Gomphe de Laura (Stylurus laurae) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2010

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Gomphe de Laura Stylurus laurae

Photographe d’une femelle adulte de gomphe de Laura (Stylurus laurae).

En voie de disparition – 2010

COSEPAC– Comité sur la situation des espèces en péril au Canada

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2010. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur sur la gomphe de Laura (Stylurus laurae) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xi + 37 p.

Note de production :
Le COSEPAC aimerait remercier Allan G. Harris et Robert F. Foster d’avoir rédigé le rapport sur le gomphe de Laura (Stylurus laurae) au Canada en vertu d’un contrat passé avec Environnement Canada. Paul Catling, coprésident du sous-comité des spécialistes des arthropodes du COSEPAC, a supervisé le présent rapport et en a fait la révision.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819–953–3215
Téléc. : 819–994–3684
Courriel
Site Web

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the the Laura's Clubtail Styluruslaurae in Canada.

Illustration/photo de la couverture :
Gomphe de Laura -- photo par Linda Gilbert.

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2010.
No de catalogue CW69–14/596–2010F–PDF
ISBN978–1–100–94753–2

COSEPAC - Sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – Avril 2010

Nom commun
Gomphe de Laura

Nom scientifique
Stylurus laurae

Statut
En voie de disparition

Justification de la désignation
Cette libellule attrayante de l’est de l’Amérique du Nord n’est connue qu’à deux localités dans le sud-ouest de l’Ontario, dans des ruisseaux sableux à cours exceptionnellement rapide. L’espèce a une très petite aire de répartition au Canada, et des preuves indiquent que son habitat connaît un déclin continu.

Répartition
Ontario

Historique du statut
Espèce désignée « en voie de disparition » en avril 2010.

COSEPAC - Résumé

Gomphe de Laura Stylurus laurae

Information sur l'espèce

Le gomphe de Laura (Stylurus laurae) appartient à la famille des Gomphidés et à l’ordre des Odonates, qui inclut les libellules et les demoiselles. Au sein du genre Stylurus, le gomphe de Laura est une espèce de taille relativement grande (longueur totale : de 60 à 64 mm). La partie avant du thorax est marquée de deux bandes divergentes pâles qui n’atteignent pas le collier. Le collier est interrompu par une ligne foncée. L’abdomen est foncé sur les côtés, avec une étroite bande médiodorsale jaune fragmentée à l’extrémité de l’abdomen, qui est modérément dilaté chez les mâles, plus faiblement chez les femelles.

Répartition

L’aire de répartition du gomphe de Laura comprend l’Ontario et 17 États de l’est des États-Unis. La zone d’occurrence maximale mondiale s’élève à environ 1,5 million de km². Au Canada, le gomphe de Laura se rencontre uniquement dans les ruisseaux Big et Big Otter, dans le sud de l’Ontario. L’espèce a été observée pour la première fois au Canada en 1999. La zone d’occurrence maximale de l’espèce au Canada est évaluée à 256 km², mais celle-ci occupe une zone inférieure à 22 km² (grille de 1 km × 1 km) ou à 60 km² (grille de 2 km × 2 km).

Habitat

Les ruisseaux petits à moyens non pollués à fond sableux ou limoneux constituent l’habitat larvaire typique. Une végétation arborée et arbustive surplombante est habituellement présente. Les adultes se dispersent vers la forêt riveraine avoisinante après l’émergence et se perchent habituellement en se suspendant à la végétation, entre 0,5 et 6 m au-dessus de l’eau. Les mâles sont rarement observés et passent apparemment la majeure partie de leur temps au niveau de la cime des arbres. À la fin des années 1800, l’exploitation forestière et la conversion des forêts en terres agricoles a provoqué une importante érosion des sols, mais la mise en place de programmes de reboisement au début des années 1900 a permis de restaurer le couvert forestier jusqu’aux niveaux actuels. Si la qualité de l’habitat terrestre semble s’être améliorée, celle de l’habitat aquatique semble s’être dégradée sous l’effet de l’augmentation de la pollution par les chlorures, les nitrates et le phosphore, elle-même aggravée par l’effet de concentration résultant du prélèvement continu de l’eau à des fins d’irrigation. À l’échelle du bassin hydrographique, le prélèvement d’eau à des fins d’irrigation et à d’autres fins peut réduire considérablement le débit des deux ruisseaux, en particulier durant les étés secs, et ainsi causer une augmentation de la demande en oxygène et une réduction de l’habitat. Les barrages érigés dans les bassins des ruisseaux Big et Big Otter ont probablement déjà causé une perte d’habitat de rapides dans les réservoirs, une hausse de la température de l’eau et une modification des régimes d’érosion et de sédimentation.

Biologie

Les adultes volent entre le milieu de juillet et le milieu d’août en Ontario. Le comportement d’accouplement de l’espèce n’a pas été décrit. Les larves passent l’essentiel de leur temps enfouies immédiatement sous la surface des sédiments, laissant dépasser l’extrémité de leur abdomen au-dessus des sédiments pour respirer.

La durée de la vie larvaire est inconnue, mais elle s’élève probablement à au moins deux ans. Avant la mue ultime, les larves gagnent les rives sableuses. Les adultes fraîchement émergés s’éloignent des environs immédiats du ruisseau pour échapper aux prédateurs jusqu’à ce que leur exosquelette durcisse et leur permette de voler rapidement.

Les adultes sont probablement des prédateurs généralistes et opportunistes et s’alimentent de petits insectes volants. Les larves chassent à l’affût, cachées dans les sédiments, et capturent leurs proies à l’aide de leur labium préhensile.

Les prédateurs des adultes incluent les oiseaux, les grenouilles et les libellules de plus grande taille. Les larves sont la proie des oiseaux aquatiques, des poissons, des tortues, des larves d’espèces de libellules de plus grande taille et d’autres insectes prédateurs.

Taille et tendances des populations

Le gomphe de Laura a été observé pour la première fois au Canada en 1999, et il ne se rencontre qu’à deux localités. Aucune estimation précise de la taille de la population n’est disponible. Les tendances de la population sont également inconnues.

Menaces et facteurs limitatifs

La principale menace qui pèse sur le gomphe de Laura est la dégradation de l’habitat aquatique causée par la pollution, le prélèvement d’eau à des fins d’irrigation et les espèces envahissantes (en particulier le gobie à taches noires). La mortalité accidentelle résultant de collisions avec des véhicules et la retenue des eaux courantes par des barrages sont des menaces potentielles pour l’espèce aux deux localités canadiennes.

Importance de l’espèce

Le gomphe de Laura est si peu commun et passe si facilement inaperçu dans une bonne partie de son aire de répartition qu’il est inconnu de la majorité des gens. Toutefois, de façon générale, la popularité des libellules augmente de plus en plus, comme en témoigne le nombre croissant de guides de terrain et d’activités organisées de dénombrement des libellules. La présence du gomphe de Laura est également indicatrice d’une eau de bonne qualité.

Protection actuelle, statuts et classifications

À l’échelle mondiale, le gomphe de Laura est actuellement classé apparemment non en péril (apparently secure). Il est classé gravement en péril (critically imperilled) au Canada et apparemment non en péril aux États-Unis, mais les lois portant sur les espèces en péril des deux pays ne lui confèrent aucune protection. À l’échelle infranationale (État ou province), il est classé gravement en péril en Ontario et, dans 8 des 17 États où il se trouve, son classement varie de gravement en péril à vulnérable (vulnerable). Aucun des 2 sites connus au Canada ne se trouve dans un parc provincial ou fédéral. Au Canada, les milieux riverains sont protégés à titre d’habitat du poisson en vertu de la Loi sur les pêches du Canada.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2010)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.

Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

En voie de disparition (VD)*
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Préoccupante (P)**
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Non en péril (NEP) ***
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI) ****
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.
** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000. Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
*** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
**** Catégorie « DSIDD» (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI)révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Rapport de situation du COSEPAC sur Gomphe de Laura Stylurus laurae au Canada – 2010

Information sur l'espèce

Nom et classification

Le Stylurus laurae (Williamson), ou gomphe de Laura (Laura's Clubtail), appartient à la famille des Gomphidés et à l’ordre des Odonates, qui inclut les libellules et les demoiselles. Stylurus était autrefois considéré comme un sous-genre du genre Gomphus, mais il est maintenant reconnu universellement comme un genre distinct(Needham et al., 2000). L’espèce a été décrite par Williamson (1932). Les larves ont été décrites pour la première fois par Louton (1982). Le S. laurae est très semblable au S. notatus, mais il est peut-être plus étroitement apparenté aux S. amnicola et S. ivae(Williamson, 1932). Aucune sous-espèce n’est reconnue, et l’espèce est considérée comme un taxon distinct.

Cette espèce a été nommée (nom scientifique et noms français et anglais qui en sont dérivés) en l’honneur de Laura Ditzler, membre de l’expédition de collecte de Williamson en 1931 (Williamson, 1932).

Description morphologique

Au sein du genre Stylurus, le S. laurae est une espèce de taille relativement grande (longueur totale : de 60 à 64 mm; longueur de l’aile postérieure : de 36 à 42 mm) (Needham et al., 2000). La face est brun foncé, avec une marque foncée en forme de croix, et les yeux sont verts. Les pattes sont brun foncé à noires, avec des marques longitudinales pâles. Les bandes thoraciques latérales sont vert pâle chez les mâles, jaunes chez les femelles. La partie avant du thorax est marquée de deux bandes divergentes pâles qui n’atteignent pas le collier. Le collier est interrompu par une ligne foncée. L’abdomen est foncé sur les côtés, avec une étroite bande médiodorsale jaune fragmentée en traits sur les 8e et 9esegments. Les 7e et 8e segments abdominaux sont ornés de taches latérales jaunes à rouille. L’extrémité de l’abdomen est modérément dilatée chez les mâles, plus faiblement chez les femelles. (Dunkle, 2000; Needham et al., 2000; Williamson, 1932).

Chez le mâle, l’hameçon postérieur de l’organe copulateur accessoire est pourvu d’une épaule proéminente. Le crochet apical est relativement court et mince. La plaque subgénitale de la femelle est plus courte que le 10e sternite abdominal (Needham et al., 2000).

En comparaison, chez le S. amnicola (gomphe riverin), qui fréquente le même habitat que le S. laurae en Ontario, le collier est ininterrompu et le thorax est orné d’une bande médiodorsale pâle. L’aile postérieure est plus longue chez le S. laurae (de 36 à 42 mm) que chez le S. amnicola (de 29 à 33 mm). En Ontario, le S. laurae a les ailes enfumées, tandis que le S. amnicola a les ailes claires (Catling et Catling, 1999).

Les larves des espèces du genre Stylurus se distinguent de celles de la plupart des autres espèces de Gomphidés par l’absence de crochets fouisseurs sur les tibias. À maturité, les larves du S. laurae mesurent environ 35 mm de longueur et sont distinctement marbrées de brun (Louton, 1982). L’abdomen est aminci régulièrement dans sa portion postérieure, et le 9e segment est environ 1,3 fois aussi long que la face dorsale du segment 8. La ligule (bord antérieur du prémentum) est droite à légèrement convexe chez le S. laurae, alors qu’elle est fortement courbée chez le S. amnicola (Brightet O'Brien, 1999; Catling, 2000).

Figure 1. Stylurus laurae, femelle adulte (Ohio) (Photo : Linda Gilbert).

Photographe d’une femelle adulte de gomphe de Laura.

Figure 2. Stylurus laurae, adulte ténéral et exuvie (Big Creek, Ontario, 2008).

Photographie d’un gomphe de Laura ténéral et exuvie.

Description génétique

Aucune étude génétique ou étude de la dispersion permettant de préciser la structure des populations du S. laurae au niveau infraspécifique n’a été réalisée. Les localités canadiennes connues sont séparées par le lac Érié des populations connues les plus rapprochées aux États-Unis et sont probablement isolées génétiquement de ces dernières.

Unité désignable

Aucune sous-espèce n’est reconnue chez cette espèce. Les 2 ruisseaux qui constituent l’aire de répartition du S. laurae au Canada se trouvent à 23 km l’un de l’autre et les localités canadiennes représentent 1 seule unité désignable.

Répartition

Aire de répartition mondiale

Le S. laurae se rencontre en Ontario et dans 17 États aux États-Unis (Figure 3). À l’échelle mondiale, la zone d’occurrence maximale s’élève à environ 1,5 million de km². Le S. laurae atteint probablement son abondance maximale dans le centre-sud des États-Unis, en particulier à l’est des Appalaches en Virginie, en Caroline du Nord et au Tennessee. À l’ouest des Appalaches, il se rencontre depuis la Panhandle de Floride jusque dans l’est du Texas et, vers le nord, jusqu’au Michigan et dans le sud de l’Ontario (Figure 3). De nouvelles populations ont été découvertes au Texas, au Mississippi et en Ontario au cours des 10 dernières années, et l’espèce est peut-être beaucoup plus commune que ce que laissent croire les données disponibles en Alabama et dans d’autres régions du sud des États-Unis (R.S. Krotzer, comm. pers., 2008). Les occurrences du sud du Michigan, du nord-est de l’Ohio et de l’Ontario représentent apparemment des populations isolées du reste de l’aire de répartition plus continue, qui s’étend vers le nord jusque dans le sud de l‘Ohio. La population de l’Ontario se trouve à 120 km de la population la plus rapprochée établie de l’autre côté du lac Érié, dans le nord-est de l’Ohio.

Aire de répartition canadienne

L’aire de répartition canadienne connue du S. laurae se limite aux ruisseaux Big et Big Otter, dans le sud de l’Ontario (figure 4). L’espèce a été découverte au Canada en 1999, au ruisseau Big Otter (Catling et Catling, 1999). Catling et d’autres chercheurs ont par la suite trouvé des adultes et des larves au ruisseau Big, en 2002 et en 2004. Des recherches effectuées en 2008 dans huit autres ruisseaux de la région pour trouver d’autres localités se sont révélées infructueuses (Harris et Foster, 2009).

L’aire de répartition canadienne est comprise dans l’écorégion des basses terres du lac Érié de l’écozone des plaines à forêts mixtes (Environnement Canada, 2009). Cette écorégion présente l’un des climats les plus chauds au pays, avec une température annuelle moyenne de 8 °C, des étés humides et chauds à très chauds et des hivers doux et neigeux. Les sols sont principalement des dépôts lacustres et des dépôts de délavage profonds. L’écorégion comprend la région de la forêt carolinienne, qui abrite de nombreuses espèces y atteignant la limite nord de leur aire de répartition. Le paysage était autrefois dominé par la forêt décidue, mais il a été en grande partie déboisé pour l’agriculture au début des années 1800. Les ruisseaux Big et Big Otter coulent dans la plaine sableuse de Norfolk, dépôt de delta glaciaire profond de sable fin (Chapman et Putnam, 1966).

Les zones d’occurrence des ruisseaux Big et Big Otter s’étendent le long de ces ruisseaux sur des distances d’environ 11 km et 24 km, respectivement. Ces 2 zones sont séparées par une distance d’environ 23 km et sont de ce fait traitées comme 2 zones d’occurrence (une distance de 10 km étant considérée comme l’écart minimal pour les occurrences d’odonates riverains; NatureServe, 2009) et 2 localités distinctes. N’importe laquelle des principales menaces qui pèsent sur l’espèce pourrait affecter la totalité de la superficie occupée à chaque localité. Le chenal des ruisseaux est relativement uniforme et consiste en des eaux relativement turbides qui coulent lentement en formant des méandres dans des dépôts sableux non interrompus par des rapides ou des chutes.

La superficie de la zone d’occurrence maximale au Canada s’élève à 256 km². L’indice maximal de la zone d’occupation (IZO) est de 22 km² (grille de 1 km × 1 km) ou 60 km² (grille de 2 km × 2 km). L’aire de répartition canadienne représente environ 0,01 % de l’aire de répartition mondiale.

Figure 3. Aire de répartition du Stylurus laurae en Amérique du Nord (d’après Donnelly, 2004).

Carte de l’aire de répartition du gomphe de Laura en Amérique du Nord.

Figure 4. Aire de répartition du Stylurus laurae au Canada.

Carte de l’aire de répartition du gomphe de Laura au Canada.

Habitat

Besoins en matière d’habitat

Les ruisseaux petits à moyens à fond sableux ou limoneux parfois parsemé de pierres constituent l’habitat larvaire typique (Brightet O'Brien, 1999; J.J. Daigle, comm. pers., 2008; T.W. Donnelly, comm. pers., 2009; R.C. Glotzhober, comm. pers., 2009; Louton, 1982; NatureServe, 2009). Une végétation arborée et arbustive surplombante est habituellement présente (J.J. Daigle, comm. pers., 2009; Williamson, 1932).

Les ruisseaux abritant le S. laurae sont généralement non pollués (Bright et O'Brien, 1999), et leurs eaux varient de claires (J.J. Daigle, comm. pers., 2008) à teintées par des matières organiques dissoutes (Louton, 1982) à modérément turbides (Harris et Foster, 2009). Le S. laurae est considéré comme très sensible aux changements qui se produisent dans le bassin de drainage avoisinant (J.J. Daigle, comm. pers., 2008).

Le débit annuel moyen des ruisseaux Big et Big Otter s’établit entre 6,6 et 9,2 m³/s, respectivement (figure 5, Tableau 1). Le chenal des deux ruisseaux comporte une série de bassins plus profonds séparés par des barres de sable et mesure de 4 à 12 mde largeur et de 0,3 à 3 m de profondeur (généralement moins de 1 m). Les eaux des deux ruisseaux sont relativement turbides (Tableau 1). Les deux ruisseaux sont alimentés principalement par des eaux souterraines à cause de la vitesse de percolation élevée des sols sableux dans le bassin hydrographique (Lake Erie Source Protection Region Technical Team, 2008). Des données sur quelques paramètres de la qualité de l’eau sont présentées au tableau 1 et précisées à la section « Tendances en matière d’habitat ». On ne dispose toutefois d’aucune donnée détaillée sur le sujet.

La forêt riveraine procure un couvert aux individus ténéraux et aux adultes, qui s’éloignent du ruisseau après l’émergence (Rosche et al., 2008). Les adultes se perchent habituellement en se suspendant à la végétation, entre 0,5 et 6 m au-dessus de l’eau (Catling et Catling, 1999; Williamson, 1932). Les mâles sont rarement observés et passent apparemment la majeure partie de leur temps au niveau de la cime des arbres (Rosche et al., 2008). Dans certains ruisseaux des États-Unis, les adultes préfèrent se percher à l’amont des rapides (Williamson, 1932).

Comme chez la plupart des espèces de Gomphidés, les larves du S. laurae vivent enfouies à quelques centimètres de profondeur dans les sédiments (Corbet, 1999). Des larves ont été obtenues par tamisage d’échantillons de sédiments superficiels recueillis dans des sections des ruisseaux Big Otter et Big recouvertes de 20 à 40 cmd’eau, depuis la rive jusqu’à près du milieu du chenal (Harris et Foster, 2009). Aux 2 localités ontariennes, des exuvies ont été trouvées sur les rives sableuses et des nattes racinaires exposées, à moins de 1 mdu ruisseau, et occasionnellement sur des billes flottant sur l’eau (Harris et Foster, 2009). En Ohio, des exuvies ont été trouvées sur la végétation émergente (Sparganium sp.) et sur des branches d’arbustes et d’arbres dont l’extrémité trempait dans l’eau (L. Gilbert, comm. pers., 2009).

Figure 5. Débit annuel moyen des ruisseaux Big, Big Otter et Venison (données tirées des Relevés hydrologiques du Canada, 2009).

Diagramme montrant le débit annuel moyen des ruisseaux Big, Big Otter et Venison.
Tableau 1. Valeurs annuelles moyennes de quelques paramètres de la qualité de l’eau et du débit et superficie des bassins hydrographiques des ruisseaux Big, Big Otter et Venison (données tirées des Relevés hydrologiques du Canada, 2009 et du ministère de l'Environnement de l'Ontario, 2009).
Ruisseau Oxygène dissous
(mg/l)
Débit annuel moyen
(m³/s)
Superficie du bassin hydrographique
(km²)
pH Turbidité
(unités formazine)
Chlorures
(mg/l)
Big 7,3 6,63 750 8,3 18,4 23,6
Big Otter 12,3 9,24 712 8,4 49,9 30,2
Venison 12,0 1,13   8,3 9,6 13,8

Figure 6. Habitat du Stylurus lauraeau ruisseau Big Otter, juillet 2008.

Photographie de l’habitat du gomphe de Laura au ruisseau Big Otter.
Photographie de l’habitat du gomphe de Laura au ruisseau Big Otter.

Tendances en matière d’habitat

En comparaison de nombreux autres ruisseaux qui coulent dans le sud de l’Ontario, les ruisseaux Big et Big Otter sont relativement intacts. Les forêts et les terres agricoles couvrent environ 20 % et 78 % de la région de la plaine sableuse de Norfolk, respectivement (Lake Erie Source Protection Region Technical Team, 2008). En comparaison, seulement 5 % du territoire du sud-ouest de l’Ontario est boisé (McLachlan et Bazely, 2003). Les rives des ruisseaux sont en bonne partie boisées et n’ont pas été altérées par des travaux de canalisation ou l’installation de murs en béton ou d’enrochements (blocs rocheux placés sur les rives d’un cours d’eau pour prévenir l’érosion). Aucun des deux bassins n’a subi un développement urbain ou industriel important. Même si les fonds constitués de sable très fin rendent les eaux relativement turbides, les niveaux d’érosion et de sédimentation y sont probablement comparables de façon générale aux niveaux naturels.

À la fin des années 1800, l’exploitation forestière et le défrichage pour l’agriculture a entraîné une importante érosion des sols de sable fin de la plaine sableuse de Norfolk (Chapman et Putnam, 1966). Les impacts de ce phénomène sur l’habitat aquatique des ruisseaux Big et Big Otter Creek et d’autres cours d’eau sont inconnus, mais la hausse des températures provoquée par le déboisement et la sédimentation ont peut-être eu des effets sur les populations du S. laurae. Au début des années 1900, la mise en place de programmes de reboisement a permis de restaurer le couvert forestier jusqu’aux niveaux actuels.

Depuis le milieu des années 1800, des barrages ont été construits en travers de nombreux cours d’eau du sud de l’Ontario à des fins récréatives ou pour alimenter des moulins ou des centrales hydroélectriques. Les répercussions possibles de ces barrages sur l’habitat du S. laurae incluent la perte d’habitat de rapides due à la création de réservoirs, le réchauffement de l’eau (l’eau souterraine alimentant les ruisseaux étant retenue dans les réservoirs) et l’accumulation de sédiments normalement évacués par les crues printanières. Des réservoirs ont été créés sur le ruisseau Big Otter en amont de Tillsonburg, à Norwich et à Otterville. Un barrage a été construit et un réservoir a été créé sur la ruisseau Big à Teeterville (en amont de Delhi), et des barrages ont été érigés sur deux de ses affluents, les ruisseaux North et South. Le ruisseau Deer, important affluent du ruisseau Big, comporte également un réservoir. Les barrages sont exploités à des fins récréatives, d’approvisionnement en eau et de régulation des niveaux d’eau et des débits (Lake Erie Source Protection Region Technical Team, 2008). Les régimes d’écoulement témoignent de l’incidence des réservoirs, les débits de pointe de crue printanière y étant relativement plus faibles que dans les cours d’eau non régulés (Figure 5).

Les niveaux d’eau de nombreux affluents sont également régulés à des fins d’approvisionnement en eau pour l’irrigation. À l’échelle du bassin hydrographique, l’irrigation et d’autres utilisations de l’eau peuvent réduire de façon significative les débits des deux ruisseaux, en particulier durant les étés secs (Lake Erie Source Protection Region Technical Team, 2008). La figure 5 démontre une tendance à la baisse des niveaux d’eau dans le ruisseau Big Otter, près de Calton (la localité la plus près où les données sur les plus grandes concentrations de libellules ont été enregistrées). En plus des températures à la hausse et des sécheresses, on prévoit que le débit continuera à diminuer davantage. Ces prélèvements d’eau peuvent entraîner une réduction substantielle de la quantité d’habitat disponible et une dégradation de la qualité de l’habitat occasionnée par la concentration des polluants et une prédation accrue.

Même si les bassins des ruisseaux Big et Big Otter ont été peu touchés par le développement urbain, il est possible que la dégradation de la qualité de l’eau ait des effets sur les larves du S. laurae. Les concentrations de nitrates et de phosphore dans les deux bassins dépassent régulièrement les seuils prévus dans les Recommandations pour la qualité des eaux au Canada ou les Objectifs provinciaux de qualité de l’eau et constituent les principaux enjeux liés à la surcharge d’éléments nutritifs dans les bassins (Lake Erie Source Protection Region Technical Team, 2008). Les concentrations de nitrates sont élevées dans les tronçons supérieurs du ruisseau Big, mais elles diminuent en aval sous l’effet de dilution créé par l’apport des eaux des affluents (Lake Erie Source Protection Region Technical Team, 2008). Les fortes concentrations de phosphore et de nitrates sont probablement liées à la pratique de l’agriculture intensive et à l’épandage d’engrais dans les bassins hydrographiques. L’installation de traitement des eaux usées de Delhi est une autre source potentielle de quantités excessives d’éléments nutritifs. Les concentrations de chlorures provenant de l’épandage de sel de voirie, des effluents des installations de traitement des eaux usées et d’autres sources anthropiques sont en hausse à la plupart des sites dans la plaine sableuse de Norfolk et de façon générale dans les cours d’eau du sud de l’Ontario (Lake Erie Source Protection Region Technical Team, 2008; Todd et Kaltnecker, 2004). Les concentrations de chlorures les plus élevées sont observées dans le cours supérieur du ruisseau Big. Même si les concentrations de chlorures dans les ruisseaux Big et Big Otter sont encore relativement faibles en comparaison des recommandations d’Environnement Canada, le fait qu’elles augmentent est préoccupant (Lake Erie Source Protection Region Technical Team, 2008).

Les larves de libellules sont sensibles à la quantité d’oxygène dissous dans l’eau (Corbet, 1999). Les concentrations d’oxygène dissous dans les ruisseaux Big et Big Otter et dans d’autres ruisseaux coulant dans la plaine sableuse de Norfolk chutent rarement en bas de 6 mg par litre, valeur supérieure au seuil de 4 mg par litre établi pour les espèces d’eau froide, et de façon générale considérée comme adéquate pour les espèces aquatiques (Lake Erie Source Protection Region Technical Team, 2008). Au début de juillet 2008, les concentrations d’oxygène dissous oscillaient entre 7,7 et 8,5 mg par litre dans le ruisseau Big, et entre 8,0 et 9,5 mg par litre dans le ruisseau Big Otter (Alan Dextrase, comm. pers., 2009). Les concentrations semblent atteindre leur niveau plancher tôt le matin et augmentent progressivement au cours de la journée grâce à l’apport d’oxygène produit par la photosynthèse. Toutefois, l’intervalle des fluctuations des concentrations diurnes d’oxygène dissous disponible est inconnu (Lake Erie Source Protection Region Technical Team, 2008).

En bref, l’augmentation de la pollution et le prélèvement continu d’eau semblent contribuer au déclin de l’habitat.

Figure 7. Hydrogrammes des ruisseaux Venison, Big et Big Otter (données tirées des Relevés hydrologiques du Canada, 2009). Courbes en pointillé = intervalles de confiance à 66 %. Les graphiques sont basés sur une moyenne de données effectuée pour un mois.

Diagramme un de quatre panneaux présentant les hydrogrammes des ruisseaux Venison, Big et Big Otter.
Diagramme deux de quatre panneaux présentant les hydrogrammes des ruisseaux Venison, Big et Big Otter.
Diagramme trois de quatre panneaux présentant les hydrogrammes des ruisseaux Venison, Big et Big Otter.
Diagramme quatre de quatre panneaux présentant les hydrogrammes des ruisseaux Venison, Big et Big Otter.

Protection et propriété

La plupart (plus de 75 %) des terres bordant les ruisseaux Big et Big Otter et comprises dans les bassins de ces 2 ruisseaux sont privées. À l’échelle des 2 bassins, environ 4 700 ha, dont presque 3 845 ha boisés, appartiennent à l’Office de la protection de la nature de la région de pointe Long et sont gérés par ce dernier (Long Point Region Conservation Authority, 2009). L’Office de la protection de la nature de la région de pointe Long surveille la qualité de l’eau et les espèces envahissantes et s’emploie à assurer la protection des milieux aquatiques, en collaboration avec les municipalités et les propriétaires fonciers de la région.

Biologie

La biologie du S. laurae demeure méconnue à bien des égards. Une bonne partie des renseignements fournis dans la présente section sont fondés sur les descriptions d’autres espèces riveraines de Gomphidés publiées par Walker (1958). Les renseignements additionnels sur le comportement et l’écologie de l’espèce sont tirés de Corbet (1999).

Cycle vital et reproduction

Les libellules mènent une existence aquatique durant leur vie larvaire et une existence terrestre durant leur vie adulte. Chez le S. laurae, les adultes volent entre le milieu de juillet et le milieu d’août en Ontario et en Ohio (Rosche et al., 2008), et entre le début de juillet et le début d’octobre en Géorgie (Mauffray et Beaton, 2005). Les mâles arrivent aux ruisseaux au milieu de la matinée, mais ils sont le plus actifs en soirée (Dunkle, 2000).

Avant l’accouplement, le mâle transfère son spermatophore de l’extrémité de son abdomen à son organe copulateur accessoire, qui se trouve sous le deuxième segment abdominal. Les Gomphidés mâles patrouillent une section de ruisseau jusqu’à ce qu’ils rencontrent une femelle. Le vol nuptial du S. laurae, s’il existe, n’a jamais été décrit. Après avoir agrippé la femelle par le thorax à l’aide de ses pattes, le mâle la saisit derrière la tête à l’aide de ses appendices anaux. Pendant que le couple vole en tandem, la femelle fléchit son abdomen vers l’avant pour rejoindre avec son ovipositeur l’organe copulateur accessoire du mâle et récupérer le spermatophore du mâle. Le comportement de ponte du S. laurae n’a apparemment jamais été décrit. En moyenne, les libellules femelles pondent entre 200 et 300 œufs, mais une femelle de Gomphus externus en a pondu plus de 5 000 (Walker, 1953).

Il s’écoule probablement au moins 5 jours entre la ponte et l’éclosion, mais peut-être jusqu’à 1 mois ou plus (Walker, 1953; Corbet, 1999). Les œufs et les larves néonates sont probablement transportés par le courant jusqu’aux bassins. Les larves passent l’essentiel de leur temps enfouies immédiatement sous la surface des sédiments, au fond des bassins, laissant dépasser l’extrémité de leur abdomen au-dessus des sédiments pour respirer.

Chez le S. laurae, la durée d’une génération est probablement de 2 à 4 ans. La durée de la vie larvaire est inconnue, mais elle s’élève probablement à au moins 2 ans (T.W. Donnelly, comm. pers., 2009). D’autres espèces de Gomphidés vivant sous des latitudes tempérées en Europe mettent au moins 3 à 4 ans à atteindre l’âge adulte (Walker, 1953; Corbet et al., 1960). Le développement larvaire est peut-être bouclé plus rapidement si la nourriture est abondante. Les adultes se reproduisent normalement dans les quelques semaines qui suivent leur émergence et meurent au début de l’automne.

Avant la mue ultime, les larves gagnent la rive du ruisseau ou la végétation poussant près du bord du ruisseau. Les adultes fraîchement émergés (ténéraux) s’éloignent apparemment du ruisseau pour échapper aux prédateurs jusqu’à ce que leur exosquelette durcisse et que leur vol devienne puissant. Après s’être nourris pendant un certain temps (généralement pendant une semaine ou plus chez d’autres espèces de libellules), les mâles retournent vers le ruisseau pour établir leur territoire (Walker, 1953). Les S. laurae mâles sont rarement capturés (Rosch et al., 2008), ce qui donne à croire qu’ils passent la majeure partie de leur temps au niveau de la cime des arbres et consacrent relativement peu de temps à patrouiller les ruisseaux.

À l’âge adulte, le S. laurae est probablement un prédateur généraliste opportuniste qui s’alimente de petits insectes volants. Les adultes semblent se nourrir principalement au niveau de la cime des arbres, où ils passent l’essentiel de leur temps (Rosche et al., 2008). Les larves chassent à l’affût, cachées dans les sédiments, et capturent leurs proies à l’aide de leur labium préhensile (Walker, 1953). Les jeunes larves de Gomphidés se nourrissent de très petites proies (p. ex. ciliés et rotifères). La taille des proies augmente proportionnellement à celle des larves. Les larves de plus grande taille se nourrissent de macroinvertébrés, de petits poissons et de têtards.

Prédation

Les prédateurs des adultes incluent les oiseaux (en particulier les « oiseaux noirs », les hirondelles, les moucherolles et tyrans et certains petits rapaces comme la Crécerelle d’Amérique, le Faucon émerillon et l’Épervier brun), les grenouilles, les libellules de plus grande taille et les araignées (Walker, 1953).

Les poissons sont probablement les principaux prédateurs des larves de libellules se développant dans les ruisseaux (Corbet, 1999). Les oiseaux aquatiques, notamment le Grèbe à bec bigarré, le Canard colvert, le Canard noir et le Canard branchu, consomment de grandes quantités de larves d’odonates (Walker, 1953). Les « oiseaux noirs » et les hirondelles, en particulier l’Hirondelle noire, s’attaquent aux adultes fraîchement émergés. Les larves sont également la proie des échassiers, en particulier des hérons. Les insectes prédateurs incluent les larves d’espèces de libellules de plus grande taille, des hémiptères aquatiques et des coléoptères aquatiques. Les tortues et les amphibiens (incluant les grenouilles et les nectures) consomment également des larves de libellules (Walker, 1953).

Plusieurs espèces de poissons introduites présentes dans les ruisseaux Big et Big Otter sont des prédateurs potentiels de larves de S. laurae et pourraient réduire les populations de l’espèce ou compromettre leur rétablissement. Au nombre de ces espèces, mentionnons la carpe, la truite arc-en-ciel et, probablement le principal prédateurs chez les poissons, le gobie à taches noires (voir la section Facteurs limitatifs et menaces). De nouveaux changements pourraient survenir dans la composition de l’ichthyofaune si la qualité de l’eau continue de se dégrader. Les éventuels impacts de tels changements sur les populations d’odonates sont inconnus.

Physiologie

Les besoins physiologiques du S. laurae ne sont pas documentés. Les larves sont probablement sensibles aux pesticides, en particulier aux organochlorés et aux organophosphates (Corbet, 1999). Les polluants peuvent causer un ralentissement de la croissance, des difformités et des anomalies comportementales chez les larves d’odonates (Corbet, 1999). La bioaccumulation de composés chimiques persistants atteint peut-être des niveaux importants, car les larves sont prédatrices et ont un cycle de développement relativement long. Les larves de la plupart des espèces d’odonates ne peuvent tolérer une demande biologique en oxygène (DBO) supérieure à 10 mg/l (Corbet, 1999).

Déplacements et dispersion

Les adultes ont un vol puissant. La distance moyenne entre les sites de reproduction et les sites de repos ou d’alimentation est généralement inférieure à 200 m chez les libellules (Corbet, 1999). Aucun comportement migratoire n’a été observé ni chez cette espèce ni chez les autres espèces de Gomphidés d’Amérique du Nord.

D’autres odonates riverains demeurent généralement à proximité des sites de reproduction et se déplacent seulement sur de courtes distances vers l’amont ou l’aval ou sur de très courtes distances lorsqu’ils s’éloignent du ruisseau (Corbet et al., 1960). Contrairement aux odonates qui peuplent les bassins temporaires ou d’autres milieux saisonniers, le S. laurae occupe un habitat relativement stable où les besoins de dispersion sont moins élevés et où la probabilité de trouver un habitat propice inoccupé est faible. Dans les ruisseaux, les larves se développent dans des sections à lit de sable fin fortement oxygéné qui sont vulnérables à l’érosion et à la sédimentation. Les localités de ces milieux peuvent changer d’une année à l’autre ou même au cours d’une même année. Le S. laurae vole près de la surface de l’eau ou dans la forêt et est de ce fait moins susceptible d’être dispersé de façon passive par le vent que les odonates qui forment des essaims au-dessus du couvert forestier. La dispersion des œufs ou des jeunes larves par le courant peut favoriser l’établissement de nouvelles populations dans les secteurs comportant un habitat propice inoccupé.

Les sites occupés au Canada sont séparés par le lac Érié des localités occupées les plus rapprochées en Ohio (environ 120 km vers le sud-ouest). Les sites états-uniens et canadiens représentent probablement des populations distinctes.

Interactions interspécifiques

À ce que l’on sache, le S. laurae n’entretient aucune relation symbiotique avec d’autres espèces. Les adultes et les larves sont probablement des prédateurs généralistes qui se nourrissent d’une grande variété de proies de taille adéquate.

Les odonates comptent peu de parasites spécifiques (Corbet, 1999). Des acariens parasites attaquent les adultes de certaines espèces d’odonates, et des parasitoïdes des œufs (Hyménoptères : Chalcidoïdés) ont également été observés chez certaines espèces (Walker, 1953).

Une espèce étroitement apparentée, le S. amnicola, fréquente également le ruisseau Big Otter, et les deux espèces se livrent peut-être une compétition pour la nourriture, à l’âge tant larvaire qu’adulte. Le S. amnicola vole apparemment un peu plus tôt en saison que le S. laurae, mais les périodes de vol des deux espèces se sont chevauchées en 2008 (Harris et Foster, 2009).

Adaptabilité

La persistance du S. laurae dans deux localités canadiennes composées de paysages en grande partie agricoles donne à croire que l’espèce tolère à tout le moins relativement bien les changements qui se produisent à l’échelle du paysage. Toutefois, dans d’autres régions, elle est tenue pour très sensible à la pollution de l’eau et aux changements qui touchent le bassin de drainage avoisinant (J.J. Daigle, comm. pers., 2009). Les larves s’élèvent facilement jusqu’à l’âge adulte en captivité (T.W. Donnelly, comm. pers., 2009).

Taille et tendances des populations

Activités de recherche

Au Canada, le S. laurae a été découvert en août 1999 au ruisseau Big Otter (Catling et Catling, 1999). Six adultes et six larves ont alors été capturés. Catling et d’autres chercheurs ont subséquemment récolté des adultes et des larves au ruisseau Big entre 2002 et 2004. Du 10 au 12 août 2004, Peter Burke, Colin Jones, Richard Russell et Don Sutherland ont parcouru en canot le ruisseau Big Otter depuis Eden Line jusqu’à Heritage Line, au sud, et effectué des relevés aux traversées de pont en aval de cette section. Ils ont recueilli 20 larves (Colin Jones, comm. pers., 2008). Le S. laurae était probablement déjà établi dans ces ruisseaux avant 1999, mais sa présence n’avait pas été décelée par les observateurs précédents.

Du 13 et 15 juillet 2008, Harris et Foster (2009) ont parcouru en canot une section de 6 km du ruisseau Big Otter et une section de 7,5 km du ruisseau Big et inspecté 13 passages de cours d’eau. Ce relevé a été effectué vers la fin de la période d’émergence des adultes en 2008. Au ruisseau Big Otter, un seul individu ténéral a été découvert, mais 8 larves et 143 exuvies ont été recueillies. Au ruisseau Big, 5 individus ténéraux ont été trouvés, et 6 larves et 162 exuvies ont été recueillies. Aucun adulte mature n’a été observé.

Aucun site additionnel propice à l’espèce n’a été découvert lors d’un relevé de l’habitat potentiel effectué entre le 13 et le 15 juillet 2008 dans une section du ruisseau Big Otter située en amont de Tillsonburg et dans d’autres ruisseaux de la région (ruisseaux Little Otter, Catfish, South Otter, Venison, Deer, Silver, Tate Drain et Dedrick's). À ces derniers sites, les relevés étaient axés sur la recherche d’exuvies et de larves à moins de 100 m des ponts (Harris et Foster, 2009). Bon nombre de ces sites ont également été inventoriés par d’autres chercheurs depuis 1999 (C. Jones, comm. pers., 2008). À notre connaissance, aucun autre relevé ciblant spécifiquement le S. laurae n’a été réalisé en Ontario. Dans le sud-ouest de l’Ontario, d’autres cours d’eau à lit de sable comportent des zones d’habitat potentiel. Ces cours d’eau sont les rivières Grand (près de Brantford), Thames (Delaware à Kent Bridge), Sydenham (Florence à Croton) et Ausable (Haye Swamp) (A. Dextrase et D. Sutherland, comm. pers., 2009). Des inventaires de libellules ont été effectués au cours de la dernière décennie à toutes ces rivières dans le cadre d’un relevé provincial en cours qui a permis d’amasser environ 60 000 mentions.

L’Ontario Odonata Atlas (Ontario Odonata Atlas, 2005) est une base de données exhaustive des observations d’odonates en Ontario tirées de sources publiées, de collections institutionnelles et d’observations signalées par des naturalistes amateurs et des entomologistes professionnels. L’Atlas contient plus de 60 000 observations, mais on n’y trouve aucune mention d’autres localités occupées par le S. laurae. Cette couverture incite les spécialistes des odonates de l’Ontario à croire que le S. laurae est effectivement confiné dans la province aux deux localités connues.

Une espèce étroitement apparentée présentant des besoins similaires en matière d’habitat, le gomphe riverin (S. amnicola), a également été découverte au ruisseau Big Otter en 1999 (Catling et Brownell, 1999). Lors des futurs travaux visant à déterminer la taille des effectifs du S. laurae, il sera très important de pouvoir départager les deux espèces. Aucune autre localité occupée par le gomphe riverin n’a été découverte dans les autres cours d’eau de la région, en dépit des relevés effectués par plusieurs chercheurs. Harris et Foster (2009) ont trouvé 11 exuvies et environ 7 adultes du S. amnicola au ruisseau Big Otter en juillet 2008.

Abondance

L’estimation de la taille totale des populations d’odonates est un exercice difficile (Corbett, 1999). Une estimation grossière des effectifs minimaux de l’espèce au Canada en 2008 est présentée au tableau 2. Cette estimation est fondée sur les nombres d’exuvies et d’individus ténéraux observés en 2008. Plusieurs sections des ruisseaux Big et Big Otter ont été parcourues en canots, et des recherches d’exuvies ont été effectuées sur une des rives de chaque ruisseau. De façon générale, cette méthode s’est révélée efficace, car l’espèce semble préférer les rives sableuses relativement exemptes de végétation pour émerger. Le nombre d’exuvies découvertes a été multiplié par 2, car les recherches n’ont porté que sur une rive. D’après ces données, la taille minimale de la population canadienne a été estimée à 580 adultes au moment de l’émergence. Il convient toutefois de noter que ce nombre ne constitue pas une estimation de la taille totale de la population de l’espèce, car i) les recherches n’ont pas été étendues à toutes les zones d’habitat potentiel des ruisseaux Big et Big Otter ; ii) le nombre d’adultes qui n’avaient pas encore émergé lorsque les recherches ont été effectuées en 2008 était inconnu; iii) la probabilité de détecter une exuvie est inconnue. En outre, cette estimation n’inclut pas les larves, car la durée de la vie larvaire et le rapport du nombre d’adultes au nombre de larves sont inconnus.

L’effectif mondial de l’espèce aux 68 localités connues est estimé entre 10 000 et plus de 1 000 000 d’individus (NatureServe, 2009). Cette estimation est fondée sur un sondage mené auprès de biologistes à l’échelle de l’aire de répartition de l’espèce. Selon NatureServe (2009), aucun changement de l’abondance, de la superficie occupée ou du nombre d’occurrences n’a été observé à l’échelle de l’aire de répartition de l’espèce, et l’espèce est classée comme non en péril à l’échelle mondiale.

Tableau 2. Estimations de la population minimale pour les occurrences canadiennes du Stylurus laurae, fondées sur le relevé de 2008 (Harris et Foster, 2009).
Localité Exuvies Nbre observé Exuvies Nbre estimé* Ténéraux Nbre observé Ténéraux Nbre estimé* Total Nbre observé Total Nbre Estimé
Total 305 566 7 14 312 580
Ruisseau Big Otter 143 248 1 2 144 250
Ruisseau Big 162 318 6 12 168 330

* voir le texte.

Fluctuations et tendances

On ne dispose d’aucune donnée sur les fluctuations ou les tendances des populations du S. laurae. La découverte de la population de l’Ontario est relativement récente, et aucune estimation numérique antérieure à 2008 ni données sur les tendances de la population à long terme ne sont disponibles. À l’échelle mondiale, la population est tenue pour stable (aucun changement, ou fluctuation inférieure à 10 % de la population, de l’aire de répartition, de la uperficie occupée et/ou du nombre ou de la condition des occurrences) (NatureServe, 2009).

Immigration de source externe

La probabilité d’une immigration en provenance des localités des États-Unis est relativement faible, compte tenu de l’écart de 120 km qui sépare les deux localités ontariennes de la population la plus rapprochée de l’autre côté du lac Érié en Ohio, du manque d’habitat approprié entre les populations et du comportement apparemment non migratoire des adultes. La recolonisation des secteurs périphériques de l’aire de répartition, y compris les 2 localités canadiennes, prendrait vraisemblablement beaucoup de temps et ne se concrétiserait peut-être jamais. Les échanges génétiques entre les localités du Canada et celles des États-Unis sont probablement très peu fréquents, voire inexistants.

Facteurs limitatifs et menaces

La dégradation de l’habitat aquatique est probablement la principale menace qui pèse sur le S. laurae. Les espèces envahissantes (en particulier le gobie à taches noires), la mortalité accidentelle résultant de collisions avec des véhicules et les croisements consanguins sont également considérés comme des facteurs limitatifs potentiels.

Cette espèce est apparemment sensible à la dégradation de la qualité de l’eau, mais elle l’est moins que d’autres espèces de gomphes (NatureServe, 2009). La retenue des eaux courantes, la canalisation des ruisseaux, le dragage, l’envasement, la pollution agricole non localisée et la pollution municipale et industrielle menacent également l’espèce. En causant l’élimination du couvert forestier et le réchauffement de l’eau des ruisseaux, l’exploitation forestière peut accroître l’envasement et réduire les concentrations d’oxygène dissous dans l’eau. Le ruissellement agricole et le prélèvement de grandes quantités d’eau pour l’irrigation des terres agricoles ont causé une dégradation de la qualité de l’eau des ruisseaux Big et Big Otter (voir la section Tendances en matière d’habitat). Le prélèvement d’eau à des fins d’irrigation peut réduire de manière significative le débit des ruisseaux en été, en particulier durant les étés secs (Lake Erie Source Protection Region Technical Team, 2008). L’intensification du développement urbain dans la ville de Tillsonburg devrait contribuer à accroître les pressions sur le ruisseau Big Otter. La hausse des concentrations de phosphore et de nitrates pourrait menacer les larves du S. laurae en favorisant l’eutrophisation des ruisseaux et en réduisant les concentrations d’oxygène dissous dans l’eau. La fréquence des vérifications de la qualité de l’eau (prélèvement de huit échantillons par station par année) est peut-être insuffisante pour dégager adéquatement des tendances, car les changements peuvent se produire rapidement en cas d’inondations, de fortes pluies, de prélèvements de grandes quantités d’eau, de déversements et de rejets de polluants (Lake Erie Source Protection Region Technical Team, 2008).

Des espèces aquatiques envahissantes sont présentes dans les ruisseaux Big et Big Otter et leurs affluents. La carpe, le gobie à taches noires et le potamot crépu sont présents dans les deux ruisseaux. La moule zébrée occupe apparemment le réservoir du ruisseau Big Otter en amont de Tillsonburg (A. Dextrase, comm. pers., 2009). La moule zébrée se nourrit en filtrant l’eau, et lorsqu’elle est très abondante, elle peut réduire la turbidité des milieux aquatiques qu’elle infeste. La truite arc-en-ciel est présente dans le ruisseau Big Otter. Les impacts de ces espèces sur le S. laurae sont inconnus, mais ils incluent vraisemblablement la prédation, la compétition, l’augmentation de la turbidité de l’eau (carpe) et l’altération de la structure de la communauté riveraine. Le gobie à taches noires est probablement la menace la plus grave. Ce prédateur très agressif et souvent abondant a apparemment envahi ces ruisseaux vers 2004 et y est aujourd’hui passablement commun et largement répandu (A. Dextrase, comm. pers., 2009). Le gobie à taches noires se nourrit d’un grand nombre d’invertébrés benthiques (Phillips, aucune date), et les larves du S. laurae sont particulièrement vulnérables lorsqu’elles quittent les sédiments en vue de l’émergence. L’invasion par le gobie à taches noires a altéré la communauté d’invertébrés benthiques de plusieurs affluents qui se jettent dans la portion est du lac Érié (Krakowiak et Pennuto, 2008). D’autres espèces aquatiques envahissantes constituent des menaces constantes, compte tenu de la proximité du lac Érié, qui abrite de nombreuses autres espèces envahissantes.

Depuis 1987, une section d’environ 75 km dans chacun des ruisseaux Big et Big Otter est traitée au TFM(3-trifluorométhyl-4-nitrophénol) en moyenne tous les 3 ou 4 ans à des fins de lutte contre la lamproie marine (Petromyzon marinus) (Sea Lamprey Control Centre, Sault Ste. Marie, données inédites). Bien que les larves de libellules semblent passablement résistantes au TFM (Smith, 1967; Maki et al., 1975), les impacts du TFM sur leurs proies et sur d’autres caractéristiques des écosystèmes riverains sont inconnus.

La retenue des eaux courantes par des barrages, la canalisation des ruisseaux (qui entraîne l’affouillement de microhabitats), la pollution et l’introduction d’espèces exotiques menacent l’espèce dans une grande partie de son aire de répartition (NatureServe, 2009). Comme il a déjà été mentionné à la section Tendances en matière d’habitat, les ruisseaux Big et Big Otter et leurs affluents comptent des barrages et d’autres ouvrages de régulation des eaux et font l’objet de mesures de régulation visant à prévenir les inondations et les fluctuations d’eau. La régulation des niveaux d’eau peut altérer les cycles naturels de sédimentation et réduire l’accumulation de nouveaux sédiments et modifier les régimes de température de l’eau. Avec l’intensification de l’urbanisation dans le bassin hydrographique et l’augmentation des prélèvements d’eau souterraine, les problèmes associés à la régulation des niveaux d’eau risquent de s’accroître.

La destruction des forêts riveraines par l’agriculture et le développement résidentiel pourraient constituer une menace pour les adultes, qui seraient ainsi davantage exposés à la prédation par les oiseaux et d’autres espèces de libellules. À l’évidence, la destruction des forêts riveraines occasionnera également une perte d’habitat et de sources de nourriture, ainsi qu’une plus grande exposition aux pesticides.

Les collisions avec des automobiles pourraient être une cause de mortalité des adultes dans les localités où une route traverse l’habitat riverain, comme dans le cas d’une population de cordulies de Hines (Somatochlora hineana) (U.S. Fish and Wildlife Service, 2001) et chez certaines espèces d’autres grandes libellules (Catling et Kostiuk, 2008). Les routes où la vitesse de circulation est supérieure à 50 km/hprésentent probablement le risque le plus important, quoique les grandes routes construites dans de larges zones déboisées causent généralement une mortalité moindre chez les odonates (P. Brunelle, comm. pers., 2007). Au total, 12 ponts ont été construits en travers du ruisseau Big Otter, et 7 ponts traversent le ruisseau Big Creek, directement dans l’habitat du S. laurae ou à proximité. Toutes ces routes comportent une limite de vitesse supérieure ou égale à 50 km/h.

Importance de l’espèce

La popularité des libellules augmente de plus en plus chez les naturalistes, comme en témoigne le nombre croissant de guides de terrain et d’activités organisées de dénombrement de libellules. Le S. laurae n’a toutefois été découvert au Canada qu’en 1999 et demeure une espèce méconnue dans ce comté, et mêmes dans les régions où il est plus commun aux États-Unis, les adultes sont rarement observés ou récoltés. Le rôle écologique de l’espèce est inconnu. De façon générale, la présence de Gomphidés riverains est indicatrice d’une eau bien oxygénée et non polluée (Bode et al., 1996).

Protection actuelle ou autres désignations de statut

Le gomphe de Laura n’est ni protégé en vertu de la Loi sur les espèces en péril du Canada ou la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario, ni inscrit sur la liste des espèces en voie de disparition des États-Unis. Elle n’est couverte ni par la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), ni par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Au Canada, les habitats riverains sont protégés à titre d’habitat du poisson en vertu de la Loi sur les pêches. Enfin, le gomphe de Laura n’est pas classé « espèce préoccupante », « espèce menacée » ou « espèce en voie de disparition » dans aucune des compétences où il est présent.

Le S. laurae est coté G4 (espèce apparemment non en péril -- peu commune mais non rare; préoccupante à long terme à cause d’un déclin de ses populations ou d’autres facteurs) (NatureServe, 2009) à l’échelle mondiale. À l’échelle nationale, l’espèce est cotée N1 au Canada et N4 aux États-Unis (NatureServe, 2009). À l’échelle infranationale, elle est cotée S1 en Ontario et S1 à S3 dans huit États (tableau 3). Elle est classée « espèce non en péril » (secure) (> S4) en Caroline du Nord et au Tennessee, mais elle n’est pas classée dans les six autres États. Six des occurrences bénéficient d’une protection et d’une gestion adéquates dans des forêts, des aires protégées ou des parcs d’État ou nationaux au Texas, en Caroline du Sud, en Caroline du Nord, en Virginie, au Maryland et au Mississippi (NatureServe, 2009).

Tableau 3. Cotes infranationales attribuées au Stylurus laurae en Amérique du Nord (NatureServe, 2009). 1 = Gravement en péril; 2 = En péril; 3 = Vulnérable; 4 = Apparemment non en péril; 5 = Non en péril; SH = Possiblement disparue du pays; SNR = Non classée.
Province / État Cote S Notes
Ontario S1  
Alabama SH Présence documentée dans 5 comtés (plus une ou deux autres mentions non documentées). Espèce peut-être plus commune que ce que les mentions peuvent laisser croire (R.S. Krotzer, comm. pers., 2008).
Arkansas SNR Présence non détectée (Cindy Osborne, comm. pers., 2009).
Caroline du Nord S4  
Caroline du Sud SNR  
Floride S3 Populations découvertes récemment dans le nord-ouest de la Floride et immédiatement à l’ouest de Tallahassee (D. Almquist, J.J. Daigle, comm. pers., 2008).
Géorgie S3 Une dizaine de mentions connues; l’espèce est cependant probablement présente dans d’autres localités. Aucune des populations n’est de grande taille, mais la plupart d’entre elles sont considérées stables (B. Albanese, G. Beaton, comm. pers., 2009).
Indiana S1 Espèce très peu commune, et aucune mention récente (T. Swinford, comm. pers., 2008).
Iowa SNR Aucune mention vérifiée (D. Howell, comm. pers., 2009)
Kentucky S2 Espèce reconnue comme présente dans 6 comtés (E. Laudermilk, comm. pers., 2008).
Louisiane SNR Présence non détectée; très peu d’information disponible sur l’espèce (B. Gregory, comm. pers., 2008)
Maryland S2 Espèce présente dans 3 grands cours d’eau (Potomac, Patuxent, Patapsco) et plusieurs de leurs plus grands affluents; probablement 3 métapopulations. Espèce peu commune à très peu commune là où elle est présente (J. McCann, comm. pers., 2008).
Michigan S1S2 Espèce reconnue comme présente dans 8 localités réparties dans 7 comtés de la Péninsule inférieure (Michigan Natural Features Inventory, 2007).
Mississippi SNR Espèce reconnue comme présente dans 13 des 82 comtés, répartie du nord au sud dans l’État, mais apparemment absente des comtés de l’ouest qui forment le delta du Mississippi (R.S. Krotzer, comm. pers., 2008). Classée provisoirement S3 (Tom Mann, comm. pers., 2009).
Ohio S2 Espèce présente dans 7 comtés (R.C. Glotzhober, comm. pers., 2009; T. Arbour, comm. pers., 2008).
Tennessee S4? Sept mentions provenant de 7 comtés répartis à l’échelle de l’État, la plus récente (2008) provenant de la région d’Alcoa (comté de Blount) (R. Connors, comm. pers., 2009).
Texas SNR Mentions dans l’est du Texas fondées sur la découverte de larves (forêt nationale Sam Houston) et d’une femelle adulte (Abbott, 2005; M. Quinn, comm. pers., 2008).
Virginie S2 Deux mentions récentes (années 1990), 6 mentions historiques (1915-1978); 1 population disparue (site aujourd’hui submergé par un réservoir). D’autres populations sont probablement présentes, mais leur existence demeure à confirmer (S. Roble, comm. pers., 2009).

Connaissances traditionnelles autochtones

Aucune connaissance traditionnelle autochtone n’était disponible concernant cette espèce (selon Gloria Goulet, Secrétariat du COSEPAC).

Résumé technique

Stylurus laurae

Gomphe de Laura – Laura's Clubtail
Répartition au Canada : Ontario

Données démographiques

Durée d’une génération (âge moyen des parents dans la population).
Inconnue; probablement 2 ans ou plus.
Pourcentage observé, estimé, inféré ou présumé de la réduction ou de l’augmentation du nombre total d’individus matures au cours des cinq ou dix dernières années ou deux ou trois dernières générations.
Inconnu
Pourcentage prévu ou présumé de la réduction ou de l’augmentation du nombre total d’individus matures au cours des cinq ou dix prochaines années ou deux ou trois prochaines générations.
Inconnu
Pourcentage observé, estimé, inféré ou présumé de la réduction ou de l’augmentation du nombre total d’individus matures au cours de toute période de cinq ou dix ans ou deux ou trois générations couvrant une période antérieure et ultérieure.
Inconnu
Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles?
Sans objet
Est-ce que les causes du déclin sont comprises?
Sans objet
Est-ce que les causes du déclin ont cessé?
Sans objet
Tendance observée, inférée ou prévue du nombre de populations.
Inconnue
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?
Inconnu
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de populations?
Non

Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence.
256 km²
Tendance observée, inférée ou prévue de la zone d’occurrence.
Inconnue
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?
Inconnu
D’après le nombre de parcelles d’une grille de 1 km × 1 kmoù l’espèce a été observée.
22 km²
D’après le nombre de parcelles d’une grille de 2 km × 2 kmoù l’espèce a été observée. 
60 km²
Tendance observée, inférée ou prévue de la zone d’occupation.
Stable
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occupation?
Non
La population totale est-elle très fragmentée?
Non
Nombre de « localités*»
2
Tendance du nombre de localités.
Stable
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités?
Non
Tendance de la qualité de l’habitat – Les espèces envahissantes, la dégradation de la qualité de l’eau et les prélèvements d’eau entraînent vraisemblablement un déclin de la qualité de l’habitat.
En déclin

* Voir les documents : Instructions pour la préparation des rapports de situation du COSEPAC et Définitions et abréviations approuvées par le COSEPAC.

Nombre d’individus matures dans chaque population

Population
Nombre d’individus matures
Ruisseau Big
Inconnu
Ruisseau Big Otter
Inconnu
Total
Inconnu
Nombre de populations (localités)
2

Analyse quantitative

Non effectuée

Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou les habitats)

  1. Pollution de l’eau
  2. Régulation des niveaux de l’eau et prélèvements d’eau
  3. Espèces aquatiques envahissantes

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

États-Unis :
Stable à l’échelle nationale, mais en déclin dans certaines régions du nord-est du pays. Possibilité de populations non découvertes dans le sud-est du pays.
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible?
Peu probable
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada?
Probablement
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?
Possiblement
La possibilité d’une immigration de populations externes existe-t-elle?
Non

Statut existant

COSEPAC :
Espèce en voie de disparition (avril 2010)
Mondial : G4
Canada:
N1
États-Unis :
N4
S1 :
Ont., IN
S2 :
KY, OH, MD, VI
S1S2 :
MI
S3 :
FL, GA
S4 :
NC, TN
SH :
AL
SNR :
AR, IO, LA, MS, SC, TX

Statut et justification de la désignation

Statut :
En voie de disparition
Code alphanumérique :
B1ab(iii)+2ab(iii)
Justification de la désignation :

Applicabilité des critères

Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) : Sans objet, car aucune estimation précise de la taille de la population n’est disponible.

Critère  B (petite aire de répartition et déclin ou fluctuation) : Correspond aux critères de la catégorie « espèce en voie de disparition », B1ab(iii)+2ab(iii), car l’indice de la zone d’occupation (60 km²) et la zone d’occurrence (256 km²) sont tous deux inférieurs aux seuils établis pour une espèce en voie de disparition, le nombre de localités est inférieur à 5 et des preuves confirment un déclin continu de l’habitat.

Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) : Sans objet, car aucune estimation précise de la taille de la population n’est disponible.

Critère D (très petite population totale ou répartition restreinte) : Correspond au critère de la catégorie « espèce menacée », D2, car le nombre de localités est inférieur à 5 et les populations sont assujetties à une perte rapide en raison de la pollution ou des prélèvements d’eau.

Critère E (Analyse quantitative) : Non effectuée.

Remerciements et experts contactés

Remerciements

Les rédacteurs du présent rapport remercient Paul Catling et Ken Tennessen d’avoir confirmé l’identification des exuvies. Jody Allair a offert son aide durant les travaux sur le terrain. Alan Dextrase a fourni des renseignements utiles sur plusieurs espèces de poissons. Don Sutherland et Paul Catling nous ont gracieusement communiqué des renseignements fort utiles sur le S. laurae. Linda Gilbert nous a autorisé à utiliser une de ses photos et a fourni des renseignements utiles sur le S. laurae en Ohio. Colin Jones, du Centre d’information sur le patrimoine naturel de l’Ontario, a mis à notre disposition des données tirées de mentions et de relevés effectués en Ontario, de la base de données des observations d’odonates en Ontario. Martha Loewen, de l’Office de la protection de la nature de la région de pointe Long, a fourni des renseignements sur les bassins des ruisseaux Big et Big Otter. Aaron Todd, Georgina Kaltenecker et Shenaz Sunderani, du ministère de l’Environnement de l’Ontario, nous ont communiqué des données de surveillance de la qualité de l’eau.

Experts contactés

Brett Albanese, Aquatic Zoologist, Wildlife & Natural Heritage Section, Georgia Department of Natural Resources, Social Circle (Géorgie), É.-U.

Dave Almquist, Invertebrate Zoologist, Florida Natural Areas Inventory, Tallahassee(Floride)

Tom Arbour, Ecologist, Ohio Natural Heritage Program, Division of Natural Areas & Preserves, Department of Natural Resources, Columbus (Ohio), É.-U.

Giff Beaton, (Géorgie), É.-U.

Paul Catling, Chercheur scientifique et conservateur, Biodiversité, Programme national en matière de santé agro-environnementale, Agriculture et Agroalimentaire Canada, Direction générale de la recherche, Édifice Wm. Saunders, Ferme expérimentale centrale, Ottawa (Ontario)

Richard Connors, Assistant Biologist, All Taxa Biodiversity Inventory (ATBI), Tennessee Dept. of Environment and Conservation, Nashville (Tennessee)

David L. Cuthrell, Conservation Scientist - Zoology, Michigan Natural Features Inventory, Lansing (Michigan)

J.J. Daigle, Dragonfly Society of the Americas, (Floride)

Alan Dextrase, Senior Species at Risk Biologist, Ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, Peterborough(Ontario)

Robert C. Glotzhober, Senior Curator, Natural History, Ohio Historical Society, Ohio Odonata survey, Columbus (Ohio)

Jim Godwin, Aquatic Zoologist, Alabama Natural Heritage Program, Huntingdon College, Montgomery (Alabama), É.-U.

Gloria Goulet, COSEWIC Secretariat/Secrétariat du COSEPAC, Ottawa (Ontario) KIA 0H3

Beau Gregory, Zoologiste, Louisiana Natural Heritage Program, Louisiana Dept. of Wildlife & Fisheries, Baton Rouge (Lousiane)

Steve Hall, Invertebrate Zoologist, North Carolina Natural Heritage Program, NC Department of Environment & Natural Resources, Office of Conservation and Community Affairs, Durham (Caroline du Nord), É.-U.

Roger Hedge, Écologiste, Indiana Natural Heritage Data Center, Division of Nature Preserves, Department of Natural Resources, (Indiana), É.-U.

Daryl Howell, Coordinateur/Zoologiste, Iowa Natural Areas Inventory, Department of Natural Resources, Des Moines (Iowa), É.-U.

Colin Jones, Project Biologist, Centre d'information sur le patrimoine naturel de l’Ontario, Ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, Peterborough (Ontario)

R. Stephen Krotzer, Dragonfly Society of the Americas, 2238 Haysop Church Road, Centreville (Alabama), É.-U.

Ellis Laudermilk, Invertebrate Biologist, Kentucky Natural Heritage Program, Kentucky State Nature Preserves Commission, Frankfort (Kentucky), É.-U.

Tom Mann, Zoologiste, Mississippi Natural Heritage Program, Mississippi Museum of Natural Science, Department of Wildlife, Fisheries and Parks, Jackson(Mississippi)

James McCann, State Zoologist, Maryland Natural Heritage Program, c/o University of Maryland, Appalachian Laboratory, 301 Braddock Rd , Frostburg(Maryland)

Angela McConnell, Biologiste principal intérimaire, espèces en péril, Service canadien de la faune, Environnement Canada - Ontario, 4905 Dufferin Street, Toronto (Ontario)  M3H 5T4

Michael J. Monfils, Conservation Scientist - Zoology, Michigan Natural Features Inventory contacted Jan 26 2009, Lansing (Michigan)

Cindy Osborne, Data Manager / Environmental Review Coordinator, Arkansas Natural Heritage Commission, Little Rock (Arkansas)

Mike Quinn, Invertebrate Zoologist, Wildlife Diversity Program, Texas Parks & Wildlife, Austin (Texas)

Steve Roble, Zoologiste, Virginia Division of Natural Heritage, (Virginie)

Tom Swinford, Regional Ecologist, Indiana Department of Natural Resource, (Indiana), É.-U.

Ken Tennessen, Research Associate, Florida State Collection of Arthropods, PO Box 585, Wautoma(Wisconsin) 54982

David Ian Withers, Heritage Zoologist, Tennessee Natural Heritage Program, 7th Floor L&C Annex, 401 Church Street , Nashville (Tennessee)

Sources d’information

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Almquist, D., comm. pers. 2008. Correspondance par courriel adressée à A. Harris, mai 2008.

Arbour , T., comm. pers. 2008. Correspondance par courriel adressée à A. Harris, mai 2008.

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Williamson, E.B.1932. Two new species of Stylurus (Odonata Gomphinae), Occasional Papers of the Museum of Zoology, University of Michigan, 247:1-18.

Sommaire biographique de la rédacteur du rapport

Robert Foster est cofondateur et partenaire principal de Northern Bioscience, une entreprise qui offre des services professionnels de consultation écologique en appui aux travaux de gestion, de planification et de recherche sur les écosystèmes. Il est titulaire d’un diplôme de baccalauréat en biologie de l’Université Lakehead et d’un diplôme de doctorat en zoologie de l’Université d’Oxford. Robert Forster a travaillé pendant plus de 15 ans comme écologiste en Ontario. Il est auteur ou coauteur de rapports de situation du COSEPAC sur le gomphe des rapides, le gomphe de Laura, la cicindèle verte à lunules et le trille à pédoncule incliné, et de plans de rétablissement visant des espèces de plantes, de lichens et d’odonates rares.

Allan Harris compte plus de 20 années d’expérience comme biologiste dans le nord de l’Ontario. Il détient un diplôme de baccalauréat en biologie de la faune de l’Université de Guelph et un diplôme de maîtrise en biologie de l’Université Lakehead. Après avoir été biologiste au ministère des Richesses naturelles de l’Ontario pendant 7 ans, il a cofondé Northern Bioscience, une entreprise de consultation écologique établie à Thunder Bay (Ontario). Allan Harris est auteur ou coauteur de douzaines d’articles scientifiques, de rapports techniques et d’articles de vulgarisation, y compris des rapports de situation du COSEPAC sur le gomphe des rapides, le gomphe de Laura, la cicindèle verte à lunules, le lipocarphe à petites fleurs et le trille à pédoncule incliné. Il est également auteur d’un rapport provincial sur la situation du caribou des bois en Ontario et auteur ou coauteur de programmes de rétablissement nationaux et provinciaux visant des espèces de plantes vasculaires et d’oiseaux en péril.

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