Rainette faux-grillion de l'ouest : évaluation scientifique

Rainette faux-grillon de l'ouest

Photo de la rainette faux-grillon de l'ouest

Liste des figures

1. Rainette faux-grillon de l'ouest – vue d'ensemble

La présente évaluation scientifique fournit une mise à jour sur la situation de la population de la rainette faux-grillon de l'ouest au Canada ainsi que sur la situation et les tendances de l'habitat de l'espèce. Les renseignements pris en compte dans le cadre de l'évaluation incluent de l'information qui provient des gouvernements du Québec et de l'Ontario, de diverses municipalités, d'offices de protection de la nature, d'organisations non gouvernementales, d'experts de l'espèce, de ministères fédéraux et de Quintcap Inc. (promoteur d'un projet domiciliaire à La Prairie, au Québec) ainsi que de documents et de rapports scientifiques. L'évaluation est fondée sur l'information du COSEPAC (COSEWIC, 2008) et du Programme de rétablissement de la rainette faux-grillon de l'ouest (Pseudacris triseriata), population des Grands Lacs/Saint-Laurent et du Bouclier canadien, au Canada (Environnement Canada [sous presse], ci-après appelé « le programme de rétablissement fédéral »).

L'évaluation révèle une perte d'habitat et une réduction du nombre de sites occupés Content Footnote1 de la rainette faux-grillon de l'ouest au Québec et en Ontario. La probabilité d'occurrence moyenne a diminué de 2,6 % par année en Ontario de 1995 à 2014 (ce qui équivaut à une perte cumulative de 26 % sur la période de 10 ans) (Tozer, comm. pers., 2015). En présumant que l'évaluation indique la tendance véritable de la population, si le déclin devait se poursuivre à ce rythme, la situation pourrait s'avérer préoccupante. L'analyse de l'habitat indique aussi une légère réduction de 0,42 % de l'habitat convenable de la rainette faux-grillon de l'ouest dans la province faunique des Grands Lacs/Fleuve Saint-Laurent (figure 1). Au Québec, où neuf métapopulations existaient dans la région de la Montérégie en 2004, on pense qu'il en reste seulement six (Picard, 2015). Toujours au Québec, les tendances en matière d'habitat indiquent une réduction de 7,4 % de l'habitat convenable de la rainette faux-grillon de l'ouest entre 1991 et 2014 dans la région de l'Outaouais, et de 23,6 % entre 1992 et 2013, dans la région de la Montérégie; la plus grande perte s'est produite au sein de la métapopulation de la rainette faux-grillon de l'ouest de La Prairie (dans la région de la Montérégie), où 57,3 % de l'habitat convenable de la rainette faux-grillon de l'ouest a fait l'objet d'une perte entre 1992 et 2013. Si le développement devait se poursuivre sur ce site, la superficie d'habitat convenable de la rainette faux-grillon de l'ouest ainsi que la connectivité entre les étangs de reproduction diminueraient davantage. La perte soutenue d'habitat convenable et de connectivité réduit les probabilités de viabilité à long terme de cette métapopulation ainsi que son potentiel de rétablissement.

1.1. Situation de l'espèce

Le COSEPAC a déterminé deux unités désignables (UD) de la rainette faux-grillon de l'ouest au Canada (COSEWIC, 2008, 2010), soit la population carolinienne et la population des Grands Lacs/Saint-Laurent et du Bouclier canadien (GLSLBC). La limite géographique divisant les deux UD correspond à la limite entre la province faunique de la forêt carolinienne et celle des Grands Lacs/Fleuve Saint-Laurent (figure 1). La population de la rainette faux-grillon de l'ouest des GLSLBC a été inscrite comme espèce « menacée » aux termes de l'annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) (L.C. 2002, ch. 29) en 2010, tandis que la population carolinienne a été désignée comme étant « non en péril ». Du point de vue de la taxinomie, un examen de la littérature scientifique disponible indique que la population de rainettes faux-grillons des Grands Lacs/Saint-Laurent et du Bouclier canadien est désignée par un des deux noms taxinomiques suivants : rainette faux-grillon de l'ouest (Pseudacris triseriata) et rainette faux-grillon boréale (Pseudacris maculata). De nouvelles données disponibles depuis l'évaluation de la situation de 2008 de la population des GLSLBC de la rainette faux-grillon de l'ouest, préparée par le COSEPAC laissent croire que la population fait partie de l'espèce de la rainette faux-grillon boréale.

Figure 1. Provinces fauniques de la rainette faux-grillon de l'ouest et observations de l'espèce dans la province faunique carolinienne et la province faunique des Grands Lacs/Fleuve Saint-Laurent (adaptation de COSEWIC, 2008). Les observations au-dessus de la zone grisée se situent dans la province faunique du Bouclier canadien.

Rainette faux-grillon de l'ouest et observations de l'espèce

Description longue pour la figure 1

Carte montrant les observations de la rainette faux-grillon de l'ouest dans le sud de l'Ontario et du Québec, à l'intérieur des deux provinces fauniques de la forêt carolinienne et des Grands Lacs/Fleuve Saint-Laurent. Les observations situées au-dessus de la zone voilée en gris se situent quant à elles dans une troisième province faunique, le Bouclier Canadien.

Toutes les données disponibles ont été prises en compte, y compris celles du COSEPAC et du promoteur (affidavits de Hamel [2015] et de Lapointe [2015]) ainsi que les études publiées par Moriarty-Lemmon et al. (2007) et Rogic et al. (2015). Parmi toutes ces sources d'information, c'est à la clarification fournie par le COSEPAC qu'a été accordée la plus grande importance, plutôt qu'aux conclusions d'auteurs indépendants. Le COSEPAC est l'organisme faisant autorité au Canada, établi à titre de comité technique indépendant responsable de déterminer les espèces, sous-espèces et autre « unité » biologique à l'état sauvage à évaluer, ainsi que de mener l'évaluation de la situation de cette « unité » biologique. Le COSEPAC rassemble des spécialistes d'espèces de différentes classes d'animaux et de végétaux et, en s'appuyant sur cette expertise et ces connaissances collectives, détermine la classification taxinomique de chaque « unité » biologique qu'il évalue.

La clarification fournie par trois représentants du COSEPAC tient compte de l'ensemble de la nouvelle information technique, y compris celle qui a été citée par le promoteur, depuis l'évaluation de la rainette faux-grillon de l'ouest (GLSLBC) par le COSEPAC en 2008. Plutôt que d'établir que la nouvelle information technique était concluante, la clarification du COSEPAC confirme qu'une incertitude demeure. À la lumière de cette incertitude persistante, la présente évaluation se fonde sur l'évaluation préexistante du COSEPAC, compte tenu de l'expertise de ce dernier en la matière, mais aussi parce que cela permet d'assurer une protection continue de l'espèce aux termes de la LEP. Par conséquent et aux fins de la présente évaluation, le terme « rainette faux-grillon de l'ouest » désigne ci-après les individus du sud de l'Ontario et du Québec se trouvant dans la province faunique des Grands Lacs/Fleuve Saint-Laurent et la province faunique du Bouclier canadien.

Au Québec, la population de la rainette faux-grillon de l'ouest des GLSLBC a été inscrite en 2001 sur la liste des espèces vulnérables aux termes de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (L.R.Q., ch. E-12.01), et sa situation est en cours de réexamen. En Ontario, le débat entre les experts au sujet de la classification génétique de la rainette faux-grillon de l'ouest et de la rainette faux-grillon boréale en Ontario a mené le Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO) à traiter la rainette faux-grillon de l'ouest comme une seule population en Ontario, et à classer l'espèce comme non en péril aux termes de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l'Ontario (S.O. 2007, ch. 6) (COSSARO, 2009).

1.2. Biologie

La rainette faux-grillon de l'ouest est un petit amphibien d'environ 2,5 cm de long, qui se reproduit habituellement dans les milieux humides temporaires exempts de prédateurs, comme les poissons et les plus grands anoures, situés à proximité d'habitats ouverts ou de forêts discontinues. La longévité des individus adultes est habituellement de un an (un seul événement de reproduction), bien que certains aient vécu jusqu'à deux ou trois ans (Whiting, 2004).

Les besoins en matière d'habitat de la rainette faux-grillon de l'ouest sont présentés dans le programme de rétablissement fédéral de l'espèce. Celle-ci a besoin d'habitat à l'intérieur de son domaine vital pour se reproduire, s'alimenter, se déplacer et hiberner, mais elle a aussi besoin d'habitat à l'extérieur de son domaine vital pour se disperser. Les populations de rainettes faux-grillon de l'ouest peuvent être reliées entre elles par des processus de migration, d'échange génétique et de colonisation, formant ainsi de plus grandes unités appelées métapopulations. Une structure de métapopulation dépend fortement de la connectivité et, où la structure de métapopulation existe, constitue un élément clé du maintien de la diversité génétique et de la résilience aux perturbations naturelles ou anthropiques. Aucune structure de métapopulation de la rainette faux-grillon de l'ouest n'a encore été déterminée en Ontario; c'est pourquoi une évaluation à l'échelle de la métapopulation n'a été effectuée qu'au Québec.

1.3. Répartition

L'aire de répartition de la rainette faux-grillon de l'ouest s'étend du centre-est des États-Unis au sud-ouest du Québec. Au Canada, l'espèce se trouve dans les basses terres du centre-sud et de l'est de l'Ontario ainsi que dans le sud-ouest du Québec.

Au Québec, la rainette faux-grillon de l'ouest était historiquement présente dans la partie sud de la province, de la vallée de l'Outaouais aux contreforts des Appalaches, ainsi qu'à l'ouest de la rivière Richelieu (Bonin et Galois, 1996; Picard et Desroches, 2004; figure 2). Aujourd'hui, elle n'occuperait que 10 % de cette aire de répartition historique (Bonin et Galois, 1996).

En Ontario, la rainette faux-grillon de l'ouest est plus répandue, et son aire de répartition s'étend de la frontière avec les États-Unis (à l'est) et de la limite de la province faunique carolinienne et de la province faunique des Grands Lacs/Fleuve Saint-Laurent (à l'ouest) vers le nord jusqu'à la partie sud de la province faunique du Bouclier canadien. Elle s'étend vers l'est à partir de la région de Sault Ste. Marie jusqu'à la vallée de l'Outaouais, et suit le fleuve Saint-Laurent jusqu'au Québec. Il est à noter qu'un faible nombre de mentions de la rainette faux-grillon de l'ouest proviennent des districts de Cochrane et de Timiskaming. Ces mentions ont été retenues aux fins de l'évaluation parce qu'aucune limite nord n'a été définie par le COSEPAC pour l'UD, et qu'elles proviennent d'une zone située à l'est de l'aire de répartition de la rainette faux-grillon boréale.

Figure 2. Aires de répartition historique et actuelle de la rainette faux-grillon de l'ouest (GLSLBC) dans les régions des Outaouais et de la Montérégie du Québec (carte modifiée de MFFP, 2015 [inédit]).

Aires de répartition historique et actuelle

Description longue pour la figure 2

Carte montrant l'aire de répartition historique potentielle de la rainette faux-grillon de l'ouest (GLSLBC) dans les régions québécoises de l'Outaouais et de la Montérégie, ainsi que son aire de répartition actuelle. Historiquement, l'aire de répartition de la rainette faux-grillon de l'ouest (GLSLBC) s'étendait potentiellement le long de la rivière des Outaouais, depuis Petawawa jusqu'à Montebello dans la région de l'Outaouais, et couvrait la rive sud du fleuve Saint-Laurent jusqu'à l'état de New-York adjacent, dans la région de la Montérégie. La carte démontre que l'aire de répartition actuelle de la rainette faux-grillon de l'ouest (GLSLBC) est maintenant réduite à une mosaïque composée d'aires visiblement non reliées autour d'Ottawa, et le long du fleuve Saint-Laurent dans les environs de Montréal.

1.4. Menaces

Comme le décrit le programme de rétablissement fédéral, les principales menaces qui pèsent sur la rainette faux-grillon de l'ouest sont la perte et la dégradation de l'habitat par l'urbanisation, l'intensification de l'agriculture, les changements climatiques, les pesticides et les fertilisants, l'expansion et l'entretien des infrastructures linéaires ainsi que la succession des habitats. D'autres renseignements ont été recueillis au sujet de ces menaces, et sont présentés à la section 1.5, Situation et tendances de l'habitat et de la population.

En plus des menaces énoncées dans le programme de rétablissement fédéral, d'autres menaces potentielles ont été relevées dans le cadre de la présente évaluation : les changements hydrologiques causés par le castor (Castor canadensis), espèce indigène de la région des GLSLBC, et l'altération de l'habitat par une espèce envahissante, le nerprun cathartique (Rhamnus cathartica) (Sacerdote et King, 2014).

1.4.1. Changements hydrologiques causés par le castor

La transformation du paysage et les changements hydrologiques causés par le castor constituent une menace pour l'habitat de la rainette faux-grillon de l'ouest. Les barrages de castors peuvent entraîner des changements hydrologiques et la perte de l'habitat nécessaire aux fins de la reproduction, de l'alimentation et de la dispersion de l'espèce. Lorsque les milieux humides éphémères utilisés par la rainette faux-grillon de l'ouest sont transformés en étangs à castors, la prédation et la compétition augmentent. Les barrages de castor peuvent aussi limiter l'écoulement de l'eau vers les milieux humides en aval utilisés par la rainette faux-grillon de l'ouest, rendant ces derniers non convenables pour la reproduction de la rainette faux-grillon de l'ouest. De plus, les clairières du castor peuvent modifier le microclimat des milieux humides, et ont des répercussions semblables à celles de la transformation anthropique du paysage ou des changements climatiques (Skelly et Freidenburg, 2000).

Au Québec, cette menace a été relevée depuis au moins 2010 (Tommy Montpetit, comm. pers. in Picard, 2015). Lorsqu'on évalue les causes de la destruction des étangs de reproduction entre 2004 et 2014 dans la région de la Montérégie, les inondations causées par les castors arrivent en second derrière le développement résidentiel (Picard, 2015). Par exemple, dans les métapopulations du bois de Brossard Sud et du boisé du Tremblay, Picard (2015) a déterminé que les barrages de castors étaient responsables d'une baisse majeure du nombre d'étangs de reproduction actifs. Les répercussions de la transformation du paysage par le castor sur la rainette faux-grillon de l'ouest sont inconnues en Ontario, mais il y a une possibilité de perte d'habitat dans les zones où des milieux humides éphémères sont perdus de façon permanente sans être remplacés. Dans la région d'Ottawa, aux endroits que les castors ont recolonisés dans les années 1950 et où les populations ont atteint un sommet vers la fin des années 1990, un grand nombre de marécages ont été convertis en marais, et certains milieux humides ont pris de l'expansion dans des régions de faible relief depuis les années 1950 (Stow, comm. pers., 2015). Hill et Duval (2009) ont constaté que les barrages de castors dans le sud de l'Ontario pouvaient causer des hausses de la nappe phréatique riveraine pouvant atteindre jusqu'à 1 m, et entraînaient des changements hydrologiques et chimiques considérables sous la surface.

Certaines études ont montré que les changements du paysage causés par les castors pouvaient être avantageux pour les amphibiens. En effet, les étangs à castors peuvent fournir un habitat convenable pour plusieurs espèces d'amphibiens (Cunningham et al., 2007; Stevens et al., 2007), et les chenaux des castors peuvent servir de corridors de déplacement (Anderson et al., 2015) et ainsi accroître le taux de colonisation des milieux humides (Hossack et al., 2015). Au fil du temps, les castors entraînent la formation d'un paysage diversifié composé d'étangs actifs et abandonnés, qui conviennent à différentes espèces dont les besoins en matière d'habitat varient (p. ex. diverses hydropériodes et présence ou absence de poissons) (Cunningham et al., 2007). Toutefois, aux endroits où les milieux naturels environnants sont détruits ou altérés par des activités humaines, il est possible que la modification de l'habitat résiduel par le castor le rende temporairement non convenable pour la rainette faux-grillon de l'ouest. Dans de tels cas, les individus seraient incapables de se réfugier dans de l'habitat refuge périphérique, ce qui mènerait à la disparition de la population locale. Si l'habitat refuge périphérique est trop éloigné, il est aussi peu probable que la rainette faux-grillon de l'ouest soit capable de recoloniser rapidement de grands complexes d'étangs à castors une fois que les castors les ont quittés (Picard, 2015).

1.4.2. Espèces envahissantes – nerprun cathartique

Le nerprun cathartique, espèce envahissante, constitue une menace potentielle pour la rainette faux-grillon de l'ouest en Ontario et au Québec. Une étude réalisée dans le nord-est de l'Illinois (Sacerdote et King, 2014) s'est penchée sur la lixiviation du composé émodine à partir de feuilles de nerprun cathartique dans deux étangs de reproduction éphémères abritant des individus reproducteurs de la rainette faux-grillon de l'ouest. D'après l'examen des embryons recueillis dans ces étangs, on a conclu que la gravité des malformations augmentait avec la hausse des concentrations d'émodine (Sacerdote et King, 2014). L'augmentation de la mortalité et de la malformation des embryons causées par l'émodine pourrait limiter le recrutement; c'est pourquoi ce composé a été associé à des baisses régionales des populations d'amphibiens, dont la rainette faux-grillon de l'ouest (Sacerdote et King, 2014). L'émodine devient préoccupante lorsqu'elle est rejetée dans les étangs de reproduction en grandes concentrations, ce que l'on observe aux endroits où de denses peuplements dominants de plantes produisant ce composé sont présents (Sacerdote et King, 2014). En Ontario, le nerprun cathartique pousse en denses peuplements monospécifiques, dans des zones d'habitat convenable de la rainette faux-grillon de l'ouest. Dans certaines régions, l'enlèvement du nerprun cathartique a entraîné une augmentation de la croissance du nerprun bourdaine (Frangula alnus), autre plante envahissante produisant de l'émodine (Anderson, 2012).

L'aire de répartition géographique du nerprun cathartique chevauche celle de la rainette faux-grillon de l'ouest en Ontario et au Québec, et pourrait entraîner la dégradation de l'habitat convenable et la mortalité directe d'individus. Le nerprun cathartique est répandu au Canada, de la Saskatchewan à la Nouvelle-Écosse. L'espèce est commune dans le sud de l'Ontario, mais rare au nord du Bouclier canadien (Anderson, 2012). Le nerprun cathartique et le nerprun bourdaine sont d'ailleurs considérés comme les espèces envahissantes les plus agressives dans les milieux humides de la région d'Ottawa (Anderson, 2012). En outre, le nerprun cathartique a été identifié comme une menace pour la rainette faux-grillon de l'ouest à London, en Ontario, où la rainette faux-grillon de l'ouest et de fortes densités de nerprun cathartique sont présentes (McDougall, comm. pers., 2015). Le nerprun cathartique est aussi actuellement considéré comme une menace pour au moins deux métapopulations de rainettes faux-grillons de l'ouest au Québec, soit celles du boisé du Tremblay et du bois de Brossard, où il envahit l'habitat de la rainette faux-grillon.

La possibilité que l'émodine contribue à des déclins localisés et régionaux d'amphibiens représente une menace pour la persistance de la population de rainettes faux-grillons de l'ouest en Ontario et au Québec, quoique la gravité et l'étendue des répercussions soient inconnues. Des pratiques de gestion exemplaires ont été élaborées pour lutter contre le nerprun cathartique (Anderson, 2012); cette lutte favorisera le maintien des conditions avantageuses pour les amphibiens, dont la diversité des plantes indigènes, la structure de l'habitat et les régimes d'humidité du sol (Klionsky et al., 2010).

1.5. Situation et tendances de l'habitat et de la population

1.5.1. Analyse

Une analyse des tendances en matière de population se penche sur les variations de la taille, de la répartition spatiale et de la densité des populations. Lorsque l'on dispose de suffisamment de données démographiques (nombre d'individus matures, fertilité, mortalité, migration), il est possible de déterminer les tendances démographiques passées et d'établir des modèles de prévision. Dans le cas de la rainette faux-grillon de l'ouest, une analyse exhaustive des tendances de la population permettrait d'évaluer le flux génétique et la façon dont celui-ci est influencé par la connectivité au sein des métapopulations et entre celles-ci. Dans les cas où l'on ne dispose pas de suffisamment de données démographiques et où le nombre d'individus ne peut pas être estimé, comme pour la rainette faux-grillon de l'ouest (voir ci-après), il est possible d'examiner les tendances de l'occupation à l'échelle des métapopulations ou des régions.

Les relevés auditifs constituent la méthode la plus courante pour dénombrer les anoures. Ces relevés sont répartis en deux groupes distincts : les MCS (relevés manuels des cris) et les ARS (systèmes d'enregistrement automatisés). Les MCS exigent que les observateurs écoutent les vocalisations des rainettes mâles pendant une période de temps donnée, dans une zone définie (Dorcas et al.,2009). Selon Dorcas et al. (2009), la probabilité de détection peut varier en fonction de facteurs tels que les conditions abiotiques et biotiques, et les biais liés aux observateurs pouvant produire de faux négatifs. La variabilité des observateurs peut aussi agir sur la qualité des résultats des relevés, et il est possible de mal identifier les vocalisations, ce qui produit de faux positifs. Ces relevés sont aussi limités puisqu'ils permettent seulement de déceler la présence de mâles dans une zone donnée, et ne présentent pas une structure de population complète; ils ne quantifient pas non plus le succès de reproduction. Les ARS sont des systèmes automatisés destinés à la collecte intensive de données dans des zones restreintes (Dorcas et al.,2009). Même si les biais associés à la probabilité de détection et à la variabilité des observateurs peuvent être amoindris par cette méthode, la couverture de grandes zones est difficile, et les limites relatives à la structure des populations et au succès de reproduction demeurent.

Certains relevés auditifs se fondent sur la densité des cris comme indicateur d'occupation. Cette méthode comporte des limites, et ne peut être utilisée que pour obtenir des données qualitatives de l'abondance grâce à des indices de cris des anoures (Dorcas et al.,2009). De tels indices existent pour la rainette faux-grillon de l'ouest à certains sites, mais ils ne peuvent pas être utilisés pour établir la taille d'une population de manière précise. Après un certain nombre de mâles entendus (le nombre varie, mais il se situe généralement entre 10 et 20), les cris se mêlent, et les individus ne peuvent plus être comptés. Par exemple, lorsqu'on utilise une échelle de 1 à 3, une cote de 3 (c.-à-d. grande chorale; les cris individuels ne sont pas perceptibles [Dorcas et al., 2009]) pourrait indiquer n'importe quel nombre de l'ordre de dizaines ou de milliers de mâles. Par conséquent, le nombre d'individus à un étang auquel on a attribué la cote la plus élevée peut grandement varier. La taille de l'étang peut aussi influer sur la cote; les plus grands étangs peuvent avoir des cotes plus élevées parce qu'il y a beaucoup de mâles à distance de détection, même si leur densité peut être plus faible. En outre, au sein d'une métapopulation, les étangs dont la cote est faible, même pour plusieurs années, peuvent être nécessaires au maintien de la connectivité entre les étangs locaux et de la résilience de la métapopulation dans son ensemble.

Les données dont on dispose sur la rainette faux-grillon de l'ouest sont hétérogènes et reflètent l'ampleur des activités de recherche et de conservation dans les deux provinces où l'espèce est présente. L'échelle des données est plus définie au Québec, où l'espèce se trouve seulement dans deux régions localisées de la province, qu'en Ontario, où l'espèce est répandue dans toute la province. Dans les deux provinces, toutefois, les données de relevé sont fondées sur des MCS et ne permettent pas d'estimer le nombre d'individus ni la densité. La densité de la population de rainettes faux-grillons de l'ouest à un site donné peut aussi varier d'une année à l'autre à cause de facteurs naturels. Par conséquent, les véritables tendances en matière de population ne peuvent pas être calculées, et la disponibilité de l'habitat convenable, combinée à l'occupation à l'échelle régionale, constitue le meilleur substitut disponible.

1.5.2. Portrait de la situation au Québec

Analyse et échelle géographique

Au Québec, le changement de la disponibilité de l'habitat a été déterminé d'après la variation de la superficie d'habitat convenable à deux points dans le temps (1991 et 2014 ou 1992 et 2013, selon la disponibilité des données). Pour effectuer l'analyse, tout l'habitat à moins de 300 m de tous les points d'observation Content Footnote2 à l'intérieur de la période a été évalué comme étant convenable ou non convenable. Les grands plans d'eau, les bâtiments, les surfaces pavées, les cultures intensives (p. ex. maïs et soja) et la plupart des zones gazonnées, comme les cours arrière et les terrains de golf, ont été considérés comme étant non convenables. Cette analyse a été effectuée à l'échelle provinciale en Ontario et au Québec, à l'échelle régionale en Outaouais et en Montérégie, et à l'échelle des métapopulations pour chaque métapopulation contenue dans la région de la Montérégie. La perte de l'habitat par la destruction liée aux menaces est directement associée à la disponibilité de l'habitat. Le nombre de sites détruits est aussi présenté, lorsque cette information est disponible.

Pour évaluer l'occupation à l'échelle des métapopulations en Montérégie, on a effectué une comparaison entre le nombre de sites de reproduction actifs d'une année à l'autre. Bien que l'abondance et la répartition locale de la rainette faux-grillon de l'ouest puissent varier de manière interannuelle, les résultats utilisés sont issus d'une comparaison entre deux années où les conditions environnementales étaient à la fois semblables et favorables, ce qui a réduit ce biais (Picard, 2015).

À l'intérieur d'une même métapopulation, la connectivité entre les étangs de reproduction, qui permet la dispersion vers de nouveaux sites et le réétablissement de sites précédemment disparus, constitue un élément essentiel de la dynamique des populations d'amphibiens (Semlitsch, 2002). Une perte de connectivité aura un effet direct sur la structure de la métapopulation, ce qui peut ensuite compromettre le rétablissement et la survie à l'échelle locale. Par conséquent, la connectivité et/ou la fragmentation ainsi que leurs répercussions sur la structure des populations à l'échelle régionale et sur les métapopulations ont été évaluées en plus de la disponibilité et de l'occupation de l'habitat, dans la mesure du possible. Les distances de dispersion des individus devraient être prises en compte au moment d'évaluer la connectivité entre les étangs de reproduction et, par le fait même, la résilience d'une métapopulation aux perturbations et aux conditions environnementales changeantes. Dans une étude visant des individus marqués au Co60, un isotope radioactif, on a constaté que la plupart demeuraient à moins de 100 m de leur site de reproduction; la plus grande distance parcourue en ligne droite a été de 213 m (Kramer, 1973). Dans une autre étude (Whitaker, 1971), tous les individus capturés à l'été étaient situés dans un rayon d'environ 200 m de sites de reproduction potentiels. Au Québec, des individus ont été capturés à l'aide de clôtures de dérivation à une distance pouvant atteindre 200 m des sites de nidification (Whiting, 2004). Les résultats d'une étude recommandent que tout l'habitat convenable à moins de 300 m des étangs de reproduction soit maintenu pour permettre l'accomplissement du cycle vital annuel de l'espèce (Ouellet et Leheurteux, 2007).

Tendances en matière d'habitat

Quand on compare la superficie d'habitat convenable de la rainette faux-grillon de l'ouest entre 1992 et 2013 en Montérégie et entre 1991 et 2014 en Outaouais, l'analyse montre une réduction de l'habitat convenable de 13,1 % (11,5 km2) dans un rayon de 300 m autour de chaque point d'observation de la rainette faux-grillon de l'ouest pour l'ensemble du Québec.

On s'attend à ce que la population humaine du Québec atteigne 9 millions d'ici 2027. Il s'agit d'une augmentation de près de 10 % par rapport à 2014 (Institut de la statistique du Québec, 2014a). Une telle hausse démographique devrait avoir des répercussions sur le territoire, ce qui limiterait davantage la disponibilité de l'habitat pour la rainette faux-grillon de l'ouest. Dans les deux régions où l'on trouve la rainette faux-grillon de l'ouest, la croissance prévue des ménages (de 2011 à 2061) est supérieure à la moyenne provinciale (Institut de la statistique du Québec, 2014a).

Dans les régions où l'espèce est présente, la superficie d'habitat convenable est limitée et, tel qu'il est expliqué ci-après, en baisse. Les milieux humides ne couvrent qu'une faible proportion du paysage de la Montérégie (578 km2 ou 4,9 %) et de l'Outaouais (3 263 km2 ou 9,6 %) (Pellerin et Poulin, 2013), et subissent les pressions du développement. De novembre 2006 à mars 2010, au Québec, 558 permis délivrés ont visé 808 milieux humides, pour un total de 2 870 ha (Pellerin et Poulin, 2013), en majeure partie pour des projets résidentiels. De ces permis, le plus grand nombre a été délivré en Montérégie (142), tandis que 21 l'ont été pour l'Outaouais (Pellerin et Poulin, 2013).

1.5.3. Portrait de la situation en Outaouais

Tendances en matière d'habitat

En Outaouais, l'analyse des tendances en matière d'habitat (de 1991 à 2014) indique une réduction de la superficie d'habitat convenable de la rainette faux-grillon de l'ouest de l'ordre de 7,4 % (4,28 km2) (tableau 1, figure 3). Certaines régions, comme celle de Gatineau, ont affiché des baisses plus importantes qu'ailleurs.

Tableau 1. Comparaison de la superficie d'habitat convenable pour la rainette faux-grillon de l'Ouest de 1991 à 2014 dans cinq régions de l'Outaouais.
Région Superficie d'habitat convenable en 1991 (km2) Superficie d'habitat convenable en 2014 (km2) Proportion d'habitat convenable restant en 2014
Gatineau 8,07 5,83 72,3 %
Hull 2,43 2,05 84,3 %
Aylmer 10,52 9,18 87,3 %
Chelsea 1,28 1,28 99,9 %
Agroforestière (ouest) 35,30 34,98 99,1 %
Outaouais 57,60 53,32 92,6 %
Figure 3. Superficies d'habitat convenable restant et détruit de la rainette faux-grillon de l'ouest entre 1991 et 2014 dans cinq régions de l'Outaouais.

Superficies d'habitat convenable restant et détruit

Description longue pour la figure 3

Carte montrant l'habitat convenable détruit entre 1991 et 2014 et l'habitat convenable résiduel en 2014 de la rainette faux-grillon de l'ouest dans cinq métapopulations de l'Outaouais. Celles-ci sont, d'est en ouest, les métapopulations de Gatineau, les métapopulations de Hull, les métapopulations de Chelsea, les métapopulations d'Aylmer et les métapopulations agroforestières de l'ouest.

La croissance de la population en Outaouais continuera d'exercer une pression sur l'habitat convenable de la rainette faux-grillon de l'ouest et, donc, sur les métapopulations de rainettes faux-grillons de l'ouest, dont bon nombre se trouvent dans des régions urbaines. De 2011 à 2036, on estime que la croissance démographique dans la région de l'Outaouais atteindra 24 % (Institut de la statistique du Québec, 2014a). Durant la même période, la région métropolitaine de recensement de Gatineau devrait afficher le taux de croissance le plus élevé parmi toutes les régions métropolitaines de recensement du Québec (Institut de la statistique du Québec, 2014a). En tenant compte de ces projections de croissance, la Ville de Gatineau a publié en 2011 ses prévisions concernant le nombre de nouvelles unités d'habitation à construire. On estime que 30 000 nouvelles unités d'habitation devraient être construites avant 2031 (Ville de Gatineau, 2011).

Le paysage agricole convient plus à la rainette faux-grillon de l'ouest en Outaouais qu'en Montérégie, puisque 80 % des terres y sont réservées à la culture fourragère (MAPAQ, 2013a). Toutefois, la surface occupée par les cultures céréalières augmente (MAPAQ, 2013a).

1.5.3.2. Situation de la population

De 2004 à 2009, en Outaouais, des relevés ont permis de repérer un total de 346 sites de reproduction de la rainette faux-grillon de l'ouest (ÉRRFGOQ, 2010). En 2009, 97 de ces sites avaient été détruits, et 30 étaient menacés et pouvaient être détruits à court terme (ÉRRFGOQ, 2010). La plupart de ces sites (55 détruits et 29 menacés) se trouvaient dans des zones urbaines ou à proximité (ÉRRFGOQ, 2010).

Depuis 2010, d'autres sites de reproduction de la rainette faux-grillon de l'ouest ont été détruits, comme le montrent les données brutes des relevés de suivi à long terme réalisés par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.

1.5.4. Portrait de la situation en Montérégie

Tendances en matière d'habitat

En Montérégie, l'analyse des tendances en matière d'habitat (de 1992 à 2013) montre une réduction de l'habitat convenable de la rainette faux-grillon de l'ouest de l'ordre de 23,6 % (7,26 km2) (tableau 2, figure 4, figure 5). La métapopulation affichant la baisse la plus marquée est celle de La Prairie. Dans certaines populations isolées (p. ex. St-Chrysostome, Pin rigide, refuge Marguerite d'Youville), même s'il reste d'importantes quantités d'habitat convenable, aucune rainette faux-grillon de l'ouest n'a été observée dans ces endroits au cours des dernières années. De plus, bien que de l'habitat puisse avoir semblé convenable dans le cadre de l'analyse géospatiale, il pourrait avoir été détruit par des castors ou par la succession de l'habitat en forêts à couvert fermé. Dans les métapopulations du bois de Brossard Sud et du boisé du Tremblay, des portions de l'habitat qui semblaient toujours convenables pour la rainette faux-grillon de l'ouest ont été détruites, selon Picard (2015), par des barrages de castors.

Tableau 2. Comparaison de la superficie d'habitat convenable de la rainette faux-grillon de l'ouest entre 1992 et 2012 dans les métapopulations et les populations de la Montérégie.
Métapopulation ou population Superficie d'habitat convenable en 1992 (km2) Superficie d'habitat convenable en 2013 (km2) Proportion d'habitat convenable restant en 2013
Beauharnois 11,64 10,25 88,1 %
Bois de Brossard Nord 2,86 2,86 100,0 %
Bois de Brossard Sud 3,40 3,18 93,6 %
Boisé de l'Amélanchier 0,53 0,43 82,0 %
Boisé du Tremblay 7,41 5,80 78,2 %
Boisé St-Bruno – Carignan 3,09 1,88 60,9 %
Boucherville 12,93 8,86 68,5 %
Contrecœur 0,66 0,66 99,5 %
Huntingdon 0,70 0,70 100,0 %
Île Perrot 9,83 8,98 91,4 %
Île St-Bernard 0,23 0,23 100,0 %
Kahnawake 0,23 0,22 96,4 %
La Prairie Table Footnotea 7,32 3,13 42,7 %
Marais Darveau 0,21 0,22 104,7 %
Melocheville 0,47 0,47 100,0 %
Mont St-Bruno 1,54 1,54 100,0 %
Parc Michel-Chartrand 1,72 0,78 45,3 %
Pin rigide 1,67 1,66 99,7 %
Secteur ligne Hertel/lac Fontarabie/rivière Saint-Jacques 3,67 3,42 93,1 %
St-Chrysostome 0,43 0,37 85,4 %
St-Hubert 3,37 2,64 78,3 %
Montérégie 30,69 23,44 76,4 %
Figure 4. Superficies d'habitat convenable restant et détruit pour la rainette faux-grillon de l'ouest entre 1992 et 2013 dans les métapopulations et les populations du nord-est de la Montérégie.

Superficies d'habitat nord est de la Montérégie

Description longue pour la figure 4

Carte montrant l'habitat convenable détruit entre 1992 et 2013 et l'habitat convenable résiduel en 2013 dans 14 métapopulations et populations du nord-est de la Montérégie.

Figure 5. Superficies d'habitat convenable restant et détruit de la rainette faux-grillon de l'ouest entre 1992 et 2013 dans les métapopulations et les populations du sud-ouest de la Montérégie.

Superficies d'habitat sud ouest de la Montérégie

Description longue pour la figure 5

Carte montrant l'habitat convenable détruit entre 1992 et 2013 et l'habitat convenable résiduel en 2013 dans 7 métapopulations et populations du sud-ouest de la Montérégie.

Durant la même période, le paysage agricole à l'intérieur de l'aire de répartition de la rainette faux-grillon de l'ouest en Montérégie a changé et a contribué à la perte d'habitat de la rainette faux-grillon de l'ouest. La culture de soja et de maïs – deux cultures incompatibles avec l'habitat de la rainette faux-grillon de l'ouest – dominant le paysage agricole de la Montérégie (MAPAQ, 2013b), les fourrages sont passés de 13 à 11 %, et les pâturages sont passés de 2 à 1 % (MAPAQ et CMM, 2012).

Les pressions exercées sur l'habitat de la rainette faux-grillon de l'ouest continueront à augmenter à mesure que d'autres terres seront nécessaires pour accommoder la croissance de la population humaine. En Montérégie, la croissance démographique de 2011 à 2036 devrait atteindre 21 %, soit la deuxième en importance après Montréal (Institut de la statistique du Québec, 2014a). Sur le plan des ménages, la Montérégie se situe au premier rang à l'échelle provinciale, avec une augmentation prévue de 157 000 ménages de 2011 à 2036 (Institut de la statistique du Québec, 2014a). La croissance de la population aura un effet sur chaque municipalité régionale de comté où se trouvent des rainettes faux-grillons de l'ouest (Institut de la statistique du Québec, 2014b).

Situation de la population

En 2009, la rainette faux-grillon de l'ouest avait perdu plus de 90 % de son aire de répartition historique en Montérégie (ÉRRFGOQ, 2010). À cette époque, il restait 9 métapopulations et 7 populations isolées dans la région (ÉRRFGOQ, 2010). Il s'agissait d'une baisse par rapport aux années précédentes, à cause de la perte de 4 métapopulations entre 1994 et 2004 (Picard, 2015). En raison des déclins importants observés chez les métapopulations de Saint-Hubert, de Saint-Bruno et du bois de Brossard Sud durant les relevés de 2014 (tableau 3), Picard avance que seulement 6 des 9 métapopulations d'origine demeurent fonctionnelles en Montérégie.

Tableau 3. Situation des neuf métapopulations de rainettes faux-grillons de l'ouest en Montérégie entre 2004 et 2014, y compris le nombre d'étangs de reproduction actifs et détruits (modification de Picard, 2015).
Nom de la métapopulation Nombre d'étangs de reproduction actifs en 2004 Nombre d'étangs de reproduction détruits en 2014 (%) Nombre d'étangs de reproduction actifs en 2014 (% d'augmentation ou de réduction par rapport à 2004)
Beauharnois 51 0 (0 %) 75 (+47 %)
Bois de Brossard Nord 47 0 (0 %) 32 (-32 %)
Bois de Brossard Sud 105 30 (29 %) 14 (-87 %)
Boisé du Tremblay 190 61 (32 %) 96 (-49 %)
Boucherville 168 45 (27 %) 207 (+23 %)
Île Perrot 52 16 (33 %) 104 (+100 %) Table Footnoteb
La Prairie 89 45 (51 %) 128 (+44 %) Table Footnotec
Saint-Bruno 18 5 (28 %) 3 (-83 %)
Saint-Hubert 37 10 (27 %) 16 (-57 %)

1.5.5. Métapopulation de La Prairie

Tendances en matière d'habitat

En ce qui concerne la métapopulation de rainettes faux-grillons de l'ouest de La Prairie, l'analyse des tendances en matière d'habitat (de 1992 à 2013) montre une réduction de l'habitat convenable de la rainette faux-grillon de l'ouest de 4,16 km2 (57,3 %). Depuis 2013, au moins 0,22 km2 additionnel a été détruit par la construction des phases 1, 2 et 3 du projet domiciliaire Symbiocité (auparavant connu sous le nom de Domaine de la nature) (figure 6). Lorsqu'on ajoute cette superficie aux 4,16 km2 d'habitat de la rainette faux-grillon de l'ouest déjà perdus, le taux de destruction est de 60,2 % au cours des 23 dernières années. À l'intérieur de l'étendue considérable d'habitat de la rainette faux-grillon de l'ouest qui est toujours présent au sud-est de l'autoroute 30, dans la population de la ligne Hertel/du lac Fontarabie/de la rivière Saint-Jacques, le nombre d'étangs de reproduction actifs enregistré en 2004 et en 2014 se limitait à quatre (Picard, 2015). On pense qu'il s'agit des restes d'anciennes populations en déclin ou d'individus isolés qui se sont dispersés à partir des métapopulations adjacentes (Picard, 2015).

Figure 6. Métapopulation de rainettes faux-grillons de l’ouest de La Prairie. Zones d’habitat convenable résiduelles et détruites de la rainette faux-grillon de l’ouest, y compris la destruction de l’habitat par le développement des phases 1, 2 et 3 du projet domiciliaire Symbiocité. La carte montre aussi les étangs de reproduction actifs, détruits, isolés et menacés de la rainette faux-grillon de l’ouest.

Métapopulation de rainettes faux-grillon de l'ouest de La Prairie

Description longue pour la figure 6

Carte montrant la métapopulation de rainettes faux-grillon de l'ouest de La Prairie, dans le nord-est de la Montérégie. Il est possible d'observer les zones d'habitat convenable résiduel et détruit de la rainette faux-grillon de l'ouest, y compris la destruction de l'habitat occasionnée par le développement des phases 1, 2 et 3 du projet domiciliaire Symbiocité. La carte montre aussi les étangs de reproduction actifs, détruits, isolés et menacés de la rainette faux-grillon de l'ouest.

Situation de la métapopulation

Au printemps 2004, des relevés ont permis de repérer un total de 89 étangs de reproduction de la rainette faux-grillon de l'ouest au sein de la métapopulation de La Prairie (Picard et Desroches, 2004; Picard, 2015). En date de septembre 2004, près du tiers de ces étangs avaient été détruits (Picard et Desroches, 2004; Picard, 2015). En date de 2014, 45 avaient été détruits (Picard, 2015). Avant 2004, des baisses avaient été observées dans le cadre de relevés partiels (de 1999 à 2003) dans lesquels 12 des 31 étangs connus à cette époque avaient été détruits (Picard et Desroches, 2004). En 2014, 99 autres étangs ont été trouvés, ce qui a fait passer le nombre total d'étangs actifs à 128 (Picard, 2015). Il n'est pas toujours possible d'évaluer si les étangs additionnels (les nouvelles mentions d'étang de reproduction) sont de nouveaux étangs, des étangs hétérocycliques qui étaient absents au cours d'inventaires précédents, ou des étangs préexistants qui n'avaient pas été inventoriés antérieurement. Des 99 étangs additionnels consignés en 2014, 79 provenaient de la division d'étangs existants et de la création de petits étangs par des perturbations, 19 correspondaient à une augmentation de la population de rainettes faux-grillons de l'ouest dans la zone du Grand Boisé Sud, et seulement 4 étaient absents des inventaires précédents (Picard, 2015).

À partir des données précédentes, on estime que la baisse du nombre d'étangs de reproduction a été de 28,5 % entre 1999 et 2014, si l'on exclut les 14 étangs inactifs trouvés en 2014 (figure 7). Pour différentes raisons, des étangs peuvent ne pas avoir été utilisés par la rainette faux-grillon de l'ouest chaque année. Par conséquent, l'inoccupation des étangs anciennement utilisés par la rainette faux-grillon de l'ouest n'est pas nécessairement une indication que la population a disparu ou n'utilise plus cet habitat. L'inoccupation prolongée peut être causée par de multiples facteurs, y compris la disparition locale/régionale de l'espèce, les altérations de la connectivité rendant l'étang inaccessible, ou encore la modification des propriétés physiologiques ou biologiques de l'habitat de manière à le rendre non optimal, voire inadéquat pour la reproduction. À l'heure actuelle, il est impossible d'évaluer si les étangs de reproduction inactifs inventoriés en 2014 demeureront inoccupés de manière permanente. Il est à noter que les relevés effectués en 2004 et 2014 étaient exhaustifs et que, par conséquent, les données qui en ont été issues ont permis de réaliser des comparaisons fiables. Par contre, les données obtenues en 2015 n'étaient pas aussi exhaustives, et l'étendue des comparaisons est plus limitée.

Figure 7. Destruction des étangs de reproduction de la rainette faux-grillon de l'ouest connus à La Prairie de 1999 à 2014.

Destruction des étangs de reproduction

Description longue pour la figure 7

Graphique montrant la proportion de la destruction au fil du temps des étangs de reproduction connus pour la rainette faux-grillon de l'ouest à La Prairie entre 1999 et 2014. Le graphique montre qu'en 2004, on ne connaissait que la moitié des étangs de reproduction actifs connus en 2014. Cela signifie qu'à l'époque, les étangs de reproduction détruits entre 1999 et 2004 représentaient presque un tiers des étangs de reproduction connus en 2004.

D'après les données de relevé de 2015, plus de la moitié des étangs de reproduction actuels de la métapopulation de La Prairie se trouve à l'intérieur de l'empreinte du projet domiciliaire Symbiocité et de son Parc de conservation du marais. La zone du projet représente le cœur de la métapopulation de rainettes faux-grillons de l'ouest de La Prairie. Dans la zone visée par le projet, 13 étangs de reproduction ont été détruits depuis le début de la phase 1 en juillet 2014 (Blais, 2015a). Ces étangs de reproduction ne sont pas inclus dans la figure 2, puisque les relevés de 2014 ont été effectués avant leur destruction. En date de 2015, 66 étangs de reproduction actifs, au total, se trouvaient toujours dans l'empreinte du projet. Selon les inventaires effectués au printemps 2015, 34 de ces étangs de reproduction actifs étaient situés dans le Parc de conservation du marais, 10 étaient situés dans les phases 1 à 4, et 22 étaient situés dans les phases 5 et 6 (voir les étangs de reproduction actifs à la figure 6). La poursuite des travaux dans les phases 1 à 4 et dans les phases 5 et 6 menace directement près de la moitié des étangs de reproduction restants dans la zone du projet (voir les étangs de reproduction menacés par la construction à la figure 6).

Connectivité dans la métapopulation

La connectivité au sein de la métapopulation de La Prairie a été touchée par la destruction des étangs de reproduction de 2004 à 2014. En outre, d'après Picard (2015), un canal empêche actuellement la dispersion de l'espèce entre les phases 1 à 4 et les phases 5 et 6 du projet Symbiocité, ce qui limite davantage la connectivité (non montré à la figure 4). Certains étangs de reproduction à l'extérieur du projet sont déjà isolés du cœur de la métapopulation (voir les étangs isolés à la figure 6), mais ceux-ci ne peuvent pas soutenir la métapopulation de La Prairie à eux seuls (voir une description détaillée à la section Viabilité des étangs de reproduction restants ci-après). Sans connectivité, les métapopulations ne peuvent pas subsister : les étangs de reproduction deviennent isolés les uns des autres, et les rainettes faux-grillons de l'ouest qui les occupent risquent davantage de subir un déclin rapide, voire de disparaître (Marsh et Trenham, 2001). De plus, on a constaté que l'abondance de la rainette faux-grillon de l'ouest était plus grande dans les étangs formant une métapopulation que dans les populations isolées (Broadman, 2009). On peut s'attendre à ce que les autres pertes d'étangs de reproduction causées par le développement des phases 5 et 6 et la poursuite des travaux dans les phases 1 à 4 du projet Symbiocité dégradent davantage la connectivité et, donc, la fonctionnalité de la métapopulation (voir les étangs de reproduction menacés par la construction à la figure 6).

Une partie de la connectivité restante dans la métapopulation de La Prairie est maintenue par la zone visée par le développement des phases 5 et 6 du projet domiciliaire Symbiocité. Les phases 5 et 6 du projet se trouvent à la limite entre les municipalités de La Prairie et de Saint-Philippe, et les étangs contenus dans la phase 2 du projet assurent la connectivité entre le Parc de conservation du marais et les étangs situés dans la municipalité de Saint-Philippe. Le développement des phases 5 et 6 du projet aurait pour effet d'isoler la plupart des étangs de reproduction de Saint-Philippe du reste de la métapopulation. Là encore, les étangs isolés seront plus vulnérables aux perturbations et aux événements stochastiques propres aux sites, ce qui augmentera les risques de disparition de l'espèce.

Viabilité des étangs de reproduction restants

Les étangs de reproduction à l'intérieur de la zone visée par le développement des phases 5 et 6 du projet domiciliaire Symbiocité seraient viables à l'heure actuelle, quoique certains semblent avoir été altérés par le début des travaux dans le secteur. D'après la biologiste Isabelle Picard (observations de terrain, avril 2015), des canaux creusés manuellement à la limite nord-est entre les phases 5 et 6 et le Parc de conservation du marais ont créé du drainage aux étangs voisins. À la suite de l'inspection, le ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques est d'avis que les changements du niveau d'eau sont probablement causés par un printemps particulièrement sec plutôt que par les changements anthropiques des propriétés hydrologiques dans le secteur (Véronique Beauchemin, comm. pers., 2015).

La zone non développée dans les phases 5 et 6 du projet ainsi que les étangs de reproduction restants dans la phase 4 sont nécessaires au maintien de la viabilité de la métapopulation de La Prairie car, tel qu'on le mentionne ci-après, ni le Parc de conservation du marais ni les étangs situés à l'extérieur du projet domiciliaire Symbiocité ne peuvent, à eux seuls, assurer la viabilité de cette métapopulation si du développement additionnel devait se produire dans le projet domiciliaire.

Parc de conservation du marais

Selon Blais (2015a), les étangs de reproduction situés dans le Parc de conservation du marais et à proximité du secteur des phases 5 et 6 seront menacés par le drainage à proximité si le développement des phases 5 et 6 est mis en œuvre (parmi les étangs de reproduction actifs, figure 6). Certains étangs au nord du Parc de conservation du marais, à proximité de la route 104 et à l'est du point de diversion du cours d'eau, sont aussi menacés par le drainage ou ont déjà été détruits. La conception du Parc de conservation du marais ne prévoit pas assez d'espace autour de la plupart des étangs de reproduction pour assurer la survie à long terme des rainettes faux-grillons de l'ouest qui vivent dans ces étangs (Picard, 2015). Une zone terrestre de 300 m autour des étangs de reproduction est nécessaire pour permettre l'accomplissement du cycle vital annuel de l'espèce (Ouellet et Leheurteux, 2007). Le plan du Parc de conservation du marais semble prévoir une zone tampon de 50 m autour des étangs de reproduction, ce qui est considéré comme insuffisant pour répondre aux besoins biologiques de la rainette faux-grillon de l'ouest (Angers et al., 2008). De plus, la forme du parc est irrégulière, ce qui confère à ce dernier un rapport périmètre/superficie élevé, et réduit donc la zone totale d'habitat convenable exempte d'effet de bordure pour la rainette faux-grillon de l'ouest dans le parc. Enfin, la zone centrale du parc sera aussi touchée par un réseau de sentiers récréatifs, qui produira un effet de bordure supplémentaire. Compte tenu du faible nombre d'étangs de reproduction actifs dans le Parc de conservation du marais, de la conception du secteur et des répercussions possibles des phases 5 et 6, il est peu probable que le Parc de conservation du marais, à lui seul, suffise à assurer la survie de la métapopulation de La Prairie.

Étangs à l'extérieur du projet domiciliaire Symbiocité

Les étangs de reproduction à l'extérieur du projet domiciliaire Symbiocité et du Parc de conservation du marais subissent aussi des pressions, et leur viabilité est compromise. Certains d'entre eux sont déjà isolés, ce qui signifie que, à moins d'être reconnectés au cœur de la métapopulation, ils ne peuvent pas contribuer à la dynamique de la métapopulation. Par conséquent, ces étangs ne pourront pas produire l'immigration de source externe requise par la métapopulation de La Prairie si les phases 4, 5 et 6 du projet Symbiocité sont mises en œuvre.

  • À l'extrémité sud-est de la métapopulation et à l'est du Parc de conservation du marais se trouve le parc industriel de La Prairie, qui contient quelques étangs (contour bleu foncé, figure 6) (Blais, 2015b). Ces étangs sont isolés du reste de la métapopulation. La plupart sont situés à l'intérieur d'une emprise d'Hydro-Québec (Blais, 2015b), un type de milieu habituellement considéré comme compatible avec l'habitat de la rainette faux-grillon de l'ouest. Selon Blais (2015 b), ces étangs pourraient toutefois être menacés par les activités de remblayage. Un autre étang se trouve sur un terrain en zone industrielle, et le développement potentiel dans ce secteur menace sa viabilité à long terme (Blais, 2015b).
  • Un étang isolé se trouve à l'est du boulevard Palerme et au sud de la route 104 (contour vert, figure 6). Compte tenu de son emplacement – à côté d'un développement domiciliaire et d'une carrière – et de son faible nombre d'individus, la viabilité à long terme de cet étang est aussi compromise (Blais, 2015b).
  • Un autre étang est contenu dans un secteur résidentiel au sud du club de golf de Candiac (contour rose, figure 6) et, donc, isolé de tous les autres étangs de reproduction de la métapopulation. Selon Blais (2015 b), les rejets d'eau de piscine des propriétés voisines et la contamination par les pesticides représentent des menaces potentielles pour cet étang.
  • D'autres étangs de reproduction isolés se trouvent au nord-est du projet domiciliaire; certains sont situés dans la voie d'extension du boulevard des Prés-Verts, tandis que d'autres se trouvent dans la zone urbaine de la municipalité de La Prairie (contour bleu pâle, figure 6) (Blais, 2015b).

D'autres étangs (contour noir, figure 6), situés au sud dans la municipalité de Saint-Philippe, sont toujours connectés au cœur de la métapopulation. Ce secteur est surtout associé aux phases 5 et 6 du projet, dont la construction entraînerait la perte de la connectivité entre ces étangs et le cœur de la métapopulation de rainettes faux-grillons de l'ouest. Selon Blais (2015 b), tous ces étangs sont menacés dans une certaine mesure. Ces étangs pourraient, par exemple, être détruits par le développement résidentiel ou des travaux sur les terrains du ministère des Transports du Québec. Ces étangs à eux seuls ne suffisent pas à maintenir la métapopulation de La Prairie.

1.5.6. Portrait de la situation en Ontario

1.5.6.1. Analyses et échelle géographique

La situation et les tendances en matière de population et d'habitat de la rainette faux-grillon de l'ouest ont été examinées, dans la mesure du possible, à diverses échelles géographiques afin de mieux comprendre la situation et les tendances globales ainsi que les tendances localisées résultant de menaces potentiellement concentrées sur le plan géographique. Les trois principales échelles de l'analyse en Ontario étaient :

  1. la partie ontarienne de l'UD de la rainette faux-grillon de l'ouest des GLSLBC;
  2. les provinces fauniques (province faunique des Grands Lacs/Fleuve Saint-Laurent et province faunique du Bouclier canadien);
  3. les divisions du recensement de 2011 de l'Ontario, définies par Statistique Canada (2012) (figure 1).

Comme l'espèce est largement répandue en Ontario, on ne disposait pas de données uniformes à ces différentes échelles, et certaines d'entre elles ne s'appliquaient qu'à une partie de l'aire de répartition.

La décision de procéder à des analyses à l'échelle des provinces fauniques repose en partie sur les différences en matière de disponibilité des données. On dispose de plus de renseignements sur la rainette faux-grillon de l'ouest et son habitat dans la province faunique des Grands Lacs/Fleuve Saint-Laurent que dans celle du Bouclier canadien, pour laquelle on manque de données sur les tendances en matière d'habitat (p. ex. perte de milieux humides, changements de l'utilisation des terres, intensification des activités agricoles) et de population. Peu de relevés et de parcours de suivi ont été effectués dans la partie du Bouclier canadien de l'aire de répartition, et les mentions fortuites de l'espèce y sont limitées.

L'échelle de la division de recensement a été utilisée pour établir les tendances localisées puisque plusieurs sources de données étaient disponibles à cette échelle (p. ex. croissance prévue de la population humaine, tendances en matière d'agriculture, pertes de milieux humides) ou pouvaient être rapportées à cette échelle en Ontario. Des mentions de la rainette faux-grillon de l'ouest (GLSLBC) proviennent de 39 divisions de recensement en Ontario (dont 26 sont entièrement contenues dans la province faunique des Grands Lacs/Fleuve Saint-Laurent, 2 sont entièrement contenues dans la province faunique du Bouclier canadien, 6 sont divisées entre la province faunique des Grands Lacs/Fleuve Saint-Laurent et la province faunique du Bouclier canadien, et 5 sont divisées entre la province faunique des Grands Lacs/Fleuve Saint-Laurent et la province faunique carolinienne).

Pour faciliter davantage l'analyse de certaines tendances (c.-à-d. changements de l'utilisation des terres et menaces liées au développement d'infrastructures linéaires) aux endroits où la rainette faux-grillon de l'ouest (GLSLBC) a été documentée, des « unités d'habitat » ont été créées par l'application d'un rayon de 300 m Content Footnote3 autour des observations adéquates Content Footnote4 de la rainette faux-grillon de l'ouest (GLSLBC) et en fusionnant les unités dont les limites se chevauchaient; 1 433 unités d'habitat ont ainsi été créées, pour un total de 53 307 ha (figure 8; annexe B – tableau A).

Figure 8. Distribution des unités d'habitat de la rainette faux-grillon de l'ouest des GLSLBC.

Distribution des unités d'habitat des GLSLBC

Description longue pour la figure 8

Carte montrant la distribution des unités d'habitat de la rainette faux-grillon de l'ouest des GLSLBC au Canada.

1.5.6.2. Situation de la population
Dénombrement des populations locales

Aucun rapport précédent n'a fourni de dénombrement des populations locales en Ontario, et les occurrences d'éléments n'ont pas été définies parce que l'espèce ne fait actuellement l'objet d'aucun suivi par le Centre de données sur la conservation de l'Ontario. Dans le cadre de la présente évaluation scientifique, les lignes directrices de NatureServe pour la délimitation des populations ou des occurrences d'élément (NatureServe, 2015) ont été utilisées pour établir une estimation grossière du nombre de populations locales dans la partie ontarienne de l'UD des GLSLBC. D'après cette analyse, quelque 389 populations locales ont été délimitées en Ontario. Parmi celles-ci, 367 se trouvent entièrement ou en partie dans la province faunique des Grands Lacs/Fleuve Saint-Laurent. L'analyse a été fondée sur la meilleure information accessible (relevés non systématiques dans l'ensemble de l'aire de répartition) de 1975 à 2014, et les résultats doivent être interprétés avec prudence. Le nombre estimé de populations constitue vraisemblablement une sous-estimation de la répartition actuelle en Ontario.

Situation de la population

On en sait peu sur les populations de rainettes faux-grillons de l'ouest dans l'ensemble de leur aire de répartition en Ontario en raison d'un manque de relevés et de suivis systématiques de l'espèce dans la province. Quelques études réalisées dans l'est de l'Ontario (c.-à-d. dans les divisions de recensement de Renfrew, d'Ottawa, de Prescott et de Russell) ont indiqué une réduction du nombre de sites où l'espèce était présente historiquement (Seburn et Gunson, 2011; Seburn et al., 2008). Ces études ont eu lieu dans des zones de perte d'habitat causée par le développement résidentiel, mais ne tiennent pas compte du fait que certains sites de reproduction adjacents ont pu avoir été recolonisés depuis.

Même si les véritables tendances globales en matière de population n'ont pas été évaluées pour cette espèce en Ontario, certaines analyses ont été effectuées à l'échelle de l'UD et des provinces fauniques d'après les données recueillies dans le cadre du Programme de surveillance des marais (PSM) Content Footnote5. Comme le mentionne le programme de rétablissement fédéral, les données du PSM montrent que le nombre de sites occupés dans la province faunique des Grands Lacs/Fleuve Saint-Laurent a diminué de 42,6 % en Ontario au cours de la période de 1995-1996 à 2005-2006 (Crewe et al., 2009).

Pour soutenir cette analyse, les données du PSM sur la rainette faux-grillon de l'ouest en Ontario de 1995 à 2014 ont été analysées afin de déterminer de quelle façon la probabilité moyenne d'occurrence de la rainette faux-grillon de l'ouest (ou l'indice d'occurrence) avait changé au fil du temps (tableau 4).

Tableau 4. Tendances du Programme de surveillance des marais (PSM) quant à la probabilité moyenne d'occurrence de la rainette faux-grillon de l'ouest en Ontario de 1995 à 2014.
Province faunique Tendance du PSM
(probabilité moyenne d'occurrence)
Référence
Grands Lacs/Fleuve Saint-Laurent -2,9 %/an (-5,0, -0,7); significative sur le plan statistique Tozer, 2015
Bouclier canadien Données insuffisantes Tozer, comm. pers., 2015
Grands Lacs/Fleuve Saint-Laurent ET UD du Bouclier canadien -2,6 %/an (-4,6, -0,5); significative sur le plan statistique Tozer, comm. pers., 2015
1.5.6.3. Situation et tendances de l'habitat
Changements passés en matière de disponibilité et de qualité de l'habitat
Analyse des changements de l'utilisation des terres

Les données sur le changement du Système d'information sur les terres du Sud de l'Ontario (version 2.0) (SOLRIS) (OMNRF, 2015) ont été utilisées pour étudier les changements généraux concernant l'utilisation des terres de 1999 à 2002 et de 2009 à 2011. Les changements sur le plan de l'utilisation des terres ont été regroupés selon s'ils entraînaient un gain d'habitat convenable potentiel, ou une perte d'habitat potentielle pour l'espèce. Les utilisations des terres classées comme étant de l'habitat convenable potentiellement comprenaient les terres boisées, les milieux humides, les plans d'eau et les terres non différenciées, alors que les utilisations des terres classées comme étant probablement de l'habitat non convenable comprenaient les zones bâties, et les zones d'extraction et de transport. Les données sur l'utilisation des terres tirées de SOLRIS sont présentées à basse résolution. Par conséquent, la capacité de différencier l'habitat convenable de l'habitat non convenable pour la rainette faux-grillon de l'ouest est limitée (p. ex. tous les types de terres agricoles sont classés dans la catégorie d'utilisation des terres « non différenciées », et ont donc été considérées comme étant « potentiellement convenables », même si certains types d'activités agricoles, comme la culture du maïs et du soya, ne sont pas convenables pour l'espèce, tandis que les pâturages et les terres agricoles abandonnées sont plus communément utilisés par l'espèce). La superficie d'habitat potentiellement convenable est donc surestimée.

Le système SOLRIS couvre environ 58,5 % de la province faunique des Grands Lacs/Fleuve Saint-Laurent. À l'intérieur de cette zone, la perte globale d'habitat convenable potentiel depuis 1999-2002 est estimée à 0,42 %. Lorsque l'on ne prend en considération que la zone à l'intérieur du rayon de 300 m autour des unités d'habitat (mentions connues), la perte estimée d'habitat convenable potentiel est de 0,7 %. Le système SOLRIS ne couvre pas la province faunique du Bouclier canadien.

Lorsque les données étaient analysées à l'échelle des divisions de recensement entières (annexe B – tableau B), 5 divisions de recensement ont indiqué une perte d'habitat potentielle de plus de 1 % : Peel (2,6 %), Halton (2,2 %), York (2,1 %), Waterloo (1,5 %) et Ottawa (1,3 %).

En se fondant sur les changements en matière d'utilisation des terres uniquement à l'intérieur des unités d'habitat d'un rayon de 300 m, 7 divisions de recensement ont indiqué une perte potentielle de plus de 1 % : Middlesex (4,6 %), Halton (2,0 %), Ottawa (1,9 %), Wellington (1,3 %), York (1,3 %), Toronto (1,0 %) et Durham (1,0 %).

La division de Middlesex montre la perte potentielle la plus élevée, soit 4,6 % (en comparaison avec le résultat de la division de recensement de 0,39 %). Globalement, toutefois, les estimations de la perte potentielle sont faibles dans toutes les divisions de recensement, mais on soupçonne qu'il s'agit de sous-estimations en raison de la résolution de l'analyse (p. ex. les champs abandonnés ou pâturages convertis en cultures intensives de maïs n'auraient pas été désignés comme perte d'habitat potentielle).

Conversion des milieux humides

Canards Illimités Canada (Ducks Unlimited Canada, 2010) a réalisé une analyse visant à estimer la conversion des milieux humides dans le sud de l'Ontario depuis la période précédant l'établissement des humains jusqu'à 1982 et 2002. La zone d'étude du sud de l'Ontario (annexe A – figure B) n'est pas représentative de l'ensemble de l'aire de répartition de l'UD des GLSLBC; elle couvre la portion sud de la province faunique des Grands Lacs/Fleuve Saint-Laurent, mais ne couvre aucune partie de la province faunique du Bouclier canadien. Elle englobe également la province faunique carolinienne (à l'extérieur de l'UD des GLSLBC). En outre, l'analyse a été restreinte aux milieux humides dont la superficie est supérieure à 10 ha. Par conséquent, bien qu'il soit utile de comprendre de façon générale les taux de perte de milieux humides (milieux humides permanents), un grand nombre d'habitats de reproduction spécifiques utilisés par la rainette faux-grillon de l'ouest (c.-à-d. qui comprennent de nombreux petits milieux humides éphémères) ne seraient pas pris en compte dans l'analyse.

En 2002, dans l'ensemble de la zone d'étude, seulement 28 % des milieux humides datant d'avant l'établissement des humains étaient encore présents. Dans la portion des Grands Lacs/Fleuve Saint-Laurent de la zone d'étude, le déclin des milieux humides depuis l'établissement des humains était le plus important (85 % des milieux humides d'origine étaient convertis) dans certaines parties de l'est de l'Ontario et dans la région de Toronto. À court terme, dans l'ensemble de la zone d'étude du sud de l'Ontario, on a observé une perte de milieux humides de 3,5 % entre 1982 et 2002. À l'intérieur du Golden Horseshoe Content Footnote6, la perte de milieux humides était principalement due aux zones bâties imperméables et perméables. À l'extérieur du Golden Horseshoe, les milieux humides ont été principalement convertis en terres agricoles, en friches industrielles urbaines, en emprises hydroélectriques, en corridors de transport et en éclaircies dans les forêts (Ducks Unlimited Canada, 2010).

Canards Illimités Canada (Ducks Unlimited Canada, 2010) a également présenté des changements concernant la couverture totale des milieux humides entre 1982 et 2002 à l'échelle des comtés (correspondant dans la plupart des régions aux divisions de recensement) (annexe B – tableau C). La tendance relative à la perte de milieux humides (de 1982 à 2002) était très élevée, élevée ou modérée (par rapport aux tendances observées dans d'autres régions abritant la rainette faux-grillon de l'ouest) dans les comtés/divisions de recensement suivants :

  • très élevée : Lanark (19,7 %) et Frontenac (17,3 %);
  • élevée : Stormont (9,3 %), Glengarry (partie de la division de recensement de Stormont, Dundas et Glengarry) (8,1 %), Lennox et Addington (8,1 %), Hastings (7,3 %);
  • modérée : Dundas (partie de la division de recensement de Stormont, Dundas et Glengarry) (5,8 %) et Durham (5,5 %).
Intensification des activités agricoles

L'intensification de l'agriculture est l'une des principales menaces pour l'habitat de la rainette faux-grillon de l'ouest. L'habitat convenable de la rainette faux-grillon de l'ouest, principalement les petits milieux humides éphémères, est souvent perdu en raison de l'expansion des terres agricoles (Seburn et al., 2014), et la connectivité de l'habitat peut être réduite. Dans la région se trouvant à l'est d'Ottawa et au nord de Renfrew, la rainette faux-grillon de l'ouest est disparue de vastes régions où le seul changement évident en matière d'utilisation des terres était l'intensification de l'agriculture (Schueler et Karstad, 2012). Dans cette composante de l'analyse, les tendances générales de l'intensification de l'agriculture seront analysées à l'aide de la littérature récente et des données de recensement des terres agricoles. L'intensification de l'agriculture pourrait être la cause d'apports de pesticides et d'engrais plus élevés, de plus grandes fermes et de la capitalisation accrue des fermes.

Le pourcentage du territoire de l'Ontario (province entière) occupé par des terres agricoles est passé de 10,1 % en 1931 à 5,6 % en 2011 (Smith, 2015). En ce qui concerne précisément le sud de l'Ontario (annexe A – figure C), qui inclut la portion méridionale de la province faunique des Grands Lacs/Fleuve Saint-Laurent, en plus de la province faunique carolinienne, cela représente une baisse, soit d'un pourcentage de 60,7 % en 1931 à un pourcentage de 35,5 % en 2011 (Smith, 2015). Cette baisse est principalement composée de diminutions du nombre de fermes propriétaires de pâturages, de terres boisées, de milieux humides et d'autres terres non destinées à la production (Smith, 2015). Bien que l'habitat convenable pour la rainette faux-grillon de l'ouest soit menacé par l'intensification de l'agriculture, l'espèce utilise certains types de terres agricoles, notamment les champs abandonnés et les pâturages (Seburn et al., 2014). Dans l'est de l'Ontario, la superficie de pâturages a diminué, passant de 20 à 30 % en 1971 à 2 à 5 % en 2001. De manière similaire, une diminution de la superficie de pâturages a été observée dans certains cantons du comté de Bruce (de 30 à 40 % en 1971 à 5 à 10 % en 2001) (Neave et Baldwin, 2011). La superficie en champs abandonnés/terrains arbustifs a également connu un déclin le long de l'Arche-de-Frontenac et à l'ouest de Peterborough, passant de 10 à 20 % en 1971 à 5 à 10 % en 2001 (Neave et Baldwin, 2011). D'importants déclins à long terme de la superficie totale de pâturages devraient se poursuivre (Smith, 2015).

Depuis 1960, la couverture de terres agricoles en Ontario a également connu une croissance des cultures de maïs et de soya (Joseph et Keddie, 1981; Small, 1999; Keddie et Wandel, 2001). Plus récemment, des preuves indiquent que des haies, des forêts et des petits milieux humides sont convertis en cultures annuelles (Smith, 2015). La hausse du nombre de monocultures et la perte de cultures agricoles abritant la rainette faux-grillon de l'ouest constituent des menaces importantes pour l'espèce en Ontario.

Pesticides et fertilisants

L'utilisation de pesticides (insecticides, herbicides et fongicides) a diminué de plus de 45 % en Ontario de 1983 à 2008 (Smith, 2015). On attribue la diminution de l'utilisation des pesticides à de multiples facteurs, notamment aux mesures incitatives de lutte antiparasitaire intégrée, aux changements des méthodes de production, au coût croissant des pesticides et aux variétés résistant aux ravageurs (Gallivan et al., 2001; Government of Ontario, 2003; McGee et al., 2010). On note également une tendance à la baisse de l'utilisation de fertilisants de 1980 à 2000 (Smith, 2015). Par conséquent, le degré de dégradation de l'habitat de la rainette faux-grillon de l'ouest attribuable à l'utilisation de pesticides et de fertilisants pourrait également diminuer avec le temps.

Effets attendus de la croissance démographique humaine et des projets de développement

Croissance démographique humaine et développement urbain anticipé

Le développement urbain est l'une des principales menaces pesant sur la rainette faux-grillon de l'ouest, et entraîne la dégradation et la perte de l'habitat convenable. Les cartes ou les emplacements précis des projets futurs de développement urbain ne sont pas facilement accessibles dans l'aire de répartition de la rainette faux-grillon de l'ouest en Ontario. Par conséquent, la présente analyse s'appuie sur la croissance démographique humaine prévue à l'échelle des divisions de recensement comme substitut/prédicteur des développements urbains futurs (c.-à-d. qu'on peut s'attendre à ce qu'une croissance démographique accrue entraîne un accroissement du développement urbain).

Les prévisions démographiques à long terme des divisions de recensement de l'Ontario ont été produites par le ministère des Finances de l'Ontario (Ontario Ministry of Finance, 2014), et s'appuient sur les données du Recensement du Canada de 2011. En se fondant sur la population de 2013 comme référence, le taux de croissance démographique prévue a été calculé pour 2016, 2021, 2026, 2031 et 2041 (Ontario Ministry of Finance, 2014; annexe B – tableau D). Les divisions de recensement montrant la tendance la plus élevée en matière de croissance démographique (de 2013 à 2021) dans la région des GLSLBC étaient les suivantes : Halton (17,6 %), York (16,2 %), Peel (14,3 %), Ottawa (11,8 %) et Durham (11,1 %).

En utilisant la croissance démographique prévue comme substitut pour calculer le développement urbain anticipé, on peut supposer que les divisions de recensement énumérées ci-dessus connaîtront également une forte tendance en matière de développement urbain, par rapport aux autres divisions de recensement de la région des GLSLBC.

En ce qui concerne l'ensemble de l'UD des GLSLBC (en se fondant sur toutes les divisions de recensement prises partiellement ou intégralement dans la région des GLSLBC), la population humaine, en 2013, était de plus de 12 millions d'habitants, et cette population devrait augmenter de 3,3 % d'ici 2016, et de 9,4 % d'ici 2021.

Expansion et entretien des infrastructures linéaires

Comme le précise le programme de rétablissement fédéral, l'expansion et l'entretien des infrastructures linéaires telles que les routes et les emprises de lignes électriques et de pipelines constituent des menaces pour la rainette faux-grillon de l'ouest dans l'ensemble de son aire de répartition. En plus d'entraîner des mortalités directes (p. ex. mortalité attribuable à la circulation routière) et la propagation d'espèces végétales envahissantes, les infrastructures linéaires peuvent agir comme des obstacles à la dispersion et, ainsi, contribuer à la fragmentation de l'habitat ou entraîner une perte complète d'habitat (c.-à-d. perte d'étangs de reproduction dans l'aire de répartition d'une métapopulation). Il est à noter, toutefois, que l'entretien des infrastructures peut être bénéfique pour les populations locales lorsqu'il est mené durant une période appropriée qui favorise le maintien des conditions de l'habitat convenable.

Tous les projets proposés ou connus à l'intérieur d'une division de recensement où l'espèce a été observée, à l'intérieur d'un rayon de 1 km d'une occurrence de la rainette faux-grillon de l'ouest ou dans un rayon de 300 m d'une occurrence de la rainette faux-grillon de l'ouest ont été compilés. La majorité de ceux-ci sont des projets de grande envergure qui ont été désignés dans le cadre de recherches menées aux termes d'évaluations environnementales (EE) fédérales. Cinq projets se trouvaient à l'intérieur d'un rayon de 300 m d'une occurrence de la rainette faux-grillon de l'ouest, six autres projets étaient menés à l'intérieur d'un rayon de 1 km d'une occurrence de la rainette faux-grillon de l'ouest, et cinq autres projets étaient menés à plus de 1 kmd'une occurrence de rainette faux-grillon de l'ouest, mais à l'intérieur d'une division de recensement abritant l'espèce (tableau 5). Les projets menés à l'intérieur d'un rayon de 300 m d'une occurrence de la rainette faux-grillon de l'ouest comprenaient des pipelines gazières et pétrolières (une dans la division de York, une autre dans les divisions de York et de Toronto, et une troisième dans la division de Sarnia à Montréal), et des corridors de transport (routes, voies de transport en commun et chemins de fer; un projet dans la division de York, et un autre dans les divisions de Halton, de Peel et de York). Il est possible que d'autres projets d'infrastructures linéaires (en particulier de petites routes) qui ne nécessitent pas d'EE fédérale soient également planifiés dans l'aire de répartition de l'espèce et qu'ils s'ajoutent à ceux qui sont décrits ici.

Tableau 5. Projets connus ou proposés qui recoupent (à l'intérieur d'un rayon de 300 m) ou qui se trouvent à proximité (à l'intérieur d'un rayon de 1 km ou moins) d'une occurrence de la rainette faux-grillon de l'ouest, ou à l'intérieur d'une division de recensement abritant l'espèce.
Nom du projet/statut Source

Recoupement (à l'intérieur d'un rayon de 300 m

rainette faux-grillon de l'ouest)

Proximité (à l'intérieur d'un rayon de 1 km

rainette faux-grillon de l'ouest)

Division de recensement
Élargissement de l'autoroute 69 EE Non Non Sudbury, Parry Sound
Inversion de la canalisation 9 d'Enbridge – en construction EE Oui Oui De Sarnia à Montréal
Oléoduc d'Énergie Est EE Non Oui Stormont, Dundas and Glengarry
Réseau principal Est EE Inconnu Oui York, Durham, Nonrthumberland, Hastings, Lennox et Addington, Frontenac, Leeds et Grenville, Stormont, Dundas et Glengarry
Pôle logistique de Milton de la compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) – examen par une commission créée aux termes de la LCEE EE Non Oui Halton
Corridor de transport RGT en direction ouest – EE aux termes de la LCEE, en attente EE Oui (Peel et York) Oui Halton, Peel, York
Raccordement du projet pipelinier de Vaughan au réseau principal de TransCanada EE Oui Oui York
Projet de raccordement Kings North de TransCanada EE Oui Oui York, Toronto
Remplacement de la canalisation 10 d'Enbridge EE Non Oui Hamilton
Pipeline de l'installation de Chalk River des Laboratoires nucléaires canadiens (Enbridge) (art. 67) EE Non Non Renfrew
Égout principal de Kanata-Nord (art. 67) EE Non Oui Ottawa
CCN – Nouveau sentier, de la rue Tauvette au corridor du sentier (art. 67) EE Non Non Ottawa
Expansion de la route 427 Autre Oui Oui York
Voie de contournement de Bradford Autre Peut-être Oui Simcoe
1.5.6.4. Zones généralement dignes de mention et/ou zones préoccupantes en Ontario

Les divisions de recensement ci-dessous ont été désignées comme étant des zones d'intérêt potentiel et/ou préoccupantes d'après l'information qui suit, tirée de la présente évaluation :

  • grand nombre/grande superficie d'unités d'habitat de la rainette faux-grillon de l'ouest;
  • perte ou dégradation évidentes importantes de l'habitat (passé) et/ou menaces anticipées importantes découlant de futurs projets de développement (urbains ou linéaires)

Les divisions de recensement comprenant le plus grand nombre et/ou la plus grande superficie d'unités d'habitat comprennent : Peterborough, Leeds et Grenville, le comté de Prince Edward, Ottawa, York et Lanark.

Les tendances de perte d'habitat (changement en matière d'utilisation des terres d'après les données du système SOLRIS), la perte de milieux humides, le développement urbain anticipé (croissance démographique humaine) et l'intensification de l'agriculture ont été classés pour chacune des régions précisées ci-dessus, et les projets d'infrastructures linéaires ont également été pris en considération. Peterborough, Leeds et Grenville, de même que le comté de Prince Edward, n'ont pas obtenu un rang élevé, et ce, pour aucune des analyses de menaces. Ottawa a obtenu un rang élevé en ce qui touche la perte d'habitat et le développement urbain anticipé. York a obtenu un rang élevé en ce qui concerne la perte d'habitat et le développement urbain anticipé. Par ailleurs, plusieurs projets d'infrastructures linéaires sont également connus ou proposés dans la division de recensement de York. Lanark a connu une perte intensive de milieux humides (pourcentage du comté) de 1982 à 2002.

Parmi les zones qui n'ont pas obtenu un rang élevé en ce qui concerne le nombre et/ou la superficie d'unités d'habitat de la rainette faux-grillon de l'ouest, mais qui subissent une perte ou une dégradation évidentes importantes de l'habitat convenable et/ou des menaces importantes anticipées découlant de projets de développement urbain ou de projets d'infrastructures linéaires, on compte les suivantes :

  • Durham (perte d'habitat et développement urbain)
  • Frontenac (perte de milieux humides et développement urbain)
  • Halton (perte d'habitat, développement urbain et futurs projets de développement)
  • Hamilton (perte d'habitat et futurs projets de développement)
  • Middlesex (perte d'habitat, perte de milieux humides et développement urbain)
  • Peel (perte d'habitat, développement urbain et futurs projets de développement)
  • Prescott et Russell (développement urbain)
  • Simcoe (perte d'habitat, développement urbain et futurs projets de développement)
  • Toronto (perte d'habitat, développement urbain et futurs projets de développement)
  • Waterloo (perte d'habitat et développement urbain)
  • Wellington (perte d'habitat et développement urbain)

Des déclins répandus de la rainette faux-grillon de l'ouest ont déjà été observés à Ottawa, Renfrew, et Prescott et Russell (Schueler et Karstad, 2012; Seburn et al., 2008, 2014; Seburn et Gunson, 2011).

1.6. Capacité d'aménager un habitat pour la rainette faux-grillon de l'ouest et une nouvelle métapopulation

Les probabilités d'aménager ou de déplacer avec succès une métapopulation semblent faibles ou, du moins, difficiles à prévoir. Il existe déjà un guide sur l'aménagement et le suivi d'habitats de la rainette faux-grillon (Montpetit et al., 2010), mais il met l'accent sur des mesures visant à améliorer la connectivité entre les populations et les métapopulations de rainettes faux-grillons, plutôt que sur la création d'une métapopulation disjointe. Pour la colonisation d'un site aménagé par la rainette faux-grillon, le guide préconise la colonisation naturelle. Pour ce faire, le site aménagé doit être situé à proximité (moins de 250 m) d'un site déjà occupé par l'espèce, et il ne doit y avoir aucun obstacle aux déplacements (p. ex. routes, cours d'eau, murets). La relocalisation par l'homme d'individus ou d'œufs d'un site occupé vers un site aménagé n'est pas recommandée à cause du faible taux de succès observé lors de la relocalisation d'amphibiens (Desroches et Picard, 2004), qui est encore au stade expérimental, et des efforts considérables requis pour la capture et la relocalisation d'un grand nombre d'individus ou d'œufs au cours d'une période de plusieurs années (Montpetit et al., 2010; Tessier et al., 2015). Le risque d'introduction et de propagation de pathogènes ainsi que la possibilité du retour des individus déplacés vers le site de naissance pourraient être également problématiques lors de la relocalisation d'amphibiens. De plus, il existe une incertitude quant au nombre minimal d'individus requis pour établir une population viable; plusieurs dizaines de milliers d'œufs ou de larves seraient probablement nécessaires au cours de plusieurs années consécutives (Desroches et Picard, 2004). Le lâcher d'individus élevés en captivité (p. ex. dans le cadre du projet-pilote élaboré par le Biodôme de Montréal et le Zoo Ecomuseum [Jacques Dancosse, comm. pers.]) n'est pas recommandé dans le contexte actuel non seulement à cause de l'origine et de la faible diversité génétique des individus, mais aussi parce qu'il y a un manque actuel de connaissances sur le sort des individus relâchés (p. ex. survie et capacité de se reproduire en milieu naturel). Il est également à noter qu'une étude portant sur la caractérisation génétique des populations de rainettes faux-grillons de l'ouest du Québec et de l'Ontario indique la présence d'unités de conservation génétiquement distinctes dans ces deux provinces, notamment en Montérégie (N. Tessier, comm. pers. et article en préparation, cité dans Tessier et al., 2015). Les différences génétiques entre les populations et les métapopulations en Montérégie pourraient refléter des adaptations locales (p. ex. à la fuite de prédateurs ou à la résistance à des pathogènes); il serait donc risqué de relocaliser des individus non adaptés à un habitat donné.

Des tentatives d'aménagement d'habitat pour la rainette faux-grillon de l'ouest ont été faites au Québec par le passé, avec un succès très limité. En effet, on rapporte que seulement 4 des 32 milieux aménagés qui ont été visités en 2014 présentaient des caractéristiques propices à la reproduction des rainettes faux-grillons de l'ouest (Tessier et al., 2015). Parmi les problèmes rencontrés, on cite le caractère permanent (non temporaire) de certains milieux humides, la présence de prédateurs de la rainette faux-grillon de l'ouest, les températures élevées de l'eau en juillet, l'assèchement prématuré de l'habitat, la densité trop élevée du couvert forestier et la colonisation des étangs par des plantes envahissantes. Ces caractéristiques illustrent que la rainette faux-grillon de l'ouest n'est pas une espèce généraliste et qu'elle nécessite des caractéristiques d'habitat très précises pour lesquelles on manque de connaissances, rendant difficile l'aménagement d'habitat convenable. Sur la base de leurs observations sur le terrain, Tessier et al. (2015) proposent plusieurs modifications au guide de Montpetit et al. (2010), sans toutefois garantir qu'elles entraîneraient un meilleur taux de succès. Par ailleurs, un projet a été initié en 2015 au sein de la métapopulation de Saint-Bruno avec l'objectif d'aménager éventuellement un habitat convenable à l'espèce en prenant en compte les paramètres qui ont un effet sur les éléments hydrologiques de l'environnement et les capacités de dispersion de l'espèce (MFFP, comm. pers.); les résultats de ce projet ne sont pas encore connus.

Il existe donc certaines méthodes pour aménager un habitat pour la rainette faux-grillon de l'ouest, mais leur taux de succès était très faible par le passé; ces méthodes visaient également à augmenter la superficie de l'habitat et à améliorer la connectivité entre les populations et les métapopulations en misant sur la colonisation naturelle par les individus, plutôt que sur l'aménagement ou le déplacement d'une population ou d'une métapopulation.

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Annexe A - Figures

Divisions du recensement de 2011 en Ontario

Figure A. Divisions du recensement de 2011 en Ontario (Statistics Canada, 2012). L'Ontario compte un total de 49 divisions de recensement, dont 39 comportent des observations de rainette faux-grillon de l'ouest (GLSLBC).

Divisions du recensement de 2011 en Ontario

Description longue pour la figure A

Carte montrant les divisions du recensement de 2011 en Ontario (Statistiques Canada, 2012). L'Ontario compte un total de 49 divisions de recensement, dont 39 comportent des observations de rainette faux-grillon de l'ouest (GLSLBC).

Perte de milieux humides – zone d'étude

Figure B. Zone d'étude du sud de l'Ontario visant la perte de milieux humides (figure tirée de Ducks Unilimited Canada, 2010).

Zone d'étude du sud de l'Ontario

Description longue pour la figure B

Carte montrant une zone d'étude traitant de la perte des milieux humides au sud de l'Ontario. La zone a fait l'objet d'évaluations complètes ou partielles, en 1967, 1982 et 2002, avec une zone non évaluée dans la zone métropolitaine de Toronto.

Figure C. Zone où ont lieu les activités agricoles en Ontario, au Canada (la frontière entre le nord et le sud de l'Ontario est illustrée) (figure tirée de Smith, 2015).

Zone où ont lieu les activités agricoles en Ontario

Description longue pour la figure C

Carte montrant la zone où ont lieu les activités agricoles en Ontario, au Canada. La carte illustre également la frontière entre le nord et le sud de l'Ontario. Les activités agricoles ont principalement lieu dans le sud de l'Ontario.

Annexe B - Tableaux

Unités d'habitat

Tableau A. Unités d'habitat créées à partir de zones tampon de 300 m autour des observations. Les unités d'habitat essentiel désignées dans le programme de rétablissement fédéral sont également présentées à des fins de comparaison.
Division de recensement Unités d'habitat
Superficie (ha)
Unités d'habitat
% de la superficie totale
Unités d'habitat
Nombre d'unités (ou de portions d'unités)
Unités d'habitat essentiel
Superficie (ha)
Unités d'habitat essentiel
% de la superficie totale
Unités d'habitat essentiel
Nombre d'unités (ou de portions d'unités)
Algoma 374 0,7 12 28 0,2 1
Brant 872 1,6 23 210 1,3 7
Bruce 507 1,0 18 - - -
Cochrane 28 0,1 1 - - -
Dufferin 170 0,3 6 - - -
Durham 1 185 2,2 38 269 1,6 5
Frontenac 2 434 4,6 71 354 2,1 9
Grey 1 254 2,4 44 27 0,2 1
Haliburton 262 0,5 10 28 0,2 1
Halton 1 211 2,3 39 440 2,6 5
Hamilton 593 1,1 16 198 1,2 2
Hastings 2 306 4,3 73 278 1,7 10
Huron 382 0,7 13 27 0,2 1
Kawartha Lakes 1 565 2,9 57 208 1,2 5
Lambton 168 0,3 3 32 0,2 1
Lanark 2 136 4,0 62 337 2,0 5
Leeds et Grenville 6 062 11,4 159 2 785 16,7 46
Lennox et Addington 1 010 1,9 31 137 0,8 5
Middlesex 361 0,7 12 119 0,7 4
Muskoka 596 1,1 21 55 0,3 2
Nipissing 260 0,5 8 - - -
Northumberland 1 378 2,6 38 275 1,7 7
Ottawa 4 110 7,7 108 882 5,3 13
Oxford 148 0,3 4 - - -
Parry Sound 141 0,3 5 - - -
Peel 961 1,8 22 462 2,8 4
Perth 313 0,6 11 - - -
Peterborough 12 012 22,5 282 7 516 45,1 58
Prescott et Russell 216 0,4 6 27 0,2 1
Prince Edward 2 319 4,4 61 465 2,8 14
Renfrew 904 1,7 30 - - -
Simcoe 1 452 2,7 48 - - -
Stormont, Dundas et Glengarry 1 065 2,0 32 134 0,8 3
Sudbury 85 0,2 3 - - -
Timiskaming 28 0,1 1 - - -
Toronto 374 0,7 14 - - -
Waterloo 917 1,7 30 55 0,3 2
Wellington 574 1,1 21 124 0,7 4
York 2 574 4,8 58 1 212 7,3 7
TOTAL 53 307 100 - 16 683 100 -
- - - (nombre d'unités = 1 433) - - (nombre d'unités = 218)

Changements de l'utilisation des terres

Tableau B. Changement de la couverture des terres par le système SOLRIS. Les divisions de recensement sont énumérées en ordre de perte d'habitat potentielle.
Division de recensement (DR) Superficie de la DR (ha) Couverture par SOLRIS
Superficie (ha) non couverte
Couverture par SOLRIS
Superficie (ha) couverte
Couverture par SOLRIS
Pourcentage de la DR couverte par SOLRIS
Changement de couverture par SOLRIS (par pourcentage de la superficie totale couverte par SOLRIS)
Perte d'habitat potentielle
Changement de couverture par SOLRIS (par pourcentage de la superficie totale couverte par SOLRIS)
Aucun gain/aucune perte probables (demeure potentiel-lement convenable)
Changement de couverture par SOLRIS (par pourcentage de la superficie totale couverte par SOLRIS)
Aucun gain/aucune perte probables (demeure potentiellement non convenable)
Changement de couverture par SOLRIS (par pourcentage de la superficie totale couverte par SOLRIS)
Gain potentiel d'habitat
Peel 125 805 - 125 805 100 2,59 0,02 0,09 0,01
Halton 97 051 - 97 051 100 2,20 0,08 0,08 0,00
York 209 766 - 209 766 100 2,13 0,15 0,04 0,00
Waterloo 138 534 - 138 534 100 1,51 0,03 0,24 0,00
Ottawa 289 202 - 289 202 100 1,28 0,25 0,17 0,01
Durham 262 149 - 262 149 100 0,97 0,06 0,01 0,00
Simcoe 533 234 688 532 546 100 0,51 0,09 0,01 0,00
Hamilton 114 799 - 114 799 100 0,49 0,04 0,06 0,00
Middlesex 333 620 - 333 620 100 0,39 0,04 0,05 0,00
Toronto 63 445 - 63 445 100 0,36 0,00 0,09 0,00
Peterborough 421 346 124 376 296 970 70 0,33 0,10 0,01 0,01
Wellington 269 980 - 269 980 100 0,33 0,09 0,01 0,00
Prescott et Russell 206 972 - 206 972 100 0,32 0,34 0,00 0,00
Oxford 205 193 - 205 193 100 0,24 0,03 0,00 0,00
Brant 110 632 - 110 632 100 0,23 0,02 0,18 0,00
Kawartha Lakes 333 495 53 703 279 792 84 0,19 0,05 0,01 0,01
Frontenac 422 976 271 696 151 280 36 0,18 0,02 0,04 0,00
Dufferin 149 711 - 149 711 100 0,17 0,14 0,00 0,00
Northumberland 199 094 - 199 094 100 0,17 0,02 0,00 0,01
Hastings 633 753 430 879 202 873 32 0,16 0,04 0,00 0,00
Renfrew 805 765 656 844 148 920 18 0,13 0,03 0,02 0,00
Grey 454 931 - 454 931 100 0,11 0,05 0,00 0,00
Leeds et Grenville 360 954 24 455 336 499 93 0,11 0,10 0,00 0,01
Lanark 319 667 185 175 134 492 42 0,10 0,01 0,01 0,00
Stormont, Dundas et Glengarry 332 308 - 332 308 100 0,10 0,41 0,00 0,01
Lennox et Addington 297 821 170 330 127 491 43 0,09 0,00 0,01 0,00
Perth 222 421 - 222 421 100 0,08 0,04 0,00 0,00
Bruce 415 119 - 415 119 100 0,07 0,10 0,00 0,00
Haliburton 455 841 450 001 5 839 1 0,04 0,10 0,00 0,00
Lambton 305 931 - 305 931 100 0,02 0,01 0,00 0,00
Prince Edward 107 565 - 107 565 100 0,02 0,00 0,00 0,00
Huron 341 873 - 341 873 100 0,01 0,03 0,00 0,00

Conversion des milieux humides

Tableau C. Perte de milieux humides depuis la période précédant la colonisation. Les comtés sont énumérés en ordre décroissant des tendances (en %) en matière de perte de milieux humides de 1982 à 2002 (Ducks Unlimited Canada, 2010).
Comté Milieux humides perdus en 1967 – superficie (ha) Milieux humides perdus en 1967 - % du comté Milieux humides perdus en 1982 – superficie (ha) Milieux humides perdus en 1982 - % du comté Milieux humides perdus en 2002 - superficie (ha) Milieux humides perdus en 2002 - % du comté Tendance en matière de perte de milieux humides (% du comté) 1982-2002
Comté Milieux humides perdus en 1967 – superficie (ha) Milieux humides perdus en 1967 – % du comté Milieux humides perdus en 1982 – superficie (ha) Milieux humides perdus en 1982 – % du comté Milieux humides perdus en 2002 – superficie (ha) Milieux humides perdus en 2002 – % du comté Tendance en matière de perte de milieux humides (% du comté) 1982-2002
Lanark 32 489 39,4 % 34 570 41,9 % 50 754 61,6 % - 19,7 %
Frontenac 17 215 57,6 % 15 674 52,4 % 20 832 69,7 % - 17,3 %
Stormont 25 252 60,6 % 22 439 53,8 % 26 317 63,1 % - 9,3 %
Glengarry 40 577 73,3 % 38 889 70,2 % 43 368 78,3 % - 8,1 %
Lennox et Addington 26 334 68,6 % 24 220 63,1 % 27 333 71,2 % - 8,1 %
Niagara 57 760 83,8 % 53 249 77,3 % 58 659 85,1 % - 7,8 %
Elgin 13 414 76,4 % 13 586 77,4 % 14 880 84,8 % - 7,4 %
Hastings 17 397 52,5 % 15 209 45,9 % 17 615 53,2 % - 7,3 %
Halton 8 010 64,6 % 7 837 63,2 % 8 586 69,3 % - 6,1 %
Dundas 38 483 72,0 % 36 517 68,3 % 39 590 74,1 % - 5,8 %
Middlesex 32 123 78,1 % 34 193 83,2 % 36 603 89,0 % - 5,8 %
Durham 11 433 34,9 % 10 718 32,7 % 12 520 38,2 % - 5,5 %
Lambton 126 310 87,6 % 131 318 91,0 % 139 145 96,5 % - 5,5 %
Perth 27 543 81,9 % 27 997 83,3 % 29 780 88,6 % - 5,3 %
Grenville 21 240 45,6 % 16 478 35,4 % 18 849 40,5 % - 5,1 %
Peel 6 978 73,2 % 7 004 73,5 % 7 475 78,4 % - 4,9 %
York 14 968 54,8 % 14 748 54,0 % 16 026 58,6 % - 4,6 %
Prescott 52 956 83,8 % 52 230 82,6 % 54 385 86,0 % - 3,4 %
Leeds 31 943 56,8 % 31 409 55,8 % 33 261 59,1 % - 3,3 %
Grey 30 710 35,8 % 32 417 37,8 % 35 083 40,9 % - 3,1 %
Haldimand-Norfolk 67 603 77,5 % 69 394 79,6 % 71 661 82,1 % - 2,5 %
Oxford 11 095 63,0 % 11 266 64,0 % 11 695 66,4 % - 2,4 %
Russell 19 866 89,6 % 19 732 89,0 % 20 081 90,6 % - 1,6 %
Simcoe 37 050 46,8 % 38 881 49,1 % 40 091 50,6 % - 1,5 %
Bruce 52 832 62,7 % 53 302 63,3 % 54 322 64,5 % - 1,2 %
Northumberland 13 172 46,3 % 11 892 41,8 % 12 256 43,0 % - 1,2 %
Ottawa-Carleton 94 629 71,9 % 92 950 70,6 % 94 566 71,8 % - 1,2 %
Huron 50 509 72,8 % 52 206 75,3 % 52 987 76,4 % - 1,1 %
Kent 135 367 96,1 % 137 811 97,9 % 138 695 98,5 % - 0,6 %
Peterborough 15 203 37,9 % 15 067 37,6 % 15 220 37,9 % - 0,3 %
Essex 151 434 97,2 % 153 395 98,5 % 152 711 98,0 % 0,5 %
Waterloo 14 702 75,9 % 14 591 75,4 % 14 405 74,4 % 1,0 %
Dufferin 17 480 56,5 % 19 408 62,7 % 18 802 60,8 % 1,9 %
Victoria 22 637 41,6 % 25 325 46,5 % 23 761 43,6 % 2,9 %
Toronto métropolitain 1 264 91,7 % 1 379 100,0 % 1 334 96,7 % 3,3 %
Hamilton-Wentworth 9 628 64,1 % 10 028 66,8 % 9 402 62,6 % 4,2 %
Brant 7 941 84,0 % 8 805 93,1 % 8 296 87,7 % 5,4 %
Prince Edward 8 168 44,2 % 7 153 38,7 % 6 042 32,7 % 6,0 %
Wellington 16 964 45,8 % 21 512 58,0 % 18 267 49,3 % 8,7 %
Muskoka 8 890 88,1 % - - - -  

Croissance démographique prévue

Tableau D. Croissance démographique prévue à partir des données de 2013 pour les divisions de recensement abritant la rainette faux-grillon de l'ouest (GLSLBC) en Ontario
Division de recensement

Population historique (en milliers)

2013

Population prévue (en milliers)

2016

Population prévue (en milliers)

2021

Population prévue (en milliers)

2041

Tendance en matière de croissance démographique par division de recensement de 2013 à 2041

2016

Tendance en matière de croissance démographique par division de recensement de 2013 à 2041

2021

Tendance en matière de croissance démographique par division de recensement de 2013 à 2041

2041

Halton 539,4 572,7 634,3 931,5 6,20 % 17,60 % 72,70 %
York 1 106,10 1 169,00 1 285,40 1 763,90 5,70 % 16,20 % 59,50 %
Peel 1 387,90 1 457,60 1 586,10 2 112,10 5,00 % 14,30 % 52,20 %
Ottawa 934,3 972 1 044,80 1 341,20 4,00 % 11,80 % 43,60 %
Durham 645 669,5 716,8 956,3 3,80 % 11,10 % 48,30 %
Simcoe 472,2 489 519,1 642,3 3,60 % 9,90 % 36,00 %
Toronto 2 771,80 2 870,80 3 030,90 3 639,30 3,60 % 9,30 % 31,30 %
Waterloo 534,8 552,6 584,7 712,7 3,30 % 9,30 % 33,30 %
Wellington 219,6 226,4 238,7 286,5 3,10 % 8,70 % 30,50 %
Haliburton 18,1 18,6 19,4 22,4 2,80 % 7,20 % 23,80 %
Middlesex 461,7 473,4 494,5 578,3 2,50 % 7,10 % 25,30 %
Prescott et Russell 89,3 91,5 95,9 108,4 2,50 % 7,40 % 21,40 %
Frontenac 155,3 159 166,4 192,3 2,40 % 7,10 % 23,80 %
Hamilton 545,6 558,8 581,6 677,6 2,40 % 6,60 % 24,20 %
Dufferin 58,9 60,2 63,1 77,8 2,20 % 7,10 % 32,10 %
Brant 141,7 144,7 150,4 174,1 2,10 % 6,10 % 22,90 %
Oxford 110,7 112,7 115,4 121,3 1,80 % 4,20 % 9,60 %
Lennox et Addington 44,4 45,1 46,1 48,2 1,60 % 3,80 % 8,60 %
Muskoka 61,9 62,8 64,7 72,7 1,50 % 4,50 % 17,40 %
Northumberland 85,1 86,4 88,9 97,3 1,50 % 4,50 % 14,30 %
Kawartha Lakes 75,9 76,9 78,6 83,5 1,30 % 3,60 % 10,00 %
Peterborough 139 140,6 144,2 157,4 1,20 % 3,70 % 13,20 %
Grey 95 95,8 98,1 104,9 0,80 % 3,30 % 10,40 %
Prince Edward 25,4 25,6 26,4 28,2 0,80 % 3,90 % 11,00 %
Bruce 67,8 68,3 69,2 70,2 0,70 % 2,10 % 3,50 %
Lanark 67,4 67,9 69,3 74,4 0,70 % 2,80 % 10,40 %
Leeds et Grenville 101,9 102,5 104,1 107,5 0,60 % 2,20 % 5,50 %
Renfrew 104 104,6 106,4 109 0,60 % 2,30 % 4,80 %
Perth 77,9 78,3 79 80,7 0,50 % 1,40 % 3,60 %
Nipissing 87,4 87,7 88,5 90,3 0,30 % 1,30 % 3,30 %
Parry Sound 43,1 43,2 43,4 43,3 0,20 % 0,70 % 0,50 %
Stormont, Dundas et Glengarry 115,4 115,2 115,2 111,7 - 0,20 % - 0,20 % - 3,20 %
Hastings 138,1 137,4 137,5 136,1 - 0,50 % - 0,40 % - 1,40 %
Lambton 130,3 129,5 129 126,1 - 0,60 % - 1,00 % - 3,20 %
Timiskaming 33,5 33,1 32,6 31,2 - 1,20 % - 2,70 % - 6,90 %
Algoma 117,6 115,8 113,8 106,2 - 1,50 % - 3,20 % - 9,70 %
Cochrane 82,3 81,1 79,4 73,1 - 1,50 % - 3,50 % - 11,20 %
Huron 58,5 57,6 57 54,7 - 1,50 % - 2,60 % - 6,50 %
Sudbury 21,1 20,5 19,8 17,3 - 2,80 % - 6,20 % - 18,00 %

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