifs en Colombie-Britannique (au Canada)
Aucun relevé couvrant l’ensemble de l’aire de répartition britanno-colombienne de l’espèce n’a été réalisé. La population de la Colombie-Britannique est estimée à plus de 10 000 individus, d'après une extrapolation des données de recensement limitées fondée sur la cartographie existante des écosystèmes et de l’habitat de l’espèce (Gyug, 1999, 2000, 2001, 2005; Ransome, 2003).
Pourcentage des effectifs mondiaux en Colombie-Britannique (au Canada)
Le pourcentage des effectifs mondiaux se trouvant en Colombie-Britannique est inconnu puisqu’il n’existe pas d’estimation de la population mondiale. Toutefois, selon le pourcentage de l’aire de répartition mondiale de l’espèce se trouvant en Colombie-Britannique, il est estimé à environ 5 %.
3.2.4 Tendances des populations
La seule indication historique d’un déclin pour une population canadienne de castors de montagne concerne la vallée du bas Fraser près de Chilliwack et d’Abbotsford, comme l’a rapporté Gyug (2000) et l’a confirmé Ransome (2003). On compte 43 spécimens de musée provenant d’environ 10 emplacements distincts (le lieu de provenance était imprécis pour certains spécimens), répartis dans des secteurs de la vallée du bas Fraser qui ne sont plus occupés par l’espèce (Gyug, 2000).
Les effectifs du castor de montagne pourraient aussi être en déclin dans les basses collines boisées de la vallée du bas Fraser et des environs, là où les terres sont soumises au lotissement et au développement (Gyug, 2000). Le castor de montagne n’est plus présent sur le mont Shannon (colline isolée dans les basses terres de la vallée du Fraser à Chilliwack), et très peu d’individus semblent encore vivre dans la région du mont Tom et du lac Ryder dans les contreforts au sud de Chilliwack, où des populations ont jadis prospéré. Des sous-populations existent encore sur le mont Sumas et le mont Chilliwack (Ransome, 2003); cependant, ces sous-populations se trouvent sur des collines isolées qui s’élèvent dans les basses terres de la vallée du Fraser à Abbotsford et à Chilliwack. La sous-population principale se trouve à au moins 6 km au sud à son point le plus rapproché, soit le mont Vedder dans les contreforts de la vallée du Fraser.
On présume que les effectifs sont généralement stables dans l’ensemble de l’aire de la sous-population principale, en l’absence de toute altération importante de l’habitat. L’emplacement précis des sites occupés par l’espèce n’est accessible que depuis peu. Par conséquent, il est impossible de faire une évaluation exacte de la tendance des effectifs à l’extérieur des basses terres de la vallée du Fraser.
3.3.1 Besoins biologiques et besoins en matière d'habitat
Le rapport de situation du COSEPAC de 2012 a décrit les besoins biologiques et les besoins en matière d’habitat du castor de montagne comme suit.
Les castors de montagne ont besoin de sols permettant l’aménagement de galeries, de terriers, et de « sentiers » (voies de déplacement comportant des sections souterraines et des sections à la surface du sol légèrement creusées du fait de leur usage fréquent), d’un microclimat frais et humide à l’intérieur des galeries et terriers, et de nourriture adéquate à moins de 50 m de leurs terriers (Martin, 1971; Carraway et Verts, 1993). Un drainage souterrain qui maintient la plupart des galeries et terriers humides, au point où de l’eau peut s’y infiltrer, semble idéal (Beier, 1989; Carraway et Verts, 1993; Gyug, 2000). Les sentiers et les galeries peuvent être très mouillés, mais les terriers souterrains doivent demeurer secs et se trouver au-dessus du niveau phréatique. L’établissement de terriers et de réseaux de galeries ne semble possible qu’en sols profonds (Camp, 1918).
Le castor de montagne vit dans des forêts de tous âges, mais il semble préférer les premiers stades de succession jusqu’aux stades intermédiaires, où la nourriture herbacée est abondante (Neal et Borrecco, 1981; Carraway et Verts, 1993). La présence d’ouvertures permanentes associées à des ruisseaux ou à des zones de suintement est importante (Gyug, 2000). Dans les secteurs boisés de la vallée du bas Fraser, des castors de montagne sont communément présents dans des milieux dont les stades vont de la coupe à blanc récente à des peuplements de 15 ans présentant soit des zones de suintement, soit des secteurs à végétation luxuriante (Ransome, données inédites). Les populations côtières peuvent atteindre les densités les plus élevées dans les secteurs dont les stades vont des premiers stades de succession jusqu’aux stades intermédiaires où poussent de jeunes (20 ans) arbres de seconde venue, des arbustes et des plantes herbacées non graminoïdes (Scheffer, 1929; Dice, 1932; Svihla et Svihla, 1933; Hooven, 1973, 1977).
Dans l’est des monts Cascade, les plus fortes densités de castors de montagne ont été observées dans des zones de suintement de forêts conifériennes d’altitude, qui étaient dominées par l’épinette d’Engelmann (Picea engelmannii), le sapin subalpin (Abies lasiocarpa) et le sapin gracieux (A. amabilis) (Gyug, 2000). Ces sites consistaient en des mosaïques fines de forêt sous-hygrique à hygrique entrecoupée de petites prairies où la nappe phréatique atteignait la surface ou s’en approchait. Les castors de montagne semblaient s’alimenter surtout dans les prairies humides, qui étaient parcourues de sentiers; les terriers se trouvaient habituellement sous des masses racinaires d’arbres dans la forêt adjacente.
Gyug (2001, 2005) a observé que les terriers se trouvaient au voisinage immédiat de zones de suintement dans la partie inférieure de pentes ou dans des cônes alluviaux où les matériaux parentaux étaient issus de moraines, et non pas dans les vallées de gros ruisseaux ou rivières bordés de plaines inondables bien établies couvertes de gravier et de galets où dominent les matériaux parentaux fluvio-glaciaires grossiers (p. ex. vallée de la Skagit, en Colombie-Britannique). Le castor de montagne préfère les petits ruisseaux d’altitude aux ruisseaux d’ordres supérieurs se trouvant à basse altitude et plus susceptibles de présenter des crues entraînant l’inondation de leurs zones riveraines (Gyug, 2000; Beier, 1989). Des terriers ont été trouvés à des altitudes variant du niveau de la mer à 1 925 m (Gyug, 2000; Ransome, données inédites), et sur des pentes pouvant atteindre une inclinaison de 73 % (Gyug, 2000).
3.3.2 Rôle écologique
La forte prédation (taux de prédation annuel de 40 %) qui frappe le castor de montagne (Arjo et coll., 2007) indique que l’espèce est un herbivore de taille petite à moyenne qui se trouve à la base de la chaîne alimentaire pour divers prédateurs qui s’en nourrissent, dont des rapaces, des mustélidés, le lynx roux et le coyote (Carraway et Verts, 1993; Arjo et coll., 2007).
Le castor de montagne joue un rôle dans le mélange, le décompactage et l’aération des sols, tout comme les gaufres et d’autres sciuridés terricoles. Ces autres rongeurs fouisseurs ou semi-fouisseurs utilisent des terrains secs tandis que les castors de montagne sont les seuls que l’on retrouve habituellement dans des sites mouillés ou humides.
Les terriers et les tunnels du castor de montagne sont fréquemment utilisés tant par l’écureuil roux (Tamiasciurus hudsonicus) que par l’écureuil de Douglas (Tamiasciurus douglasii) comme sites de mise bas et caches de cônes (Gyug, obs. pers.). D’autres petits rongeurs font aussi probablement usage des terriers inoccupés des castors de montagne.
Le castor de montagne est l’hôte spécifique de quatre espèces de puces, celles-ci n’étant pratiquement jamais observées sur d’autres hôtes (Lewis, 1994; Lewis et Lewis, 1994). Ce groupe comprend la plus grande puce et l’une des espèces de puces les plus primitives connues.
3.3.3 Facteurs limitatifs
Le castor de montagne est reconnu comme étant le rongeur vivant le plus primitif. Il s’agit de la seule espèce vivante du sous-ordre de rongeurs anciennement reconnu des Protogomorphes, groupe auquel les premiers rongeurs connus appartenaient (Hall, 1981). Le castor de montagne est maintenant considéré comme faisant partie du sous-ordre des Sciuromorphes (qui comprend les écureuils), mais a maintenu son rang d’ancienneté, c’est-à-dire qu’il est considéré comme étant le membre le plus primitif des Sciuromorphes (Wilson et Reeder, 2005). Le castor de montagne a une anatomie rénale primitive qui fait qu’il ne peut produire une urine concentrée, de sorte qu’il doit consommer une grande quantité d’eau soit directement, soit par l’entremise de sa nourriture. De ce fait, et aussi en raison de sa faible capacité de thermorégulation – des cas d’hyperthermie à une température ambiante de 29 °C ont été signalés (Johnson, 1971) –, il ne peut vivre que dans des zones offrant un microclimat frais et humide (Carraway et Verts, 1993).
Avec une moyenne de seulement 2,5 petits par année (Carraway et Verts, 1993), les castors de montagne ont un potentiel reproductif très faible comparativement à nombre d’autres rongeurs. Ils semblent aussi avoir des capacités de dispersion relativement faibles. Les castors de montagne juvéniles se dispersent et quittent le terrier de naissance à la fin de leur premier été en vue d’établir leurs propres terriers, les adultes menant des vies solitaires. Ils peuvent s’établir dans des terriers inoccupés ou en creuser de nouveaux. Dans les deux seules études qui se sont penchées sur la dispersion des juvéniles, on a rapporté dans la première étude une distance de dispersion de 400 m pour un jeune mâle et de 570 m pour une jeune femelle (Martin, 1971), et, dans la deuxième étude, une distance de dispersion moyenne de 148 m (n = 7, maximum de 326 m; Arjo et coll., 2007). La traversée de grands cours d’eau semble très limitée, puisque le fleuve Fraser constitue la limite septentrionale de l’espèce, et le Columbia, une limite entre sous-espèces.
Les menaces sont définies comme étant les activités ou les processus immédiats qui ont causé, causent ou pourraient causer la destruction, la dégradation et/ou la détérioration de l’entité à l’étude (population, espèce, communauté ou écosystème) dans la zone d’intérêt (à l’échelle mondiale, nationale ou infranationale). Dans le cadre de l’évaluation des menaces, seules les menaces actuelles et futures sont prises en considération[4]. Les menaces présentées ici ne comprennent ni les caractéristiques biologiques de l’espèce ou de la population, comme la dépression de consanguinité, la petite taille des populations et l’isolement génétique, ni la probabilité de régénération ou de recolonisation des écosystèmes, qui sont considérées comme étant des facteurs limitatifs[5].
Pour la plupart, les menaces sont liées aux activités humaines, mais elles peuvent aussi être d’origine naturelle. L’impact des activités humaines peut être direct (p. ex. destruction de l’habitat) ou indirect (p. ex. introduction d’espèces envahissantes). L’impact des phénomènes naturels (p. ex. incendies, ouragans ou inondations) peut être particulièrement important lorsque l’espèce ou l’écosystème est concentré en un emplacement ou que les occurrences sont peu nombreuses, parfois à cause des activités humaines (Master et coll., 2009). Les phénomènes naturels peuvent donc être considérés comme étant des menaces, mais dans certains cas seulement. En fait, les événements stochastiques ne devraient être considérés comme étant une menace que lorsqu’une espèce (ou un habitat) a subi des dommages si grands (attribuables à d’autres menaces) qu’elle en a perdu sa capacité de résilience et qu’elle est, par conséquent, vulnérable aux perturbations provoquées par les événements stochastiques (Salafsky et coll., 2008), au point que l’impact d’un tel événement sur la population ou l’écosystème serait infiniment plus grand que ce qu’il aurait été autrefois.
La classification des menaces présentée ci-dessous est fondée sur le système unifié de classification des menaces de l’UICN-CMP (Union mondiale pour la nature et du Conservation Measures Partnership) et elle est compatible avec les méthodes utilisées par le Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique et le Conservation Framework (cadre de conservation) de la province. Pour une description détaillée du système de classification des menaces, consulter le site Web du CMP (en anglais seulement). Les menaces peuvent être observées, inférées ou attendues à court terme. Ici, les menaces sont caractérisées en fonction de leur portée, de leur gravité et de leur imminence. L’impact est établi en fonction la portée et de la gravité des menaces. Pour en savoir plus sur la façon dont les valeurs sont déterminées, voir Master et coll. (2009) et les notes qui figurent au bas du tableau. Les menaces qui pèsent sur le castor de montagne ont été évaluées pour l’ensemble de la province (tableau 2).
Numéro de la menace | Description de la menace | Impacta | Portéeb | Gravitéc | Imminenced |
---|---|---|---|---|---|
1 | Développement résidentiel et commercial | Faible | Petite | Élevée | Élevée |
1.1 | Zones urbaines et résidentielles | Faible | Petite | Élevée | Élevée |
1.2 | Zones commerciales et industrielles | Négligeable | Négligeable | Élevée | Faible |
2 | Agriculture et aquaculture | Non calculé | Non établie | Non établie | Négligeable (menaces antérieures) |
2.1 | Cultures annuelles et pérennes de végétaux non ligneux | Non calculé | Non établie | Non établie | Négligeable (menaces antérieures) |
3 | Production d’énergie et exploitation minière | Faible | Petite | Modérée | Modérée |
3.2 | Exploitation de mines et de carrières | Faible | Petite | Modérée | Modérée |
3.3 | Énergies renouvelables | Négligeable | Négligeable | Modérée | Faible |
4 | Transport et corridors de service | Faible | Petite | Élevée | Élevée |
4.1 | Routes et chemins de fer | Faible | Petite | Élevée | Élevée |
4.2 | Réseaux de services publics | Faible | Petite | Légère | Élevée |
5 | Utilisation des ressources biologiques | Moyen | Moyenne | Élevée | Élevée |
5.3 | Exploitation forestière et récolte du bois | Moyen | Moyenne | Élevée | Élevée |
7 | Modifications du système naturel | Négligeable | Négligeable | Légère | Élevée |
7.1 | Incendies et extinction des incendies | Négligeable | Négligeable | Légère | Élevée |
10 | Événements géologiques | Négligeable | Négligeable | Légère | Faible |
10.3 | Avalanches et glissements de terrain | Négligeable | Négligeable | Légère | Faible |
11 | Changements climatiques et épisodes de temps violent | Négligeable | Négligeable | Légère | Faible |
11.1 | Déplacement et altération de l’habitat | Négligeable | Négligeable | Légère | Faible |
11.2 | Sécheresses | Négligeable | Négligeable | Légère | Faible |
11.3 | Températures extrêmes | Négligeable | Négligeable | Légère | Faible |
a Impact – Mesure dans laquelle on observe, infère ou soupçonne que l’espèce est directement ou indirectement menacée dans la zone d’intérêt. L’impact de chaque menace est déterminé selon les valeurs de la gravité et de la portée et ne tient compte que des menaces actuelles et futures. L’impact d’une menace se traduit par une baisse des effectifs de la population d’une espèce ou par la disparition ou la dégradation d’une certaine superficie d’un écosystème. Le taux médian du déclin de la population ou de la superficie correspondent à chaque combinaison des valeurs de la portée et de la gravité se range dans les catégories d’impact suivantes : très grave (déclin de 75 %), grave (40 %), moyen (15 %) et faible (3 %). Inconnu : il est impossible de déterminer l’impact (p. ex. si la valeur de la portée ou de la gravité est inconnue).
b Portée – Proportion des effectifs de l'espèce, généralement dans la zone d'intérêt, qui sera vraisemblablement touchée par la menace d'ici 10 ans. (Généralisée = 71-100 %; grande = 31- 70 %; moyenne = 11- 30 %; petite = 1 10 %; négligeable < 1 %).
c Gravité – Niveau de dommage que causera vraisemblablement la menace à l’effectif touché (portée) d’ici dix ans ou en trois générations. Habituellement une mesure de l’ampleur de la réduction de la population. (Extrême = 71-100 %; considérable = 31-70 %; modérée = 11-30 %; faible = 1-10 %; négligeable < 1 %).
d Imminence – Élevée = menace constante; modérée = menace future seulement (menace susceptible de se manifester à brève échéance – dans moins de dix ans ou de trois générations) ou en suspens pour l’instant (mais susceptible de se manifester de nouveau à brève échéance); faible = menace future seulement (susceptible de se manifester à longue échéance) ou en suspens (susceptible de se manifester de nouveau à longue échéance); sans importance/négligeable = menace qui s’est manifestée dans le passé et qui est peu susceptible de se manifester de nouveau, ou menace qui n’aurait aucun effet direct, mais qui pourrait être limitative.
À l’échelle de la province, l’impact global des menaces pesant sur le castor de montagne est élevé[6]. Cette menace globale tient compte des impacts cumulatifs de multiples menaces. La principale menace pesant actuellement sur l’espèce est la destruction de son habitat due au compactage et à la perturbation du sol par la machinerie lourde au cours des activités forestières, suivie de l’urbanisation et de la construction routière pour les emplacements de la vallée du bas Fraser, et de la possibilité d’ouverture ou de réouverture de mines à l’intérieur de la zone d’occupation dans un avenir proche (tableau 2). L’information détaillée est exposée ci-dessous, par catégorie de menace de niveau 1.
Menace 1 (UICN-CMP) – Développement résidentiel et commercial
Aux basses altitudes dans la vallée du bas Fraser, la perte d’habitat due à l’urbanisation et à l’agriculture (voir la menace 2) est probablement la principale cause des tendances à la baisse des effectifs du castor de montagne. L’espèce semble ne plus être présente dans certaines zones qu’elle occupait dans le passé dans le fond de la vallée du bas Fraser. Dans les régions de Chilliwack et d’Abbotsford (vallée du bas Fraser), le développement suburbain est actuellement axé sur l’acquisition de terres privées dans les contreforts parce que le fond de la vallée est déjà très développé et que les terrains sont très chers près de Vancouver, ou parce ces terres privées ont été intégrées à la réserve de terres agricoles de la Colombie-Britannique. Du développement suburbain est aussi en cours dans d’autres zones occupées par le castor de montagne dans la vallée du bas Fraser, notamment près de Hope. Les développements commerciaux et industriels ne visent pas les secteurs des contreforts où des castors de montagne sont encore présents dans la vallée du bas Fraser et, par conséquent, ne sont pas considérés comme une menace courante pour l’habitat de l’espèce.
Les impacts du développement devraient frapper le plus fortement les sous-populations isolées des monts Sumas et Chilliwack, qui occupent des zones d’une superficie de 65 km² et de 5 km², respectivement. Près de 50 % du mont Sumas et 80 % du mont Chilliwack sont des terres privées et font partie de futurs développements. Dans ces régions, la viabilité des populations demeure une préoccupation puisque la taille des populations est inconnue, mais probablement faible, et que l’immigration d’individus est improbable en raison de l’isolement de ces populations par rapport à la population source la plus proche, qui se trouve à 6 km à 7 km.
Les menaces liées au développement qui peuvent entraîner la perte directe d’habitat et la réduction du caractère convenable de l’habitat comprennent : 1) la fragmentation, y compris l’obstruction de corridors de déplacement par des routes, 2) l’interruption de l’apport en eau souterraine en raison de la construction d’édifices ou de routes, qui provoque l’assèchement de secteurs antérieurement convenables à l’espèce, 3) un ruissellement accru, attribuable à l’imperméabilisation des surfaces, ayant pour effet d’inonder des sites qui étaient seulement humides antérieurement, 4) la modification de communautés végétales naturelles et l’introduction de plantes envahissantes ou non consommables pour le castor, ainsi que d’herbes adventices au cours du développement, et 5) le harcèlement et la prédation accrus par les animaux domestiques ou d’autres carnivores, comme les coyotes, qui sont maintenant étroitement associés aux collectivités humaines. ll n’est pas certain que les populations de castors de montagne puissent persister au cœur de ce développement urbain ou suburbain. L’impact le plus important sera probablement la perte directe d’habitat en raison du développement, les autres facteurs contribuant de façon beaucoup plus indirecte ou de façon moins importante à une détérioration du caractère convenable de l’habitat.
Près de 2,3 % de la zone d’occupation canadienne du castor de montagne se trouve sur des terres privées, et environ 100 km² d’habitat potentiel de l’espèce sont zonés pour de futurs développements dans la ville d’Abbotsford (2005), dans la ville de Chilliwack (1996, 2007) et dans la circonscription électorale « G » du district régional de la vallée du Fraser (2008). Comme ces secteurs offrent un habitat de meilleure qualité que les pentes abruptes ou les montagnes, on pourrait y trouver une densité de castors de montagne considérablement supérieure à la moyenne. Toutefois, il serait peu probable que le développement de toutes ces terres affecte plus de 5 % de la population de castors de montagne de Colombie-Britannique.
Menace 2 (UICN-CMP) – Agriculture et aquaculture
Pratiquement tout l’habitat du castor de montagne (~700 km² de l’ancienne aire de répartition de l’espèce; Gyug, 2000) du fond de la vallée du bas Fraser a déjà été perdu à cause de l’agriculture, y compris l’assèchement du lac Sumas. Une grande partie de ce secteur aurait été occupée par l’espèce avant le développement agricole, mais seules de très petites parcelles d’habitat le seraient resté après. Comme les terres ayant un potentiel agricole ont presque toutes été utilisées à des fins agricoles, il s’agit là d’un impact passé et on ne prévoit pas d’impacts supplémentaires pour les 10 prochaines années.
Menace 3 (UICN-CMP) – Production d'énergie et exploitation minière
Dans les empreintes des mines à ciel ouvert, on prévoit que les impacts relatifs à la mortalité directe et à la perte d’habitat seraient graves. L’empreinte des mines souterraines étant moins étendue, les impacts devraient aussi être moins importants. À long terme, les impacts ne devraient pas être graves, dans la mesure où les sites sont remis en état. Par exemple, les castors de montagne ont occupé à nouveau d’anciens sites miniers (fosses et sites d’exploitation) envahis par les aulnes au mont Treasure , mais pas les sites de mines à ciel ouvert très altérés ni les terrils (tas de stériles) non revégétalisés (Gyug, obs. pers.).
Il existe très peu d’exploitations minières à l’intérieur de l’aire de répartition des castors de montagne en Colombie-Britannique. On compte rouvrir la mine du mont Treasure, mais avec une empreinte très limitée puisqu’une grande partie de la mine sera souterraine. En outre, une mine de magnétite pourrait être ouverte au mont Olivine, dans un secteur que l’on sait occupé par des castors de montagne. Une mine de charbon à ciel ouvert près de Coalmont/Granite Creek est en exploitation depuis moins de 10 ans, mais le site semble maintenant abandonné et n’a pas été remis en état. Bien que des castors de montagne aient déjà été signalés dans la région, on ignore s’il y avait des sites occupés par les castors dans l’empreinte de la mine avant son ouverture.
On pense que la production possible d’électricité au fil de l’eau dans des régions occupées par le castor de montagne n’affecterait l’habitat de l’espèce que dans la zone de perturbation restreinte de l’empreinte opérationnelle, ce qui se limiterait à l’installation hydroélectrique et aux corridors des lignes de transmission associées. L’élimination ou l’altération des écoulements fluviaux auraient vraisemblablement peu de répercussions sur les castors de montagne, parce que les eaux souterraines et les très petits cours d’eau semblent être des éléments plus déterminants de son habitat que les cours d’eau plus importants normalement utilisés pour les centrales au fil de l’eau.
Menace 4 (UICN-CMP) – Transport et corridors de service
La construction de chemins d’accès, permanents ou temporaires, aux sites d’exploitation des ressources peut provoquer des mortalités directes et la perte d’habitat à long terme. La perte d’habitat cumulative résultante est inconnue, mais devrait être faible au cours des 10 prochaines années ou sur toute période de dix ans. La présence de castors de montagne a été observée sur le talus des chemins d’accès; la perte d’habitat liée aux chemins d’accès non pavés pourrait donc se limiter à la surface de roulement. On peut dès lors s’attendre à ce que le taux de mortalité directe soit très faible puisque ces chemins sont très peu empruntés la nuit, période de plus grande activité des castors de montagne.
Les nouvelles routes revêtues permanentes construites dans l’habitat du castor de montagne le seront principalement dans des secteurs ouverts au développement suburbain. Il en résultera une perte directe d’habitat, de même qu’une réduction du caractère convenable de l’habitat en raison de la fragmentation, qui perturbe les corridors de déplacement. La canalisation des eaux dans les ponceaux et les fossés peut aussi réduire le caractère convenable de l’habitat, même en l’absence de développement direct à l’intérieur de l’habitat. Dans l’aire de répartition du castor des montagnes, on s’attend à ce que ces impacts soient limités aux régions nouvellement développées près d’Abbotsford, de Chilliwack et de Hope.
Un certain nombre de corridors de service allant de l’intérieur des terres jusque dans la vallée du bas Fraser traversent l’aire de répartition du castor de montagne dans les monts Cascade, y compris des oléoducs, des gazoducs et d’importantes lignes de transmission électriques. La perte d’habitat attribuable aux corridors existants n’est pas quantifiée mais elle est probablement mineure. Une nouvelle ligne de transmission de 500 kV, appelée Interior-Lower Mainland (ILM), est en cours de construction (2012-2015). Des perturbations ou des pertes d’habitat pourraient survenir pendant le déboisement de l’emprise de la ligne et la construction des pylônes et des chemins d’accès; des plans d’aménagement environnementaux visant à réduire au minimum ces perturbations ou ces pertes d'habitat ont toutefois été mis en oeuvre. Dans l’ensemble, on s’attend à ce que les impacts à long terme de ce nouveau corridor soient très limités en superficie (c.-à-d. sites des pylônes seulement), et que l’impact sur le castor de montagne soit faible ou nul.
Menace 5 (UICN-CMP) – Utilisation des ressources biologiques (5.3 Exploitation forestière et récolte du bois)
Près de 80 % de l’aire de répartition du castor de montagne en Colombie-Britannique se trouve à l’intérieur des forêts publiques provinciales. La coupe à blanc faisant appel à la machinerie lourde est maintenant le principal mode de récolte du bois à l’intérieur de l’aire de répartition de l’espèce en Colombie-Britannique, qui remplace les vieilles méthodes manuelles. Bien que les castors de montagne peuvent être très abondants dans la végétation arbustive et herbacée dense qui s’établit parfois après les coupes à blanc, les effectifs peuvent s’y trouver limités en raison de la compaction du sol par la machinerie. Gyug (2000) a rapporté des densités de castors de montagne de 85 % à 95 % plus faibles aux sites de coupe à blanc où la machinerie avait compacté et perturbé le sol. L’effet principal est le compactage du sol par la machinerie lourde qui tue les castors de montagne à l’intérieur de leurs terriers et qui entraîne une perte à long terme de terriers parce que le substrat des sites est trop compacté pour être creusé de nouveau lorsque le castor de montagne tente de les recoloniser. D’autres effets pourraient comprendre des changements dans le régime d’humidité dans les sites délibérément asséchés par l’aménagement de fossés ou de buttes pour la plantation de conifères. L’exposition accrue aux prédateurs et à la chaleur découlant de l’élimination du couvert d’arbustes et d’arbres est aussi possible.
Depuis 2000, les lignes directrices de la Forest and Range Practices Act concernant les zones riveraines préconisent l’exclusion de la machinerie dans une bande d’au moins 5 m le long des cours d’eau; cependant seulement 20 % des terriers sont situés à moins de 5 m des cours d’eau (Gyug, données inédites), ce qui laisse 80 % de la population encore vulnérable à la perturbation et au compactage du sol. Pour atténuer les impacts aux sites occupés par l’espèce, des lignes directrices d’application facultative ont été élaborées (Gyug, 2001; Gyug et Ransome, 2011), lesquelles visent l’établissement de zones interdites à la machinerie aux alentours des terriers occupés et des aires d’activité de l’espèce durant la récolte du bois et la préparation des sites.
Ces directives ont été évaluées par Gyug et Ransome (2011) sur la base des densités de castors de montagne et des taux d’occupation avant et après récolte du bois à l’est de la ligne de crête des monts Cascade. Un an après la récolte, la densité avait diminué, mais après 8 ans et 13 ans, elle n’était pas significativement différente des niveaux pré-récolte, ce qui indique que les directives permettent effectivement d’atténuer les impacts de la machinerie et de la perturbation sur le castor de montagne dans les coupes à blanc. Toutefois, habituellement pour ne pas avoir été pris en compte lors des travaux forestiers, 30 % des terriers connus avant la récolte de bois présentaient un certain niveau de perturbation ou de compactage. Le taux d’occupation post-récolte des sites au sol très fortement perturbé (23 %) était significativement plus bas que celui des autres sites (71 %). Les sites qui avaient été très fortement perturbés étaient parfois utilisés, mais le plus souvent seulement pour de courtes périodes, le caractère convenable de l’habitat y étant probablement assez faible. Environ 42 % des sites qui avaient été fortement perturbés ont été utilisés en 2010 ou en 2011, mais seulement 5 % l’ont été à la fois en 2010 et en 2011, comparativement à 32 % des sites modérément perturbés et à 45 % des sites non perturbés.
Les coupes à blanc n’ont peut-être pas les mêmes effets néfastes sur les castors de montagne des forêts côtières de basse altitude de Colombie-Britannique que sur ceux vivant du côté est de la ligne de crête des monts Cascade. Le castor de montagne est assez commun dans les coupes à blanc en régénération de la circonscription forestière de Chilliwack (Cosco, 1980; Gyug, 2000; Ransome, 2003). Ces sites forestiers de basse altitude situés du côté ouest des monts Cascade en Colombie-Britannique peuvent être plus semblables aux forêts côtières de basse altitude des États de Washington et de l’Oregon, où les castors de montagne semblent réoccuper rapidement les sites de coupe à blanc (p. ex. Hacker et Coblentz, 1993). Toutefois, les réactions spécifiques de l’espèce à la perturbation et au compactage du sol n’y ont pas été étudiées. Il est possible que les sols soient généralement plus profonds, plus mouillés et plus friables dans les zones côtières et que, par conséquent, l’établissement de nouveaux terriers s’y fasse plus facilement après les perturbations, mais cela demeure à vérifier. Les densités de castors de montagne peuvent aussi être plus élevées dans les zones côtières, ce qui offrirait un plus grand bassin d’immigrants potentiels pour les sites abandonnés par rapport au côté est sec des monts Cascade, mais cela demeure aussi à vérifier.
Menace 7 (UICN-CMP) – Modifications du système naturel (7.1 Incendies et extinction des incendies)
La lutte contre les incendies aurait un impact sur l’utilisation de l’habitat à long terme puisqu’elle favorise la fermeture du couvert forestier, ce qui limite la croissance des plantes herbacées dont se nourrit le castor de montagne et rend les sites moins convenables à l’espèce. Cependant, la récolte de bois a largement remplacé les incendies comme agent de réinitialisation de la succession végétale. Comme la récolte de bois dans l’écosystème forestier a probablement un effet équivalent à celui qu’avaient les incendies du passé, l’impact de cette menace est négligeable.
Les incendies peuvent constituer une menace à court terme en ceci que les secteurs dénudés de végétation ne sont pas propices à une occupation immédiate, même si les animaux survivent aux incendies en demeurant sous terre. Fellers et coll. (2004) ont estimé que moins de 2 % de la population originale de castors de montagne qui occupait une zone brûlée de 5 000 hectares à la pointe Reyes est demeurée après un incendie en 1995 et même cinq ans plus tard. Cependant, 10 ans après l’incendie, l’effectif atteignait 52 % de l’effectif pré-incendie; on prévoyait que l’effectif allait encore croître au fil de la succession végétale (Fellers et Osbourn, 2009). Rien n’indique que l’étendue ou la gravité des incendies dans l’aire de répartition du castor de montagne en Colombie-Britannique est en voie de changer par rapport aux niveaux historiques, de sorte que l’impact global de la menace est considéré comme négligeable.
Menace 10 (UICN-CMP) – Phénomènes géologiques
Les castors de montagne font parfois leurs terriers dans des couloirs d’avalanche des monts Cascade (Gyug, données inédites). Cependant, la menace d’une mortalité directe en cas d’avalanches au-dessus des terriers et des sites d’alimentation est probablement très faible, sauf dans le cas d’avalanches de très grande envergure. Même dans ce cas, il n’y aurait menace que si les animaux se trouvaient hors de leur terrier au moment de l’avalanche. Dans l’ensemble, cette menace est considérée comme négligeable.
Menace 11 (UICN-CMP) – Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents
Les castors de montagne sont probablement sensibles aux changements climatiques en raison de leur besoin d’une grande quantité d’eau libre, de microclimats frais et humides et de basses températures ambiantes. Selon les prévisions consensuelles pour les monts Cascade en Colombie-Britannique jusqu’en 2080, il y aura expansion vers l’est de la zone biogéoclimatique côtière à pruche de l’Ouest qui éliminera largement la zone à épinette d’Engelmann et à sapin subalpin et la zone montagnarde à épinette dans les contreforts est des monts Cascade, et expansion vers le nord de la zone du douglas taxifolié de l’Intérieur, une zone sèche (Wang et coll., 2012). Dans l’éventualité où les climats deviendraient plus chauds, les individus se trouvant du côté est des monts Cascade seraient les plus touchés puisque c’est l’endroit où leur aire de répartition est actuellement limitée par l’aridité et les températures estivales élevées. Pour ce qui est des sous-populations de castors de montagne des monts Pike et Missezula, au nord de Princeton, il pourrait y avoir localement disparition de l’espèce en raison du réchauffement climatique et du très faible potentiel d’immigration pour ces sous-populations isolées. Par exemple, l’espèce est disparue d’un site isolé se trouvant à une altitude similaire au nord-ouest de Merritt au cours des 50 dernières années.
Par conséquent, bien que le changement climatique soit préoccupant pour l’espèce, on pense qu’il constitue une menace négligeable pour les 10 prochaines années étant donné que son ampleur dans cette période devrait être très faible. Ces projections à long terme indiquent que des températures élevées ou des sécheresses n’affecteront probablement pas la zone d’occupation principale, mais que des effets à long terme dans la zone d’occupation périphérique sont attendus et que celle-ci devrait rétrécir.
Le but de la gestion est de maintenir l’aire de répartition actuelle de toutes les sous-populations de l’espèce en Colombie-Britannique, et de maintenir ou d’accroître les effectifs de chaque sous-population de castors de montagne en Colombie-Britannique.
Le but de la gestion vise, à tout le moins, à empêcher que le statut de conservation du castor de montagne (espèce préoccupante) ne passe à celui d’espèce menacée ou à celui d’espèce en voie de disparition, et au mieux, de le faire passer à celui d’espèce non en péril. Le but de la gestion a été établi d’une manière telle que s’il n’était pas atteint, les futures évaluations de la situation du castor de montagne déboucheraient probablement sur la recommandation de faire passer le statut de l’espèce à une catégorie de risque plus élevée. L’atteinte du but de la gestion confirmerait que les principales menaces pesant sur l’espèce ont été jugulées; dans le cas contraire, on verrait si ces menaces ont eu les effets attendus sur les effectifs et l’aire de répartition de l’espèce.
En matière d’aire de répartition, le but prend en considération le nombre de sous-populations, la superficie de la zone d’occurrence et l’indice de la zone d’occupation; il peut donc être quantifié puisque l’aire de répartition est assez bien connue et a été cartographiée (p. ex. figure 1 du présent rapport; COSEPAC, 2012).
En matière de population, le but ne peut être quantifié en termes d’effectif absolu en raison des lacunes dans les connaissances : les effectifs des sous-populations sont inconnus, l’information dont on dispose est insuffisante pour mener une analyse de la viabilité de la population, et les capacités de dispersion et de recolonisation de l’espèce sont généralement incertaines. On ne dispose pas actuellement de l’information nécessaire pour établir des cibles quantitatives en matière d’effectifs et d’habitat, notamment le nombre d’individus et la superficie d’habitat requis pour assurer la viabilité d’une population. Par conséquent, le but en matière de population ne peut être fondé que sur les mesures d’abondance relative utilisées dans l’évaluation de la situation du COSEPAC, qui serviront à estimer les tendances passées et futures des populations. On dispose d’une quantité considérable de renseignements fondamentaux sur les emplacements de terriers connus, utilisés comme indicateurs des effectifs dans de nombreuses zones de recensement (p. ex. Gyug, 2000; Gyug, 2005; COSEPAC, 2012; Gyug et Ransome, 2012). Ces renseignements, avec toutes les autres données sur les emplacements, pourraient permettre d’élaborer des indices de densité relative ou des indices d’occupation pour le suivi à long terme, mais les méthodes n’ont pas encore été testées rigoureusement pour ce qui est de leur puissance statistique, ni testées au regard de l’estimation de l’abondance absolue.
Le plan de gestion poursuit les objectifs suivants :
- Protéger[7] et/ou maintenir l’habitat du castor de montagne dans la zone d’occupation de l’espèce.
- Évaluer et atténuer les impacts des menaces courantes, particulièrement la récolte de bois et les activités sylvicoles, le développement résidentiel et urbain, et la construction de routes.
- Combler les principales lacunes dans les connaissances relatives au castor de montagne, notamment en ce qui a trait aux effectifs, à l'emplacement de l'habitat convenable et à la viabilité des sous-populations.
Les mesures suivantes ont été classées selon les catégories de mesures du Conservation Framework (cadre de conservation) de la Colombie-Britannique (Ministry of Environment, 2010b). Leur état d’avancement pour l’espèce est indiqué entre parenthèses.
Production du rapport de situation (terminée)
- Le rapport du COSEPAC est terminé (COSEPAC, 2001, 2012).
Envoi au COSEPAC (terminée)
- Le castor de montagne a été désigné « espèce préoccupante » en 1999. Son statut a été réexaminé et confirmé en novembre 2001 et en mai 2012.
Planification (en cours)
- Le plan de gestion de la Colombie-Britannique est terminé (présent document, 2013).
Examen de la taxonomie et du statut (en cours)
- Des études génétiques ont été menées afin de caractériser les relations taxonomiques des sous-espèces Aplodontia rupa rufaet Aplodontia rupa rainieri. Doug Ransome a fourni des échantillons de la Colombie-Britannique à des collègues américains aux fins d’une évaluation génétique couvrant l’ensemble de l’aire de répartition. Le manuscrit a été présenté aux fins de publication en janvier 2012. La conclusion est qu’il n’existe qu’une seule sous-espèce au nord du fleuve Columbia, ce qui couvre l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce en Colombie-Britannique et dans l’État de Washington.
Protection de l'habitat et intendance des terres (en cours)
- Études quantitatives de l’habitat du castor de montagne et évaluation post-hoc de la réponse du castor de montagne à la coupe à blanc du côté est (intérieur) des monts Cascade (Gyug, 2000).
- La cartographie des écosystèmes terrestres (CET) ou la cartographie prédictive des écosystèmes (CPE) à l’échelle de 1:20 000 a été réalisée pour environ 40 % de l’aire de répartition du castor de montagne, y compris la CPE des régions de Merritt et de Lillooet, la CET de la région du lac Chilliwack, de Hope, de Dewdney et du parcours du gazoduc de la Colombie-Britannique, et la CPE de la zone d’approvisionnement forestier de l’Okanagan. Des modèles de l’habitat convenable du castor de montagne ont été élaborés pour certains de ces travaux de cartographie, mais, à l’heure actuelle, il n’existe aucun plan visant la poursuite de ces efforts de modélisation, leur extension à d’autres travaux de cartographie, ou la vérification de la fiabilité de ces modèles.
- Recherches sur l’occupation par l’espèce de parterres de coupe avant et après récolte du bois en vue de déterminer directement les réponses de l’espèce à de nouvelles méthodes extractives et sylvicoles du côté est des monts Cascade. Résultats préliminaires après récolte pour 7 blocs de coupe en date de 2001 (Gyug, 2001); évaluation après récolte pour 13 blocs et parcelles témoins de 8 à 13 ans après coupe à blanc, en 2011 (Gyug et Ransome, 2011). Six blocs évalués de 1997 à 2001 avant récolte n’ont pas encore été récoltés.
- Des pratiques exemplaires de gestion (PEG) ont été élaborées pour la récolte du bois et les activités sylvicoles dans les zones occupées par des castors de montagne du côté est des monts Cascade.
- Relevés pour déterminer la répartition des castors de montagne du côté ouest (côtier) des monts Cascade (Ransome, 2003).
- Des méthodes de recensement sont en cours d’élaboration pour les zones côtières occupées par des castors de montagne en milieux arbustifs denses, où les techniques de recensement par observation directe sont insuffisantes (étudiants du B.C. Institute of Technology). En cours (p. ex. Salvador et Gravel, 2010).
- Brochure et trousse d’information pour les aménagistes forestiers et le personnel des titulaires de permis forestier concernant l’identification et la conservation du castor de montagne du côté est des monts Cascade, réalisées en 2004 et mises à jour en 2011 par le ministère des Forêts, des Terres et de l’Exploitation des ressources naturelles de la Colombie-Britannique (Kamloops).
- Près de 15 % de l’aire de répartition du castor de montagne se trouve dans 33 parcs, zones récréatives et réserves écologiques. Ces zones sont protégées contre l’extraction industrielle des ressources par des mesures législatives telles que la Parks Act et de l’Ecological Reserve Act. Environ 22 % (1 150 km²) de la zone d’occupation principale se trouve dans 25 aires protégées. La presque totalité (99 %) de la superficie protégée à l’intérieur de la zone d’occupation principale se trouve dans les six aires protégées suivantes : le parc provincial E.C. Manning, le parc provincial Skagit Valley, la zone récréative Cascade (Cascade Recreation Area), la zone récréative Coquihalla Summit, le parc provincial Cultus Lake et la réserve écologique Liumchen.
- Des aires d’aménagement des forêts anciennes (Old-Growth Management Areas, ou OGMA) et des aires d’habitat faunique (Wildlife Habitat Areas, ou WHF) établies pour d’autres espèces, particulièrement la cimicaire élevée (Actaea elata var. elata), le grizzli (Ursus arctos) et la grenouille-à-queue côtière (Ascaphus truei), peuvent fournir une protection supplémentaire à l’habitat du castor de montagne, mais la superficie de l’habitat du castor de montagne couvert par ces zones n’a pas été quantifiée.
- À l’extérieur des aires protégées, on prévoit protéger les castors de montagne en vertu des dispositions de l’article 70 concernant les éléments d’habitats fauniques (Wildlife Habitat Features, ou WHF) du Forest Planning and Practices Regulation (FPPR) de la Forest and Range Practices Act (FRPA; J.Psyllakis, comm. pers., 2012). Les lignes directrices pour l’établissement des éléments d’habitats fauniques ont été élaborées dans le cadre de la stratégie de gestion des espèces sauvages désignées originale (Identified Wildlife Management Strategy) du code de pratiques forestières (Forest Practices Code) (B.C. Ministry of Forests et Ministry of Environment, Lands and Parks, 1999), mais elles n’ont pas encore été pleinement adoptées en vertu des nouvelles dispositions législatives et réglementaires.
- Une certaine protection de l’espèce peut être assurée par l’application des mesures de gestion prévues pour les aires et les zones de gestion riveraines (articles 50 et 52 du FPPR) et les zones de réserves riveraines (article 51 du FPPR) courantes.
Objectif | Mesures pour atteindre les objectifs | Menacea ou préoccupation visée | Prioritéb |
---|---|---|---|
3 | Effectifs et viabilité des sous-populations isolées Réaliser l’inventaire, la cartographie et l’analyse de viabilité des sous-populations pour les monts Sumas et Chilliwack. Inclure l’évaluation de la probabilité d’immigration d’individus depuis les régions de la sous-population principale avoisinantes où les menaces sont similaires. Au besoin, élaborer un plan de rétablissement. |
1.1; lacunes dans les connaissances | Essentielle |
2, 3 | Joindre, dans le cadre de l’analyse de viabilité des sous-populations des monts Sumas et Chilliwack, une étude post-hoc, ou une étude avant/après, plus puissante mais plus longue, des impacts du développement urbain ou suburbain sur l’occupation par le castor de montagne des zones concernées. | 1.1; lacunes dans les connaissances | Nécessaire |
3 | Élaborer et mettre en application un plan de suivi des sous-populations isolées (monts Pike et Missezula) des marges est et nord de l’aire de répartition. | 11.1, 5.3 (et autres) | Nécessaire |
3 | Effectifs et viabilité de la population dans l’ensemble de l’aire de répartition Élaborer et vérifier de nouveaux modèles pour les zones cartographiées antérieurement sans modèles existants pour le castor de montagne. L’objectif est de se servir de la cartographie pour estimer les effectifs et la viabilité de la population, ce qui exigera de faire le lien entre abondance relative et abondance absolue. |
Lacunes dans les connaissances | Bénéfique |
3 | Une fois les modèles d’habitat vérifiés, estimer les effectifs des populations, avec intervalles de confiance, à partir des données quantitatives; estimer quel type de cartographie conviendra le mieux pour couvrir toute l’aire de répartition. | Lacunes dans les connaissances | Bénéfique |
3 | Réaliser la cartographie mentionnée à la ligne précédente pour tous les secteurs de la zone d’occupation principale non encore cartographiés, et élaborer et vérifier un modèle pour estimer l’habitat potentiel. Estimer les effectifs pour l’ensemble de l’aire de répartition. | Lacunes dans les connaissances | Bénéfique |
3 | Suivre la distribution actuelle afin de déterminer si l’aire de répartition demeure occupée et ne rétrécit pas. | 1.1, 5.3, 11.1 | Essentielle |
3 | Évaluer l’enveloppe bioclimatique du castor de montagne en vue de déterminer les effets possibles à long terme des changements climatiques sur la distribution de l’espèce. | 11 Lacunes dans les connaissances |
Essentielle |
1 | Conservation des populations : toutes les terres Lorsque la quantité d’habitat nécessaire pour assurer la viabilité des populations sera connue et que les effectifs des populations auront été estimés, déterminer où une protection additionnelle pourrait être requise, au-delà des zones qui sont déjà protégées (aires protégées, aires d’aménagement des forêts anciennes, et aires d’habitat faunique pour d’autres espèces). |
Lacunes dans les connaissances; 5.3 et autres | Bénéfique |
2 | Évaluer l’impact des menaces liées à l’exploitation forestière, au développement urbain, à l’exploitation minière, à la construction routière et aux autres utilisations des terres de façon continue à l’aide de processus de référence et d'évaluation. Éliminer ou atténuer les impacts au cas par cas. | 3.2, 4.1 | Nécessaire |
1, 2 | Conservation des populations : terres privées Élaborer et mettre en œuvre une stratégie de communication, y compris une brochure sur les plans/pratiques exemplaires de gestion (PEG), la présentation d’information aux collectivités et des options en matière d’engagement et de participation. |
1.1, 1.2 | Nécessaire |
1, 2 | Travailler de concert avec les administrations régionales, municipales et provinciales afin d’élaborer des outils réglementaires et de planification en vue de conserver l’habitat de l’espèce sur les terres privées, comprenant des PEG et la prise en compte des castors de montagne dans les stratégies de croissance des villes, les plans communautaires officiels, les plans sectoriels, les plans d’aménagement des quartiers, les zones de permis d’aménagement et/ou d’autres stratégies. | 1.1, 1.2 | Essentielle |
1, 2 | Fournir de l’information, procéder à des consultations et élaborer des accords en matière de conservation avec les propriétaires de terres occupées par l’espèce ou renfermant de l’habitat convenable, selon les besoins ou les exigences. | 1.1, 1.2, 5.3 | Bénéfique |
2 | Conservation des populations : terres publiques (impacts de l’exploitation forestière) Évaluation à long terme des PEG courantes concernant la récolte de bois et les activités sylvicoles dans les zones occupées par des castors de montagne du côté est des monts Cascade, en se servant des sites d’étude existants déjà utilisés aux fins d’évaluation à court terme. |
5.3 | Bénéfique |
2 | Dans la région de la vallée du bas Fraser, faire la collecte de données écologiques quantitatives relatives aux impacts de l’exploitation forestière sur les castors de montagne dans le cadre d’une étude post-hoc et, si l’on constate des impacts, entreprendre une étude avant/après. Inclure une étude des effets des castors de montagne sur la sylviculture dans l’étude post-hoc semblable à celle déjà entreprise du côté est des monts Cascade. | 5.3 Lacunes dans les connaissances |
Essentielle |
2 | Sur la base des données pertinentes à l’échelle régionale, élaborer des PEG pour la récolte de bois et les activités sylvicoles dans les zones occupées par des castors de montagne du côté ouest des monts Cascade. | 5.3 | Essentielle |
1, 2 | Travailler de concert avec le gouvernement provincial et les titulaires de permis forestier à l’élaboration d’outils réglementaires et de planification pour la conservation de l’habitat suivant les dispositions de la FRPA; élaborer des outils de mise en œuvre des dispositions relatives aux aires d’habitat faunique; mettre en œuvre ces outils à l’échelle des circonscriptions forestières dans la zone d’occupation de l’espèce dans les terres publiques, et évaluer si ces outils permettent d’assurer la conservation des populations locales et de leur habitat. | 5.3 | Essentielle |
2 | Élaborer une trousse d’information à l’intention des aménagistes forestiers, des titulaires de permis forestier et du personnel de terrain pour les aider à repérer les signes de la présence de castors de montagne, dans laquelle seront aussi présentées les exigences réglementaires et les PEG. | 5.3 | Nécessaire |
2 | Conservation des populations : terres fédérales Évaluer la zone d’occurrence de l’espèce et les menaces pesant sur elle dans les terres du ministère de la Défense nationale (MDN) à Chilliwack au moyen de l’information cartographique existante, avec vérification sur le terrain. Élaborer une stratégie de gestion pour l’habitat du castor de montagne dans ces terres. |
1.2 | Bénéfique |
2 | Travailler avec les groupes autochtones à cerner les connaissances traditionnelles et à définir les possibilités de coopération en matière de projets de conservation. | Lacunes dans les connaissances | Bénéfique |
a Les numéros des menaces sont ceux des catégories de l’UICN-CMP (voir le tableau 2).
b Essentielle = urgente et importante; la mesure doit être prise immédiatement; nécessaire = importante, mais non urgente; la mesure peut être entreprise dans les 2 à 5 prochaines années); bénéfique = la mesure est bénéfique et pourrait être entreprise quand les circonstances le permettront.
La distribution du castor de montagne est assez bien connue et a été cartographiée. Par contre, on décèle plusieurs lacunes dans les connaissances à l’égard de sa population : ses effectifs sont inconnus, il existe des lacunes dans les informations nécessaires pour mener une analyse qui permettrait d’établir la population minimale viable, et les capacités de dispersion et de recolonisation de l’espèce sont généralement mal connues. Les effectifs ne peuvent être établis qu’à une échelle très locale pour les sites où des recensements ont été faits dans la sous-population principale (voir Gyug, 2000; Gyug et Ransome, 2011). L’abondance relative ou l’occupation (présence/non-détection) pourraient être quantifiées et utilisées aux fins du suivi des tendances, mais des procédures rigoureuses de suivi n’ont pas encore été élaborées ni appliquées pour aucune des sous-populations.
Une gestion de l’ensemble de la zone d’occupation actuelle est requise pour atteindre le but de la gestion. Dans les forêts publiques, tous les habitats actuellement occupés, incluant ceux de la zone d’occupation périphérique, devraient être conservés parce qu’ils renferment les emplacements qui sont les plus vulnérables à la disparition; dans la zone d’occupation principale, des stratégies générales pourraient suffire.
La stratégie générale requise exigerait en premier lieu de contrer la menace pesant sur le caractère convenable de l’habitat de la sous-population principale découlant de l’utilisation de la machinerie lourde pour la récolte du bois et la préparation des sites, et de préciser la portée et la gravité de cette menace pour le caractère convenable de l’habitat du castor de montagne dans la zone côtière. Par ailleurs, on ne dispose pas d’information suffisante pour établir des objectifs quantitatifs en matière d’effectifs et d’habitat, y compris les effectifs et la superficie d’habitat nécessaires pour maintenir une population viable. Si les menaces principales et moyennes sont contrées et éliminées, alors l’information détaillée requise pour estimer la viabilité des populations ne serait pas nécessaire. En pareil cas, seules l’abondance relative et les tendances devraient faire l’objet d’un suivi, et la gestion pourrait s’appuyer sur l’information ainsi recueillie.
L’adoption des dispositions réglementaires concernant les éléments d’habitat faunique (Wildlife Habitat Features) ferait passer le niveau d’impact de l’exploitation forestière (récolte de bois et préparation des sites) (tableau 2) de moyen à faible ou négligeable pour 80 % de la sous-population principale. En outre, les menaces à court et à long terme pour les deux sous-populations isolées des monts Sumas et Chilliwack, dans la vallée du bas Fraser, découlent du développement suburbain, alors que la menace à long terme pour les deux sous-populations des monts Pike et Missezula, du côté est de l’aire de répartition de l’espèce, découle du changement climatique. Ces menaces sont plus difficiles à contrer ou à éliminer, mais elles visent au total une très faible superficie de l’habitat occupé par l’espèce.
Dans les quatre sous-populations isolées (monts Chilliwack, Sumas, Pike et Missezula; figures 2 et 3), on ne connaît pas suffisamment les effectifs ou la distribution locale pour mener une analyse de viabilité des populations ou établir des cibles en matière de population ou d’habitat. En particulier, pour les deux sous-populations isolées des monts Sumas et Chilliwack qui sont visées par des menaces à court terme attribuables au développement suburbain, il existe des lacunes dans les connaissances relatives aux effectifs, à la distribution locale de l’habitat, à l’importance de l’immigration et à la possibilité d’un rétablissement grâce à des individus issus de la portion de la sous-population principale la plus proche (portion dont l’étendue et la viabilité sont aussi mal connues). Ces lacunes dans les connaissances devront être comblées, et des stratégies de gestion devront être élaborées à court terme (c.-à-d. au cours des 5 à 10 prochaines années), car ces populations pourraient être très petites et déjà fortement menacées de disparition. Zielinski et coll. (2012) donnent un exemple de la façon dont des analyses génétiques de poils prélevés dans la nature peuvent contribuer à l’estimation de la taille et de la viabilité des populations du castor de montagne de la pointe Arena, sous-espèce en voie de disparition. Comme de nombreuses personnes ne sont pas au courant de l’existence de cette espèce, il faudra prévoir, dans le processus de planification, de la faire largement connaître. Cela exigera l’élaboration de mesures de sensibilisation du grand public ainsi que des planificateurs et politiciens municipaux et régionaux.
Pour les sous-populations des monts Pike et Missezula, les menaces proviendraient de la récolte du bois et des activités sylvicoles. Ces menaces sont moins imminentes ou pressantes, à court terme, que celles qui pèsent sur les sous-populations des monts Chilliwack et Sumas. Par conséquent, seule une surveillance de ces deux sous-populations de l’est est recommandée à court terme.
Les castors de montagne sont confinés aux régions à humidité élevée et aux températures modérées; par conséquent, leur répartition peut être modifiée par les changements climatiques. Bien que des scénarios de changements climatiques soient établis pour la Colombie-Britannique jusqu’en 2080, les impacts probables de ces changements sur la distribution du castor de montagne sont incertains parce que l’enveloppe bioclimatique de l’espèce n’a pas été définie (p. ex. Lawler et coll., 2009).
Les indicateurs de rendement présentés ci-dessous proposent un moyen de définir et de mesurer les progrès vers l’atteinte du but et des objectifs de gestion. Les indicateurs de rendement pour chaque objectif sont présentés ci-dessous.
- Un plan de suivi est élaboré d’ici 2014 afin de vérifier si l’aire de répartition, plus particulièrement ses bordures, continue d’être occupée, et la mise en œuvre du plan de suivi suit le calendrier prévu.
- Une étude de viabilité des populations, incluant des estimations de l’abondance de la population et de l’habitat ainsi que des emplacements, est entreprise aux monts Sumas et Chilliwack d’ici 2013.
- Toutes les demandes d’exploitation des ressources font l’objet d’un examen, et aucun milieu occupé par le castor de montagne n’est perdu à cause d’impacts négatifs (mesure annuelle, mise en œuvre d’ici 2013). Toute perte est atténuée par un remplacement ou une amélioration réussis de l’habitat à l’échelle locale.
- Une stratégie de communication visant le secteur privé et les municipalités est élaborée avant 2014; elle est appliquée de façon continue, avec évaluation annuelle.
- Les méthodes et stratégies d’atténuation des impacts pour le castor de montagne sont intégrées la réglementation relative à l’aménagement des municipalités et des secteurs du district régional de la vallée du bas Fraser où le castor de montagne est présent (2014).
- Les impacts du développement urbain et suburbain sur le castor de montagne sont mesurés dans le cadre d’une étude post-hoc qui estime les impacts existants en 2013, et/ou une étude des impacts avant/après, plus puissante, qui prendrait plusieurs années, est entreprise en 2013 pour déterminer les impacts au fur et à mesure que des développements s'effectueront.
- Un rapport portant sur l’évaluation de la répartition du castor de montagne et les impacts possibles des activités du ministère de la Défense nationale (MDN) sur l’espèce sur les terres du MDN à Chilliwack est achevé d’ici 2018.
- Des dispositions réglementaires relevant de la FRPA (p. ex. dispositions relatives aux éléments d’habitat faunique) visant à conserver ou à maintenir l’habitat du castor de montagne sur les terres publiques provinciales sont adoptées d’ici 2013.
- Du côté est des monts Cascade, l’étude avant/après à long terme des impacts sur le castor de montagne de la perturbation du sol due à la récolte de bois et aux activités sylvicoles est achevée d’ici 2021 (10 ans après la dernière évaluation), en vue d’évaluer l’efficacité des pratiques exemplaires de gestion.
- Du côté ouest des monts Cascade, une étude post-hoc des impacts de la perturbation du sol dans les coupes à blanc sur l’occupation des lieux par les castors de montagne, et des effets des castors de montagne sur la sylviculture, est achevée d’ici 2015.
- Si des impacts importants sur le castor de montagne sont décelés au cours de l’étude post-hoc, une étude avant/après des impacts de la récolte de bois et des activités sylvicoles, avec parcelles témoins, et des méthodes d’atténuation possibles sont mises en œuvre du côté ouest des monts Cascade et dans la chaîne Côtière d’ici 2016.
- La modification probable de la distribution du castor de montagne à la suite des changements climatiques est examinée au moyen de méthodes fondées sur l’enveloppe bioclimatique et les scénarios de changement climatique pour la Colombie-Britannique, d’ici 2014.
- Des modèles d’habitat convenable pour le castor de montagne sont élaborés et leur fiabilité évaluée, sur la base des cartes existantes, d’ici 2017. Ce travail comprend des recommandations indiquant si des modèles fiables sont réalisables au moyen des cartes existantes ou si d’autres produits cartographiques seraient nécessaires.
- Si les modèles d’habitat convenable s’avèrent fiables, ils sont utilisés pour évaluer les effectifs, d’ici 2018.
- Les secteurs restants de l’aire de répartition du castor de montagne font l’objet d’une cartographie de leurs écosystèmes ou d’autres éléments appropriés après élaboration, le cas échéant, de modèles fiables d’habitat convenable pour l’espèce[8].
Les aires de répartition d’un ensemble d’espèces présentes dans la vallée du bas Fraser, dont certaines sont inscrites sur la liste du COSEPAC, chevauchent largement l’aire de répartition du castor de montagne. Des espèces telles que la grande salamandre (Dicamptodon tenebrosus), la grenouille-à-queue côtière (Ascaphus truei) et la cimicaire élevée (Actaea elata var. elata) peuvent partager l’habitat du castor de montagne dans des zones riveraines le long de cours d’eau, ou dans d’autres zones. La conservation de l’habitat de ces espèces pourrait vraisemblablement profiter au castor de montagne, et vice versa.
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1 Priorités pour A. rufa rainieriet A. rufa rufa, respectivement, établies lorsqu'on pensait qu'il s'agissait de deux sous-espèces.
2 La protection peut être réalisée au moyen de divers mécanismes, y compris des accords d'intendance volontaires, des covenants de conservation, la vente de terres privées par des propriétaires consentants, l’affectation des terres et l’établissement d'aires protégées.
3 Par conséquent, les renseignements et les recommandations relatives à la gestion contenus dans le présent document s'appliquent à tous les castors de montagne de la Colombie-Britannique.
4 Les menaces passées peuvent avoir été répertoriées, mais elles ne sont pas utilisées dans le calcul de l’impact des menaces. On tient compte des effets des menaces passées (s’ils ne persistent pas) pour déterminer les facteurs relatifs aux tendances à long terme et/ou à court terme (Master et coll., 2009).
5 Il importe de distinguer les facteurs limitatifs des menaces. Généralement, les facteurs limitatifs ne sont pas d’origine anthropique et comprennent des caractéristiques qui font en sorte que l’espèce ou l’écosystème est moins susceptible de bien répondre aux efforts de rétablissement ou de conservation.
6 L’impact global des menaces a été calculé conformément à Master et coll. (2009) en utilisant seulement les grandes classes de menaces (« niveau 1 ») pour cette espèce pour lesquelles l’imminence est « élevée » ou « modérée ». On obtient ainsi : 0 menace dont l’impact est très grave, 0 menace dont l’impact est grave, 1 menace dont l’impact est moyen, 3 menaces dont l’impact est faible, et 0 menace dont l’impact est inconnu (tableau 2).
7 La protection peut être réalisée au moyen de divers mécanismes, y compris des accords d'intendance volontaires, des covenants de conservation, la vente de terres privées par des propriétaires consentants, l’affectation des terres, et l’établissement d'aires protégées.
8 Aucune date ne peut être fixée puisque ces travaux cartographiques s’inscriraient dans d’autres projets et ne seraient pas entrepris que pour le castor de montagne.
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