Plan de gestion du scinque de l’Ouest (Plestiodon skiltonianus) au Canada [Proposition] – 2014

Scinque de l’Ouest

Table des matières


Couverture de la publication : Plan de gestion du scinque de l’Ouest

Environnement Canada. 2014. Plan de gestion du scinque de l’Ouest (Plestiodon skiltonianus) au Canada [Proposition], Série de Plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril, Environnement Canada, Ottawa, iv p. + annexe.

Pour télécharger le présent plan de gestion ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les descriptions de la résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

Elizabeth Vincer

Also available in English under the title
"Management Plan for the Western Skink
(Plestiodon skiltonianus) in Canada [Proposed]"

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Environnement, 2014. Tous droits réservés.
ISBN
Numéro (Nº) de catalogue

Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, en prenant soin d’indiquer la source.

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont convenu de travailler ensemble pour établir des mesures législatives, des programmes et des politiques visant à assurer la protection des espèces sauvages en péril partout au Canada.

Dans l’esprit de collaboration de l’Accord, le gouvernement de la Colombie-Britannique a donné au gouvernement du Canada la permission d’adopter le « Plan de gestion du scinque de l’Ouest (Plestiodon skiltonianus) en Colombie-Britannique » (partie 2) en vertu de l’article 69 de la Loi sur les espèces en péril(LEP). Environnement Canada a inclus une addition à ce plan de gestion afin qu’il réponde aux exigences de la LEP.

Le plan de gestion du guvernement fédéral du scinque de l’Ouest (Plestiodon skiltonianus) au Canada comprend deux parties :

Partie 1 : Addition du gouvernement fédéral au « Plan de gestion du scinque de l’Ouest (Plestiodon skiltonianus) en Colombie Britannique », préparée par Environnement Canada

Partie 2 : « Plan de gestion du scinque de l’Ouest (Plestiodon skiltonianus) en Colombie Britannique », préparé par le B.C. Western Skink Working Group


En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des plans de gestion pour les espèces inscrites comme espèces préoccupantes et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés d'ici cinq ans suivant la publication du document final dans le Registre public de la LEP.

Le ministre de l’Environnement est le ministre compétent en vertu de la LEP pour le scinque de l’Ouest. Il a élaboré ce plan de gestion (partie 1) en vertu de l’article 65 de la LEP, en collaboration avec le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique. L’article 69 de la LEP permet au ministre d’adopter, dans son intégralité ou en partie, un plan existant pour une espèce s’il estime que son contenu respecte les exigences de la LEP. Le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique a dirigé l’élaboration du plan de gestion du scinque de l’Ouest ci-joint (partie 2) en collaboration avec Environnement Canada.

La réussite de la conservation de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent plan de gestion. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement Canada, ou sur toute autre compétence. Tous les Canadiens et les Canadiennes sont invités à appuyer ce plan et à contribuer à sa mise en œuvre pour le bien du scinque de l’Ouest et de l’ensemble de la société canadienne.

La mise en œuvre du présent plan de gestion est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des compétences et organisations participantes.

Les sections suivantes ont été ajoutées pour satisfaire à certaines exigences relatives aux documents de rétablissement fédéraux qui ne sont pas abordées dans le Plan de gestion du scinque de l’Ouest (Plestiodon skiltonianus) en Colombie-Britannique (partie 2).

La présente section vient s’ajouter à la section « Information sur l’espèce » (section 3), du plan de gestion du ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique.

Dans son rapport (COSEPAC, 2002), le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada n’a pas estimé le pourcentage de l’aire de répartition mondiale de cette espèce situé au Canada. Selon le B.C. Western Skink Working Group (2013), le scinque de l’Ouest est restreint à la Colombie-Britannique dans les bassins hydrographiques du Columbia, de la Shuswap, de la Kettle, de l’Okanagan et de la Similkameen.

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à La directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l’environnement et évaluer si les résultats d’un document de planification du rétablissement peuvent affecter un élément de l’environnement ou la réalisation de tout objectif ou cibles de la Stratégie fédérale de développement durable (SFDD).

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que la mise en œuvre de plans de gestion peut, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le plan lui-même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci-dessous.

On ne prévoit aucune répercussion négative sur l’environnement ni sur d’autres espèces. Les mesures de gestion et de protection du scinque de l’Ouest (p. ex. relevés, éducation, atténuation des menaces, conservation de l’habitat) favoriseront la conservation d’autres espèces qui utilisent cet habitat, y compris des espèces inscrites à la LEP (par exemple (p. ex.), la couleuvre nocturne du désert [Hypsiglena chlorophaea], le crotale de l’Ouest [Crotalus oreganus], la couleuvre à nez mince du Grand Bassin [Pituophis catenifer deserticola], le boa caoutchouc [Charinabottae] et la couleuvre agile à ventre jaune de l’Ouest [Coluber constrictor mormon]).

B.C. Western Skink Working Group. 2013. Plan de gestion du scinque de l’Ouest (Plestiodon skiltonianus; anciennement Eumeces skiltonianus) en Colombie-Britannique,préparé pour le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique, Victoria (Colombie-Britannique), 28 p.

COSEPAC – Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. 2002. Évaluation et rapport de situation du COSEPAC sur le scinque de l’Ouest (Eumeces skiltonianus) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa (Ontario), vii + 22 p.

Plan de gestion du scinque de l’Ouest (Plestiodon skiltonianus) en Colombie-Britannique

Photo: Western Skink in British Columbia

Préparé par le B.C. Western Skink Working Group

British Columbia -- Ministry of Environment

Juin 2013

Table des matières

Liste des tableaux

Liste des figures


La série de Plans de gestion de la Colombie Britannique

La présente série présente les plans de gestion qui sont préparés en tant qu’avis à l’intention de la province de la Colombie-Britannique. Ils sont élaborés conformément aux priorités et aux mesures de gestion établies dans le Conservation Framework (cadre de conservation) de la Colombie-Britannique. La province prépare des plans de gestion pour les espèces susceptibles de devenir menacées ou en voie de disparition en raison de leur sensibilité aux activités humaines ou à certains phénomènes naturels.

Qu’est ce qu’un plan de gestion?

Un plan de gestion établit un ensemble coordonné de mesures relatives à la conservation et à l’affectation des terres qui doit à tout le moins garantir que l’espèce ciblée ne deviendra pas menacée ou en voie de disparition. Un plan de gestion résume la meilleure information scientifique connue sur la biologie et les menaces pour guider l’élaboration d’un cadre de gestion. Enfin, le plan doit fixer des buts et des objectifs, et recommander des approches pour la conservation de l’espèce ou de l’écosystème.

Et ensuite?

Le plan de gestion offre des renseignements importants sur les menaces qui pèsent sur l’espèce et contient des lignes directrices sur les mesures de conservation que peuvent appliquer les particuliers, les collectivités, les utilisateurs des terres, les conservationnistes, les universitaires et les gouvernements qui s’intéressent à la conservation des espèces et des écosystèmes.

Pour en savoir plus

Pour obtenir de plus amples renseignements sur la planification du rétablissement des espèces en péril en Colombie Britannique, veuillez consulter la page Web du ministère de l’Environnement portant sur la planification du rétablissement (Ministry of Environment Recovery Planning). (en anglais seulement).

Référence recommandée

British Columbia Western Skink Working Group. 2013. Plan de gestion du scinque de l’Ouest (Plestiodon skiltonianus) en Colombie-Britannique, préparé par le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique, Victoria (Colombie-Britannique), 26 p.

Illustration/photographie de la couverture

La photographie du scinque de l’Ouest figurant sur la page couverture provient d’Elizabeth Vincer.

Exemplaires supplémentaires

Il est possible de télécharger la version anglaise du présent document à partir de la page Web du ministère de l’Environnement de la Colombie Britanniqueportant sur la planification du rétablissement. (en anglais seulement).

Données de publication anglaise

Données de catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

British Columbia Western Skink Working Group
Management plan for the western skink (Plestiodon skiltonianus) in
British Columbia [electronic resource] / prepared by the B.C. Western Skink
Working Group.

(British Columbia management plan series)
Electronic monograph in PDF format.
Includes bibliographical references.
ISBN 978-0-7726-6704-5

1. Eumeces skiltonianus--Conservation--British Columbia. I. British Columbia. Ministry of Environment II. Title. III. Series: British Columbia management plan series

QL737 L32 M36 2013 333.95'79573 C2013-980060-3

Avis

Le B.C. Western Skink Working Group a préparé le présent plan de gestion en tant qu’avis à l’intention des compétences et organismes responsables susceptibles de participer à la gestion de l’espèce. Cet avis était destiné au ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique pour lui permettre de remplir ses obligations en vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril et de l’Accord sur les espèces en péril conclu entre le Canada et la Colombie-Britannique.

Le présent document détermine les mesures de gestion qui sont jugées nécessaires, en se fondant sur les meilleurs renseignements scientifiques et les meilleures connaissances traditionnelles disponibles, pour empêcher que les populations du scinque de l’Ouest de la Colombie-Britannique ne deviennent en voie de disparition ou menacées. Les mesures de gestion visant à réaliser les buts et les objectifs déterminés dans le présent document sont sujettes aux priorités et aux restrictions budgétaires des organismes et organisations participants. Ces buts, ces objectifs et ces approches de gestion peuvent être modifiés dans l’avenir afin de répondre aux nouveaux objectifs et aux nouveaux résultats de recherche.

Les compétences responsables et tous les membres de l’équipe de gestion ont eu l’occasion d’examiner le présent document. Cependant, le document ne représente pas nécessairement les positions officielles des organismes ni les opinions personnelles des membres de l’équipe de gestion.

La réussite de la conservation de cette espèce dépend de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées susceptibles de participer à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent plan de gestion. Le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique encourage tous les gens de la Colombie-Britannique à participer à la conservation du scinque de l’Ouest.


Ce plan de gestion est basé sur une version antérieure préparée par Jakob Dulisse. Elizabeth Vincer a préparé l’ébauche de ce document. Jakob Dulisse, Orville Dyer, Purnima Govindarajulu, Mike Sarell et Leah Westereng ont examiné l’ébauche et ont formulé des commentaires. Orville Dyer a effectué les révisions finales en vue de préparer ce document à la publication. Le B.C. Western Skink Working Group a examiné l’ébauche finale. Nous remercions le ministère de l’Environnement d’avoir accordé un financement.

Le scinque de l’Ouest (Plestiodon skiltonianus; anciennement Eumeces skiltonianus) a été désigné « espèce préoccupante » par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) en 2002. En 2005, il a été inscrit à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) dans la catégorie des espèces préoccupantes au Canada, en raison de sa petite zone d’occupation, de sa population apparemment peu nombreuse, des fluctuations au sein de sa population et de la disparition de son habitat attribuable au développement agricole et urbain. En Colombie-Britannique (C.-B.), le centre de données sur la conservation a attribué la cote S3 au scinque de l’Ouest (espèce préoccupante, vulnérable à la disparition du pays ou de la planète) et l’espèce figure sur la liste bleue provinciale. Le cadre de conservation de la Colombie-Britannique classe le scinque de l’Ouest comme une priorité 1 sous le but 2 (Prévenir la mise en péril des espèces et des écosystèmes) et une priorité 2 sous le but 3 (Maintenir la diversité des espèces indigènes et des écosystèmes).

Le scinque de l’Ouest est un lézard de taille moyenne (~16 cm) avec des écailles lisses et brillantes, une tête pointue et des pattes courtes. Il a trois lignes brunes bordées de rayures de couleur crème qui s’étendent de la tête à la pointe de sa queue. Les queues des juvéniles sont de couleur bleu cobalt brillant qui, souvent, pâlit ou devient grise chez les adultes plus âgés.

L’espèce a une vaste répartition dans l’ouest de l’Amérique du Nord, du sud de la Colombie-Britannique à la Basse-Californie (Baja) vers le sud. Au Canada, elle n’est présente que dans l’intérieur méridional de la Colombie-Britannique dans les bassins hydrographiques de l’Okanagan, de la Shuswap, de la Kettle, du Columbia et de la Similkameen. L’aire de répartition de l’espèce s’étend de Creston à Princeton vers l’ouest, et depuis la frontière américaine jusqu’à Enderby vers le nord, et possiblement jusqu’à Sicamous, dans le bassin hydrographique de la Shuswap, et jusqu’au parc du lac Kootenay dans la région de Columbia. L’espèce occupe des prairies, des talus d’éboulis et des clairières dans les forêts dont l’altitude est inférieure à 1 080 m à l’intérieur de son aire de répartition canadienne. Les attributs importants des habitats comprennent des clairières dans le couvert forestier le long des pentes donnant face au sud pour le réchauffement des sites de nidification par le soleil; de la terre meuble pour l’excavation de terrier; un couvert de végétation herbacée pour se trouver de la nourriture et éviter les prédateurs; et peut-être ce qui est le plus important, une abondance de roches ou de débris ligneux grossiers pouvant servir d’abris. Les menaces comprennent le développement urbain et agricole, la production d’énergie et les activités minières, les corridors de transport et de services et des modifications du système naturel. Bien que les menaces prises isolément aient une faible incidence sur les espèces, l’incidence de la menace globale (cumulative) sur cette espèce est moyenne.

Le but de gestion est de maintenir des populations stables ou croissantes du scinque de l’Ouest dans toute l’aire de répartition de l’espèce en Colombie-Britannique.

Les objectifs sont les suivants :

  1. Mieux définir la répartition et l’abondance des scinques de l’Ouest dans l’ensemble de leur aire de répartition en Colombie-Britannique, particulièrement dans les bassins hydrographiques de la Shuswap, de la Similkameen et de la Kettle.
  2. Déterminer les sites d’importance régionale pour la protection de l’habitat et l’atténuation des menaces.
  3. Combler les principales lacunes dans les connaissances, notamment concernant les habitudes de déplacement, les tendances en matière de population et d’habitat et le caractère convenable de l’habitat, particulièrement ceux qui sont en lien avec les changements climatiques.

Date de l’évaluation : Mai 2002

Nom commun : Scinque de l’Ouest

Nom scientifique : Eumeces skiltonianus*

Statut selon le COSEPAC : Espèce préoccupante*

Justification de la désignation : Cette espèce a une aire d’occupation très petite, elle a une abondance apparemment faible et connaît de grandes fluctuations du nombre d’individus. L’aire de répartition de l’espèce au Canada fait l’objet de développements considérables et elle connaît une perte d’habitat en raison de l’agriculture et de l’urbanisation. Aucune étude quantitative n’a été effectuée sur cette espèce; cependant, son aire limitée, sa faible densité, les fluctuations des populations et la perte de l’habitat font en sorte qu’elle est une espèce préoccupante.

Présence au Canada : Colombie-Britannique

Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée « préoccupante » en 2002. Évaluation fondée sur un nouveau rapport de situation.

* Les noms communs et scientifiques mentionnés dans le présent plan suivent les conventions d’appellation du centre de données sur la conservation de la C. B., qui peuvent différer de celles du COSEPAC.

Production du rapport de situation; Suivi des tendances, Planification; Envoi au COSEPAC; Protection de l’habitat; Remise en état de l’habitat; Intendance des terres privées; Gestion de l’espèce et des populations

a Source de données : British Columbia Conservation Data Centre (2013), sauf indication contraire.

b Non = Non inscrite dans les catégories où figurent les espèces sauvages dont la gestion nécessite une attention particulière pour contrer les incidences des activités forestières et des activités menées dans l’aire de répartition en vertu de la Forest and Range Practices Act (FRPA; Province of British Columbia, 2002) ou de la Oil and Gas Activities Act (OGAA; Province of British Columbia, 2008).

c Annexe A = Désignée comme espèce sauvage en vertu de la Wildlife Act de la Colombie Britannique, qui la protège de la persécution et de la mortalité directes (Province of British Columbia, 1982).

dS = infranational; N = national; G = mondial; T = niveau de la sous-espèce; X = espèce vraisemblablement disparue du pays; H = espèce possiblement disparue du pays; 1 = gravement en péril; 2 = en péril; 3 = préoccupante, vulnérable à la disparition du pays ou de la planète; 4 = apparemment non en péril; 5 = manifestement répandue, abondante et non en péril; NA = sans objet; NR = non classée; U = inclassable. Les données des États Unis proviennent de NatureServe (2012).

e Source de données : NatureServe (2012).

f Source de données : British Columbia Ministry of Environment (2010).

gÉchelle à six niveaux : De la priorité 1 (priorité la plus élevée) à la priorité 6 (priorité la plus faible).

Le scinque de l’Ouest (Plestiodon skiltonianus) est l’un des deux seuls lézards indigènes de la Colombie-Britannique, avec le lézard alligator du Nord (Elgaria coerulea) (British Columbia Conservation Data Centre, 2013). Le scinque de l’Ouest est un lézard de taille moyenne (jusqu’à 83 mm du museau au cloaque, ou environ 16 cm en incluant la queue) avec des écailles lisses et brillantes, un cou épais, une petite tête et de courtes pattes qui caractérisent les scinques (Gregory et Campbell, 1984; Tanner, 1988). Les scinques de l’Ouest arborent une Grande rayure brune au milieu du dos, qui s’étend sur toute la longueur du corps, et une rayure brune sur chaque côté du corps. Les rayures brunes sont bordées par quatre rayures de couleur crème claire qui se dessinent de la tête à la base de la queue. En observant le lézard de haut, il est possible de distinguer deux des pâles rayures apparaissant sur chaque côté du dos. Les deux autres rayures sont plus basses le long de chaque côté de son corps. Chez les juvéniles, la queue est d’un bleu cobalt vif. La couleur pâlit vers le gris ou vers le brun avec l’âge (voir la photo de la page couverture). Outre la décoloration de la queue, les scinques de l’Ouest adultes ont un motif de couleurs similaire à celui des juvéniles (Stebbins, 1985). Il n’y a pas de dimorphisme sexuel marqué; les mâles et les femelles sont d’apparence semblable (Rodgers et Fitch, 1947). Par contre, chez les mâles, une couleur rouge orangé peut apparaître sous le cou et le menton pendant la saison de reproduction de mai à juin. Les mâles plus âgés ont souvent une tête plus Grande et plus cunéiforme, qui peut être très cicatrisée (J. Dulisse, comm. pers., 2012). Les femelles gravides se différencient par leur abdomen, lequel est légèrement gonflé avant la ponte des œufs à la fin de l’été. Les scinques de l’Ouest atteignent leur maturité sexuelle lorsqu’ils ont environ deux ans, mais ne commencent à se reproduire activement qu’à trois ans (Rodgers et Fitch, 1947). Ils vivent jusqu’à environ neuf ans à l’état sauvage (Hopkins, 2008) dans les régions les plus au sud de leur aire de répartition en Amérique du Nord (p. ex., en Idaho).

Les scinques de l’Ouest sont plus susceptibles d’être observés au début du printemps (à la fin de mars et en avril) et dans la saison de reproduction en mai et en juin (COSEPAC, 2002). Dans la vallée de l’Okanagan, au cours des chauds mois d’été (de juin à août selon l’année), les scinques de l’Ouest sont plus susceptibles d’être vus pendant les périodes plus fraîches, soit tôt le matin ou en soirée, car ils ont tendance à s’abriter pendant les périodes les plus chaudes de la journée (M. Sarell, communication personnelle (comm. pers.), 2012; E. Vincer, comm. pers., 2012). Bien que des scinques de l’Ouest aient été observés pendant les périodes les plus chaudes de la journée dans la vallée de Creston (P. Rutherford, comm. pers., 2011), Dulisse et Boulanger (2008) ont constaté que les taux de détection ont chuté à l’arrivée de températures plus chaudes, alors si un site occupé est étudié après juin, il est possible que les scinques de l’Ouest n’y soient pas détectés.

Le scinque de l’Ouest a une grande aire de répartition dans l’Ouest de l’Amérique du Nord, s’étendant de la Colombie-Britannique à la Basse-Californie vers le sud (figure 1). Aux États-Unis, l’espèce est présente à l’ouest de la chaîne des montagnes rocheuses en Arizona, en Californie, en Idaho, au Montana, au Nevada, en Oregon, en Utah et dans l’État de Washington. La taille de la population est actuellement inconnue. Aucune recherche n’a été réalisée sur les tendances de la population de cette espèce, mais NatureServe (2012) estime que les tendances mondiales à court terme demeureront stables ou qu’elles se situeront à ± 10 % de fluctuation en ce qui a trait à la taille de la population, à la zone d’occupation, à l’aire de répartition et au nombre d’occurrences. La tendance mondiale prévue à long terme est relativement stable ou se situait à ± 25 % de fluctuation par rapport aux paramètres antérieurs.

Figure 1. Répartition du scinque de l’Ouest en Amérique du Nord (NatureServe, 2005)

Figure 1. Répartition du scinque de l’Ouest en Amérique du Nord (Voir description longue ci-dessous.)
Description longue pour la figure 1

Dans son aire de répartition canadienne, le scinque de l’Ouest est limité à la Colombie-Britannique, particulièrement aux bassins hydrographiques du Columbia, de la Shuswap, de la Kettle, de l’Okanagan et de la Similkameen. L’aire de répartition historique s’étend de Creston à Princeton vers l’ouest, et depuis la frontière américaine en allant vers le nord jusqu’à Enderby ou possiblement Sicamous, dans le bassin hydrographique de la Shuswap, et jusqu’à Edgewood et au parc du lac Kootenay dans le bassin hydrographique du fleuve Columbia. La répartition actuelle dans le bassin hydrographique de la Similkameen est mal comprise. Une publication fait état d’une observation historique à Princeton (Matsuda et coll., 2006), et des mentions anecdotiques plus anciennes (avant 1993) ont été signalées pour la région de Princeton (M. Schouten, comm. pers., 2011), la région de Chopaka (M. Sarell, comm. pers., 2011) et au sud-ouest de Penctiton (C. Lacey, comm. pers., 2010). Toutefois, de nombreuses études de terrain sur les serpents dans l’ouest de la vallée de l’Okanagan et dans la vallée du cours inférieur de la Similkameen ont été effectuées au cours des 20 dernières années dans des habitats propices aux scinques de l’Ouest, mais aucun n’a été détecté à l’ouest du bassin hydrologique de l’Okanagan (M. Sarell, J. Hobbs, K. Larsen, comm. pers., 2011). Aucun relevé officiel n’a été entrepris dans la région de Princeton pour détecter la présence du scinque de l’Ouest.

Des mentions d’observation sur l’île de Vancouver, loin de l’aire de répartition connue de l’espèce, ne sont pas confirmées et sont considérées comme étant des erreurs ou des animaux domestiques en fuite (COSEPAC, 2002). Par conséquent, ces signalements ne sont pas pris en compte dans le présent plan de gestion.

Figure 2. Répartition du scinque de l’Ouest en Colombie-Britannique (MFLNRO, 2011) Les zones ombrées indiquent l’aire de répartition maximale connue selon les observations (points noirs) signalées de 1939 à 2002.
Les zones ombrées indiquent l’aire de répartition maximale connue selon les observations (points noirs) signalées de 1939 à 2002.

Figure 2. Répartition du scinque de l’Ouest en Colombie-Britannique (Voir description longue ci-dessous.)
Description longue pour la figure 2

Les estimations et les tendances de la population en C.-B. ne sont pas connues à l’heure actuelle. Le centre de données sur la conservation (British Columbia Conservation Data Centre, 2013) estime que le nombre de scinques de l’Ouest en Colombie-Britannique se situe entre 2 500 et 100 000 individus, si l’habitat potentiel est aussi pris en considération. Les estimations de densité minimale de la population ont été déduites pour deux régions de la Colombie-Britannique. Sur deux sites recensés de la même taille près de Creston, la densité moyenne de scinques de l’Ouest était d’environ 17 individus par hectare (Rutherford et Gregory, 2003). Vincer (données inédites, 2010) a recensé plusieurs sites près du lac Vaseux et a constaté que la densité moyenne de scinques de l’Ouest est de sept individus par hectare. Les estimations de la densité peuvent varier, en partie, pour une question de détectabilité. Dulisse (2006a) a constaté que les probabilités de détection de scinques de l’Ouest dans la région de Kootenay étaient de 0,2 à 0,25. Les densités de population des scinques de l’Ouest sont hautement variables et dépendent des caractéristiques locales de l’écosystème. Par conséquent, il n’est pas possible d’appliquer avec précision un nombre moyen d’individus par hectare dans l’ensemble du paysage (M. Sarell, comm. pers., 2012). De plus, le COSEPAC (2002) a signalé de grandes fluctuations dans les populations et a rapporté que Tanner (1957) « attribue ces fluctuations à la succession végétale, qui a altéré la qualité de l’habitat, de même qu’aux mauvaises conditions météorologiques, comme les sécheresses, qui ont nui au succès reproducteur certaines années ».

3.3.1 Besoins biologiques et besoins en matière d’habitat

Le scinque de l’Ouest vit dans divers types d’habitats dans l’ensemble de son aire de répartition en Amérique du Nord. L’habitat inclut des canyons du désert, des terrains boisés clairsemés, des prairies, des forêts et des versants chauds et secs pouvant atteindre 2 100 m d’élévation (Nussbaum et coll., 1983). Des scinques de l’Ouest ont été aperçus en C.-B. à des altitudes pouvant atteindre 1 080 m (COSEPAC, 2002). L’aire de répartition du scinque de l’Ouest en Colombie-Britannique comprend les zones biogéoclimatiques de la graminée cespiteuse, du pin ponderosa, du douglas de Menzies de l’Intérieur, et du cèdre et de la pruche de l’Intérieur (COSEPAC, 2002). Les espèces semblent être confinées aux régions contenant un habitat chaud, sec, ouvert ou peu boisé avec de la terre meuble et dans lequel se trouvent en abondance des objets formant un abri tels que des talus, des roches et des débris ligneux grossiers qui reposent sur le substrat (Dulisse, 2004). Les sites occupés dans la vallée de l’Okanagan ont tendance à être situés sur des pentes orientées vers le sud-ouest (Vincer, 2012). Dans les milieux ouverts, les scinques de l’Ouest préfèrent les objets servant d’abris plats (argile rocheux) et enfoncés dans la terre sur au moins un de leurs côtés (Rutherford et Gregory, 2003; Hallock et McAllister, 2005; M. Sarell, comm. pers., 2012; Vincer, 2012). Les roches servant d’abris qu’occupent les scinques de l’Ouest dans l’Okanagan ont tendance à être plus épaisses et plus enfoncées dans le substrat que les autres roches accessibles. De plus, elles avaient des profils de températures plus basses en plein cœur de la journée que les autres roches (Vincer, 2012). Les objets servant d’abris étaient les composantes de microhabitat les plus importantes pour le scinque des Prairies (Plestiodon septentrionalis) (Larkin, 2011) et sont probablement aussi les plus importantes pour le scinque de l’Ouest. Larkin (2011) a noté que le scinque des Prairies ne sélectionnait pas les sites en fonction des caractéristiques thermiques, du pourcentage de végétation, du sol exposé, ni de la présence de l’euphorbe ésule, du gravier ou de feuilles mortes.

L’exposition au sud et les températures plus élevées qui y sont associées sont importantes dans la limite nord de l’aire de répartition de l’espèce puisque les étés relativement courts limitent le temps disponible pour le développement embryonnaire et la croissance juvénile (COSEPAC, 2002). Les scinques de l’Ouest sont reconnus pour coexister avec d’autres espèces de reptiles en C.-B., telles que le lézard alligator du Nord, le boa caoutchouc (Charina bottae), la couleuvre du Nord-Ouest (Thamnophis ordinoides), la couleuvre agile (Coluber constrictor), la couleuvre nocturne du désert (Hypsiglena chlorophaea), la couleuvre à nez mince (Pituophis catenifer) et le crotale de l’Ouest (Crotalus oreganus) (Rutherford et Gregory, 2003; Dulisse, 2004; M. Sarell, comm. pers., 2012; E. Vincer, obs. pers., 2010). Toutefois, il n’y a aucune interdépendance apparente entre le scinque de l’Ouest et la plupart des reptiles mentionnés ci-dessus, outre le fait qu’il est la proie préférée des couleuvres nocturnes du désert (Weaver, 2010).

La taille du domaine vital du scinque de l’Ouest en Colombie-Britannique n’est pas connue. Rutherford et Gregory (2003) ont constaté que 25 scinques de l’Ouest marqués qui ont été recapturés dans l’aire de gestion des espèces sauvages de la vallée de Creston en C.-B. étaient en moyenne à 8 m de distance de l’endroit où ils avaient été capturés plus tôt la même année. Cette mesure suggère qu’un domaine vital moyen est petit, soit environ 0,01 hectare (ha) (un cercle avec un diamètre de 10 mètres (m) équivaut à 78 mètres carrés (m²), soit approximativement 0,01 ha). Rutherford et Gregory (2003) ont également rapporté un déplacement maximal sur 61,4 m au cours d’une saison, suggérant que certains domaines vitaux pourraient être plus grands que 0,01 ha. La fidélité au site était élevée, soit de plus de trois ans. Ces données suggèrent que la capacité de dispersion est relativement faible.

Fitch (1954, dans Fitch et von Achen, 1977) a rapporté des domaines vitaux d’environ 0,06 hapour un scinque similaire, Plestiodon fasciatus, au Kansas. La superficie des domaines vitaux a été estimée en considérant les déplacements moyens comme étant la mesure du rayon. Fitch et von Achen (1977) ont indiqué que les domaines vitaux de P. fasciatus et Scincella lateraleavaient une superficie entre 0,01 et 0,16 ha selon l’espèce, le sexe et la saison. Cette méthode utilise des polygones convexes minimaux et se compare, à juste titre, à la méthode fondée sur le rayon utilisée par Fitch en 1954. Les domaines vitaux étaient généralement plus grands pour les mâles, leur superficie était plus importante au printemps qu’en été et d’autres individus partageaient le même espace. De plus, leur forme variait selon les saisons.

Les sites d’hibernation sont des caractéristiques importantes de l’habitat du scinque de l’Ouest et peuvent être un facteur limitatif pour cette espèce en C.-B. (Gregory et Campbell, 1984). Les scinques semblent utiliser le même habitat général (talus et affleurements) pour hiberner et pour les activités estivales comme se chauffer au soleil, s’alimenter ou nicher (Rutherford et Gregory, 2003). Les nouveau-nés, les juvéniles et les adultes passent tous l’hiver dans des gîtes d’hibernation situés dans les affleurements rocheux, possiblement avec d’autres espèces de reptiles telles que le crotale de l’Ouest (Columbia NWR, 1989; M. Sarell, comm. pers., 2012).

Une fois qu’ils sont sortis de leurs sites d’hibernation au printemps, ils s’accouplent durant les mois de mai-juin et les femelles pondent leurs œufs en juin-juillet (Tanner, 1957; Stebbins, 1985; COSEPAC, 2002). Les femelles creusent un terrier sous des objets servant d’abris (habituellement une roche) situés dans un milieu ouvert qui fait face au sud et qui bénéficie d’une exposition suffisante au soleil (Dulisse, 2004). Elles demeurent avec les œufs jusqu’à ce qu’ils éclosent, les protégeant ainsi des prédateurs (Noble et Mason, 1933). Des études sur d’autres espèces de lézards démontrent que les femelles choisissent non aléatoirement des sites de nidification qui ont des profils thermiques optimaux comparativement aux autres sites de nidification disponibles (Pike et coll., 2010; Telemeco et coll., 2010). Les femelles pondent approximativement deux à six œufs par ponte (Stebbins, 1985) et produisent une nichée par année (Gregory et Campbell, 1984). Les œufs éclosent en août et au début septembre (Tanner, 1957; Stebbins, 1985; COSEPAC, 2002).

Les scinques de l’Ouest se nourrissent d’œufs et de larves ainsi que de papillons, de papillons nocturnes, de coccinelles, de sauterelles, de criquets, d’araignées et d’isopodes au stade adulte (COSEPAC, 2002). Dans l’Okanagan, ils semblent préférer les termites comme principal aliment de base dans leur diète (M. Sarell, comm. pers., 2012). Les scinques sont diurnes et ont tendance à être très discrets. Lorsqu’ils ne sont pas en train de chercher de la nourriture, de s’accoupler ou de se chauffer au soleil, ils se cachent sous des roches et dans des crevasses ou des terriers de façon à réguler leur température et à éviter leurs prédateurs (COSEPAC, 2002). En général, les scinques se trouvent seuls sous les abris plutôt qu’avec d’autres individus (Dulisse, 2004) et ont tendance à visiter la même roche de manière répétée, ce qui indique que certains refuges sont plus favorables et importants que d’autres (Rutherford et Gregory, 2003). Dans les régions où la nourriture n’est pas un facteur limitatif, la taille limite supérieure de la population pourrait dépendre, de manière importante, de la disponibilité des refuges optimaux à l’échelle locale (Bustard, 1970).

3.3.2 Rôle écologique

Les scinques de l’Ouest sont une importante composante de la chaîne alimentaire. Ils sont des prédateurs d’invertébrés et sont la proie de plus gros prédateurs comme des serpents et des oiseaux de grande taille. Au centre de l’État de Washington, les scinques de l’Ouest se sont révélés être la proie la plus abondante pour la couleuvre nocturne du désert; à un endroit donné, les scinques de l’Ouest étaient même leur seule proie. Par conséquent, la couleuvre nocturne du désert pourrait se nourrir uniquement de scinques de l’Ouest dans certaines parties de son aire de répartition (Weaver, 2010). Il est nécessaire de comprendre et d’assurer la conservation des populations des scinques de l’Ouest pour veiller à la survie de la couleuvre nocturne du désert et de toutes les autres espèces qui dépendent du scinque comme source alimentaire (Humboldt County Herpetological Society, 2009). Les scinques de l’Ouest sont également la proie des couleuvres agiles dans le sud de la vallée du Columbia près de Trail en C.-B.(J. Dulisse, comm. pers., 2012). Puisque les populations de scinques de l’Ouest en C.-B. se trouvent à l’extrémité nord de leur aire de répartition mondiale, elles peuvent aussi avoir un rôle important en tant que réserves de variation génétique, lesquelles pourraient permettre aux espèces de s’adapter plus efficacement aux conditions environnementales changeantes (Scudder, 1980).

3.3.3 Facteurs limitatifs

Les scinques de l’Ouest atteignent la limite septentrionale de leur répartition mondiale en C.-B. De plus, le fait que cette espèce dépend de conditions chaudes et sèches restreint tout probablement sa répartition et l’expansion de son aire de répartition dans la province (COSEPAC, 2002). Les scinques ont une capacité de dispersion limitée, le mouvement maximal documenté étant de 61,4 m au cours d’une année (Rutherford et Gregory, 2003). Ainsi, les populations pourraient être physiquement et génétiquement isolées tant à l’échelle des sites que des paysages. Le scinque de l’Ouest possède une diversité génétique plus restreinte entre les parcelles d’habitat dans les régions urbaines très fragmentées en Californie (Delaney et coll., 2010). En outre, la perte de diversité génétique s’est davantage manifestée dans les parcelles d’habitat qui se trouvaient dans les tissus urbains les plus denses, ce qui implique que des degrés intenses de développement peuvent devenir une barrière infranchissable au flux génétique entre les sous-populations (Delaney et coll., 2010). La faible diversité génétique peut limiter la capacité de l’espèce à s’adapter aux conditions écologiques changeantes (Reed et Frankham, 2003), particulièrement lorsque la perte de diversité génétique se produit pendant une brève période et que les conditions environnementales deviennent rapidement moins favorables aux chances de persistance d’une espèce.

Les menaces sont définies comme les activités ou les processus à proximité qui ont entraîné, qui entraînent ou qui pourraient entraîner à l’avenir la destruction, la dégradation ou la détérioration de l’entité à l’étude (population, espèce, communauté ou écosystème) dans la zone d’intérêt (à l’échelle mondiale, nationale ou infranationale) (Salafsky et coll., 2008). Aux fins de l’évaluation des menaces, seules les menaces actuelles et futures sont prises en considération[1] Les menaces présentées ici ne comprennent ni les caractéristiques biologiques de l’espèce ni de la population, telles que les dépressions de consanguinité, la petite taille de la population et l’isolement génétique, ni la probabilité de la régénération ou de la recolonisation des écosystèmes, qui sont considérées comme des facteurs limitatifs[2]

Les menaces sont, pour la plupart, liées aux activités humaines, mais elles peuvent être d’origine naturelle. L’incidence des activités humaines peut être directe (p. ex. destruction d’un habitat) ou indirecte (p. ex.introduction d’espèces envahissantes). Les effets des phénomènes naturels (p. ex. les incendies, les ouragans ou les inondations) peuvent être particulièrement importants lorsque l’espèce ou l’écosystème est concentré en un lieu où il y a peu d’occurrences, ce qui pourrait être attribuable aux activités humaines (Master et coll., 2009). En conséquence, les phénomènes naturels sont compris dans la définition d’une menace, mais il faut y avoir recours avec prudence. Ces événements stochastiques doivent seulement être considérés comme une menace si une espèce ou un habitat subit des torts découlant d’autres menaces, qu’il a perdu sa capacité de résilience et qu’il est donc vulnérable à la perturbation (Salafsky et coll., 2008) de sorte que l’événement aura une incidence sur la population ou l’écosystème beaucoup plus grande que s’il avait eu lieu par le passé.

La classification des menaces présentée ci-dessous se fonde sur le système unifié de classification des menaces de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et du partenariat pour les mesures de conservation (Conservation Measures Partnership, ou CMP). Elle est compatible avec les méthodes utilisées par le centre de données sur la conservation de la Colombie-Britannique et le cadre de conservation de la Colombie-Britannique. Une description détaillée du système de classification se trouve sur le site Web du CMP [en anglais seulement] (CMP, 2010). Les menaces peuvent être observées, déduites ou prévues à court terme. Dans le présent plan, les menaces sont caractérisées en fonction de leur portée, de leur gravité et de l’incidence du facteur temps. L’« incidence » de la menace est calculée selon la portée et la gravité. Pour en savoir plus sur la façon dont les valeurs sont attribuées, consultez Master et coll. (2009) et les notes sous le tableau. Les menaces qui pèsent sur le scinque de l’Ouest ont été évaluées pour toute la province (tableau 1).

Tableau 1. Classification des menaces pesant sur le scinque de l’Ouest en Colombie Britannique
Nº de la menace Description de la menace Incidencea Portéeb Gravitéc Incidence du facteur tempsd
1 Développement résidentiel et commercial Faible Petite Extrême Élevée
1.1 Zones résidentielles et urbaines Faible Petite Extrême Élevée
1.2 Zones commerciales et industrielles Faible Petite Extrême Élevée
1.3 Tourisme et aires de loisirs Faible Petite Extrême Élevée
2 Agriculture et aquaculture Faible Petite Extrême Élevée
2.1 Récoltes annuelles et pluriannuelles de produits autres que le bois Faible Petite Extrême Élevée
2.3 Agriculture et élevage du bétail Faible Grande Faible Élevée
3 Production d’énergie et activités minières Faible Petite Extrême Élevée
3.2 Exploitation de mines et de carrières Faible Petite Extrême Élevée
4 Corridors de transport et de services Faible Petite Extrême Élevée
4.1 Routes et chemins de fer Faible Petite Extrême Élevée
4.2 Lignes ou conduites de services publics et branchements Faible Petite Faible Élevée
5 Utilisation des ressources biologiques Négligeable Négligeable Non classée Élevée
5.1 Chasse et collecte d’animaux terrestres Négligeable Négligeable Non classée Élevée
7 Modifications du système naturel Faible Petite Faible Élevée
7.1 Incendies et extinction des incendies Faible Petite Faible Élevée
7.2 Barrages et gestion et utilisation de l’eau Faible Petite Faible Modérée
8 Espèces et gènes envahissants et problématiques Inconnue Petite Inconnue Élevée
8.1 Espèce envahissante, non indigène/étrangère Inconnue Petite Inconnue Élevée
11 Changements climatiques et temps violent Inconnue Très grande Inconnue Modérée
11.2 Sécheresses Inconnue Très grande Inconnue Modérée

a Incidence– Mesure dans laquelle l’espèce est directement ou indirectement menacée dans la zone d’intérêt selon les observations, les déductions ou les soupçons. L’incidence de chaque menace est fondée sur sa gravité et sa portée et prend uniquement en compte les menaces présentes et futures. L’incidence d’une menace correspond à la diminution de la population d’une espèce ou à la diminution de la superficie ou à la dégradation d’un écosystème. Le taux médian de déclin de la population ou de la superficie de l’habitat pour chaque combinaison des valeurs de la portée et de la gravité se range dans les classes d’incidences suivantes : très élevée (déclin de 75 %), élevée (40 %), moyenne (15 %) et faible (3 %). Inconnue : valeur utilisée lorsqu’il est impossible de déterminer l’incidence (p. ex. si les valeurs de la portée ou de la gravité sont inconnues); non calculée : l’incidence n’est pas calculée, puisque la menace a lieu hors de la portée temporelle de l’évaluation (p. ex.l’incidence du facteur temps est non importante, négligeable ou faible puisque la menace appartient au passé); négligeable : lorsque la portée ou la gravité est négligeable; ne présente aucune menace : lorsque la gravité se range dans la classe neutre ou possiblement avantageuse.

b Portée– Proportion de l’espèce qui, selon toute vraisemblance, devrait être touchée par la menace d’ici dix ans. Généralement mesurée en tant que proportion de l’effectif de l’espèce dans la zone d’intérêt. (Très grande = 71–100 %; grande = 31–70 %; restreinte = 11–30 %; petite = 1 10 %; négligeable < 1 %).

c Gravité– Au sein de la portée, niveau de dommage que causera vraisemblablement la menace sur l’espèce d’ici une période de dix ans ou de trois générations. Habituellement mesurée comme l’ampleur de la diminution de la population de l’espèce. (Extrême = 71–100 %; grave = 31 70 %; modérée = 11–30 %; faible = 1–10 %; négligeable < 1 %; neutre ou possiblement avantageuse ≥ 0 %).

d Facteur temps – Incidence élevée = menace constante; modérée = menace seulement dans le futur (menace pouvant se réaliser à court terme [< 10 ans ou trois générations]) ou désormais interrompue (pourrait revenir à court terme); faible = menace seulement dans le futur (pourrait survenir à long terme) ou désormais interrompue (pourrait revenir à long terme); non importante ou négligeable = menace qui s’est réalisée dans le passé et qui est peu susceptible de revenir, ou menace qui n’aurait aucun effet direct, mais qui peut être limitative.

La menace globale tient compte de l’effet cumulatif de multiples menaces. Elle a été calculée selon la méthode de Master et coll. (2009) en n’utilisant que le nombre de menaces de niveau 1 assigné à cette espèce où l’incidence du facteur temps est élevée (menace constante). En tout, cinq menaces ont une incidence faible (tableau 1). L’incidence des menaces pesant sur cette espèce dans l’ensemble de la province est moyenne. Les menaces les plus importantes découlent du développement résidentiel et agricole. Les détails de chaque menace sont décrits ci-dessous sous les en-têtes de niveau 1 du classement de l’UICN.

UICN nº 1. Développement résidentiel et commercial (faible incidence)

Le développement résidentiel et commercial est la principale menace pour le scinque de l’Ouest en C.-B. en raison de la perte et de la fragmentation de l’habitat (Dupuis et Ramsay, 2003). Le sud de la vallée de l’Okanagan est l’une des régions de la province qui a été la plus touchée par le développement. La tendance à l’intensification du développement devrait se poursuivre. La plupart des mentions publiées sur le scinque de l’Ouest dans l’Okanagan proviennent des régions protégées, d’autres terres de la Couronne ou des réserves indiennes où le développement résidentiel est moins probable. Toutefois, l’inventaire du scinque de l’Ouest n’a pas été axé sur les terres privées même si un vaste habitat propice à l’espèce s’y trouvait. Un nombre substantiel de mentions du scinque de l’Ouest dans le bassin hydrographique du fleuve Columbia se trouve sur des terres privées. Le développement résidentiel des zones riveraines le long du lac Kootenay a réduit la quantité d’habitats disponibles pour le scinque de l’Ouest. Il semble que cette activité de développement ait provoqué l’extinction locale du scinque de l’Ouest de zones qu’il occupait précédemment (Dulisse, 2006a). En plus de la perte d’habitat, la fragmentation pourrait avoir une incidence importante sur les processus de métapopulation et provoquer la perte de diversité génétique attribuable aux faibles capacités de dispersion de l’espèce et aux grandes fluctuations de population (Ovaska et Engelstoft, 2002). Bien qu’il s’agisse d’une menace à faible incidence, la menace du développement résidentiel et commercial demeure pour les régions de l’Okanagan et de Kootenay, où se trouve la majeure partie des scinques de l’Ouest de la C.-B. selon les registres d’observations.

UICN nº 2. Agriculture et aquaculture (faible incidence)

La conversion de terre naturelle aux fins d’utilisation agricole peut contribuer à la perte et à la fragmentation de l’habitat du scinque de l’Ouest (COSEPAC, 2002). Le développement agricole, notamment pour planter des vignobles et des vergers, peut détruire directement l’habitat ou le fragmenter, limitant ainsi la dispersion entre les populations. Les effets de bordure causés par la fragmentation peuvent faire en sorte que les scinques de l’Ouest deviennent plus vulnérables à la prédation le long des frontières entre les habitats naturels et anthropiques (Barrows et coll., 2006). Toutefois, la plupart des mentions du scinque de l’Ouest connues dans l’Okanagan proviennent d’aires protégées et de terres de la Couronne présentant de faibles risques découlant du développement agricole. De plus, la nature rocailleuse de l’habitat du scinque de l’Ouest pourrait réduire les menaces potentielles de l’agriculture. Dans l’Okanagan, des vignobles sont constamment plantés dans l’habitat du scinque de l’Ouest ou sur des terres adjacentes à celui-ci, que ce soit sur des terres privées ou des terres de réserves indiennes, alors une menace présentant un risque faible demeure pour l’Okanagan. Le développement de culture agricole dans la région de Kootenay est un moins grand problème pour l’habitat du scinque de l’Ouest. Le pâturage du bétail est courant dans l’ensemble de l’aire de répartition du scinque de l’Ouest et pourrait avoir une incidence sur la végétation (COSEPAC, 2002). Par contre, il est difficile d’établir dans quelle mesure il s’agit d’une menace pour le scinque de l’Ouest. La menace est probablement négligeable dans toute l’aire de répartition. Cependant, le bétail peut déloger des roches servant d’abris sur certaines pentes abruptes, ce qui pourrait blesser les scinques de l’Ouest qui se trouvent sous l’abri ou rendre l’abri inutilisable à court terme (M. Sarell, comm. pers., 2012).

UICN nº 3. Production d’énergie et exploitation minière (faible incidence)

L’étendue des activités d’extraction de gravier et de talus rocheux dans l’intérieur de la C.-B. n’a pas été quantifiée explicitement. Ces activités ont eu lieu à quelques endroits par le passé et devraient se répéter à l’avenir. Dans la région de l’Okanagan, elles pourraient avoir une incidence négative sur l’habitat disponible pour les populations de scinques de l’Ouest dans quelques sites. Puisque les scinques de l’Ouest sont très dépendants des talus et des roches pour s’abriter, la perturbation ou l’enlèvement de cette ressource pourrait nuire à l’espèce (Rutherford et Gregory, 2003; Pike et coll., 2010). De grands projets d’extraction peuvent aussi fragmenter les populations s’ils se produisent dans des zones d’habitats non perturbées par le passé. Cette menace est actuellement considérée comme ayant un faible impact, mais requiert une évaluation supplémentaire de la portée afin d’augmenter la certitude de son impact.

UICN nº 4. Corridors de transport et de services (faible incidence)

La construction de routes à l’intérieur de l’habitat du scinque de l’Ouest a été désignée comme une menace à faible impact pour l’espèce par Ovaska et Engelstoft (2002). La densité des routes au sein de la C.-B. s’accroît rapidement pour répondre à la croissance de la population humaine dans les centres urbains et les régions rurales et pour desservir des industries telles que la foresterie, les mines et, ultérieurement, d’éventuels parcs éoliens. Les routes peuvent détruire l’habitat directement et altérer à la fois les structures démographiques et génétiques des populations de reptiles par la mortalité directe et en créant une barrière au déplacement et à la dispersion (Row et coll., 2007).

La mortalité sur les routes n’est pas une grande préoccupation pour le scinque de l’Ouest comparativement à plusieurs autres espèces de reptiles. Rutherford et Gregory (2003) ont constaté que les scinques de l’Ouest ont une grande fidélité au site, qu’ils ne parcourent pas de grandes distances entre les sites où ils se chauffent au soleil l’été et ceux où ils hibernent l’hiver, et qu’ils ne sont pas attirés par les routes comme sources de chaleur, ce qui réduit la possibilité de mortalité récurrente sur les routes après la perte d’habitat initiale.

Le dynamitage de roches et d’autres activités associées à la construction de lignes de services publics sur l’ensemble de l’aire de répartition du scinque de l’Ouest peuvent causer une mortalité directe. Ces activités peuvent aussi causer des effets indirects, y compris la destruction d’importants sites de repos au soleil, de nidification ou d’hibernation.

Inversement, la construction de routes et d’autres corridors peut améliorer l’habitat du scinque par la création et le maintien de milieux ouverts. Aussi, les morceaux de roche dynamitée provenant des activités de dynamitage pour la construction de routes, de lignes électriques ou de pipelines peuvent aussi accroître les abris à la disposition des scinques. Les emprises qui font périodiquement l’objet de coupes pour en retirer les arbustes et les broussailles pourraient s’avérer bénéfiques aux scinques parce que cette activité contribue à empêcher que les forêts et les arbustes n’empiètent sur des habitats convenables (Dulisse, 2006b).

Dans l’ensemble, ces impacts ne sont pas quantifiés pour ce qui est de l’habitat du scinque, mais ils se sont produits par le passé et continueront de se produire. Ils sont considérés comme étant un faible impact.

UICN nº 5. Utilisation de ressources biologiques (incidence négligeable)

La cueillette illégale d’individus et d’œufs dans le cadre du commerce d’animaux domestiques est désignée comme une menace par Seburn (2010) pour le scinque pentaligne (Plestiodon fasciatus), lequel est une espèce similaire de scinque présent en Ontario (Howes et Lougheed, 2007). Cette activité peut poser une menace similaire pour les scinques de l’Ouest en C.-B. La cueillette illégale suscite aussi des préoccupations parce que les cueilleurs perturbent probablement le microhabitat lorsqu’ils cherchent des lézards en retournant des roches ou d’autres objets pouvant servir d’abris. Une seule altération faite à un objet pouvant servir d’abris peut réduire le caractère approprié du microhabitat (Howes et Lougheed, 2007; Pike et coll., 2010). Dans une population de scinques pentalignes dans le sud de l’Ontario, plusieurs nichées d’œufs de scinques ont disparu pendant une étude sur le terrain, et la disparition correspondait au mouvement et à la destruction du matériel d’abris pour des sites de nidification (Seburn et Seburn, 1998). Bien que les activités de cueillette se soient révélées comme ayant un impact significatif sur d’autres espèces de scinques, les impacts n’ont pas encore été documentés ou évalués pour le scinque de l’Ouest. L’incidence est inconnue, mais probablement négligeable (impact sur moins de 1 % de la population au cours des prochaines 10 années).

UICN nº 7. Modifications du système naturel (faible incidence)

Des incendies de haute intensité dans les forêts matures sont de plus en plus courants dans l’intérieur aride de la C.-B., en raison de l’extinction d’incendies antérieurs, accrus par les changements climatiques. Les incendies peuvent causer la mortalité directe des scinques. Un scinque de l’Ouest a été trouvé mort après un incendie à la réserve écologique Haynes Lease dans les années 1990 (M. Sarell, comm. pers., 2012). Toutefois, on ne s’attend pas à ce que des incendies aient un impact élevé sur les scinques de l’Ouest en causant leur mortalité directe, puisqu’il est bien connu que la plupart des reptiles cherchent à se réfugier dans les terriers ou d’autres refuges non brûlés durant les incendies (Russell et coll., 1999). L’abondance des reptiles a démontré que l’espèce a subi des effets positifs des brûlages dirigés. Ces brûlages créent encore plus de terrain dénudé, ce qui rend les déplacements encore plus faciles et augmente aussi la quantité de lumière, facilitant ainsi la thermorégulation (Russell et coll., 1999). Comme les scinques de l’Ouest préfèrent des habitats plus ouverts (COSEPAC, 2002), les incendies peuvent s’avérer avantageux pour cette espèce.

Les mesures de contrôle des incendies comprennent souvent l’utilisation d’équipement lourd pour créer des terres dénudées garde-feux, ce qui pourrait déplacer ou endommager les objets important servant d’abris pour les scinques de l’Ouest, à l’issue de quoi l’habitat disparaît et les individus peuvent être blessés.

L’extinction d’incendies dans l’intérieur de la C.-B. a contribué au recrutement et à l’empiétement de la forêt. Dans la région de l’Okanagan, le recrutement de la forêt causé par la suppression d’incendies peut être un facteur contribuant à la perte ou à la dégradation de l’habitat en raison de la fermeture progressive du couvert (M. Sarell, comm. pers., 2012). Le recrutement des forêts dans la région de Kootenay a une incidence négative sur l’habitat du scinque de l’Ouest, particulièrement dans la zone du cèdre et de la pruche de l’Intérieur (J. Dulisse, comm. pers., 2012). Les impacts potentiels de l’empiétement de la forêt ne sont pas clairement quantifiés, mais sont considérés comme étant une menace dont l’impact est faible.

Les projets de barrage ont eu une incidence sur les sites occupés par les scinques de l’Ouest (Dulisse, 2006b) dans le passé. De récents projets d’expansion de barrages, comme ceux visant les barrages Brilliant et Waneta dans la région de Kootenay, ont eu des impacts directs sur l’habitat du scinque de l’Ouest. Les scinques de l’Ouest sont présents dans les zones riveraines de la région de Kootenay. De plus, d’autres impacts néfastes provenant de ces projets pourraient se produire dans cette région en raison de l’inondation de l’habitat. D’après les projets de construction de barrages annoncés, il est peu probable que d’autres impacts se produisent d’ici les 10 prochaines années.

UICN nº 8. Espèces et gènes envahissants et problématiques (incidence inconnue)

L’impact des espèces envahissantes sur le scinque de l’Ouest n’est pas clairement compris à l’heure actuelle. Des espèces de plantes envahissantes peuvent avoir réduit la qualité de l’habitat pour les scinques de l’Ouest sur une grande partie de leur aire de répartition. En Australie, la principale menace pesant sur l’espèce Elgaria slateri est l’empiétement et la dégradation de l’habitat causés par le cenchrus cilié envahissant (Cenchrus ciliaris) (Pavey, 2004). En Colombie-Britannique, la végétation indigène a été délogée par des espèces non indigènes telles que la centaurée maculée (Centaurea maculosa), la linaire à feuilles larges (Linaria dalmatica) et les bromes (Bromus spp.) dans certaines zones. Certaines plantes envahissantes nouvellement établies dans le sud de l’Okanagan, telles que la croix-de-Malte (Tribulus terrestrus) et le cenchrus à épines longues (Cenchrus longispinus), peuvent causer des blessures aux scinques et possiblement provoquer leur mort (M. Sarell, comm. pers., 2012). Certaines études ont démontré que l’enlèvement de plantes non indigènes des habitats riverains, forestiers et arbustifs est associé à une augmentation de l’abondance des lézards (Litt et coll., 2001; Pilliod et coll., 2006; Bateman et coll., 2008). L’enlèvement d’arbres et de plantes non indigènes peut accroître l’abondance des lézards en créant plus de milieux ouverts, qui facilitent la thermorégulation et les mouvements de dispersion (Bateman et coll., 2008). Les animaux féraux, particulièrement les chats, sont des prédateurs des scinques de l’Ouest (COSEPAC, 2002; Dulisse, 2006b) et plus précisément près des zones urbaines, mais l’impact est inconnu et est considéré comme étant négligeable (impact sur moins de 1 % de la population sur 10 ans). Dulisse (2006b) a aussi noté que certains chats ont rapporté seulement des queues de scinques de l’Ouest à leurs propriétaires, laissant croire qu’il est possible que les scinques de l’Ouest survivent aux attaques des chats, à tout le moins dans certains cas. Les scinques de l’Ouest peuvent avoir recours à une mutilation réflexe (autotomie) qui consiste à détacher leur queue de leur corps, laissant la queue gigotante attirer le prédateur pendant que le scinque de l’Ouest s’enfuit (Matsuda et coll., 2006). Certaines espèces indigènes, comme les grands corbeaux et les corneilles, présentent des densités anormalement élevées autour des centres urbains puisque les sources alimentaires (les déchets) y sont concentrées. Une corneille a été observée au moment où elle attrapait et mangeait un scinque de l’Ouest près de Christina Lake (M. Sarell comm. pers., 2012). Les grands corbeaux capturent probablement des scinques de l’Ouest occasionnellement aussi. Ces espèces indigènes étaient considérées comme une menace non importante.

UICN nº 11. Changements climatiques et temps violent (incidence inconnue)

Le changement de climat aura fort probablement de graves répercussions sur les espèces endémiques qui ont une aire de répartition restreinte (Ohlemuller et coll., 2008), particulièrement lorsque l’espèce est présente dans des parcelles fragmentées entourées de paysages altérés (Parmesan, 2006). On prévoit que les conditions climatiques changeantes auront une incidence négative sur d’autres espèces de lézards en péril qui ont de faibles capacités de dispersion en restreignant la quantité d’habitats convenables disposant de conditions climatiques favorables (Rodder et Schulte, 2010). Les changements climatiques dans le sud de la C.-B.peuvent avoir un impact sur le scinque de l’Ouest en fragmentant davantage l’habitat convenable, ce qui entraînerait un isolement génétique des populations et une perte ou une altération du régime thermique des caractéristiques potentielles de l’habitat essentiel tel que les sites de nidification, lesquelles conséquences ont été documentées sur d’autres espèces de lézards (Sinervo, 2010). Les fréquences et les intensités accrues d’événements météorologiques tels que des sécheresses et des canicules peuvent aussi menacer les espèces de lézards. Ces événements peuvent affaiblir la capacité de l’espèce à se remettre de tels phénomènes et réduire la taille de leur niche écologique (Barrows et coll., 2010). Des sécheresses sévères peuvent réduire directement la quantité d’habitats couverts de végétation leur permettant de se protéger des prédateurs et de chercher des proies (Calsbeek et coll., 2009). Les impacts de changements climatiques sont attendus, mais le degré d’impact sur les scinques de l’Ouest n’est pas connu.

Le but de gestion est de maintenir des populations stables ou croissantes du scinque de l’Ouest dans toute l’aire de répartition de l’espèce en Colombie-Britannique.

Le but de gestion du scinque de l’Ouest appuie le but 2 (Prévenir la mise en péril des espèces et des écosystèmes) et le but 3 (Maintenir la diversité des espèces indigènes et des écosystèmes) du cadre de conservation de la C.-B.

Il n’y a pas d’estimations précises de l’effectif des populations ni de cartes détaillées de l’habitat convenable pour le scinque de l’Ouest en C.-B. Par conséquent, quantifier les cibles de population et d’habitat n’est pas possible pour le moment. Si l’habitat est protégé sur les sites stratégiques, que les sites sont liés à des corridors d’habitats et que les menaces sont réduites, le nombre actuel d’emplacements et d’individus matures est probablement suffisant pour maintenir des populations stables, au moins dans les bassins hydrographiques du Columbia et de l’Okanagan. Les renseignements pour les bassins hydrographiques de la Shuswap, de la Kettle et de la Similkameen sont insuffisants pour estimer la stabilité de la population. La mise en œuvre des objectifs mentionnés ci-après devrait empêcher que cette espèce ne devienne plus à risque (p. ex. statut d’espèce « menacée » par le COSEPAC).

  1. Mieux définir la répartition et l’abondance des scinques de l’Ouest dans l’ensemble de leur aire de répartition en Colombie-Britannique, particulièrement dans les bassins hydrographiques de la Shuswap, de la Similkameen et de la Kettle.
  2. Déterminer les sites d’importance régionale pour la protection de l’habitat et l’atténuation des menaces.
  3. Combler les principales lacunes dans les connaissances, notamment concernant les habitudes de déplacement, les tendances en matière de population et d’habitat et le caractère convenable de l’habitat, particulièrement ceux qui sont en lien avec les changements climatiques.

Production du rapport de situation(terminée)

Envoi au COSEPAC (terminé)

Planification (terminée)

Protection de l’habitat et intendance des terres privées (en cours)

Restauration de l’habitat et intendance des terres privées (en cours)

Gestion de l’espèce et de la population (en cours)

Des renseignements à l’intention du public se trouvent sur le site Web consacré aux reptiles de la C.-B. à l’adresse : (en anglais seulement).

Tableau 2. Mesures de gestion recommandées et calendrier de mise en œuvre proposé pour le scinque de l’Ouest en Colombie-Britannique
Objectif Catégorie de mesures du cadre de conservation Mesure de gestion recommandée Menacea ou préoccupation visée Prioritéb Date du début de l’échéancier
1, 2, 3 Planification Coordonner les mesures de gestion du scinque de l’Ouest avec celles pour les serpents (p. ex. le crotale de l’Ouest, la couleuvre à nez mince, la couleuvre nocturne du désert) et entre les régions afin d’utiliser les ressources de manière efficace et de veiller à ce que les mesures soient réalisées par l’entremise d’un groupe de travail officiel, chapeauté par le groupe de travail sur les reptiles et les amphibiens existant. Lacunes en matière de connaissances Essentielle 2013
1, 2 Protection de l’habitat et intendance des terres privées Élaborer une stratégie d’inventaire pour mieux définir l’aire de répartition et l’abondance. Cette stratégie devrait inclure un modèle de qualité de l’habitat visant à cibler l’inventaire. Les priorités devraient être axées sur la répartition du scinque de l’Ouest dans les bassins hydrographiques de la Similkameen, de la Kettle, de la Shuswap et du ruisseau Arrow, où les données sont les plus limitées et où la connectivité de la population peut être évaluée. Lacunes en matière de connaissances Essentielle 2013
1, 2 Mettre en œuvre la stratégie d’inventaire. Lacunes en matière de connaissances Essentielle 2013
1, 2 Accroître la sensibilisation du public aux scinques de l’Ouest, notamment en l’encourageant à signaler toute observation au centre de données sur la conservation. Lacunes en matière de connaissances Bénéfique
2 Protection de l’habitat et intendance des terres privées Déterminer des sites d’importance régionale et les habitats qui ont besoin d’être protégés en analysant les données sur la distribution existante, en élaborant de nouvelles études sur le terrain et en cartographiant l’habitat, et les sites et habitats qui chevauchent des sites importants pour d’autres espèces inscrites et des écosystèmes. Lacunes en matière de connaissances Essentielle 2013
2 Prendre en compte les besoins de l’espèce dans la planification de l’utilisation des terres, les pratiques exemplaires et d’autres documents de planification. Toutes les menaces Essentielle 2013
2 Protéger des sites d’importance régionale à l’aide d’outils de protection existants tels que les pratiques exemplaires, un droit d’occupation conforme à la Land Act, des accords d’intendance conclus avec les propriétaires fonciers, des clauses restrictives, etc. 1.1, 1.2, 1.3, 2.1, 2.3, 3.2, 4.1, 7.1, 7.2 Essentielle 2013
1, 2, 3 Élaborer, valider et peaufiner un modèle de qualité de l’habitat, en y incorporant des scénarios de changements climatiques pour l’espèce dans l’ensemble de son aire de répartition en C.-B. Lacunes en matière de connaissancess 11.1 Nécessaire 2013
3 Mieux définir les habitudes de déplacement saisonnières, la taille du domaine vital et les capacités de dispersion en vue de mieux orienter les priorités en matière de protection et d’améliorer les pratiques exemplaires de gestion. Lacunes en matière de connaissancess Bénéfique
3 Suivi des tendances Compiler et mettre à jour les renseignements existants sur la répartition du scinque de l’Ouest dans l’ensemble de son aire de répartition en C.-B. en vue d’établir une base servant à évaluer les tendances futures. Lacunes en matière de connaissances Essentielle 2013
3 Élaborer et mettre en œuvre une stratégie de suivi du scinque de l’Ouest sur des sites stratégiques dans l’ensemble de la C.-B. pour évaluer les tendances de l’habitat et de la population. Lacunes en matière de connaissancess Nécessaire 2013

a Numéros de menace selon la classification de l’UICNet du CMP(voir le tableau 1 pour plus de détails).

b Essentielle (urgente et importante, la mesure doit être prise immédiatement); nécessaire (importante, mais non urgente, la mesure peut être prise dans les prochains deux à cinq ans); ou bénéfique (la mesure est bénéfique et peut être prise dès qu’il est possible de le faire).

6.3.1 Planification

Il est nécessaire d’établir un groupe de travail en vue de mettre le présent plan de gestion en œuvre efficacement en coordonnant les mesures et les ressources. Le modèle le plus efficace est de former un sous-groupe au sein de l’équipe responsable du rétablissement des reptiles et des amphibiens de l’Intérieur méridional existante en vue de superviser la planification de la gestion et la mise en œuvre du plan d’action pour toutes les espèces de reptiles inscrites dont l’aire de répartition se chevauche (p. ex.Southern Interior Reptile and Amphibian Recovery Team, 2008a, 2008b et 2008c). Une planification supplémentaire est aussi requise pour combler les lacunes dans les connaissances.

6.3.2 Protection de l’habitat et intendance des terres privées

L’inventaire de cette espèce est limité. Les bassins hydrographiques de la Similkameen, de la Kettle et de la Shuswap ont très peu de mentions confirmées ou anecdotiques. Il est difficile d’établir la taille de ces populations et de savoir si elles sont reliées entre elles. Il y a plusieurs sites qui ont été documentés dans les bassins hydrographiques de l’Okanagan et du Columbia, mais l’inventaire est irrégulier et demeure incomplet. Un inventaire supplémentaire est requis pour établir clairement la distribution actuelle de l’espèce, estimer plus précisément l’abondance de la population et déterminer clairement les habitats prioritaires nécessitant une protection. Les menaces devraient être évaluées pendant ces relevés de base à chaque site afin de documenter les pressions actuelles et potentielles exercées par le développement, la présence d’espèces de plantes envahissantes et d’autres types de perturbation.

Les sites d’importance régionale doivent être déterminés afin de mieux orienter les priorités de protection de l’habitat, et plus particulièrement ceux dans les secteurs hautement fragmentés ou ceux où des menaces sont présentes entre les aires protégées existantes. Les aires importantes pour la protection de l’écosystème et de multiples espèces devraient être mises en priorité. Les pratiques exemplaires de gestion devraient être mieux intégrées dans la planification de l’utilisation du territoire, et plus particulièrement aux sites prioritaires. Une protection supplémentaire d’habitat pourrait être requise dans les sites importants en se servant d’outils de protection existants.

Un modèle de qualité de l’habitat faciliterait la sélection de l’inventaire et l’établissement des priorités de protection de l’habitat. Les impacts éventuels de changements climatiques ne sont pas bien compris pour cette espèce. L’intégration de données fondamentales sur les changements climatiques dans un modèle de qualité de l’habitat contribuerait à mieux faire comprendre la vulnérabilité du scinque de l’Ouest aux changements climatiques et à cerner les adaptations potentielles, au besoin. Une meilleure compréhension des habitudes de déplacement et des capacités de dispersion permettra de concevoir des stratégies résilientes de protection de l’habitat et d’adaptation au climat. Une sensibilisation accrue au scinque de l’Ouest, à son habitat et aux options de protection permettra de mieux protéger l’habitat.

6.3.3 Suivi des tendances

Les fiches d’occurrence doivent être actualisées et tenues à jour afin de déterminer les priorités de suivi à long terme à l’échelle du site. Un programme complet de suivi de la population et de l’habitat est requis afin de déceler tout changement dans les populations et les sites occupés. Les sites de suivi à long terme devraient être établis dans plusieurs endroits dans l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce afin d’évaluer les impacts des changements climatiques. Ce suivi fera partie d’une stratégie plurispécifique, visant les serpents plus particulièrement, mais aussi d’autres espèces.

Les indicateurs de rendement suivants permettent de définir et de mesurer les progrès réalisés pour atteindre le but et les objectifs de gestion. Des mesures de rendement concernant chaque objectif sont présentées ci-dessous.

Les renseignements de base sur la répartition et l’abondance sont documentés, particulièrement pour les bassins de la Kettle, de la Similkameen et de la Shuswap d’ici 2016.

La recherche afin de combler les lacunes en matière de connaissances, notamment sur le plan des tendances de l’habitat, des tendances de la population et du modèle de qualité de l’habitat est initiée d’ici 2013.

Les sites d’importance régionale sont déterminés d’ici 2015, et des mesures de protection supplémentaire sont entreprises d’ici 2016, au besoin.

Le scinque de l’Ouest occupe des aires et des habitats dans lesquels d’autres espèces en péril sont présentes, y compris la couleuvre nocturne du désert, le crotale de l’Ouest, la couleuvre à nez mince, le boa caoutchouc et la couleuvre agile. Toute mesure prise pour effectuer un inventaire, protéger l’habitat ou atténuer les menaces pesant sur le scinque de l’Ouest bénéficiera probablement aux autres reptiles qui partagent les mêmes écosystèmes.

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1 Des menaces antérieures peuvent avoir été consignées sans être utilisées dans le calcul de l’incidence de la menace. L’incidence des menaces antérieures (si elles ne persistent pas) est prise en compte pour déterminer les facteurs de tendances à court terme et à long terme (Master et coll., 2009).

2 Il est important de faire la distinction entre les facteurs limitatifs et les menaces. Les facteurs limitatifs ne sont généralement pas anthropiques et comprennent les caractéristiques qui font en sorte que cette espèce ou cet écosystème est moins susceptible de répondre aux efforts de rétablissement ou de conservation.

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