Plan de gestion de l’érythrophylle du Columbia (Bryoerythrophyllum columbianum) au Canada [proposition] – 2011
Loi sur les espèces en péril
Série de Plans de gestion
Adoption en vertu de l’article 69 de la LEP
En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont convenu de travailler ensemble pour établir des mesures législatives, des programmes et des politiques pour assurer la protection des espèces sauvages en péril au Canada.
Dans l’esprit de collaboration de l’Accord, le gouvernement de la Colombie–Britannique a donné au gouvernement du Canada la permission d’adopter le Plan de gestion de l’érythrophylle du Columbia (Bryoerythrophyllum columbianum) en Colombie–Britannique (partie 2 du présent document), en vertu de l’article 69 de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Environnement Canada a inclus une addition au présent plan de gestion afin qu’il réponde aux exigences de la LEP.
Suivant la période d’appel de commentaires de 60 jours et l’affichage final subséquent du présent document, et jusqu’à ce que le ministre fédéral de l’Environnement fédéral en décide autrement ou que le Ministry of Environment de la Colombie–Britannique modifie officiellement le document, le présent plan de gestion constitue le plan de gestion du ministre de l’Environnement du Canada pour la présente espèce.
2011
Le présent plan de gestion de l’érythrophylle du Columbia au Canada comprend :
- Partie 1 : Addition du gouvernement fédéral au « Plan de gestion de l'érythrophylle du Columbia (Bryoerythrophyllum columbianum) en Colombie–Britannique »
- Partie 2 : Plan de gestion de l'érythrophylle du Columbia (Bryoerythrophyllum columbianum) en Colombie–Britannique, préparé par l’Équipe de rétablissement des bryophytes de la Colombie–Britannique, pour le Ministry of Environment de la Colombie–Britannique
Plan de gestion de l’érythrophylle du Columbia (Bryoerythrophyllum columbianum) au Canada [PROPOSITION] – 2011
Érythrophylle du Columbia
Référence recommandée :
Environnement Canada. 2011. Plan de gestion de l’érythrophylle du Columbia (Bryoerythrophyllum columbianum) au Canada [Proposition], Série de Plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril, Environnement Canada, Ottawa, vi + annexes.
Pour télécharger le présent plan de gestion ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du COSEPAC, les descriptions de la résidence, les plans de rétablissement, les plans d’action et d’autres documents connexes sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.
Illustration de la couverture : Terry McIntosh
Also available in English under the title
“Management Plan for the Columbian Carpet Moss (Bryoerythrophyllum columbianum) in Canada [Proposed]”
© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Environnement, 2011. Tous droits réservés.
ISBN
No de catalogue
Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.
En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des plans de gestion pour les espèces inscrites comme étant préoccupantes et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés d’ici cinq ans.
En vertu de l’article 65 de la LEP, le ministre compétent, dans ce cas–ci le ministre fédéral de l’Environnement, doit préparer un plan de gestion pour toute espèce inscrite comme étant préoccupante. L’article 69 de la LEP autorise le ministre à adopter en tout ou en partie un plan existant à l’égard d’une espèce sauvage, s’il estime que ce plan comporte les mesures appropriées pour la conservation de l’espèce.
Le plan de gestion provincial ci–joint (partie 2 du présent document) pour la présente espèce a été fourni, à titre d’avis scientifique, aux compétences responsables de la gestion de l’espèce en Colombie–Britannique. Environnement Canada a préparé la présente addition du gouvernement fédéral afin de répondre aux exigences de la LEP.
La réussite du rétablissement de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent document. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement Canada ou sur toute autre compétence. Tous les Canadiens et toutes les Canadiennes sont invités à appuyer le programme et à contribuer à sa mise en œuvre pour le bien de l’érythrophylle du Columbia et de l’ensemble de la société canadienne.
La mise en œuvre du présent plan de gestion est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des compétences et organisations participantes.
Désignation légale : Annexe 1 de la LEP (Espèce préoccupante) (2005)
Cote mondiale (G) | Cotes nationales (N) | Cotes infranationales (S) | Statut selon le COSEPAC | Statut selon la LEP |
G3G4 (vulnérable à apparemment non en péril) |
Canada : N2N3 (en péril à vulnérable) États–Unis : non classée |
Colombie–Britannique : S2S3; BC–CDC : Liste bleue Californie : SNR Idaho : SNR Oregon : S2 Washington : S2 |
Espèce préoccupante (2004) | Annexe 1 |
BC–CDC = Centre des données de conservation de la Colombie–Britannique; S2 = en péril; S3 = vulnérable; SNR = non classée.
Les populations canadiennes de l’érythrophylle du Columbia représentent probablement de 11 à 30 % de l’aire de répartition et de l’abondance mondiales de l’espèce.
Les sections qui suivent portent précisément sur les exigences de la LEP auxquelles ne satisfait pas le « Plan de gestion de l’érythrophylle du Columbia (Bryoerythrophyllum columbianum) en Colombie–Britannique » (partie 2 du présent document, ci–après appelée « document provincial »), ou qui méritent d’être soulignées ici.
Le but et les objectifs suivants sont identiques à ceux énoncés dans la section 2 du document provincial. Ils sont ici répétés afin qu’on puisse s’y référer plus facilement.
But : maintenir les populations connues de l’érythrophylle du Columbia en Colombie–Britannique.
Objectifs :
Entreprendre la protection de l’habitat des populations existantes d’ici 2016.
Atténuer les menaces associées à l’aménagement résidentiel et commercial, à la construction de routes, à la présence de bétail et aux activités récréatives, ainsi que les menaces potentielles associées aux espèces envahissantes et à l’érosion, d’ici 2016.
Confirmer la présence de toutes les populations connues de l’érythrophylle du Columbia en Colombie–Britannique d’ici 2014.
Sensibiliser le public à l’existence et à la valeur de conservation de l’érythrophylle du Columbia d’ici 2016.
Combler les lacunes dans les connaissances (tendances des populations, impact des menaces potentielles ou nouvelles, précisions sur les besoins en matière d’habitat et les caractéristiques biologiques de l’espèce, répartition de l’espèce, etc.) d’ici 2016.
Conformément à l’article 72 de la LEP, le ministre de l’Environnement du Canada doit verser au registre de la LEP, tous les cinq ans, un rapport sur l’état de la mise en œuvre du plan de gestion, jusqu’à ce que les objectifs du plan aient été atteints. Le ministre doit fonder ce rapport sur les mesures de rendement décrites à la section 2.5 du document provincial et reproduites ci–dessous aux fins de référence.
Mesures de rendement ayant trait aux objectifs 1 à 5 :
D’ici 2016, au moins quatre accords (plan de gestion pour chaque site) ont été passés avec des gestionnaires de terrains municipaux, de terres de la Couronne, de terrains du Ministry of Transportation and Infrastructure et d’aires protégées. Des pratiques exemplaires ou des plans de gestion adaptés aux sites ont été établis.
D’ici 2014, le suivi de l’impact des menaces qui pèsent sur les populations a été effectué et la taille des populations a fait l’objet d’un suivi dans au moins 6 sites (terrains municipaux, terres de la Couronne, terrains du Ministry of Transportation and Infrastructure ou aires protégées), et, d’ici 2016, ces menaces ont été atténuées (la taille des populations est demeurée stable ou a augmenté).
D’ici 2014, des relevés permettant de confirmer les estimations quant à la présence de l’espèce et au nombre de populations ont été effectués dans chacun des 17 sites existants.
D’ici 2016, au moins 6 propriétaires ou gestionnaires fonciers ont été contactés et ont reçu des documents d’information et de sensibilisation portant sur l’érythrophylle du Columbia.
D’ici 2016, les populations ont fait l’objet d’un suivi tous les deux ans dans un minimum de 6 sites (terrains municipaux, terres de la Couronne, terrains appartenant au Ministry of Transportation and Infrastructure ou aires protégées), et ce suivi a révélé que le nombre de plants à ces sites est demeuré stable (ou a augmenté).
Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à La directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l’environnement.
La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des plans peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le plan lui–même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci–dessous.
Le présent plan de gestion favorisera clairement l’environnement en encourageant la conservation de l’érythrophylle du Columbia. La possibilité que le plan produise par inadvertance des effets négatifs sur d’autres espèces a été envisagée. L’EES a permis de conclure que le présent plan sera clairement favorable à l’environnement et n’entraînera pas d’effets négatifs significatifs. Le lecteur devrait consulter plus particulièrement les sections suivantes du document : Besoins en matière d’habitat et besoins biologiques; Rôle écologique; Facteurs limitatifs; Mesures de gestion recommandées; Mesures de rendement; Effets sur les espèces non ciblées.
NatureServe. 2009. NatureServe Explorer: An online encyclopedia of life [application Web] (en anglais seulement), version 7.1, NatureServe, Arlington (Virginie), (consulté le 28 juillet 2010).
Équipe de rétablissement des bryophytes de la Colombie–Britannique. 2010. Plan de gestion de l’érythrophylle du Columbia (Bryoerythrophyllum columbianum) en Colombie–Britannique. Préparé pour le Ministry of Environment de la Colombie–Britannique, Victoria (Colombie–Britannique), 17 pages.
- Membres de l'équipe de rétablissement
- Auteur
- Compétences responsables
- Remerciements
- Sommaire
- 1. Information sur l'espéce
- 2. Gestion
- 3. Références
Liste des tableaux
- Tableau 1. Données sur les populations d'érythrophylle du Columbia du Canada
- Tableau 2. Classification des menaces pesant sur l'érythrophylle du Columbia
- Tableau 3. Mesures de gestion recommandées pour l'érythrophylle du Columbia
Liste des figures
Plan de gestion de l’érythrophylle du Columbia (Bryoerythrophyllum columbianum) en Colombie–Britannique
Préparé par l’Équipe de rétablissement des bryophytes de la Colombie–Britannique
Juillet 2010
La série de Plans de gestion de la Colombie–Britannique
La présente série réunit les plans de gestion qui sont préparés en tant qu’avis à l’intention de la province de la Colombie–Britannique, conformément aux priorités et mesures de gestion prévues dans le Conservation Framework (cadre de conservation) de la Colombie–Britannique. La Province rédige de tels plans pour les espèces risquant de devenir menacées ou en voie de disparition en raison de leur sensibilité à certaines activités humaines ou à certains phénomènes naturels.
Qu’est–ce qu’un plan de gestion?
Le plan de gestion énonce un ensemble coordonné de mesures de conservation et d’utilisation des terres qui doit à tout le moins garantir que l’espèce ciblée ne deviendra pas menacée ou en voie de disparition. Le plan doit résumer les données scientifiques les plus rigoureuses existant sur la biologie de l’espèce et sur les facteurs qui la menacent, comme fondement pour l’élaboration d’un cadre de gestion. Le plan doit enfin fixer des buts et objectifs pour la conservation de l’espèce ou de l’écosystème et recommander des approches permettant d’atteindre ces buts et objectifs.
Et ensuite?
Le plan de gestion fournit de l’information utile sur les facteurs menaçant l’espèce ainsi que des lignes directrices sur les mesures que peuvent appliquer les particuliers, les collectivités, les utilisateurs des terres, les conservationnistes, les universitaires et les gouvernements intéressés par la conservation de l’espèce et de l’écosystème.
Pour en savoir plus
Pour en savoir plus sur la planification du rétablissement des espèces en péril en Colombie–Britannique, consulter la page Web de planification du rétablissement publiée par le Ministry of Environment de la Colombie–Britannique (en anglais seulement).
Pour en savoir plus sur le cadre de conservation adopté par la Colombie–Britannique, consulter la page Web publiée à ce sujet par le Ministry of Environment de la Colombie–Britannique (en anglais seulement).
Référence recommandée
Équipe de rétablissement des bryophytes de la Colombie–Britannique. 2010. Plan de gestion de l’érythrophylle du Columbia (Bryoerythrophyllum columbianum) en Colombie–Britannique, préparé pour le Ministry of Environment de la Colombie–Britannique, Victoria (Colombie–Britannique), 17 pages.
Illustration de la couverture
Photographie prise par Terry McIntosh et reproduite avec sa permission.
Exemplaires additionnels
Il est possible de télécharger la version anglaise du présent document à partir de la page Web de planification du rétablissement du Ministry of Environment de la Colombie–Britannique
Données de publication
ISBN 978–0–7726–6320–7
Date: July 21, 2010
British Columbia. Ministry of Environment.
Management Plan for Columbian carpet moss (Bryoerythrophyllum columbianum) in British Columbia [electronic resource]
[British Columbia management plan series]
Le contenu (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.
Avis
Le présent plan de gestion a été préparé par l’Équipe de rétablissement des bryophytes de la Colombie–Britannique. Il vise à conseiller les compétences responsables et les organisations susceptibles de participer à la gestion de l’espèce.
Le présent document énonce les stratégies jugées nécessaires, d’après les meilleures connaissances scientifiques et traditionnelles disponibles, pour empêcher que les populations d’érythrophylle du Columbia de Colombie–Britannique ne deviennent menacées ou en voie de disparition. La mise en œuvre des mesures visant à atteindre le but et les objectifs énoncés dans le présent plan de gestion est assujettie aux priorités et aux contraintes budgétaires des organisations participantes. Le but, les objectifs et les approches utilisées pourraient être modifiés à la lumière de nouvelles connaissances ou en fonction de nouvelles orientations.
Les compétences responsables et tous les membres de l’équipe de rétablissement ont pu examiner le présent document. Cependant, celui–ci ne représente pas nécessairement la position officielle des organismes, ni l’opinion personnelle de tous les membres de l’équipe de rétablissement.
La réussite de la conservation de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent plan de gestion. Le Ministry of Environment de la Colombie–Britannique invite tous les citoyens de la province à participer à la conservation de l’érythrophylle du Columbia.
Équipe de rétablissement des bryophytes de la Colombie–Britannique
Brenda Costanzo (présidente), Ecosystems Branch, Ministry of Environment, Victoria (C.–B.)
Terry McIntosh, Ph.D., botaniste, Vancouver (C.–B.)
Karen Golinski, Ph.D., botaniste, Nashville (Tennessee)
Michael Ryan, écologiste, Ministry of Forests and Range, Kamloops (C.–B.)
Ancien membre de l’équipe de rétablissement
Ted Lea, écologiste (à la retraite), Victoria (C.–B.)
Terry McIntosh, Ph.D.
Le Ministry of Environment de la Colombie–Britannique est responsable de l’élaboration d’un plan de gestion de l’érythrophylle du Columbia en vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril au Canada. Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada a participé à la préparation de ce plan de gestion.
Le Ministry of Environment de la Colombie–Britannique a fourni un financement pour la préparation du présent plan de gestion.
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a désigné l’érythrophylle du Columbia (Bryoerythrophyllum columbianum) comme espèce préoccupante en mai 2004. L’espèce a été inscrite à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) fédérale en 2005. À l’échelle de la Colombie–Britannique, le Centre des données de conservation a attribué la cote S2S3 (en péril à vulnérable) à l’érythrophylle du Columbia. À l’échelle mondiale, NatureServe lui a attribué la cote G3G4 (vulnérable à apparemment non en péril). Dans le cadre du Conservation Framework, on a attribué à l’érythrophylle du Columbia une priorité 3 aux fins du but no 1 (contribuer aux efforts mondiaux de conservation des espèces et des écosystèmes) et une priorité 2 aux fins du but no 3 (maintenir la diversité des espèces et écosystèmes indigènes).
L’aire de répartition canadienne actuelle de l’espèce est constituée de 17 occurrences, toutes situées dans des secteurs semi–arides du centre sud de la Colombie–Britannique. L’érythrophylle du Columbia est une mousse vivace poussant sur le sol en petites touffes ou en gazon compact, souvent mêlée à d’autres mousses et à des lichens. Les populations canadiennes de l’espèce représentent probablement de 11 à 30 % de son aire de répartition et de son abondance mondiales.
Les facteurs pouvant menacer la survie des populations sont l’aménagement de vignobles, l’expansion urbaine ou routière, l’utilisation du terrain par le bétail et les activités récréatives.
Le but de gestion est de maintenir les populations connues de l’érythrophylle du Columbia en Colombie–Britannique.
Les objectifs de gestion visant l’érythrophylle du Columbia sont les suivants :
Entreprendre la protection de l’habitat des populations existantes d’ici 2016.
Atténuer les menaces associées à l’aménagement résidentiel et commercial, à la construction de routes, à la présence de bétail et aux activités récréatives, ainsi que les menaces potentielles associées aux espèces envahissantes et à l’érosion, d’ici 2016.
Confirmer la présence de toutes les populations connues de l’érythrophylle du Columbia en Colombie–Britannique d’ici 2014.
Sensibiliser le public à l’existence et à la valeur de conservation de l’érythrophylle du Columbia d’ici 2016.
Combler les lacunes dans les connaissances (tendances des populations, impact des menaces potentielles ou nouvelles, précisions sur les besoins en matière d’habitat et les caractéristiques biologiques de l’espèce, répartition de l’espèce, etc.) d’ici 2016.
Date de l’évaluation : mai 2004
Nom commun (population) : érythrophylle du Columbia
Nom scientifique : Bryoerythrophyllum columbianum
Statut selon le COSEPAC : espèce préoccupante
Justification de la désignation : Il s’agit d’une petite espèce vivace endémique de l’ouest de l’Amérique du Nord et dont la répartition au Canada est restreinte dans les steppes arbustives des régions semi–arides de la Colombie–Britannique, où de récentes études ont confirmé sa présence à 11 sites. L’espèce n’est jamais abondante dans les sites où elle se trouve, et des recensements exhaustifs ont relevé très peu de nouveaux emplacements. On croit que la culture (vignobles) ou des phénomènes stochastiques ont causé la disparition d’au moins une population. L’espèce est menacée par, entre autres, l’agriculture (surtout les vignobles), les répercussions du broutage des animaux, le développement urbain, l’amélioration des routes et les incidences des loisirs humains. Selon les occurrences connues, l’espèce semble avoir une distribution très limitée. Cependant, la répartition de l’espèce est éparse, et sa densité est faible dans de grands habitats qui n’ont pas tous fait l’objet d’un recensement.
Présence au Canada : Colombie–Britannique
Historique du statut : Espèce désignée « préoccupante » en mai 2004. Évaluation fondée sur un nouveau rapport de situation.
Érythrophylle du Columbia1 | ||||
---|---|---|---|---|
Désignation légale | ||||
Identified Wildlife2 : Non | B.C. Wildlife Act : Non | Annexe de la LEP : 1 (2005) | ||
Cotes de conservation3 | ||||
Cote de la C.–B. : S2S3 (2007); Liste de la C.–B. : bleue Cote mondiale : G3G4 (2008) | ||||
Cotes infranationales4 : S2 dans les États de Washington et d’Oregon | ||||
Conservation Framework5 de la Colombie–Britannique | ||||
But 1 : Contribuer aux efforts mondiaux de conservation des espèces et des écosystèmes. | Priorité6 : 3 (2010) | |||
But 2 : Empêcher que les espèces et les écosystèmes ne deviennent en péril. | Priorité : 6 (2009) | |||
But 3 : Maintenir la diversité des espèces et écosystèmes indigènes. | Priorité : 2 (2009) | |||
Mesures : | Préparation du rapport de situation; envoi au COSEPAC; planification; protection de l’habitat; remise en état de l’habitat; intendance des terrains privés; suivi des tendances. |
1 Source des données : Centre des données de conservation de la Colombie–Britannique (2010), à moins d’indication contraire.
2 Identified Wildlife aux termes de la Forest and Range Practices Act de la Colombie–Britannique.
3 S = cote infranationale; N = cote nationale; G = cote mondiale; B = espèce reproductrice; X = vraisemblablement disparue du territoire; H = peut–être disparue du territoire; 1 = gravement en péril; 2 = en péril; 3 = préoccupante, risquant de disparaître du territoire ou de disparaître de la planète; 4 = apparemment non en péril; 5 = manifestement répandue, abondante et non en péril; s/o = sans objet; NR = non classée; U = inclassable.
4 Source des données : NatureServe (2009).
5 Source des données : Ministry of Environment (2010).
6 Échelle de 1 (priorité la plus élevée) à 6 (priorité la moins élevée).
La présente description a été établie d’après celles publiées par le COSEPAC (2004), McIntosh (1986) et Zander (2007). L’érythrophylle du Columbia est une mousse vivace poussant sur le sol en petites touffes ou en gazons compacts, parfois mêlée à d’autres mousses ou à des lichens. Les tiges mesurent généralement 2 à 6 mm de hauteur. Les feuilles sont longues de 0,8 à 1,2 mm, ovées–lancéolées; leur sommet est normalement aigu, mais il peut être arrondi si la pointe a été brisée ou érodée. À l’état sec, les feuilles sont raides et dressées, imbriquées le long de la tige, et généralement brun–rouge foncé. À l’état humide, elles sont dressées–étalées, d’un brun–rouge plus clair, rarement vertes. Leur marge est entière et étroitement recourbée depuis près de la base jusqu’à près du sommet. La nervure forme sur le dessus des feuilles un large bourrelet caractéristique. De plus, en coupe transversale prise à mi–longueur, la nervure compte jusqu’à 8 cellules de largeur. De nombreuses feuilles ont une pointe aiguë constituée de cellules allongées, ce qui permet de distinguer l’érythrophylle du Columbia des petites mousses brun–rouge semblables appartenant au genre Didymodon. Les organes mâles et femelles de l’érythrophylle du Columbia sont produits par des tiges différentes. C’est sans doute pourquoi les sporophytes (produisant les spores) sont rarement observés dans toute l’aire de répartition nord–américaine de l’espèce. La morphologie de l’espèce est illustrée aux figures 1 et 2.
Figure 1. Colonie d'érythrophylle du Columbia, sur une largeur d'environ 2,5 mm. Photographie par T. McIntosh.
Retour à la table des matières - Partie 2
Figure 2. Illustration de la plante entière, des feuilles et des cellules de l'érythrophylle du Columbia [coupe transversale de la tige (en haut à gauche), pointe d'une feuille (au centre) et coupe transversale à mi–longueur d'une feuille (à droite)]. Dessin tiré de Zander (2007).
Le Bryoerythrophyllum columbianum est endémique à l’ouest de l’Amérique du Nord, où il a été signalé en Colombie–Britannique et dans les États de Washington, d’Idaho, d’Oregon et de Californie (Zander, 2007; figure 3). Auparavant, les États–Unis ne comptaient que 5 occurrences connues, soit 2 en Californie, 2 en Oregon et une dans l’extrême sud de l’État de Washington. Aujourd’hui, 6 populations sont recensées en Oregon dans le bassin sud du Columbia, et l’espèce serait relativement commune dans certaines régions du nord de cet État (T. McIntosh, comm. pers., 2010). De plus, un certain nombre de spécimens de Didymodon rigidulus récoltés en Idaho ont été réexaminés et se sont révélés être des B. columbianum, ce qui laisse croire à une répartition assez vaste de l’espèce dans cet État (T. McIntosh, comm. pers., 2010).
Au Canada, on connaît 17 populations de l’érythrophylle du Columbia, toutes situées dans le centre sud de la Colombie–Britannique (figure 4). Celles–ci sont isolées de la population de l’État de Washington. Le B. columbianum a été observé dans 8 emplacements du sud de la vallée de l’Okanagan, depuis Osoyoos jusqu’à Naramata, dans 2 emplacements de la vallée de Similkameen, à l’est de Keremeos, dans 5 emplacements aux environs de Kamloops, ainsi que dans un emplacement isolé situé près de Spences Bridge et un autre longeant la rive ouest du Fraser, à l’ouest de Williams Lake. Au cours des 30 dernières années, certains chercheurs, particulièrement T. McIntosh et W.B. Schofield, ont effectué des relevés dans les steppes arbustives de la Colombie–Britannique, un habitat convenable pour l’érythrophylle du Columbia.
Figure 3. Répartition mondiale de l'érythrophylle du Columbia (certains points peuvent représenter plus d'une population).
Retour à la table des matières - Partie 2
Figure 4. Répartition canadienne de l'érythrophylle du Columbia (certains points peuvent représenter plus d'une population; voir le tableau 1 pour plus de détails).
Retour à la table des matières - Partie 2
Le tableau 1 présente des données sur les occurrences de l’érythrophylle du Columbia répertoriées en Colombie–Britannique. Aucun dénombrement des individus ou des colonies n’a été effectué récemment dans 7 des 17 emplacements. Une seule nouvelle population (no 5) a été observée depuis le dépôt du rapport du COSEPAC, et une des populations (no 12) consignées dans ce rapport compte maintenant deux sous–populations. La plupart des populations sont constituées de quelques petites touffes (< 4 cm²) ou d’individus dispersés confinés à une zone relativement restreinte. On estime que les populations canadiennes de l’érythrophylle du Columbia comptent pour 11 % à 30 % répartition et de l’abondance mondiales de l’espèce (il n’existe aucune donnée estimative à ce sujet pour le B. columbianum).
À l’heure actuelle, il est impossible de fournir une évaluation détaillée des tendances des populations d’érythrophylle du Columbia de Colombie–Britannique. On estime toutefois que 5 populations (nos 4, 7, 8, 12 et 13) sont actuellement stables, puisque la perturbation engendrée par le bétail dans ces secteurs est relativement constante depuis de nombreuses décennies. Cependant, si la présence du bétail et des randonneurs pédestres s’intensifiait dans ces zones, l’état des populations en question pourrait devenir précaire. Deux populations (nos 3 et 5) sont considérées comme possiblement en déclin en raison de la proximité de zones d’expansion urbaine et de routes, et 5 populations (nos 1, 5, 6, 11 et 16) sont probablement disparues (voir le tableau 1).
Population et emplacement | Dates d’observation | Estimations de l’étendue et du nombre de colonies ou d’individus | Caractéristiques de l’habitat | Régime foncier |
---|---|---|---|---|
1. Rive nord–ouest du lac Osoyoos | 1981 | Inconnues (population probablement disparue) | Inconnues | Inconnu |
2. Au nord–ouest d’Osoyoos | 2002, 2006 | Individus rares (1 colonie observée en 2006) | Le site se trouve près d’une halte routière et est fortement perturbé par les piétons; la construction routière pourrait dégrader le site. | Terres de la Couronne (Ministry of Transportation and Infrastructure) |
3. À l’ouest d’Osoyoos | 1981, 2003, 2007 | De nombreuses colonies dispersées sur une vaste zone de la terrasse ouest d’Osoyoos | Le piétinement par le bétail a détruit de grandes superficies de la croûte biologique; le site est un peu utilisé par les randonneurs et les véhicules hors route; expansion urbaine aux environs, y compris la construction routière | Ville d’Osoyoos et terres de la Couronne |
4. Osoyoos | 2005, 2006, 2007, 2008 | Individus rares (2 colonies observées) | En bonne condition; pas de bétail | Premières nations |
5. Au sud d’Oliver | 1980 | Inconnues (population probablement disparue) | Le site a probablement été converti en vignoble; possibilité de construction routière | Terrain privé |
6. Au nord d’Oliver | 1986 | Inconnues (population probablement disparue) | Inconnues | Ville d’Oliver |
7. À l’est de Penticton | 2003 | Individus rares (1 colonie observée) | En bonne condition; pas de bétail; signes de randonnée pédestre | Ville de Penticton |
8. Au nord de Naramata | 2001, 2002 | Individus peu communs (3 colonies observées) | En bonne condition; pas de bétail | Terrain privé |
9. Au sud–est de Keremeos | 2003 | Individus répandus dans le pâturage; de nombreuses colonies des deux côtés de la clôture | Le piétinement par le bétail a détruit la majeure partie de la croûte biologique à l’intérieur des clôtures, mais il existe des colonies plus étendues à l’extérieur des clôtures. | Terrain privé et terres de la Couronne (droit de passage du Ministry of Transportation and Infrastructure) |
10. Au sud–sud–est de Keremeos | 2003 | Individus peu communs (2 colonies observées) | Le piétinement par le bétail a détruit de grandes superficies de la croûte biologique. | Aire protégée South Okanagan Grasslands |
11. Au nord de Kamloops | 1983, 2002 | Inconnues (population probablement disparue) | Inconnues | Terrain privé |
12. Dans la région de Valleyview, à l’est de Kamloops | 2002 | Individus probablement répandus, mais seules quelques colonies ont été observées. | En bonne condition; pas de bétail; un peu de randonnée pédestre aux environs et possibilité de construction routière | Ville de Kamloops |
13. Dans la région de Dallas, à l’est de Kamloops | 2002 | Individus probablement répandus, mais seules quelques colonies ont été observées. | En bonne condition; pas de bétail; un peu de randonnée pédestre aux environs et possibilité de construction routière | Terrain privé |
14. À l’est de Kamloops | 2002 | Individus peu communs (quelques colonies observées) | Le piétinement par le bétail a détruit de grandes superficies de la croûte biologique. | Terrain privé |
15. À l’est de Kamloops | 2002 | Individus peu communs (quelques colonies observées) | Un peu de randonnée pédestre aux environs | Terrain privé et terres de la Couronne |
16. Spences Bridge | 1980 | Inconnues (population probablement disparue) | Signes de piétinement par le bétail et érosion près des chutes | Ville de Spences Bridge |
17. McGhee Flats, à l’ouest de Williams Lake | 2001 | Inconnues | Le piétinement par le bétail a détruit de grandes superficies de la croûte biologique. | Aire protégée de Churn Creek (terres de la Couronne) |
1.5.1 Besoins biologiques et besoins en matière d’habitat
En Colombie–Britannique, l’érythrophylle du Columbia a été observé sur une variété de types de sols, dont des limons compacts, des loams limoneux et des loams sableaux. L’espèce pousse rarement sur des sols très sableux. Elle ne se rencontre que dans les prairies et steppes arbustives semi–arides de régions se caractérisant par des étés secs très chauds et des hivers frais à froids modérément humides, à l’intérieur de la zone biogéoclimatique des prairies à graminées cespiteuses. Cette zone se limite à un certain nombre de vallées étroites du centre sud de la province. Parmi les plantes communément associées au B. columbianum,mentionnons l’agropyre à épi (Pseudoroegneria spicata), la stipe chevelue (Hesperostipa comata), l’armoise tridentée (Artemisia tridentata) et, dans le sud de la vallée de l’Okanagan, la purshie tridentée (Purshia tridentata). L’espèce s’associe couramment à de nombreuses espèces de mousses et de lichens pour former la croûte biologique qui tapisse le sol des habitats arides autour des plantes vasculaires. On connaît mal les besoins en matière d’habitat et les caractéristiques biologiques précises de l’espèce, tout comme on ignore les répercussions que le changement climatique pourrait avoir sur sa biologie et sa reproduction.
Il existe peu de renseignements sur les capacités de dispersion et de reproduction de l’érythrophylle du Columbia. Par exemple, les sporophytes, qui produisent des spores au début du printemps, sont rarement observés dans l’aire de répartition nord–américaine de l’espèce et n’ont été relevés qu’une fois au Canada. Le manque d’eau tendrait à restreindre la production de gamètes et de sporophytes; il est donc peu probable que la reproduction par spores constitue le principal moyen de dispersion de l’espèce. Sa dispersion s’effectuerait plutôt par fragmentation du sommet des feuilles (COSEPAC, 2004).
Retour à la table des matières - Partie 2
1.5.2 Rôle écologique
En Colombie–Britannique, l’érythrophylle du Columbia est une des nombreuses composantes de la croûte biologique assurant la cohésion du sol et contribuant de façon importante à la santé des écosystèmes arides (Belnap et al., 2001). C’est également une des espèces de fin de succession de la croûte biologique (McIntosh, 2003) et elle n’est commune que dans les milieux où les perturbations sont depuis longtemps limitées.
Retour à la table des matières - Partie 2
1.5.3 Facteurs limitatifs
La petite taille de l’espèce pourrait constituer un facteur limitatif, puisqu’elle peut représenter un désavantage compétitif lorsque l’espèce pousse parmi des plantes vasculaires envahissantes. De plus, en raison du faible nombre d’individus par population, l’espèce est sujette à la disparition locale et vulnérable aux phénomènes stochastiques. Au Canada, l’absence de reproduction sexuée pourrait limiter sa dispersion sur de longues distances.
Retour à la table des matières - Partie 2
1.6.2 Description des menaces
Expansion commerciale (aménagement de vignobles)
L’aménagement d’un vignoble élimine complètement la végétation indigène, y compris l’érythrophylle du Columbia et les autres composantes de la croûte biologique du sol. Or, les vignobles sont particulièrement répandus dans le sud de la vallée de l’Okanagan et leur nombre continue d’augmenter dans la région. Ce facteur a probablement causé la disparition d’une population (COSEPAC, 2004). Des vignobles ont été aménagés par le passé et il est à prévoir qu’il s’en aménagera encore dans l’avenir.
Construction domiciliaire
Le sud de la vallée de l’Okanagan et la région de Kamloops connaissent une croissance démographique, ce qui accroît l’importance de la menace causée par l’expansion urbaine et la construction routière pour les steppes arbustives. L’ensemble ou certaines portions des populations résidentes d’érythrophylle du Columbia pourraient ainsi être détruites. Au moins une population de la partie ouest d’Osoyoos a vu sa taille diminuer en raison de l’expansion urbaine, et d’autres populations du secteur sont menacées par un projet de construction domiciliaire de la Ville d’Osoyoos.
Construction routière
Quatre sites sont menacés par des travaux de construction ou d’entretien des routes. Des routes ont été construites par le passé et il est à prévoir qu’il s’en construira encore dans l’avenir.
Bétail
Parmi les impacts du bétail, particulièrement des bovins, figurent le piétinement, le compactage du sol et l’altération générale de l’habitat. Les dommages causés par le bétail sont courants dans certains sites où pousse l’érythrophylle du Columbia. Dans les grands pâturages, le piétinement par les troupeaux réduit la couverture de croûte biologique du sol. Dans certains secteurs, on a même observé une absence quasi complète de croûte viable. Six des populations (33 %) d’érythrophylle du Columbia de Colombie–Britannique sont susceptibles d’être victimes des dommages causés par le bétail (voir le tableau 1). L’enfouissement de touffes de la mousse sous le fumier, phénomène observé près d’Osoyoos, constitue une menace mineure. L’utilisation de l’habitat de l’érythrophylle du Columbia pour l’élevage du bétail a déjà été observée par le passé et il est à prévoir qu’elle se poursuivra dans l’avenir.
Activités récréatives
Les activités récréatives, particulièrement la randonnée pédestre, mais également l’utilisation de véhicules hors route, représentent une menace pour l’érythrophylle du Columbia. La randonnée pédestre a eu des effets négatifs sur la population d’un site et possiblement sur trois autres populations en causant des dommages à la croûte biologique. Dans l’un des sites, il est possible que les véhicules hors route aient eu un impact négatif sur l’espèce et son habitat. Des activités récréatives ont été pratiquées par le passé, mais à une fréquence faible, et il est à prévoir qu’elles seront encore pratiquées dans certains sites.
Autres menaces potentielles
Bien que les espèces végétales envahissantes faisant compétition à l’érythrophylle du Columbia constituent une menace potentielle, on ne possède aucun renseignement précis à ce sujet. L’habitat en sol sec et hostile que privilégiel’espèce semble restreindre le nombre de plantes exotiques pouvant l’envahir, sauf quand le sol a subi des perturbations telles que le piétinement par le bétail (McIntosh, comm. pers., 2008).
La destruction de la croûte biologique et l’érosion, qui pourraient contribuer à la perte de populations, ont été observées dans 6 sites et ont possiblement entraîné la disparition d’une population (site no 16).
L’aire protégée de Churn Creek, en Colombie–Britannique, compte une population d’érythrophylle du Columbia, mais également une exploitation bovine. Six autres populations ont fait l’objet de relevés depuis le dépôt du rapport de situation du COSEPAC (2004).
On connaît encore mal les caractéristiques biologiques de l’érythrophylle du Columbia.
Les tendances des populations sont inconnues.
On ignore le taux de dispersion de l’espèce.
On ne possède aucun renseignement sur plusieurs des caractéristiques des populations (régime foncier, nombre de populations, etc.).
Les besoins de l’espèce en matière d’habitat (géologie, propriétés du sol, orientation de la pente, etc.) sont encore mal connus.
On ne connaît pas les effets de la compétition des espèces exotiques envahissantes et de la présence du bétail.
La répartition del’érythrophylle du Columbia n’est pas entièrement connue.
Le but de gestion est de préserver les populations connues d’érythrophylle du Columbia de Colombie–Britannique.
Il est impossible de fixer un but de gestion quantitatif pour l’érythrophylle du Columbia, puisqu’on ne possède pas les données démographiques élémentaires pour la plupart des populations et qu’on ignore les tendances des populations. De plus, rien ne laisse croire que l’espèce a déjà été plus répandue que ne l’indiquent les registres actuels. Les premières mesures de gestion viseront à assurer la conservation des populations connues de l’espèce et à éviter que sa situation ne se détériore. Lorsqu’on aura remédié aux lacunes dans les connaissances, il sera possible de préciser le but.
Entreprendre la protection[2] de l’habitat des populations existantes d’ici 2016.
Atténuer les menaces associées à l’aménagement résidentiel et commercial, à la construction de routes, à la présence de bétail et aux activités récréatives, ainsi que les menaces potentielles associées aux espèces envahissantes et à l’érosion, d’ici 2016.
Confirmer la présence de toutes les populations connues d’érythrophylle du Columbia de Colombie–Britannique d’ici 2014.
Sensibiliser le public à l’existence et à la valeur de conservation de l’érythrophylle du Columbia d’ici 2016.
Combler les lacunes dans les connaissances (tendances des populations, impact des menaces potentielles ou nouvelles, précisions sur les besoins en matière d’habitat et les caractéristiques biologiques de l’espèce, répartition de l’espèce, etc.) d’ici 2016.
Objectif 1 : D’ici 2016, au moins quatre accords (plan de gestion pour chaque site) ont été passés avec des gestionnaires de terrains municipaux, de terres de la Couronne, de terrains appartenant au Ministry of Transportation and Infrastructure et d’aires protégées, et des pratiques exemplaires ou des plans de gestion adaptés aux sites ont été établis.
Objectif 2 : D’ici 2014, le suivi de l’impact des menaces qui pèsent sur les populations a été effectué et la taille des populations a fait l’objet d’un suivi dans au moins 6 sites (terrains municipaux, terres de la Couronne, terrains appartenant au Ministry of Transportation and Infrastructure ou aires protégées), et, d’ici 2016, ces menaces ont été atténuées (la taille des populations est demeurée stable ou a augmenté).
Objectif 3 : D’ici 2014, des relevés permettant de confirmer les estimations quant à la présence de l’espèce et au nombre de populations existantes ont été effectués dans chacun des 17 sites.
Objectif 4 : D’ici 2016, au moins 6 propriétaires ou gestionnaires fonciers ont été contactés et ont reçu des documents d’information et de sensibilisation portant sur l’érythrophylle du Columbia.
Objectif 5 : D’ici 2016, les populations ont fait l’objet d’un suivi tous les deux ans dans un minimum de 6 sites (terrains municipaux, terres de la Couronne, terrains appartenant au Ministry of Transportation and Infrastructure ou aires protégées), et ce suivi a révélé que la taille des populations est demeurée stable ou a augmenté.
Les mesures visant à protéger l’habitat de l’érythrophylle du Columbia permettront également de protéger d’autres plantes et animaux, notamment les nombreuses espèces de mousses et de lichens qui cohabitent avec l’espèce dans la croûte biologique des habitats arides.
Il est important de sensibiliser le public et les gestionnaires fonciers au sujet de l’érythrophylle du Columbia et de faire en sorte qu’ils soient partie prenante des efforts de conservation. Des programmes de communication destinés aux propriétaires qui proposent des mesures de protection et de gestion (voir le tableau 3) pourraient notamment être utiles à cette fin. Les responsables du Programme de conservation du sud de l’Okanagan et de la vallée de Similkameen (South Okanagan Similkameen Conservation Program) pourraient collaborer avec les propriétaires fonciers. La Direction générale des parcs et des aires protégées (Parks and Protected Areas Branch) du Ministry of Environment de la Colombie–Britannique est responsable de l’aire protégée de Churn Creek et donc de son administration conformément aux plans de gestion des parcs. Le Ministry of Transportation and Infrastructure est responsables des terres où se trouve le site no 2, au nord–ouest d’Osoyoos.
B.C. Conservation Data Centre. 2010. BC Species and Ecosystems Explorer (en anglais seulement). Ministry of Environment de la Colombie–Britannique, Victoria (Colombie–Britannique), disponible à l’adresse : (consulté le 12 février 2010; en anglais seulement).
Belnap, J., J.H. Kaltenecker, R. Rosentreter, J. Williams, S. Leonard et D. Eldridge. 2001. Biological soil crusts: ecology and management, U.S. Department of the Interior, Bureau of Land Management, Tech. Ref. 1730–2.
Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). 2004. Évaluation et rapport de situation du COSEPAC sur l’érythrophylle du Columbia (Bryoerythrophyllum columbianum) au Canada, Ottawa (Ontario).
McIntosh, T.T. 1986. The bryophytes of the semi–arid steppe of south–central British Columbia, thèse de doctorat, Université de Colombie–Britannique, Vancouver (Colombie–Britannique).
McIntosh, T.T. 2003. Biological soil crusts of the Hanford Reach National Monument (en anglais seulement), pages 23–42 in Biodiversity studies of the Hanford Site, Final report: 2002–2003, The Nature Conservancy of Washington.
Ministry of Environment. 2010. Conservation framework (en anglais seulement), Ministry of Environment de la Colombie–Britannique, Victoria (Colombie–Britannique), disponible à l’adresse : (consulté le 12 février 2010; en anglais seulement).
NatureServe. 2009. NatureServe explorer: an online encyclopedia of life [application Web] (en anglais seulement), version 7.1, NatureServe, Arlington (Virginie), (consulté le 12 février 2010; en anglais seulement).
Zander, R.H. 2007. Bryoerythrophyllum, pages 565–569 in Flora of North America Editorial Committee, eds., Flora of North America north of Mexico, Vol. 27, Bryophytes: Mosses, part 1, Oxford Univ. Press, New York (New York).
Communications personnelles
Terry McIntosh, Ph.D., botaniste, Vancouver (Colombie–Britannique).
1 Avant l'entrée en vigueur de la LEP, aucune donnée nécessaire à la mise sur pied de mesures de conservation n'était recueillie au cours des relevés bryologiques; seules les données relatives aux lieux de récolte et à la répartition étaient enregistrées.
2 La protection peut être réalisée au moyen de divers mécanismes, y compris les accords volontaires d'intendance, les conventions de conservation, la vente de terres privées par des propriétaires consentants, les désignations relatives à l'utilisation des terres et la désignation d'aires protégées.
Détails de la page
- Date de modification :